Un petit tour dans la cuisine de Shakespeare?

13-everyday-phrases-that-actually-came-from-shakespeareContrairement à ce que l’on pourrait penser, il reste des choses à découvrir sur la vie de Shakespeare à Stratford-upon-Avon. C’est ce que nous révèlent les archéologues dans un article du Stratford Observer, « Important discovery unearthed at Shakespeare’s final Stratford Home »:

http://stratfordobserver.co.uk/news/important-discovery-unearthed-shakespeares-final-stratford-home/

Shakespeare sur France Culture

Pour tous ceux qui s’intéressent au théâtre de Shakespeare, et plus particulièrement à ses pièces romaines, Adèle Van Reeth (« Les Nouveaux chemins de la connaissance », France Culture) leur consacrera une semaine, du lundi 19 au jeudi 22 octobre 2015.

Au programme:

Lundi : avec Jérôme Hankins pour Jules César
Mardi : avec Mickael Edwards pour Antoine et Cléopâtre
Mercredi : avec Pascale Drouet pour Coriolan
Jeudi : avec Gisèle Venet pour Titus Andronicus

Les émissions pourront être podcastées à http://www.franceculture.fr/personne-adèle-van-reeth.html

Macbeth (the notes)

A ne pas manquer les jeudi 15 et vendredi 16 octobre 2015 au théâtre de l’Avant-Scène à Cognac.

Dans le cadre de la journée de formation sur « Lire l’Europe », qui se déroulait au Palais des Congrès de Cognac jeudi dernier, le directeur du théâtre de l’Avant-Scène, Stéphane Jouan, a présenté l’adaptation que le metteur en scène Dan Jemmett fera de la pièce écossaise le mois prochain: un « one-man-show », un solo jubilatoire interprété par David Ayala qui, du rôle de metteur en scène expliquant ses notes (d’où le titre « the notes ») à son équipe, va se mettre à incarner, tour à tour, tous les personnages de la tragédie, donnant ainsi vie à ses notes.

Dan Jemmett a déjà fait plusieurs adaptations des pièces de Shakespeare : Presque Hamlet (2002, théâtre Vidy-Lausanne ; TN de Chaillot), Shake d’après La Nuit des rois (2003), La Comédie des erreurs (2010, Vidy-Lausanne ; théâtre des Boufffes du Nord), Les Trois Richard d’après Richard III (2012), La Tempête (2012), Hamlet (2013, Comédie française). Mais, ce qui est tout aussi significatif, c’est qu’il avait choisi pour sa première mise en scène Ubu roi d’Alfred Jarry (créée au Young Vic Theatre puis reprise, en 1998, au Théâtre de la Cité Internationale à Paris). Car Ubu roi, c’est la face ubuesque de Macbeth, 

Avec David Ayala, qui jouait déjà dans le Ubu Roi de Dan Jemmett, on peut parier que l’éventail tragicomique propre au théâtre de Shakespeare se déploiera dans toute son amplitude.

Pour en savoir plus: www.avantscene.com

Peines d’amour perdues

La traduction de Peines d’amour perdues désormais disponible chez Gallimard, en édition bilingue, dans la collection Folio théâtre (n°164).

Traduit de l’anglais par Jean-Michel Déprats. Édition de Gisèle Venet.

PAP« Quatre aristocrates s’engagent-ils à étudier trois ans sans voir femme qui vive? Le hasard voudra que leur serment à peine scellé, quatre beautés se présentent au palais. La galanterie commande qu’elles y soient reçues avec empressement mais le serment contraint à les «loger aux champs». Une quadruple intrigue amoureuse pourrait toutefois se nouer : au premier regard, les quatre aristocrates oublient études et serment pour ne plus penser qu’aux sonnets qui déclareront leur amour à ces dames. Les entrées et sorties entre «cour» et «jardin» au théâtre permettent à ces sonnets précieux, confiés à des rustres incapables de les lire mais empressés à les transmettre, de circuler entre diverses mains. Ces imbroglios de commedia dell’arte ne suffiraient pas à empêcher l’intrigue amoureuse d’aboutir si l’ironie vengeresse des quatre dames, éconduites avant que d’être aimées, ne veillait à ce que toute peine d’amour soit d’avance perdue ».

Macbeth en 15 minutes

Affiche LekstonLa pièce écossaise adaptée en langue originale, ça peut effrayer, surtout quand on ne comprend pas grand chose à la langue de Shakespeare. Heureusement, notre fidèle Ahmed vous a, à nouveau, concocté un petit montage de son cru: ça dure moins de 15 minutes et c’est inventif et jubilatoire! Mais on a quand même l’impression d’avoir la mort aux trousses…

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Thomas Jolly revient avec Richard III

1433584892Il n’aura pas échappé à ceux qui ont vu dernièrement  l’intégralité des cycles d’Henry VI présentés au TAP que Thomas Jolly caresse l’idée de monter la suite et de nous montrer jusqu’où Gloucester est prêt à aller pour pouvoir s’asseoir sur le trône d’Angleterre… L’ingéniosité des lettres pivotantes et l’amorce du célèbre monologue qui ouvre Richard III, « Now is the winter of our discontent », nous le laissent clairement entendre. Mais combien de temps les spectateurs devront-ils patienter avant de voir Thomas Jolly remonter sur scène dans le rôle principal?

Pour son Congrès annuel, abordant cette année la question de la « Jeunesse(s) de Shakespeare » (19-21 mars 2015, Fondation Deutsch de la Meurthe), la Société Française Shakespeare (SFS), désormais présidée par la dynamique Sarah Hatchuel, a eu l’excellente idée d’inviter Thomas Jolly pour une table ronde autour de son époustouflant Henry VI – servi par la belle traduction de Line Cottegnies. Un pur bonheur! Le jeune metteur en scène a confié à l’assemblée enthousiaste: « Richard III est un rêve d’enfant. Je veux le jouer avant de mourir. Comme Roméo et Hamlet ».

Nul ne sait encore si son Richard III sera programmé au TAP, mais pour ceux qui sont impatients, deux dates à retenir d’ores et déjà: on pourra se précipiter, pour voir la création en avant-première, le 2 octobre 2015 au TNB à Rennes, et récidiver en janvier 2016 au théâtre de l’Odéon à Paris.

Pour ceux qui n’auraient pas pu voir les deux cycles d’Henry VI, deux comptes rendus sont disponibles dans L’Oeil du spectateur (Cahiers Shakespeare en devenir):

http://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=775

http://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=774

Thisbé is back: Macbeth à la MDE de Poitiers

Affiche Lekston

Copyright: Édouard Lekston

Macbeth, ce tyran régicide que Shakespeare a rendu célèbre, a troqué sa lande écossaise contre un night club : c’est là que se déroule l’action de la nouvelle adaptation scénique que nous proposent Jennifer Johnson et Andy McKeown.

Qui dit night club dit musique et chorégraphie, et voici que le texte shakespearien s’enrichit d’intermèdes dansés pour notre plus grand plaisir. Naturellement, c’est sombre, très sombre. Avec Hamlet et Richard III, c’est l’une des pièces les plus sanglantes du répertoire shakespearien. On y prémédite, on y assassine de sang froid, on recommence jusqu’à s’enfoncer dans le crime irrémédiablement.

La lucidité du dramaturge nous donne clairement à voir les mécanismes psychiques qui sont à l’œuvre chez Macbeth et Lady Macbeth, leur faille et leur folie.

L’Association Thisbé (THéâtre Improvisation Spectacle élisaBéthain Et après) présentera, dans le cadre de Campus en Festival 2015 (http://campusenfestival.fr), une adaptation libre du Macbeth de Shakespeare, dans une mise en scène de Jennifer Johnson et d’Andy McKeown. Vous y retrouvez des étudiants, d’anciens étudiants désormais enseignants, des lectrices, des enseignants-chercheurs venus des Départements d’Études Anglophones, de Droit et de Médecine-Pharmacie.

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Vendredi 20 mars 2015 à 20h30

Maison des Étudiants, salle de spectacle, entrée libre (http://www.univ-poitiers.fr/universite/maison-des-etudiants-659011.kjsp)

VENEZ NOMBREUX ! (Et surtout, passez chercher votre billet la veille à la MDE, sans quoi vous risquez de ne plus avoir de place le jour même).

La tragédie élisabéthaine et jacobéenne s’invite au château d’Oiron

P1010002La construction du château d’Oiron dans les Deux Sèvres remonte, on le savait, à l’époque de la Renaissance. Pourtant ce château n’est ni comme « un morceau d’histoire figée », ni « pétrifié dans une sorte de congélation qui défierait le temps », selon les termes de Jean-Hubert Martin. Il offre au visiteur curieux une collection contemporaine constituée sur le modèle d’un cabinet de curiosités… mais pouvait-on s’attendre à y trouver un trône pour le Roi Lear et une table pour le Docteur Faust?

La Salle des Figures Géométriques (Wall Drawing #752, 1994), qui est l’oeuvre de l’artiste américain, dit minimaliste et conceptuel, Sol LeWitt (1928-2007), accueille désormais, depuis 2012, deux objets au graphisme insolite, ceux du dramaturge Bob Wilson qui travaillait régulièrement avec Sol LeWitt pour ses mises en scène: King Lear Chair (1990) et Dr Faustus Table and Chair (1989).

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Le trône du Roi Lear a été créé en 1990 pour la production King Lear au Schauspielhaus de Francfort; la table et la chaise du Docteur Faust ont été réalisées pour la Scala de Milan en 1989. On ne peut s’empêcher d’imaginer comment le jeune Thomas Jolly, l’époustouflant metteur en scène des trois parties d’Henry VI de Shakespeare, pourrait redonner vie à ces magnifiques accessoires sur la scène du TAP.

Vient de paraître

Couverture LLLReprésentée pour la première fois dans l’Angleterre élisabéthaine de 1594-1595, la comédie festive du jeune William Shakespeare est, comme le dit l’un de ses personnages, un grand festin de langues : « a great feast of languages » (5.1.32). Si le langage dans ses innombrables registres et variations tient le devant de la scène pour notre plus grand plaisir, Love’s Labour’s Lost n’en demeure pas moins une pièce éminemment théâtrale, riche de procédés de mise en abyme mémorables qui contribuent pleinement à sa saveur comique. Or ce qui distingue cette pièce de l’ensemble du corpus shakespearien et lui confère sa singularité, c’est la part belle qui est faite aux personnages féminins. Alors même qu’elles ne bougent pas un pied, la princesse de France et ses dames mènent allègrement la danse, non sans délicieusement se moquer au passage de leurs soupirants immatures. Ainsi cette comédie de jeunesse est-elle considérée à juste titre comme la pièce la plus féministe de Shakespeare.

 Le présent ouvrage s’attache, en premier lieu, à donner à ses lecteurs quelques repères utiles afin de situer Love’s Labour’s Lost dans le parcours du dramaturge et sur la scène littéraire et culturelle de son temps. Cette première partie (Repères) devrait permettre de répondre à la question : comment Shakespeare en est-il venu à écrire une comédie de cette facture ?

En deuxième lieu, cet ouvrage propose de conduire une analyse détaillée de la pièce selon quatre entrées : la guerre des sexes (exclure et déréaliser ; répliquer et éprouver), la langue dans tous ses états (parader, s’écouter ; imiter, mettre en scène ; dupliquer, détourner ; confondre, faire sens), le spectacle mis en abyme (jouer, déjouer, décontenancer), et nature et contre-nature (dénaturer et rééquilibrer). Cette deuxième partie qui constitue le cœur de l’ouvrage (Analyses) a pour vocation d’aider les lecteurs à cerner précisément le sujet et les enjeux de la pièce, autrement dit à comprendre de quoi il s’agit et selon quelle mise en œuvre.

Cet ouvrage s’intéresse, en troisième lieu, à la contemporanéité de la pièce, c’est-à-dire à la façon dont elle est portée à la scène et à l’écran à l’aube du XXIe siècle, dans des perspectives pouvant être radicalement opposées. En ouvrant des lignes de fuite vers l’époque qui est la nôtre et en proposant un support visuel à un texte de la fin du seizième siècle, cette troisième partie (Adaptations) vise à susciter un sentiment de proximité et à restituer à la comédie de Shakespeare sa qualité de divertissement jubilatoire.

Quant aux dernières pages  (Annexes), elles espèrent guider les lecteurs parmi les formes poétiques, les genres dramatiques, les procédés littéraires et les figures de style qui font aussi la richesse foisonnante, subtile et complexe, de Love’s Labour’s Lost.