Internet et les industries culturelles

Le CREDOC vient de publier une étude très intéressante sur les
pratiques culturelles des ménages, en comparant les connectés et les non connectés à Internet (trouvé via Denis
Colombi
).

Le postulat de base à interroger pourrait être le suivant : les internautes sont enfermés dans leur monde, ils ne lisent plus, ne
sortent plus, etc. Pire : ils piratent allègrement les DVD, CD, etc, ce qui plombe l’industrie culturelle.

Les résultats invalident ce genre de proposition. Premier résultat sous forme graphique, qui montre que les internautes consomment plus
de produits culturels que les non internautes :


internet.jpg

Bien sûr, une question se pose : cette sur-consommation s’explique-t-elle par le fait d’être connecté, ou par d’autres caractéristiques
“cachées” des connectés (plus riches, plus urbains, plus diplômés, plus jeunes, etc.)? L’étude du CREDOC répond également à cette question, puisqu’ils ont neutralisé l’effet de ces
caractéristiques observables. On obtient alors ceci :


internet2.jpg

S’agissant des livres et des sorties, l’explication serait la suivante : “Pour les livres comme pour d’autres oeuvres culturelles,
l’effet propre d’Internet s’explique, en particulier, par le regain de visibilité dont jouissent les productions à tirages plus confidentiels. Pour les sorties culturelles, l’effet positif
d’Internet tient autant à l’élargissement de la visibilité de l’offre qu’au net accroissement de confort permis par l’information et la réservation à distance.”

8 commentaires sur “Internet et les industries culturelles

  1. comme on l’avait déjà remarqué dans les années 20-30 la liberté est plus favorable au commerce que la prohibition!  Reste à doser la protection de la propriété intellectuelle.

  2. Cette étude ne semble pas prendre en compte le fait que réserver par Internet permet d’éviter une perte de temps et des déplacements.
    Et que se faire livre un colis peut-être une option plus simple. Ce type de facilités incite donc à la dépense (d’autant plus si on a accès à Internet au bureau et/ou à son domicile).

     

    D’autre part, cette étude omet également le fait que pour réserver des billets d’accès à des activités culturelles ou commander des
    objets à distance il est le plus souvent nécessaire d’avoir une carte de crédit. Ce qui n’est pas donné à tout le monde! Il est possible que les concepteurs de cette enquête soient peut-être
    eux-mêmes tellement habitués à posséder ce type de moyen de paiement qu’ils en oublient qu’il n’est pas universel!

     

  3. Tout est très intéressant ici, des données à l’analyse, mais il y a un problème dans le rendu : quelle est la proportion de “non-connectés” ? Pourquoi un niveau de significativité de 10% ? Et où
    sont les résultats précis (modèle, coefficients, p-values) ? (On passera sur la faute de goût : du Comic Sans MS, franchement…)

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