je suis pour-contre le protectionnisme

On l’a vu l’autre jour, Nicolas Sarkozy était
protectionniste : il faut “redonner vie à la préférence communautaire” (29 mai 2005), trouver “un chemin équilibré entre protection et protectionnisme” (9 novembre 2006) ; il est
devenu, le 18 octobre 2008, anti-protectionniste : “la réponse à la crise, ce n’est pas le repli frileux. Ce n’est pas le protectionnisme”.

Depuis lors, il est devenu anti-et-pro-protectionniste-en-même-temps, en affirmant jeudi dernier 23 octobre, soit 5 jours
après le 18 octobre, dans le même discours “Je ne serai pas un président qui se réveillera avec des grands groupes industriels français passés à l’étranger !” et “C’est le volontarisme qui sera
le meilleur antidote à la dangereuse tentation du protectionnisme”.

Mais qu’on se rassure, l’opposition politique veille, en produisant des analyses d’une autre tenue : “la crise ne doit pas
servir à renflouer une caste de financiers irresponsables” ; il faut aller puiser dans le “trésor caché des pétroliers et dans la filière énergétique” ; “il faut maintenant aller chercher
l’argent là où il est” ; etc…

Heureusement qu’on a des politiques de ce calibre, vu l’ampleur des problèmes à résoudre…

7 commentaires sur “je suis pour-contre le protectionnisme

  1. Macro économiquement peut-être et encore serait discutable pour les services (qui n’ont pas de coût de transport par excellence) mais socialement trés coûteux pour les occidentaux: on sacrifie une ou deux générations. Il n’est pas dit d’ailleurs que l’accident de type fatal d’aujourd’hui et son hyptrophie des secteurs financiers des USA ne viennent pas AUSSI du simple fait d’un déséquilibre fondamental entre les deux facteurs de production: un capital qui se déplace à la vitesse de la lumière (à la recherche du gain immédiat et optimum), et un travail qui est fixe. On peut se moquer des hésitations actuelles du politique qui n’est pas essentiellement française d’ailleurs (les barages chinois , US, indien…) sont bien connus (il n’y a pas que le taux de change qui joue) surtout quand on est à la faculté et que peut-être les décisions de délocalisations ne sont pas courantes. Quand vous devez répondre à des appels d’offre de banques françaises (dématérialisation de chèques) qui vous obligent à délocaliser ce qui pourrait ne pas l’être, c’est difficile pour les décideurs qui ont conscience des conséquences, mais il est vrai qu’au niveau macro économique……………..L’échange va se tendre maintenant et les décisions à prendre vont être trés délicates

  2. Je ne lis pas assez bien l’américain pour avoir tout saisi dans ce texte. Mais le désendettement généralisé qui semble être en cours (on parlerait actuellement de 6% des PIB USA + Europe en terme de perte “sonnates et trébuchantes”, chiffre évalué par des experts de la Deutches Bank) peut conduire non pas à une recession forte mais à une déflation dont il peut plus difficile de sortir et sur laquelle les politiques monétaires peuvent s’avérer d’un effet limité! Les modèles de pensée qui ont conduit à un déséquilibre permanent des échanges internationaux sont à étudier de près: le modèle de Ricardo implique des facxteurs de production immobiles, ce qui n’est pas le cas. 

  3. N’étant pas économiste, je fais une analyse somme toute assez simple de ce qui est en train de se passer : il y a deux moyens de créer de la richesse : le travail et la spéculation. Le second, beaucoup moins fatigant que le premier (d’ailleurs la preuve que l’homme n’est pas fait pour travailler, c’est précisément que ça le fatigue) consiste à faire en sorte que la valeur attribuée à un bien soit totalement déconnectée de son coût de production. Ainsi, ce qui vaut 1 est vendu à 2 – les experts expliquant que c’est une bonne affaire, puisque demain ça se revendra à 3 – Celui qui vend croit faire une bonne affaire, celui qui achète aussi, et on a la multiplication des euros et tout le monde s’enrichit.Sauf que, un jour, quelqu’un dit : mais ça ne vaut qu’1. Si on ne le tue pas dans la seconde, il se produit un atterrissage brutal et celui qui croyait avoir 10 qu’il revendrait 20 demain se retrouve ruiné.Alors, pour opacifier l’écran entre la réalité et le discours, on invente des concepts alambiqués. du coup, on peut parier de plus en plus risqué. On vend du vent, l’ombre de la richesse, et on trouve des acheteurs – miracle de la capacité de l’être humain à se faire avoir – jusqu’à l”explosion finale.Conclusion : l’économie n’est pas une science exacte, elle ne se modélise pas plus que le temps qu’il fera dans 8 jours ou la psychologie des foules, et ses experts autoproclamés sont les prêtres de notre temps. Ils ont une foi inébranlable dans leur science et ce qu’ils considèrent comme des dogmes, et analysent le monde à travers ce prisme déformant. Ces nouveaux gourous sont consultés comme aux temps anciens on consultait la pythie. Elle, qui savait n’être que du vent, répondait par des énigmes. A posteriori, elle avait ainsi toujours raison. Eux assènent des certitudes qui prennent force de loi. Notre drame, c’est la crédulité des uns, la suffisance des autres et la cupidité généralisée.

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