7 commentaires sur “Interview Libération

  1. Bonjour, Effectivement, les commentaires de Libé sont intéressants car ils montrent (pour la plupart) que la perception du phénomène est très centrée sur "les pays étrangers nous piquent nos emplois" (la France bien entendu n’en prenant aucun, car soit on trop "cher", soit on est pas assez "qualifié"). Bref, on voit que l’inquiétude (pour ne pas dire plus, la sinistrose ambiante et la thématique du déclin est bien enracinée dans l’opinion. Dès lors, l’argumentation rationnelle de l’économiste que vous êtes qui essaie de montrer qu’il n’y a aucune fatalité (à condition de se donner les moyens de faire les bons choix en matière de stratégies industrielles (même si ces choix se font dans une certaine incertitude qui est inévitable en ce domaine) et d’accompagnement des personnes qui se trouvent "victimes" de ces plans sociaux a peu de chance d’être comprise. Il est vrai que les principaux (et je ne dis pas tous) hommes (et femmes) politiques qui interviennent sur ces thèmes préfèrent renforcer les préjugés ambiants (car c’est plus payant électoralement) que de faire de la pédagogie en heurtant les idées complaisamment relayés d’ailleurs par les principaux médias. Cependant on trouve aussi dans certains témoignages le reflet de la manière dont se prennent aujourd’hui les décisions managériales en France (et ailleurs) qui mettent les salariés devant le fait accompli et ne s’occupent nullement d’introduire un véritable dialogue social et une démocratisation du gouvernement des entreprises prenant en considération l’ensemble des "parties prenantes" (y compris dans les aspects environnementaux.  En bref, la France a des élites (administratives et managériales, publiques et privées) hautaines et méprisantes qui préfèrent recourir à la démagogie quand elles sont acculées que de pratiquer une véritable mise en pratique d’une démocratie participatives non seulement dans la sphère politique mais aussi dans celle des grandes entreprises. Sur ce plan, j’ai bcp aimé le petit livre de Marc Fleurbaey Capitalisme ou démocratie, l’alternative du XXIe siècle.

  2. S’il fallait donner une Palme d’Or au pire commentaire du site je suis pas sûr qu’il soit facile de tous les départager…Enfin moi ce qui me fait le plus rire (jaune) c’est les pseudo-arguments du genre "vous, pauvre universitaire, vous n’êtes qu’un rêveur"… Parce que le plus drôle dans ce type d’argument, c’est qu’il n’a pas, mais alors pas la moindre portée…N’est-ce pas trop dur de se faire insulter de la sorte ?

  3. Habituée de votre blog, je viens effectivement de découvrir les commentaires des lecteurs de Libé et suis proprement ATTERREE !!! J’avoue que je ne pensais pas que les sentiments anti-universitaires étaient tombés si bas en France ! Moi-même enseignante de SES, j’essaie de montrer à mes élèves une réalité complexe et leur donner quelques outils de lecture un tant soit peu émancipateurs (et votre blog m’y aide souvent !), essayant systématiquement de leur apprendre à se méfier des tentations simplistes. C’est pas gagné !!! Surtout, surtout, continuez tranquillement recherches et blog et recevez les remerciements de tous ceux qui tiennent vaillamment les lampes allumées au milieu des ténèbres. Ce n’est même plus le retour au XIXème à cause des sirènes libérales, c’est le retour au Moye-Âge obscurantiste à cause de la peur desdites sirènes !

  4. Rien de nouveau sous le soleil. La désinformation est telle sur un grand nombre de sujet (l’union européenne, le commerce international etc.) qu’AUCUNE parole autorisée ne peut s’exprimer, elle est immédiatement soupçonnée de partialité. J’ai connu personnellement le même phénomène en cequi concerne l’Union européenne où je fus pris à parti sur certaines prises de positions publiées dans la presse… C’est affligeant…Les politiciens ne sont pas pour rien dans l’état calamiteux du débat public, sa pauvreté, son inanité.Presque de quoi regretter le bon temps du despotisme éclairé (j’exagère…)

  5. Bonjour,de nombreux commentaires sont affligeants et peu constructifs. J’en profite pour vous remercier du travail très important (puisque très instructif) que vous réalisez sur ce blog.Il y a une réaction, celle de dvh, que je trouve intéressante : "Si les delocalisations a proprement parler ne representent que 5 a 10% des suppressions d’emplois, quelle est la part exacte de celles qui sont dues a des baisses de commandes engendrees par la concurrence de pays a faible cout de main d’oeuvre?" Il y a moyen de calculer cette part ?

  6. Les commentaires des articles sur Libé (et sûrement ailleurs aussi) sont régulièrement de ce niveau, et on mesure le fossé créé pour partie par le matraquage médiatique, entre ceux qui réfléchissent sereinement et ceux qui se laissent déborder par les réactions spontanées. Les délocalisations, ce sont ces scènes de désespoir social dont les JT nous abreuvent, comment pourrait-on oser en parler sans les diaboliser ? Le sujet est explosif. On ne peut même pas blâmer ceux qui réagissent avec colère, seulement se désoler que les choses leur soient présentées de manière si manichéenne.Continuez votre excellent travail pédagogique, comme moi beaucoup de lecteurs de ce blog en retiennent sans doute des élements méconnus qu’ils partagent avec leur entourage. Ainsi on avance.

  7. Bonjour,
    merci d’avoir le courage de vos opinions, même si souvent je ne les partage pas.
    Mais allons-nous nous rejoindre ?
    J’en veux pour preuve votre texte suivant publié sur un billet tout à fait intéressant sur le "TGV"
    Je vous cite
    " sur le caractère ambivalent de la mondialisation (cf. récemment les propos de Stiglitz) : la réduction des coûts de franchissement de la distance à l’échelle mondiale (coût de transport, barrières tarifaires et non tarifaires, …) permet de créer plus de richesses (effet favorable de la mondialisation sur la croissance), mais renforce dans le même temps les inégalités (spatiales et sociales). D’où la question des moyens de dynamiser les territoires en retrait, et celle de la redistribution (à l’échelle nationale, européenne et mondiale) des richesses créées".
    Vous avez tout dit, et j’aurai aimé que vous l’ayez dit dans votre interview à Libération. C’est pour moi la question centrale: ou se situe la France, les Français, dans ce contexte ?
    Pouvons nous réellement compter sur une redistribution " à l’échelle européenne et mondiale" ? Je crains que non. Il faut donc compter sur nous-même, et prendre des mesures visant à limiter les effets de dumping sociaux, fiscaux, écologiques auxquels nous sommes confrontés. Et le faire de manière astucieuse, car nous sommes ligotés par l’Europe et l’OMC.
    Je suis d’accord avec vous qu’aujourd’hui la mondialisation profite à une grande partie du monde (USA, Chine, Inde …). Tant mieux pour eux.
    Je suis d’accord avec vous qu’aujourd’hui la mondialisation profite à une grande partie des Français, mais au prix d’une détoriation croissante d’une fraction de la population (allez voir les "banlieues").
    Tant que cette fraction ne dépasse pas 30% (en gros les électeurs à gauche du parti socialiste et à droite de N Sarkozy), et qu’ils ne réussissent pas à faire leur jonction politique, cela peut continuer.
    N’étant pas économiste, j’apprécie mal la vitesse de la dégradation des conditions de vie des Français. Toute la question est là.
    Cordialement

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