De Buck Rogers à Barbarella : la science-fiction de la case à l’écran

En ce jeudi 4 et vendredi 5 octobre 2018, s’est tenu à la Cité la troisième édition des Rencontres nationales de la bande dessinée. Sous le titre bande dessinée et cinéma : du dessin à l’écran, l’édition 2018 est consacrée au phénomène des transpositions de bandes dessinées à l’écran.

Au cours de cette rencontre nous avons eu la chance d’assister à une intervention d’Harry Morgan, théoricien de la bande-dessinée, romancier et auteur de bande-dessinée français. Sous le thème « De Buck Rogers à Barbarella : la science-fiction de la case à l’écran », Harry Morgan nous explique les raisons pour laquelle il a choisi comme adaptation cinématographique les bandes dessinées de science-fiction Buck Rogers et Barbarella.

Tout d’abord, à l’instar de Buck Roger, Barbarella est une adaptation fidèle d’une bande dessinée. Mais, elles ont un point commun, c’est d’avoir reçu un accueil mitigé de la part des critiques. De plus, Harry Morgan souligne l’avantage de l’univers de science-fiction qui est un univers de pure imagination, il n’y a donc aucun risque de ressemblance accidentelle. Ainsi, par sa présentation Harry Morgan soulève plusieurs questions.

Quelles peuvent être les raisons de se détacher d’une bande-dessinée pour en faire une adaptation cinématographique ?

Buck Rogers in the 25th Century : un film produit par Glen A. Larson en 1979

Publié pour la première fois dans un journal le 7 janvier 1929 sous le nom de « Buck Rogers in the Year 2419 A.D », Buck Rogers est plongé dans un sommeil latent en 1929 après avoir inhalé des vapeurs d’une mine abandonnée.  Quand il se réveille 500 ans après, soit en 2419, il fait la connaissance de Wilma Deering qui lui apprend que l’Amérique est envahie par les Mongols. L’Amérique des années 20 qu’il a connu est devenue une Amérique vieillie de 500 ans mais qui bénéficie de 500 ans de progrès technologique avant notamment les premiers pistolet à rayon laser désintégrateur.

Pour son adaptation cinématographique, l’enjeu était de coller parfaitement au genre de science-fiction qui connaissait un succès retentissant depuis 1977 avec la sortie du film « Star Wars : La Guerre des Etoiles ». Buck Rogers ne se réveille pas 500 ans après en Amérique mais au milieu de l’espace où après un phénomène inattendu il se fait cryogéniser. Attendre 1979 est également une date clé puisqu’il s’agit de l’anniversaire des 50 ans de la première publication du comic strip. La production de cette adaptation cinématographique a privilégié des enjeux commerciaux, au détriment même de la nature de la bande dessinée originale.

Pourquoi la retranscription fidèle de la bande-dessinée Barbarella n’est pas synonyme de bonne adaptation cinématographique ?

Barbarella : un film produit par Roger Vadim en 1968

Créée en 1962 par Jean-Claude Forest et parue dans les pages du V Magasine, Barabarella raconte les aventures d’une terrienne en exil qui explore les planètes de la galaxie.

Le film ne pouvait pas être plus fidèle à la bande-dessinée. La ressemblance frappante entre les acteurs et les personnages, l’intrigue, les décors, le scénario, tous les éléments y sont.

Mais, est-ce que cela suffit pour que cela fonctionne ?

A sa sortie, le film a reçu un avis mitigé le qualifiant par la presse anglaise de camp. Associé souvent au terme kitch, camp est défini comme quelque chose de tellement mauvais, que la seule réponse que l’on puisse faire c’est d’en rire. Une des principales raisons de cette qualification est dû à la maladresse de la retranscription de la narration qui, chez Forest, est le détachement ironique. Ainsi, dans le film, le second degré mal maîtrisé et volontairement exagéré qui ne fait qu’accentuer l’effet d’auto-parodie et fait donc cette adaptation cinématographique un échec.

Harry Morgan nous montre la difficulté de créer avec les moyens du cinéma une narration qui produise le même effet que la bande-dessinée. Ainsi, adapter une œuvre fidèlement avec l’exemple de Barbarella ou s’en détacher avec Buck Roger ne garantit en rien une adaptation réussie.

On pourrait alors se demander s’il existe une méthode parfaite pour faire d’une bande-dessinée une bonne adaptation cinématographique ? Malheureusement, il n’en existe pas !

Cependant, Sin City, Largo Winch, The Avengers, Snowpiercer… Il existe des adaptations cinématographies de bande-dessinées qui ont reçu un avis très favorable et qui sont devenus LES références en matière d’adaptation cinématographique. Alors quelle meilleure idée que de demander à John Whedon -réalisateur de deux films qui font partie des dix plus gros succès commerciaux de l’histoire du cinéma : Avengers et Avengers : l’Ere d’Ultron- de dévoiler son secret !

“It’s capturing the essence of the comic and being true to what’s wonderful about it, while remembering that it’s a movie and not a comic.” Sa réponse, bien qu’apparente évidente, devrait être entendue par tous ceux qui se sont déjà confrontés à l’adaptation cinématographique de bandes dessinées.

Par Yvanilde PANONT, étudiante en M2 MPJ

Bande-dessinée et cinéma : du dessin à l’écran

Les étudiants du CEPE ont été invités aux rencontres nationales de la bande dessinée ou plusieurs conférences se sont tenues. Durant cet événement, une table ronde entre trois auteurs, Arthur de Pins, Pascal Rabaté et Julien Neel a eu lieu. Ces trois auteurs ont, eux-mêmes, adapté leur propre BD au cinéma.

Le choix d’une adaptation au cinéma

Ces trois auteurs ont toujours été fascinés par le cinéma, c’était donc une évidence de faire ce choix. De ce fait, ils ont tous trois eu la volonté de réaliser eux-mêmes leur long métrage.

La fidélité à l’œuvre originale dans une adaptation cinématographique

Pour Julien Neel, il était important que le film Lou retranscrive l’univers intemporel de la BD, c’est-à-dire de ne pas représenter le réel et la vie de tous les jours mais plus un monde flou, à part, symbolique auquel tout spectateur peut s’identifier.

Du côté de Zombillénium, le film est en réalité une préquelle de ce qui se passe dans la BD. Arthur de Pins disposait d’un héros de BD trop passif et déprimé, et donc difficilement adaptable pour du cinéma d’animation. Le personnage principal a alors disparu et été remplacé par un nouveau personnage pour que cela fonctionne au cinéma.

La question du choix des acteurs

Afin de retranscrire correctement l’image des personnages de la BD Lou à l’écran, certains choix concernant les acteurs n’ont pas été évidents. Qui plus est, avoir un casting principalement constitué d’adolescents, a été très agréable, mais aussi délicat pour l’auteur.

Pour Pascal Rabaté, Il est important que les acteurs lisent ses personnages, ses décors et les interprètent. Ils sont là pour donner un nouvel éclairage à l’œuvre à travers leur interprétation et leur jeu.

Quant à Zombillénium, il n’y avait pas d’acteurs à gérer, ce qui a facilité les choses. Arthur de Pins considère que les personnages sont les stars du film et non les comédiens.

La sortie en salle des films

Le film d’animation d’Arthur de Pins a été sélectionné et projeté au festival de Cannes, ce dont il a été très fier. Ce dernier a été à l’affiche aux côtés de quatre autres dessins animés et a enregistré 300 000 entrées, ce qui est bien même si l’équipe du film espérait plus.

Pour la sortie en salles du film Les petits ruisseaux, ce qui a été difficile sont les critiques. Les médias et les forums sont en général beaucoup plus critiques pour le cinéma que pour la BD.

Pour Lou, l’expérience a été assez amère. Les entrées ont uniquement permis de rembourser le film. En outre, le film n’a pas été passé en revue ou critiqué dans la presse, comme si c’était un film qui n’intéresse pas du tout, ce qui a étonné l’auteur.

Ceci conclut la table ronde entre ces trois auteurs. On peut donc retenir qu’ils ont pris beaucoup de plaisir à réaliser leurs films et à vivre cette expérience, même si comme on a pu le voir tout n’a pas été facile. Ils sont tous les trois passionnés par ce qu’ils font et nous avons hâte de découvrir leurs futurs projets !

Par Julia PADIOU & Matthieu MORISSET, étudiants en M2 MPJ

De la bande dessinée au grand écran : le point de vue de Julien RAPPENEAU

Lors des rencontres internationales de la bande dessinée, nous avons eu la chance de rencontrer le scénariste et réalisateur Julien Rappeneau.

Il a notamment scénarisé les films Largo Winch (1 et 2), 36 Quai des orfèvres ou encore Cloclo.

Les enjeux de cette table ronde étaient de démontrer et d’expliquer le processus d’adaptation d’une œuvre littéraire au cinéma.

En 2017, sur les 693 longs métrages produits, seulement 19 étaient des adaptations de bande dessiné, pour autant cela représente 25 millions d’entrées sur les 213 millions du box-office. Soit 12% des recettes. Cela démontre la puissance et le succès populaire que représentent les adaptations cinématographiques d’œuvres tirées du 9ème art.

Pour autant, est-ce que bien adapter c’est bien trahir l’œuvre originale ?

Julien Rappeneau est donc revenu sur l’adaptation du film depuis la bande dessiné Rosalie Blum, en détaillant les différents obstacles qu’il a pu rencontrer pour la préparation de son film (son premier film en tant que réalisateur).

La première étape fut l’obtention des droits de propriété intellectuelle de la bande dessiné originale de Camille Jourdy et de sa maison d’édition « Actes Sud »

La lecture du livre fut cruciale pour l’adaptation au cinéma. Le défi majeur était donc de trouver l’équilibre pour ne pas trahir le lecteur qui a pu lire l’œuvre originale, tout en adaptant le livre dans une version beaucoup plus rythmée, dense et condensée pour convenir au format d’un long métrage.

Julien Rappeneau a donc envoyé le scénario écrit à Camille Jourdy, qui lui a répondu qu’elle était globalement satisfaite.

La sélection du casting fut également une étape importante puisqu’il convenait de respecter les bases de la bande dessiné, tout en les adaptant à l’œuvre cinématographique.

Noémie Lvovsky a donc été sélectionnée pour interpréter le rôle principal, on notera par exemple le fait que Rosalie Blum dans la bande dessiné est blonde, tandis qu’elle est brune dans l’adaptation cinématographique, mais que le facteur principal est sa ressemblance en terme d’âge et d’humeur.

La chef des décorations en plateau a également avoué s’être inspiré directement des décors du livre pour les adapter de façon réaliste aux contraintes du tournage. Il ne s’agissait pas là de faire un décalque visuel de la bande dessinée, mais d’essayer d’en garder le charme ainsi que la douceur. Les villes de Dôle dans le Jura, et de Nevers dans la Nièvre ont donc été sélectionnées pour le tournage, car elles étaient en adéquation totale avec l’ambiance générale présente dans la bande dessinée.

Le film a donc rapporté plus de 4 millions d’euros de recettes et récolté le prix de l’interprétation féminine, ainsi que le prix des lycéens au Festival du film de Sarlat.

Par Joachim NATALI, étudiant en M2 MPJ

Quelle implication pour les auteurs de BD originales ? Quelles retombées financières et en termes de notoriété des œuvres souches ?

Cette 3ème édition des Rencontres Nationales de la Bande-Dessinée avait pour objectif de discuter du lien entre la bande-dessinée, le cinéma et l’animation, du passage sur grand écran. La dernière journée de cet événement a débuté vendredi 05 octobre à 9h15 par une table ronde réunissant Julien Papelier (Editions Dupuis), Camille Jourdy (auteure de Rosalie Blum), Christophe Ledannois (agence Quelle belle histoire) et Sophie Levie (Edition Casterman)

Le thème de leur discussion était : Quelle implication pour les auteurs de BD originales ? Quelles retombées financières et en termes de notoriété des œuvres souches ?

Cette table ronde a abordé différents aspects qu’implique la réalisation de l’adaptation d’une bande-dessinée sur grand écran. Elle a confronté le point de vue des différents acteurs qui ont un rôle à y jouer, à savoir ceux qui possèdent les droits : les auteurs eux-mêmes, dont le droit moral est inaliénable et incessible et qui ont généralement le dernier mot, et leurs maisons d’édition, soit en contact direct, soit avec un intermédiaire supplémentaire qu’est l’agent qui gère les droits de l’auteur.

Cette discussion nous a permis, en tant qu’étudiants du CEPE en marketing plurimédia et jeunesse, de mettre en perspective nos connaissances du droit de la propriété intellectuelle grâce aux discours de professionnels, mais aussi d’obtenir des éléments de réflexion marketing dans la situation particulière qu’est une adaptation de BD sur grand écran.

Par exemple, les stratégies des maisons d’édition vont se trouver modifiées, ou plutôt adaptées, selon le catalogue à disposition : pour Dupuis, titulaire d’un catalogue fourni et plutôt homogène, il est possible de construire une stratégie globale et d’accompagner des projets transmedia – c’est-à-dire d’étendre un univers sur plusieurs supports – dès la réflexion avec des auteurs qu’ils choisissent d’accompagner. Pour Casterman, qui dispose aussi d’un vaste catalogue, mais plus hétéroclite, construire une stratégie globale est compliqué, chaque projet est donc scruté à la loupe et développé selon une temporalité propre.

Nous avons aussi appris qu’adapter une bande-dessinée sur grand écran n’était pas une recette magique pour, par exemple, booster les ventes : en effet, si pour des catalogues “anciens” il peut y avoir un fort regain d’intérêt sur une propriété, la hausse n’est que d’environ 10% sur des œuvres plus récentes ou toujours très actuelles. En effet, les lecteurs de la BD ne vont pas forcément voir le film, et inversement, les spectateurs du film ne vont pas forcément acquérir la BD.

Enfin, les différents intervenants ont discuté de la façon dont ces projets d’adaptation se font. Que la maison d’édition soit sollicitée ou que ce soit elle qui sollicite, différents critères rentrent en compte dans un tel projet : tout d’abord, le réalisateur doit avoir une vision cohérente de l’œuvre originale, ensuite la crédibilité de l’offre est évaluée selon la réputation du studio de production. Enfin, le critère final pour départager deux projets égaux est la dimension financière du projet d’adaptation.

Nous avons aussi pu constater l’importance de l’auteur dans la démarche. En effet, dans le droit français, les auteurs sont très protégés et c’est à eux que revient la signature finale pour valider le projet. Ils sont en général invités à accompagner le scénariste et le réalisateur pour faire respecter leur droit moral (inaliénable et incessible).

Par Clément JAUNAY, étudiant en M2 MPJ

Connaissez-vous la relation entre la bande-dessinée et le cinéma ?

La relation entre la bande dessinée et le cinéma était le sujet principal de la troisième édition des Rencontres Nationales de la Bande Dessinée, qui a eu lieu à Angoulême entre 4 et 5 octobre 2018. Les étudiants du Centre Européen des Produits de l’Enfant (CEPE) ont été invités à participer afin d’approfondir leurs connaissances sur cette thématique.

Pour la conférence d’ouverture, l’intervenant Thierry Groensteen a revisité l’histoire partagée entre le 7e et le 9e art. Le cinéma et la bande dessinée ont toutes sortes de relations qui remontent longtemps avant les adaptations plus connues comme les héros de DC Comics et Marvel. On peut dire que la bande dessinée est la cousine plus âgée du cinéma, puisqu’elle est arrivée 50 ans plus tôt dans l’industrie culturelle. Néanmoins, le cinéma a été reconnu comme art avant la bande dessinée, en 1930, et il a aidé en retour à légitimer les comics.

L’adaptation des bandes dessinées au cinéma commence en 1898 avec Ally Sloper, un héros créé par George Albert Smith, qui est considéré le père du cinéma britannique. Ensuite, de nombreux comics tirés de journaux ont gagné ces mini-courts avec vrais acteurs. Les débuts du cinéma d’animation, entre 1912 et 1920, ont impulsé des adaptations de comics à l’écran, comme Buster Brown (Richard Felton Outcault) et Crazy Cat (George Herriman).

Bien que les adaptations de bandes dessinées au cinéma soient nombreuses, l’inverse est également vrai. L’icône du cinéma muet Charles Chaplin a été transformé en comics en 1915. Les personnages animés sont devenus des héros sur papier, comme Mickey Agent Secret en 1936, ou bien Tarzan, qui a d’abord été un roman, puis a été adapté en série télé et ensuite en bande dessinée en 1939.

L’échange d’expérience entre les dessinateurs et les scénaristes ont influencé les deux industries. Dans la bande dessinée, avec Roy Crane il est possible de remarquer les scénarios cinématographiques de gros plans et rapprochés sur un visage et le rythme de l’histoire pour intensifier l’effet dramatique. Et dans le cinéma, Godard a montré un grand intérêt pour le style de la bande dessinée et les plans fixes.

La bande dessinée a aussi servi d’outil de publicité pour le cinéma. Les scènes et les images du making of étaient photographiés pendant le tournage du film et organisé en format de bande dessinée pour le faire connaître, comme une bande annonce statique. C’était le cas du film “Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution” de 1965.

En France, en 2016 le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNC) a reçu un renforcement du fonds de soutien à l’animation de 20 millions d’euros supplémentaires. Dans le top 20 des films les plus chers entre 2007 et 2017, sept d’entre eux étaient des adaptations de bandes dessinées, comme Batman, Spiderman et Valérian. La tendance des adaptations de la mythologie héroïque poursuit sa croissance avec des records en terme de recettes au box-office.

 Par Mayra BASTOS FERNANDES, étudiante en M2 MPJ

Bande dessinée et cinéma : du dessin à l’écran – Le point de vue des diffuseurs

Dans le cadre des 3èmes rencontres de la Bande Dessinée, le vendredi 5 octobre 2018, nous avons eu l’opportunité d’assister à une conférence menée par Joseph Jacquet et Gilles Romele, responsables des programmes d’animation pour les groupes France Télévisions et M6. Cette conférence, animée par David Beauvallet (Directeur Marketing et Communication du Pôle Magelis à Angoulême), nous a permis d’explorer les spécificités du processus d’adaptation de bandes dessinées en séries animées, en nous apportant notamment des éléments de compréhensions sur le rôle du diffuseur.

Plusieurs éléments ont été abordés par les deux intervenants, qui ont dans un premier temps choisi de nous expliquer les étapes de l’adaptation, un long processus de cohésion et de coopération entre trois acteurs principaux : les auteurs, les producteurs et les diffuseurs. Les explications très précises de messieurs Jacquet et Romele nous ont permis de mieux comprendre la mission des diffuseurs dans ce contexte : rassurer les auteurs, afin de leur garantir que la série animée n’ira pas à l’encontre de l’univers sur lequel ils ont travaillé pendant parfois des années, tout en leur faisant prendre conscience des contraintes imposées par ce nouveau support.

Les deux intervenants ont également fait un constat des évolutions des usages en termes de séries animées auprès d’une cible jeunesse. L’arrivée des technologies a de manière évidente modifié les habitudes des enfants en les rendant de plus en plus actifs. En effet, la télécommande, la multitude de chaînes spécialisées et de supports de visionnages permettent aux enfants d’avoir le choix de leur programme et un contrôle total de celui-ci. De ce fait, les diffuseurs se doivent de redoubler d’efforts pour trouver des programmes impactants et de qualité qui permettront de capter une large audience.

 C’est dans ce cadre qu’ils privilégient la diffusion et le financement d’adaptations, dans un premier temps pour tirer parti de la notoriété des œuvres originales, mais aussi pour exploiter la richesse des univers qu’elles proposent. L’univers créé autour de la bande dessinée est un atout pour l’adaptation télévisée car il permet d’impliquer le téléspectateur, de mieux capturer son attention et ainsi, potentiellement, de l’empêcher de zapper ou de porter son regard sur sa tablette.

Cette conférence était également l’occasion pour les deux représentants des diffuseurs d’aborder la question du marketing spécifique aux adaptations télévisées. Nous avons ainsi appris que le budget marketing consacré à l’animation sur des chaînes généralistes comme celles du groupe France Télévision et du Groupe M6 était extrêmement faible, mais également qu’il était impossible d’avoir recours aux réseaux sociaux pour communiquer (la cible ayant en moyenne 8 ans). Une occasion pour les intervenants de nous rappeler la nécessité d’être créatif dans sa façon de communiquer, en s’appuyant par exemple sur l’auteur, principal porte-parole de son œuvre.

En tant qu’étudiants dans le domaine des produits jeunesse, cette intervention menée par des professionnels de l’audiovisuel nous aura donné l’opportunité de mieux comprendre les enjeux dans le cadre du processus d’adaptation, des éléments pouvant s’avérer très utiles pour des futurs responsables marketing.

Par Elsa RAUCHE-LUCAS & Nolwenn LAUTREDOU, étudiantes en M2 MPJ

8ème édition des Rencontres Nationales de la Bande Dessinée – Compte rendu n°2

Cette 8ème édition des Rencontres nationales de la bande dessinée avait pour objectif de discuter de la place de la bande dessinée à l’école. Au cours de cette 8ème édition, nous avons donc eu le plaisir d’assister à une intervention de Nicolas Rouvière, maître de conférences en langue et littérature, École supérieure du Professorat et de l’Éducation de Grenoble.

Sous la houlette du thème « Quelles formations pour les enseignants ? », il s’est attaché à présenter des perspectives de formation à la didactique de la bande dessinée pour la classe de littérature.

 

Les obstacles à l’insertion de la bande dessinée à l’école

 

Tout d’abord, Nicolas Rouvière nous a amenés à nous questionner sur les raisons de cette difficulté de la bande dessinée à intégrer le milieu de l’éducation nationale. Les raisons semblent être les suivantes :

  • Un volume horaire restreint. En formation initiale les volumes horaires sont très restrictifs et peu suffisants pour aborder la question de la bande dessinée de manière approfondie. Par conséquent, lorsque cette question est abordée, c’est plus d’une façon instrumentale : étude de la bande dessinée du point de vue de l’adaptation (en tant que marchepied pour accéder à l’œuvre littéraire d’origine) par exemple.

La bande dessinée est donc souvent abordée de manière ponctuelle, marginale et instrumentale.

  • Des programmes scolaires changeants. Le domaine de l’éducation est souvent soumis à des modifications, en particulier les programmes scolaires, ce qui n’aide pas à développer le champ de la bande dessinée dans la formation des enseignants.
  • Une maîtrise toute relative de la bande dessinée. De nombreux enseignants sont réticent quant à l’usage de la bande dessinée, tout simplement parce qu’ils n’en maîtrisent pas les codes. Ajoutez à cela la méfiance des parents envers ce médium « trop amusant pour être réellement pédagogique » et vous vous retrouvez avec un obstacle de plus.

Et même lorsque les codes du langage de la bande dessinée sont maîtrisés, quelle didactique appliquer ?

 

Quelques écueils liés aux pratiques enseignantes

 

Ainsi, lorsque la bande dessinée est utilisée, par exemple dans le cadre d’un cours de littérature, ce n’est pas pour sa richesse propre. Les enseignants, souvent peu à l’aise avec le médium, l’utilisent comme support pour initier à la lecture. La double lecture texte/image caractéristique de la bande dessinée est donc ignorée au profit du seul texte.

Une deuxième pratique peu efficace consiste à faire une approche technique du langage de la bande dessinée. On va donc étudier une planche de bande dessinée, sans s’intéresser à l’œuvre dans son ensemble, comme prétexte pour apprendre du vocabulaire relatif au monde de la bande dessinée.

 

Propositions pour une didactique de la bande dessinée en classe de littérature

 

Après ce tour d’horizon des freins à l’insertion de la bande dessinée à part entière dans l’éducation nationale, Nicolas Rouvière nous a présenté quelques didactiques possibles de la bande dessinée en classe de littérature.

  • Première possibilité, l’acculturation : Approche de la bande dessinée comme objet culturel

Il ne faut pas réduire la bande dessinée à un genre. C’est un médium, une forme d’expression multimodale qui recouvre une grande pluralité de genres. Il faut donc ouvrir l’horizon des élèves par le biais de manifestations autour de la bande dessinée, de rondes de livres (qui consistent à mutualiser les lectures, les comparer, les échanger) …

  • Seconde possibilité : Étude de récits complets et d’œuvres intégrales

Pour Nicolas Rouvière, l’une des premières pistes réelles pour une didactique de la bande dessinée serait d’étudier des œuvres intégrales. Ainsi, il ne faudrait pas se contenter de l’analyse d’une planche pour apprendre les codes de la bande dessinée, mais plutôt étudier une bande dessinée dans son ensemble, comme on le ferait avec un roman. La bande dessinée se prête, en effet, particulièrement à la dissociation des composantes textuelles, iconiques et plastiques…

 

 

Les bénéfices de la bande dessinée en classe de littérature

 

Une fois les obstacles écartés et des pistes suggérées, comment convaincre des bénéfices de la bande dessinée ?

Révéler les capacités narratives des élèves

L’intervenant nous a présenté le dispositif de l’écriture post-it. Le principe est simple, les élèves doivent écrire une histoire en écrivant une seule action par post-it. Ensuite, avec des post-it d’une autre couleur, ils reviennent sur ces actions et y ajoutent plus de détails et ainsi de suite. L’intérêt de la méthode n’est pas de construire un récit complet, mais de stimuler l’inventivité narrative des élèves.

En effet, ce dispositif permet de révéler les capacités narratives d’élèves qui sont habituellement en difficulté lorsqu’il s’agit de productions narratives « classiques » (rédactions, écritures d’invention…). A contrario, certains élèves très bons du point de vue des dîtes productions dites « classiques », éprouvent parfois des difficultés lorsqu’il s’agit du passage à l’image.

Adapter un récit en bande-dessinée : une méthode intéressante mais à revoir

Pour Nicolas Rouvière, en ce qui concerne les adaptations d’œuvres littéraires en bande-dessinée, le fait d’utiliser la bande-dessinée comme marchepied pour aller vers l’œuvre source est assez peu intéressant. Encore une fois, selon lui, il vaudrait mieux considérer la bande-dessinée dans son intégralité, sur un pied d’égalité avec l’œuvre source.

Suite à une expérience en classe de seconde, il nous a présenté quelques observations en découlant :

  • On observe une forte motivation des élèves lorsqu’il s’agit de la phase scénaristique (le moment où il faut transformer le texte de l’œuvre originale pour l’adapter au support de la bande-dessinée), mais une perte d’intérêt lorsqu’il s’agit de la mise en images.
  • S’il y a un vrai gain pour la compréhension du récit, le bénéfice pour la lecture du texte littéraire source reste limité. Le texte est instrumentalisé, les adaptateurs (ici les élèves) se servent du texte source uniquement comme un réservoir dans lequel ils puisent les idées et les phrases qui les intéressent.

En conclusion, pour Nicolas Rouvière, la bande-dessinée devrait être étudiée comme une œuvre à part entière, au même titre qu’un roman. Se servir d’elle comme d’un tremplin pour accéder à la lecture « traditionnelle » n’a que peu d’utilité, mais elle permet de révéler et de polir les talents narratifs des élèves, tout en leur apprenant un autre type de lecture : une lecture qui jongle entre texte et images.

Compte rendu réalisé par Maïa Hervé, étudiante en Master 2 MMPJ

8ème édition des Rencontres Nationales de la Bande Dessinée – Compte rendu n°1

Retour sur ces deux jours et focus sur la table ronde du vendredi 6 octobre 2017 – 17h15 ‘’À l’étranger‘’

Du 5 au 6 octobre 2017 se tenaient à Angoulême les Rencontres Nationales de la Bande Dessinée, rassemblant professionnels du milieu de l’édition, auteurs et dessinateurs, académiciens, étudiants passionnés et autres néophytes curieux.

Au fil des jours et des conférences, un fois de plus Angoulême a su justifier son titre de capitale internationale de la bande dessinée. C’est au travers de plusieurs interventions et de différents angles d’approche que les auditeurs ont pu durant ces deux jours prendre conscience de l’impact de la bande dessinée dans de nombreux domaines tels que l’art, l’éducation ou encore les sciences humaines ainsi que de son caractère fédérateur.

Du processus d’artification de la bande dessinée appuyé par les théories sociologiques de Nathalie HEINICH jusqu’à sa valorisation au sein de l’éducation artistique et culturelle, il est aujourd’hui impossible de reléguer la bande dessinée au rang de simple activité de divertissement, puisque l’ensemble des conférenciers nous a prouvé qu’elle est désormais reconnue comme un réel instrument d’éducation et qu’elle est devenue une véritable forme d’art.

Focus sur la dernière table ronde du vendredi, ‘’À l’étranger ‘’, encadrée par Jean-Philippe MARTIN, où une fois de plus le rôle de la bande dessinée dans l’apprentissage était à l’honneur. Menée par Jean-Pierre MERCIER (Conseiller Scientifique de la Cité de la bande dessinée), par Edmond BAUDOIN (auteur et ancien professeur de bande dessinée), Ingeborg RABENSTEIN-MICHEL (spécialiste de la bande dessinée) et par Anouchka De OLIVEIRA (chargée de projets au département langue française, livre et savoirs de l’Institut Français), cette conférence nous a éclairé sur la portée éducative de la bande dessinée, et ce au travers d’exemples concrets.

L’intérêt éducatif de la bande dessinée n’est plus à prouver, les conférences précédentes l’ont bien démontré. Mais pour étayer ceci, la dernière table ronde des Rencontres nous invite à élargir notre horizon et prend appuie sur des exemples concrets d’utilisation de la bande dessinée dans l’éducation non plus en France mais dans le monde entier.

C’est Jean-Pierre MERCIER qui ouvre le débat et rappelle que depuis déjà plusieurs décennies, les Etats-Unis utilisent la vulgarisation des grands classiques de la littérature (surtout occidentale) pour les transposer dans l’univers de la bande dessinée, dite ‘’comics‘’ dans la culture américaine. Cette vulgarisation, permet selon lui un accès au plus grand nombre à la culture.

Plus loin que la simple vulgarisation de la littérature, la bande dessinée sait revêtir un aspect militant et éducatif, et devient alors un réel outil, vecteur d’apprentissage, appelé aux Etats-Unis les ‘’ Edu-comics ‘’. La largeur des thèmes abordés par les bandes dessinées aux Etats-Unis s’étend même jusqu’à l’Histoire. Et d’expérience, Jean-Pierre MERCIER nous affirme qu’une bande dessinée, qui par sa nature reste un support cours et qui se doit synthétique, peut tout à fait si cela est correctement orchestré, transmettre un savoir correct et fidèle à la vérité au même titre qu’un livre d’histoire.

Il souligne alors le pouvoir de la bande dessinée à convaincre, en rappelant que ce support a su se transformer aux Etats-Unis en véritable outil de communication pour enrôler de nouvelles recrues, grâce aux manuels de maintenance de matériel militaire réalisé pour l’armée américaine.

Il définit alors pour finir la bande dessinée comme un média à la croisée du militantisme, de l’éducation et de l’art.

C’est ici qu’intervient Ingeborg RAVENSTEIN-MICHEL, qui rebondit sur les limites du caractère militant et communicant de la bande dessinée. En prenant exemple d’une série de 14 bandes dessinées commandées et diffusées il y a peu par l’Union Européenne elle-même, elle nous met en garde. Utilisant le terme de ‘’Media Séducteur ‘’, elle rappelle que si la bande dessinée peut effectivement devenir un outil de communication, il est bon de respecter une certaine éthique et une justesse dans les informations transmises aux lecteurs.

Cette série de bandes dessinées proposées par L’UE, abordant des sujets sérieux, d’actualité, avaient finalement pour but d’accroitre le nombre de militants et de volontaires désireux de s’engager pour des causes humanitaires. Cependant, derrière l’apparence divertissante de la bande dessinée, les sujets abordés (de la famine en Afrique aux guerres au Moyen-Orient) manquaient de réalisme dans les graphismes et minimisaient les risques, ce qui pouvaient biaiser l’appréciation des futurs militants. Ceci amenant la bande dessinée dite communicante, à la limite de la propagande.

Lorsqu’Anouchka De OLIVEIRA prend la parole, c’est pour montrer le fort potentiel éducatif de la bande dessinée. Après une rapide présentation du Département langue Française, livre et savoir de l’Institut Français, elle en explique les missions ; rendre le français attractif pour les jeunes générations et développer, dans cette optique, des dispositifs de formation et d’apprentissage innovants. À ce titre, elle nous présente une application foncièrement novatrice pour l’enseignement des langues et développée par l’Institut Français, LingoZING. Grâce à cette application il est possible d’améliorer son niveau de langue (en français, espagnol, portugais et anglais pour l’instant) au travers de la bande dessinée, en enrichissant son vocabulaire par la lecture et en corrigeant et/ou améliorant sa prononciation.

Il s’agit finalement ici de détourner la ‘’contrainte‘’ que représente un apprentissage traditionnel et de le transposer vers un média que les jeunes générations affectionnent plus particulièrement. C’est bien là que l’on a une preuve réelle (aux vues du succès de cette application) que la bande dessinée, si elle est certes un divertissement, peut devenir un véritable outil d’éducation. Pour conclure, Anouchka DE OLIVEIRA nous rappelle à juste titre que plaisir et éducation ne doivent être dissociés ; car en effet, lorsqu’on prend du plaisir à apprendre, on apprend par plaisir et non plus par obligation.

C’est Edmond BAUDOIN qui clôt cette table ronde et qui, pressé par le temps, nous propose rapidement son point de vue sur l’intérêt d’un système éducatif alternatif, entre deux anecdotes sur son expérience de professeur en bande dessinée au Québec. D’une certaine manière, son propos rejoint les allégations d’Anouchka De OLIVEIRA et affirme que de par son expérience, il est nécessaire de se diriger vers un système, vers des moyens d’enseigner aux jeunes générations qui soient alternatifs et innovant par rapport aux méthodes d’enseignement plus classiques.

Le mot de la fin pour Pierre LUNGHERETTI, directeur général de la Cité Internationale de la Bande Dessinée, qui clôt ces deux jours de rencontres par une synthèse des informations transmises tout au long des conférences.

La bande dessinée est aujourd’hui reconnue comme un art et un vecteur efficace de transmission des savoirs. Preuve en est la présence des Ministres de la Culture et de L’Éducation Nationale, (Françoise NYSSEN et Jean-Michel BLANQUET) lors d’une allocution du jeudi, qui annoncent le soutient de l’état pour la création de projets autour de l’enseignement dans le milieu de la bande dessinée, par la mise à disposition future de ressources financières. Pierre LUNGHERETTI réussit finalement à résumer en une phrase ce qui aura été le leitmotiv de ces deux jours :

‘’ Tout en étant un art, la bande dessinée sait se prêter à des usages pédagogiques ‘’.

 

Mais maintenant apparaissent des enjeux pour l’avenir de l’industrie de la bande dessinée, comme le besoin d’un élargissement du lectorat et de la formation d’enseignants dans ce secteur en pleine évolution, ces enjeux soulevant une interrogation plus globale ;

Quel avenir de l’éducation artistique pour la bande dessinée ?

 

Compte rendu réalisé par Clayton Thibeaud, étudiant en Master 2 MMPJ

 

Portrait de Yingxue JIA, diplômée en 2015

jia

Pourriez-vous nous parler de votre parcours ?

Née à Jinan, la capitale de la province de Shandong, je suis restée dans cette ville jusqu’à l’obtention de mon diplôme de licence. Après le bac, j’ai choisi de faire des études spécialisées en langue anglaise. J’ai ainsi découvert l’Europe et décidé, après ma licence, d’y continuer mes études dans le domaine du marketing et de l’économie qui sont mes spécialités préférées. J’ai choisi de poursuivre mes études en France car c’est un pays puissant économiquement et riche d’expériences diverses.

 

Pourquoi avez-vous choisi le CEPE ?

Le CEPE est un centre d’expertise spécialisé sur le marché des enfants. On fait aujourd’hui de plus en plus attention aux besoins des enfants car ils jouent un rôle important dans notre société. Surtout en Chine, une nouvelle politique permet aux familles chinoises d’avoir un deuxième enfant. Le marché des enfants a donc un grand potentiel de développement en Chine. Puisque j’étais très intéressée par les produits destinés aux enfants, j’ai donc choisi le CEPE pour pouvoir travailler dans le domaine du licensing après mon Master.

 

Quel choix avez-vous fait pour votre stage longue durée de 6 mois ?

J’ai fait mon stage chez 2d3D Animations qui est un studio d’animation situé à Angoulême. Le thème de mon stage était de contribuer à la conception et à la diffusion d’un produit transmedia pour apprendre aux enfants à protéger les océans. Grâce à mon stage, j’ai pu allier les connaissances théoriques à la pratique et ainsi mettre directement en œuvre sur un projet concret les outils qui m’ont été enseignés.

 

Et pouvez-vous préciser quelles sont vos missions sur votre poste actuel chez

Dargaud ?

Je travaille chez Dargaud depuis Avril 2016 au sein de l‘antenne implantée à Shanghai. Ma mission principale est de présenter les bandes dessinées publiées par Dargaud, Dupuis et Le Lombard aux maisons d’édition chinoises. Je rédige également des contrats. D’ailleurs, afin de faire connaitre les Bandes Dessinées franco-belges, nous invitons chaque année plusieurs dessinateurs français ou belges à venir faire des séances de dédicace en Chine. Je suis chargée de contacter les dessinateurs et co-organisateurs (par exemple, l’Alliance française et l’Ambassade de Wallonnie Bruxelles) pour élaborer les déplacements et je participe également aux salons professionnels dédiés aux livres pour rencontrer des clients.