Intervention Cyril BECHEMIN – IGS-CP

Cyril BECHEMIN…une intervention  « augmentée »

Le 28 novembre 2018, et pour la deuxième fois en moins d’un mois, nous avons accueilli Mr Cyril BECHEMIN, Directeur adjoint chez l’un des acteurs majeurs en France sur le marché du traitement du texte et de l’image pour l’édition : le groupe IGS-CP

Lors de cette seconde intervention, il nous a transporté vers l’univers du livre numérique et de ses vertus tout en explicitant la différence qui existe entre ce type de livre et le livre papier.

 « Le livre numérique représente un écosystème complexe »

Il nous a fait part pour l’occasion des formats qu’il adopte ainsi que de ses différentes typologies.

Avoir rencontré ce spécialiste du monde des livres nous a été d’une véritable richesse : notre compréhension en matière d’édition s’est consolidée, et nos connaissances des différents acteurs et des business models se sont grandement élargies.

Nous qui pensions que le livre s’arrêtait à un format papier ou numérique, n’avions guère imaginé qu’il serait à son tour touché par les innovations technologiques et l’évolution des pratiques de lecture. Monsieur BECHEMIN nous a surpris avec les livres à réalité augmentée, en nous invitant même à partager cette expérience unique à travers une application que nous avons téléchargée.

Nous avons donc été spectateurs d’un livre qui s’anime sous nos yeux, où personnages et mots se fondent pour éclater en une magnifique pirouette poétique.

Une expérience que nous vous invitons, lecteurs, à partager en vous inscrivant au CEPE, où d’autres intervenants et grands professionnels comme celui-ci ne manqueront pas de vous surprendre …

Par Narimane AYAD, étudiante en M2 MPJ

Quelle implication pour les auteurs de BD originales ? Quelles retombées financières et en termes de notoriété des œuvres souches ?

Cette 3ème édition des Rencontres Nationales de la Bande-Dessinée avait pour objectif de discuter du lien entre la bande-dessinée, le cinéma et l’animation, du passage sur grand écran. La dernière journée de cet événement a débuté vendredi 05 octobre à 9h15 par une table ronde réunissant Julien Papelier (Editions Dupuis), Camille Jourdy (auteure de Rosalie Blum), Christophe Ledannois (agence Quelle belle histoire) et Sophie Levie (Edition Casterman)

Le thème de leur discussion était : Quelle implication pour les auteurs de BD originales ? Quelles retombées financières et en termes de notoriété des œuvres souches ?

Cette table ronde a abordé différents aspects qu’implique la réalisation de l’adaptation d’une bande-dessinée sur grand écran. Elle a confronté le point de vue des différents acteurs qui ont un rôle à y jouer, à savoir ceux qui possèdent les droits : les auteurs eux-mêmes, dont le droit moral est inaliénable et incessible et qui ont généralement le dernier mot, et leurs maisons d’édition, soit en contact direct, soit avec un intermédiaire supplémentaire qu’est l’agent qui gère les droits de l’auteur.

Cette discussion nous a permis, en tant qu’étudiants du CEPE en marketing plurimédia et jeunesse, de mettre en perspective nos connaissances du droit de la propriété intellectuelle grâce aux discours de professionnels, mais aussi d’obtenir des éléments de réflexion marketing dans la situation particulière qu’est une adaptation de BD sur grand écran.

Par exemple, les stratégies des maisons d’édition vont se trouver modifiées, ou plutôt adaptées, selon le catalogue à disposition : pour Dupuis, titulaire d’un catalogue fourni et plutôt homogène, il est possible de construire une stratégie globale et d’accompagner des projets transmedia – c’est-à-dire d’étendre un univers sur plusieurs supports – dès la réflexion avec des auteurs qu’ils choisissent d’accompagner. Pour Casterman, qui dispose aussi d’un vaste catalogue, mais plus hétéroclite, construire une stratégie globale est compliqué, chaque projet est donc scruté à la loupe et développé selon une temporalité propre.

Nous avons aussi appris qu’adapter une bande-dessinée sur grand écran n’était pas une recette magique pour, par exemple, booster les ventes : en effet, si pour des catalogues “anciens” il peut y avoir un fort regain d’intérêt sur une propriété, la hausse n’est que d’environ 10% sur des œuvres plus récentes ou toujours très actuelles. En effet, les lecteurs de la BD ne vont pas forcément voir le film, et inversement, les spectateurs du film ne vont pas forcément acquérir la BD.

Enfin, les différents intervenants ont discuté de la façon dont ces projets d’adaptation se font. Que la maison d’édition soit sollicitée ou que ce soit elle qui sollicite, différents critères rentrent en compte dans un tel projet : tout d’abord, le réalisateur doit avoir une vision cohérente de l’œuvre originale, ensuite la crédibilité de l’offre est évaluée selon la réputation du studio de production. Enfin, le critère final pour départager deux projets égaux est la dimension financière du projet d’adaptation.

Nous avons aussi pu constater l’importance de l’auteur dans la démarche. En effet, dans le droit français, les auteurs sont très protégés et c’est à eux que revient la signature finale pour valider le projet. Ils sont en général invités à accompagner le scénariste et le réalisateur pour faire respecter leur droit moral (inaliénable et incessible).

Par Clément JAUNAY, étudiant en M2 MPJ

Connaissez-vous la relation entre la bande-dessinée et le cinéma ?

La relation entre la bande dessinée et le cinéma était le sujet principal de la troisième édition des Rencontres Nationales de la Bande Dessinée, qui a eu lieu à Angoulême entre 4 et 5 octobre 2018. Les étudiants du Centre Européen des Produits de l’Enfant (CEPE) ont été invités à participer afin d’approfondir leurs connaissances sur cette thématique.

Pour la conférence d’ouverture, l’intervenant Thierry Groensteen a revisité l’histoire partagée entre le 7e et le 9e art. Le cinéma et la bande dessinée ont toutes sortes de relations qui remontent longtemps avant les adaptations plus connues comme les héros de DC Comics et Marvel. On peut dire que la bande dessinée est la cousine plus âgée du cinéma, puisqu’elle est arrivée 50 ans plus tôt dans l’industrie culturelle. Néanmoins, le cinéma a été reconnu comme art avant la bande dessinée, en 1930, et il a aidé en retour à légitimer les comics.

L’adaptation des bandes dessinées au cinéma commence en 1898 avec Ally Sloper, un héros créé par George Albert Smith, qui est considéré le père du cinéma britannique. Ensuite, de nombreux comics tirés de journaux ont gagné ces mini-courts avec vrais acteurs. Les débuts du cinéma d’animation, entre 1912 et 1920, ont impulsé des adaptations de comics à l’écran, comme Buster Brown (Richard Felton Outcault) et Crazy Cat (George Herriman).

Bien que les adaptations de bandes dessinées au cinéma soient nombreuses, l’inverse est également vrai. L’icône du cinéma muet Charles Chaplin a été transformé en comics en 1915. Les personnages animés sont devenus des héros sur papier, comme Mickey Agent Secret en 1936, ou bien Tarzan, qui a d’abord été un roman, puis a été adapté en série télé et ensuite en bande dessinée en 1939.

L’échange d’expérience entre les dessinateurs et les scénaristes ont influencé les deux industries. Dans la bande dessinée, avec Roy Crane il est possible de remarquer les scénarios cinématographiques de gros plans et rapprochés sur un visage et le rythme de l’histoire pour intensifier l’effet dramatique. Et dans le cinéma, Godard a montré un grand intérêt pour le style de la bande dessinée et les plans fixes.

La bande dessinée a aussi servi d’outil de publicité pour le cinéma. Les scènes et les images du making of étaient photographiés pendant le tournage du film et organisé en format de bande dessinée pour le faire connaître, comme une bande annonce statique. C’était le cas du film “Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution” de 1965.

En France, en 2016 le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNC) a reçu un renforcement du fonds de soutien à l’animation de 20 millions d’euros supplémentaires. Dans le top 20 des films les plus chers entre 2007 et 2017, sept d’entre eux étaient des adaptations de bandes dessinées, comme Batman, Spiderman et Valérian. La tendance des adaptations de la mythologie héroïque poursuit sa croissance avec des records en terme de recettes au box-office.

 Par Mayra BASTOS FERNANDES, étudiante en M2 MPJ

Bande dessinée et cinéma : du dessin à l’écran – Le point de vue des diffuseurs

Dans le cadre des 3èmes rencontres de la Bande Dessinée, le vendredi 5 octobre 2018, nous avons eu l’opportunité d’assister à une conférence menée par Joseph Jacquet et Gilles Romele, responsables des programmes d’animation pour les groupes France Télévisions et M6. Cette conférence, animée par David Beauvallet (Directeur Marketing et Communication du Pôle Magelis à Angoulême), nous a permis d’explorer les spécificités du processus d’adaptation de bandes dessinées en séries animées, en nous apportant notamment des éléments de compréhensions sur le rôle du diffuseur.

Plusieurs éléments ont été abordés par les deux intervenants, qui ont dans un premier temps choisi de nous expliquer les étapes de l’adaptation, un long processus de cohésion et de coopération entre trois acteurs principaux : les auteurs, les producteurs et les diffuseurs. Les explications très précises de messieurs Jacquet et Romele nous ont permis de mieux comprendre la mission des diffuseurs dans ce contexte : rassurer les auteurs, afin de leur garantir que la série animée n’ira pas à l’encontre de l’univers sur lequel ils ont travaillé pendant parfois des années, tout en leur faisant prendre conscience des contraintes imposées par ce nouveau support.

Les deux intervenants ont également fait un constat des évolutions des usages en termes de séries animées auprès d’une cible jeunesse. L’arrivée des technologies a de manière évidente modifié les habitudes des enfants en les rendant de plus en plus actifs. En effet, la télécommande, la multitude de chaînes spécialisées et de supports de visionnages permettent aux enfants d’avoir le choix de leur programme et un contrôle total de celui-ci. De ce fait, les diffuseurs se doivent de redoubler d’efforts pour trouver des programmes impactants et de qualité qui permettront de capter une large audience.

 C’est dans ce cadre qu’ils privilégient la diffusion et le financement d’adaptations, dans un premier temps pour tirer parti de la notoriété des œuvres originales, mais aussi pour exploiter la richesse des univers qu’elles proposent. L’univers créé autour de la bande dessinée est un atout pour l’adaptation télévisée car il permet d’impliquer le téléspectateur, de mieux capturer son attention et ainsi, potentiellement, de l’empêcher de zapper ou de porter son regard sur sa tablette.

Cette conférence était également l’occasion pour les deux représentants des diffuseurs d’aborder la question du marketing spécifique aux adaptations télévisées. Nous avons ainsi appris que le budget marketing consacré à l’animation sur des chaînes généralistes comme celles du groupe France Télévision et du Groupe M6 était extrêmement faible, mais également qu’il était impossible d’avoir recours aux réseaux sociaux pour communiquer (la cible ayant en moyenne 8 ans). Une occasion pour les intervenants de nous rappeler la nécessité d’être créatif dans sa façon de communiquer, en s’appuyant par exemple sur l’auteur, principal porte-parole de son œuvre.

En tant qu’étudiants dans le domaine des produits jeunesse, cette intervention menée par des professionnels de l’audiovisuel nous aura donné l’opportunité de mieux comprendre les enjeux dans le cadre du processus d’adaptation, des éléments pouvant s’avérer très utiles pour des futurs responsables marketing.

Par Elsa RAUCHE-LUCAS & Nolwenn LAUTREDOU, étudiantes en M2 MPJ