Kids media business: Who’ll be paying what ? Evolution of financing of kids media content

Global Kids Media Congress – GKMC 2015

Keynote : « Evolution of kids media content’s financing: results of research »,  animée par Tim WESTCOTT, principal analyst, television media and editor of the research bulletin chez IHS .

Le constat que dresse Tim Westcott, analyste média, de la situation actuelle de l’audiovisuel jeunesse est, à première vue, alarmant. En effet, aujourd’hui, la télévision est de moins en moins plébiscitée par les enfants, une perte d’intérêt qui s’explique par la délinéarisation des contenus et la multiplication des appareils connectés, encourageant à passer d’un écran à un autre.

Les audiences sont de plus en plus fragmentées et Facebook et Youtube en sont en partie responsables: ces plateformes captent les vues et viennent ainsi grignoter le chiffre d’affaires des chaînes TV. Par ailleurs, les géants américains ne cessent de grandir et consolider leur position en monétisant les contenus crées par les utilisateurs. Les chaînes payantes sont, quant à elles, directement menacées par Netflix et les autres services de programmes à la demande.

L’audience ayant migré, les publicitaires s’emparent progressivement d’Internet, qui représente un investissement fructueux.

Réaliser les programmes jeunesse est devenu risqué : non seulement les enfants sont de plus en plus nombreux à regarder les mêmes programmes que les adultes, mais les marges des producteurs se réduisent également comme peau de chagrin. Seules les licences apportent une sécurité (Mattel, Lego) puisqu’elles génèrent d’importants revenus.

Paradoxalement, la télévision reste le média dominant : les nouveaux supports ne la tuent pas, ils se présentent davantage comme des supports complémentaires. La télévision n’a pas dit son dernier mot, en témoigne la multitude de nouvelles chaînes apparues à travers le monde (actuellement 447).

Selon Michael Carrington, directeur général de Zodiak Kids Studios, branche de Zodiak Media dédiée aux programmes jeunesse, pour perdurer, producteurs et diffuseurs doivent établir des partenariats. S’il est bien souvent laborieux de mettre en place des collaborations, chacune des parties en tirent, au bout du compte, de nombreux avantages: en plus de réduire les coûts, une telle initiative  permet de multiplier les idées et favorise ainsi la production de programmes innovants. Par ailleurs, c’est aussi un bon moyen d’accroître sa notoriété.

Toutefois, pour qu’un partenariat fonctionne, il faut que les partenaires communiquent et se mettent d’accord sur les objectifs à atteindre. De plus, aussi bien producteurs que diffuseurs doivent être prêts à partager succès, échecs et responsabilités.

Enfin, Carrington note que certains programmes ont, grâce aux outils numériques tels que le mobile et la tablette, une seconde vie. Il est donc primordial que les industries nouent des partenariats pour donner plus de poids à la production et la diffusion de contenus jeunesse.

Conclusion : Le monde audiovisuel est en plein bouleversement et mutation et la question du financement des programmes jeunesse est un sujet délicat auquel personne n’a apporté de réelle réponse. Producteurs et diffuseurs se passent la patate chaude et esquivent la question.

Le piratage, brièvement abordé par les intervenants, constitue un problème de taille puisqu’il est aujourd’hui difficile de proposer des programmes en exclusivité et aucun moyen efficace n’a été trouvé pour lutter contre ce fléau.

Par ailleurs, de nouveaux concurrents apparaissent: la Chine, l’Inde et surtout la Corée du Sud. Les productions chinoises s’exportent encore assez peu, leur contenu étant abscons pour les Occidentaux, mais elles perçoivent de conséquentes subventions de l’Etat. Quant à la Corée, elle a décidé d’investir 380 millions dans l’exportation de sa production de dessins animés.

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Compte rendu rédigé par Anastasia Garros, étudiante en Master 1 « Marketing Plurimédia et Consommation ».

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