Disparités territoriales

Numéro très
alléchant
d’Economie et Statistique n°415-416, mars 2009, sur les disparités spatiales. Avec notamment un article de Duguet,
Goujard et L’Horty sur les inégalités territoriales d’accès à l’emploi, dont voici le résumé :

Les inégalités territoriales d’accès à l’emploi sont analysées à un niveau géographique très fin, celui de la commune, sur tout le territoire métropolitain, pour deux populations : les
chômeurs inscrits à l’ANPE et les allocataires du RMI. Les données utilisées sont issues de deux sources administratives exhaustives portant sur ces populations. Globalement, les inégalités
d’accès à l’emploi selon la commune de résidence sont très marquées. Cependant, des groupes de communes contigües présentent des chances d’accès à l’emploi, uniformément faibles ou élevées, sur
de larges parties du territoire français. Les écarts d’une localité à l’autre demeurent élevés lorsque l’on neutralise les différences de composition sociodémographique de la population entre
communes, ce qui confirme l’existence d’un effet spécifique du territoire. Les déterminants théoriques de l’économie spatiale sont introduits dans l’analyse pour expliquer cet effet territorial.
La localisation des activités et les problèmes de distance physique à l’emploi ont effectivement un impact fort, mais les inégalités territoriales d’accès à l’emploi peuvent également s’expliquer
par des effets de ségrégation résidentielle et de réseaux sociaux.

Un autre article de Blanc et Hild sur les liens entre taux de sortie du chômage et taux de chômage, résumé :

Cette étude vise à éclairer le fonctionnement des marchés locaux du travail en analysant les disparités infra-régionales de deux indicateurs de l’état du marché du travail : le taux de sortie
du chômage vers l’emploi et le taux de chômage. L’analyse est menée au niveau des zones d’emploi. La cartographie des taux de sortie du chômage ne recouvre pas exactement celle des taux de
chômage. Une modélisation de ces deux taux est réalisée. Elle met notamment en évidence que l’intensité de l’effet de certaines variables diffère selon l’indicateur de l’état du marché du travail
considéré. Dans la majorité des cas les zones où le taux de retour à l’emploi est élevé (resp. faible) enregistrent également un taux de chômage faible (resp. élevé). Mais il existe aussi
d’autres configurations dont on essaye d’expliquer le caractère à première vue surprenant.

Cet autre encore, de Behaghel, sur la dynamique spatiale des écarts de revenu :

La stabilité globale des écarts de revenu (après transferts et avant impôt) observée en France, entre 1984 et 2002, masque des évolutions significatives au sein du territoire. Tout d’abord,
hors Île-de-France, l’écart se résorbe systématiquement entre pôles urbains, d’une part, et entre espaces périurbain et rural, d’autre part. Ensuite, au sein de ces trois différents espaces, les
inégalités semblent prendre des trajectoires différentes : elles croissent davantage dans les pôles urbains que dans les communes des espaces périurbain et rural. Le rattrapage effectué par les
espaces périurbain et rural s’explique statistiquement par la convergence des trois types d’espaces en termes de composition socioprofessionnelle et par le fait que les statuts d’emploi évoluent
plus favorablement pour les ménages périurbains et ruraux que pour les ménages des pôles urbains. Il est plus difficile de rendre compte statistiquement des évolutions contrastées de la
dispersion des revenus au sein de chaque espace : ces évolutions sont plus ténues, plus erratiques et la part attribuée aux différentes composantes dépend de l’ordre dans laquelle la
décomposition est menée. Un résultat ressort néanmoins avec robustesse : la tendance plus inégalitaire au sein des pôles urbains tient en partie à la composition de plus en plus contrastée de la
population en termes de catégories socioprofessionnelles et d’accès à l’emploi.

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