Vient de paraître: Mucédorus

Anonyme, Mucédorus, introduction et traduction française de Jean-Paul Débax, Tours, Presses Universitaires François-Rabelais, coll. « Scène européenne », 2018, 112 p.

Mucédorus (vers 1590) fut la pièce la plus populaire de la Renaissance anglaise. En témoigne son histoire éditoriale et théâtrale qui durera plusieurs décennies. Souvent attribuée – à tort – à Shakespeare, elle présente une intrigue farfelue, typiquement romanesque, mettant en scène les aventures d’un prince travesti (combats contre un ours, contre un homme sauvage). Aventures qui mènent fatalement à son union avec une princesse bien aimée, et par ce biais à l’union de deux royaumes. Typique aussi est la dose considérable d’humour clownesque, avec parodie de l’action principale, quiproquos, etc. Bien que la pièce tire le nom de son héros, et quelques éléments de son intrigue de l’Arcadie de Philip Sidney, elle s’éloigne radicalement de ce roman  élisabéthain phare par sa simplicité, voire sa naïveté, son contenu, ses personnages et son style. La traduction en français de Jean-Paul Débax, spécialiste du théâtre anglais des XVe et XVIe siècles, vise à mettre en valeur les qualités qui expliquent la popularité de la pièce à son époque, alors que son introduction érudite aborde ces mêmes éléments dans leur contexte littéraire, théâtral et plus largement culturel.

La tragédie sanglante de John Webster fait toujours couler de l’encre

Vient de paraître: William C. Carrol & Pascale Drouet (dir.), The Duchess of Malfi: Webster’s Tragedy of Blood, Paris, Belin/CNED, 2018, 342 pages, 21€. ISBN: 979-1-035-80436-7. 
Avec les contributions de Yan Brailowsky, Devin Byker, Christophe Camard, Guillaume Coatalen, Pascale Drouet, Claire Guéron, Aurélie Griffin, Richard Hillman, Cecilia Istria-Dorland, Agnès Lafont, Michael Neill, Mickaël Popelard, Rachel Prusko, Estelle Rivier-Arnaud, Nathalie Rivère de Carles, Nathaniel Amos Rothschild & Laura Tosi.
 

INTRODUCTION

WEBSTER AS AN ARTIST

« ‘Crabbed Westerio’: The Duchess of Malfi and the Character of a Dramatic Poet » (Michael Neill, Norton editor of the play)

PART ONE. WEBSTER’S LITERARY SOURCES AND CREATIVENESS

  1. « ’Your merry bookes of Italie’: from the Passion for the Novella to John Webster’s Drama » (Christophe Camard)
  2. « ’I am truly more fond and foolish than ever Narcissus was’: Webster’s Duchess of Malfi and Ovidian Resonances » (Agnès Lafont)
  3. «  Discursive Presence and Absence in The Duchess of Malfi » (Richard Hillman)

PART TWO. CONTEXTUAL APPROACHES: SOCIO-POLITICAL, MEDICAL AND METAPHYSICAL

  1. « Young Widowhood in The Duchess of Malfi» (Rachel Prusko)
  2. « Learned Service and the (In)Humanism of Webster’s Intelligencer » (Nathaniel Amos Rothschild)
  3. « The Melancholy Body Politic in The Duchess of Malfi» (Aurélie Griffin)
  4. « Madness in The Duchess of Malfi» (Pascale Drouet)
  5. « ‘Death hath ten thousand several doors’: The Duchess of Malfi’s Art of Dying » (Devin Byker)

PART THREE. VARIETY AND HYBRIDITY

  1. « Spatial Uniformity and Natural Variety in The Duchess of Malfi »   (Mickaël Popelard)
  2. « ’When were we so merry?’: Comedy in The Duchess of Malfi »  (Guillaume Coatalen)
  3. « Authorizing Laughter in The Duchess of Malfi » ( Claire Guéron)
  4. « ’True substantial bodies’ in The Duchess of Malfi » (Yan Brailowsky)

PART FOUR. ON STAGE: TRADITION AND EXPERIMENT

  1. « Performing Violence in The Duchess of Malfi: from Page to Stage » (Estelle Rivier-Arnaud)
  2. « Channelling the Tragic Through the Arras inThe Duchess of Malfi » (Nathalie Rivère de Carles)
  3. « ‘Fix(ing) a general eclipse’: Reflections on Staging The Duchess of Malfi » ( Cecilia Istria-Dorland)

POSTFACE

« Remodelling the Skull Beneath the Skin: Websterian Echoes in Contemporary Fiction » (Laura Tosi)

Les tribulations amoureuses du Songe

« Comment se déroule la fête nocturne dans ce bosquet hanté ? », demande Obéron, le roi des fées, à son malicieux Puck. Cette question à elle seule pourrait résumer l’atmosphère folle et féérique de la comédie shakespearienne qui questionne notre rapport au désir, aux normes amoureuses, à l’inconstance humaine.

Édition bilingue avec dossier. 4,90 euros.

Traduction par Jules Supervielle et Jean-Louis Supervielle

Présentation et dossier par Pascale Drouet

https://editions.flammarion.com/Catalogue/gf/litterature-et-civilisation/le-songe-dune-nuit-dete

DOSSIER sur l’amour

I. À l’origine était l’amour contrarié

  1. La volonté du père (Démétrius et non Lysandre)
  2. Amour et châtiment: les lois contre nature d’Athènes
  3. La fuite amoureuse

II. Une réflexion sur le coup de foudre (love at first sight)

  1. La prééminence du regard
  2. La métaphore de l’ensorcellement
  3. « Love-in-idleness », petite fleur d’Occident

III. Réciprocité, non-réciprocité, réversibilité

  1. Réciprocité amoureuse, impatience du désir,
  2. Le malheur d’aimer sans retour
  3. Invraisemblable réversibilité, ou les jeux de l’inconstance

IV. Amour et violence, ou le motif de la discordia concors

  1. La conquête amoureuse (Thèse/Hippolyta)
  2. La querelle amoureuse (Obéron/Titania)
  3. Violence verbale, menaces physiques

V. La langue de l’amour: pétrarquisme, parodie et autres excès

  1. Savoir livresque, hyperboles pétrarquisantes
  2. Le dérèglement burlesque: Titania et le tisserand à tête d’âne
  3. Parodier la tragédie amoureuse: Pyrame et Thisbé

 

 

Vient de paraître: Shakespeare au risque de la philosophie

 

 

Shakespeare n’est pas philosophe. Soit. Et nombre de ses pointes ironiques à l’égard des philosophes témoignent de la défiance qu’ils lui inspiraient. Mais outre qu’il aura été influencé par diverses traditions philosophiques, provenant de l’Antiquité comme de la Renaissance, son œuvre, depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, n’a cessé d’inspirer celles des philosophes.

Aussi interroger Shakespeare au risque de la philosophie n’est pas l’aborder avec la volonté de soumettre son théâtre au règne du concept dans l’espoir secret de le démythifier. C’est à l’inverse le prendre au sérieux, sans complaisance et jusque dans ses provocations, afin de faire entendre son propos et ses questions.

Fruit d’une collaboration originale entre anglicistes et philosophes, cet ouvrage constitue un apport inédit aux études shakespeariennes de langue française.

Pour commander à l’éditeur: http://www.editions-hermann.fr/5138-shakespeare-au-risque-de-la-philosophie.html

On en parle sur France Culture

Table des matières

Introduction…..5 —– par Pascale Drouet et Philippe Grosos

Partie I
Shakespeare et son héritage philosophique : de l’Antiquité à la Renaissance

I. Présence de la philosophie ancienne dans l’œuvre de Shakespeare? Le cas du stoïcisme…..11 —– par Sylvain Roux

II. Réflexions sur la mort et l’au-delà dans Hamlet : de la piété chrétienne à l’athéisme philosophique…..33 —– par Wael Ellouz

III. Wise fool et festina lente : Shakespeare héritier d’Érasme?…..47 —– par Pascale Drouet

IV. « Words of Sovereignty » : Shakespeare, Bacon et la question philosophique de la souveraineté politique dans Henry VIII et New Atlantis …..65 —– par Mickaël Popelard

V. Shakespeare au miroir de Machiavel…..89 —– par Gérald Sfez

VI. Des tablettes à l’épée : Montaigne et la marginalisation de la philosophie chez Shakespeare…..109 —– par Richard Hillman

Partie II
La réception de Shakespeare
dans la philosophie des xviiie et xixe siècles

VII. Shakespeare et Homère : l’esthétique du génie et les noms propres…..127 —– par Holger Schmid

VIII. « Faire usage de Shakespeare » dans la philosophie et la littérature allemandes, à la fin du xviiie siècle : Herder et Shakespeare…..139 —– par François Thomas

IX. Shakespeare et la reconnaissance : l’Anerkennung comme interpellation intersubjective…..159 —– par Patrick Gray

X. Deux figures d’un Shakespeare « romantique » : la place de Shakespeare dans les conceptions esthétiques de Hegel et des romantiques d’Iéna…..183 —– par Victor Béguin

XI. Dramaturgie de la morale : Shakespeare entre Schopenhauer et Nietzsche…..219 —– par François Félix

Partie III
La réception de Shakespeare par les philosophes du XXe siècle

XII. La chair et la duplicité du corps dans Othello : Merleau-Ponty et Shakespeare…..239 —– par Guillaume Carron

XIII. William Shakespeare, Vladimir Jankélévitch : deux hommes épris de musique…..255 —– par Françoise Barbé-Petit

XIV. La paix et la reconnaissance d’autrui : Girard, Levinas et Shakespeare…..277 —– par Sean Lawrence

XV. Le Richard III de Gilles Shakespeare…..295 —– par Marie-Dominique Garnier

Partie IV
La question du tragique et ses réponses philosophiques

XVI. « What’s in a name? » ou la tragicomédie familiale. Une lecture shakespearienne des enjeux familiaux…..319 —– par Jean-Philippe Pierron

XVII. « Je ne suis pas ce que je suis » : Shakespeare et l’ontologie…..335 —– par Jessica Chiba

XVIII. « Ce qui est fait ne peut être défait » : succession et temps diachronique dans la tragédie shakespearienne…..349 —– par William C. Carroll

XIX. Sur Othello et Desdémone…..371 —– par Paul A. Kottman

XX. L’emprise de la volonté dans Le Roi Lear….. 405 —– par Catherine Lisak

XXI. « Être ou ne pas être? » : Shakespeare contre la philosophie….. 419 —– par Jeffrey R. Wilson
XXII. Jouer un personnage, penser en philosophe…..445 —– par Hélène Garello

XXIII. Shakespeare, la philosophie et le malentendu…..467 –—- par Philippe Grosos

Bibliographie ….. 483

Notice concernant les auteurs…..509

Index des noms propres ….. 515

Index des oeuvres de Shakespeare mentionnées ….. 521

Bonnefoy et Shakespeare, un dialogue ininterrompu

31EoF7PUcoL._SX309_BO1,204,203,200_Le nouvel essai qu’Yves Bonnefoy a consacré à Hamlet vient de paraître au Seuil, avec pour titre L’Hésitation d’Hamlet et la décision de Shakespeare et cette réflexion essentielle: « Shakespeare domine notre pensée parce que cette pensée s’alarme » (p. 47).

À nouveau, Yves Bonnefoy instaure un dialogue avec Shakespeare sur la place des femmes dans la société, ainsi qu’en témoigne ce magnifique extrait: « Et il est clair aussi que ce qu’il a perçu de la condition des femmes va rester au coeur de son projet d’écriture. Le rapport des hommes et des femmes est une constante de tout théâtre, et il avait beaucoup retenu Shakespeare lui-même dès ses débuts, plusieurs scènes de ses chroniques en montrent les difficultés, les malentendus, les dissymétries, avant que Roméo et Juliette ne constate que ces dernières, parmi lesquelles sévissent les idéalisations fallacieuses – l’illusoire de « l’amour fou » –, peuvent vouer un femme à la simple ordinaire mort. Mais Hamlet a permis un pas de plus. Les fleurs d’Ophélie, son désir jamais renoncé de les tresser en guirlandes, c’est signe qu’un poète a compris que c’est leur intelligence de l’être qui fait que l’on redoute les femmes partout où les idéologies, les orthodoxies et autres pensées refermées sur soi cherchent à garder le pouvoir. Et s’apercevoir de cela, c’est prendre conscience de la fracture qui traverse de part en part toute société, et pressentir qu’il n’y aura de vérité, en particulier au théâtre, que si son exploration a priorité sur toutes les autres entreprises » (p. 93-94).

Peines d’amour perdues

La traduction de Peines d’amour perdues désormais disponible chez Gallimard, en édition bilingue, dans la collection Folio théâtre (n°164).

Traduit de l’anglais par Jean-Michel Déprats. Édition de Gisèle Venet.

PAP« Quatre aristocrates s’engagent-ils à étudier trois ans sans voir femme qui vive? Le hasard voudra que leur serment à peine scellé, quatre beautés se présentent au palais. La galanterie commande qu’elles y soient reçues avec empressement mais le serment contraint à les «loger aux champs». Une quadruple intrigue amoureuse pourrait toutefois se nouer : au premier regard, les quatre aristocrates oublient études et serment pour ne plus penser qu’aux sonnets qui déclareront leur amour à ces dames. Les entrées et sorties entre «cour» et «jardin» au théâtre permettent à ces sonnets précieux, confiés à des rustres incapables de les lire mais empressés à les transmettre, de circuler entre diverses mains. Ces imbroglios de commedia dell’arte ne suffiraient pas à empêcher l’intrigue amoureuse d’aboutir si l’ironie vengeresse des quatre dames, éconduites avant que d’être aimées, ne veillait à ce que toute peine d’amour soit d’avance perdue ».

Vient de paraître: nouvelle pièce de Barker en traduction

Couverture de Je me suis vueI SAW MYSELF, pièce du dramaturge britannique Howard Barker écrite en 2008, vient de paraître en traduction française sous le titre Je me suis vue. De quoi s’agit-il?

Dans l’Europe du XIIIe siècle, une suzeraine, Sleev, et ses servantes sont à l’œuvre sur une tapisserie. Mais Sleev n’est pas Pénélope attendant sagement le retour d’un Ulysse, qui d’ailleurs, en son cas, mourra à la guerre. Ne repoussant pas les avances de ses prétendants, elle les sollicite sans réserve ni pudeur. D’une intelligence vive et d’un caractère affirmé, sa déloyauté maritale lui est l’occasion de s’interroger sur sa condition, comme sur celle d’Ève à l’égard d’Adam.

Aussi, d’une représentation traditionnelle censée louer le valeureux guerrier, la tapisserie en vient à raconter la vie dissolue de Sleev, sa découverte hors mariage de l’extase sexuelle. Sa trame tisse désormais les liens d’une vie, davantage que ceux des exploits héroïques ; à l’historiographie, vécue comme égarante et fallacieuse, elle substitue un tout autre motif, plus intime, plus sensuel aussi : celui d’une existence nue, livrée à elle-même autant qu’à elle seule, soustraite à l’Histoire.

Image troublante, voire choquante, de l’âme humaine, sa réalisation devient pour Sleev l’occasion de se confronter à ce qu’elle est, de se voir sans fard, de descendre en elle, mais aussi de s’affirmer et finalement d’expier… à en perdre la vue. Entraînera-t-elle ses tapissières avec elle ? La guerre, qui n’en finit pas d’approcher, menacera-t-elle la postérité de l’œuvre d’art ? Et la tapisserie sera-t-elle finalement œuvre d’art ou simple tissu d’obscénités ? Tel est l’abîme de questions auquel cette pièce tragique en trois actes de Barker nous confronte.

Le texte original a paru dans Howard Barker, Plays Four (I Saw Myself. The Dying of Today. Found in the Ground. The Road, the House, the Road), London, Oberon Books, [2008] 2011. La traduction en français (2014) est disponible aux Éditions Théâtrales: http://www.editionstheatrales.fr/livres/innocence-je-me-suis-vue-1191.html

Vient de paraître

Couverture LLLReprésentée pour la première fois dans l’Angleterre élisabéthaine de 1594-1595, la comédie festive du jeune William Shakespeare est, comme le dit l’un de ses personnages, un grand festin de langues : « a great feast of languages » (5.1.32). Si le langage dans ses innombrables registres et variations tient le devant de la scène pour notre plus grand plaisir, Love’s Labour’s Lost n’en demeure pas moins une pièce éminemment théâtrale, riche de procédés de mise en abyme mémorables qui contribuent pleinement à sa saveur comique. Or ce qui distingue cette pièce de l’ensemble du corpus shakespearien et lui confère sa singularité, c’est la part belle qui est faite aux personnages féminins. Alors même qu’elles ne bougent pas un pied, la princesse de France et ses dames mènent allègrement la danse, non sans délicieusement se moquer au passage de leurs soupirants immatures. Ainsi cette comédie de jeunesse est-elle considérée à juste titre comme la pièce la plus féministe de Shakespeare.

 Le présent ouvrage s’attache, en premier lieu, à donner à ses lecteurs quelques repères utiles afin de situer Love’s Labour’s Lost dans le parcours du dramaturge et sur la scène littéraire et culturelle de son temps. Cette première partie (Repères) devrait permettre de répondre à la question : comment Shakespeare en est-il venu à écrire une comédie de cette facture ?

En deuxième lieu, cet ouvrage propose de conduire une analyse détaillée de la pièce selon quatre entrées : la guerre des sexes (exclure et déréaliser ; répliquer et éprouver), la langue dans tous ses états (parader, s’écouter ; imiter, mettre en scène ; dupliquer, détourner ; confondre, faire sens), le spectacle mis en abyme (jouer, déjouer, décontenancer), et nature et contre-nature (dénaturer et rééquilibrer). Cette deuxième partie qui constitue le cœur de l’ouvrage (Analyses) a pour vocation d’aider les lecteurs à cerner précisément le sujet et les enjeux de la pièce, autrement dit à comprendre de quoi il s’agit et selon quelle mise en œuvre.

Cet ouvrage s’intéresse, en troisième lieu, à la contemporanéité de la pièce, c’est-à-dire à la façon dont elle est portée à la scène et à l’écran à l’aube du XXIe siècle, dans des perspectives pouvant être radicalement opposées. En ouvrant des lignes de fuite vers l’époque qui est la nôtre et en proposant un support visuel à un texte de la fin du seizième siècle, cette troisième partie (Adaptations) vise à susciter un sentiment de proximité et à restituer à la comédie de Shakespeare sa qualité de divertissement jubilatoire.

Quant aux dernières pages  (Annexes), elles espèrent guider les lecteurs parmi les formes poétiques, les genres dramatiques, les procédés littéraires et les figures de style qui font aussi la richesse foisonnante, subtile et complexe, de Love’s Labour’s Lost.

Vient de paraître

De la filouterie

De la filouterie dans l’Angleterre de la Renaissance. Etudes sur Shakespeare et ses contemporains.

De l’opuscule populaire à la scène de théâtre, les études ici réunies proposent une promenade à travers l’Angleterre interlope des XVIe et XVIIe siècles, à la rencontre de l’Autolycus et du Falstaff de Shakespeare, de son Pompey, des forains truculents de Ben Jonson, des insouciants parasites de Richard Brome, des petits truands de Robert Greene et des faux mendiants de Thomas Harman et de Thomas Dekker.

En nous plongeant dans l’espace toujours mouvant de la filouterie, ces études poursuivent trois objets : voir comment mauvais garnements et ingénieux détrousseurs opèrent et se livrent à des jeux de mauvaise société ; interroger la variété du traitement auctorial en explorant les ruses de récit à l’œuvre dans les typologies et brochures contre les plume-pigeons ; comprendre en quoi le théâtre, et lui seul, par jeux de contrastes et effets de miroir, donne à voir une représentation nuancée de la filouterie.

Pour commander: http://w3.pum.univ-tlse2.fr/~De-la-filouterie-dans-l-Angleterre~.html

 

Shakespeare: mise au ban et abus de pouvoir

Vient de paraître Mise au ban et abus de pouvoir. Essai sur trois pièces tragiques de Shakespeare, Préface d’Emmanuel Housset, Paris, Presses de l’Université Paris Sorbonne, coll. « Mondes Anglophones », 2012. ISBN : 978-2-84050-852-6

King Richard II, Coriolanus, King Lear : ce qui réunit ces trois pièces tragiques de Shakespeare, c’est qu’elles mettent en scène d’abusives mises au ban. Les abus de pouvoir qui excluent, sans autre forme de procès, résultent d’un franc-parler, de ce qui est mésinterprété comme abus de langage et, donc, refus d’allégeance. Mais qu’elles se manifestent à partir de motifs d’ordre linguistique, ou éthique, physique voire psychique, ces pratiques relèvent toutes de ce qu’il est possible de nommer une dynamique de « déterritorialisation », laquelle anime la dramatique de l’œuvre.

Ainsi, en réponse à ces mises au ban, des stratégies de résistance se mettent en place : riposte frontale et rupture de ban, évoquant la loi du talion, mais aussi esquive, détour et recours à la ruse. Participent de ces stratégies de fulgurantes « machines de guerre » et des glissements identitaires imperceptibles qui, chacun à leur façon, déjouent l’implacable cartographie des bannisseurs. Tentent également de la déjouer ceux qui, privés de lieu d’être, s’évadent mentalement. Or, refuge dans l’imaginaire et égarement dans une dialectique de l’endurance et de l’épuisement mènent ceux qui y cèdent à lâcher prise, qu’ils sombrent dans la folie ou renoncent à la vie.

En interrogeant la pratique de la mise au ban abusive, Shakespeare nous invite à un questionnement sur la légitimité du pouvoir, mais aussi sur l’exercice du libre arbitre et sur les limites de l’humain.

Pour commander l’ouvrage: http://pups.paris-sorbonne.fr/pages/aff_livre.php?Id=1000