Succès du Conte d’hiver à la MDE

Affiche DEFCette année, la jeune Association Thisbé (Théâtre Improvisation Spectacle élisaBéthain Et après) a présenté une nouvelle adaptation d’une pièce de Shakespeare, toujours dans le cadre de Campus en Festival: The Winter’s Tale.

L’équipe de la MDE (Maison Des Étudiants), qui organise tous les ans Campus en Festival, a été d’un soutien logistique impeccable, depuis le début des répétitions jusqu’au jour de la représentation. Qu’elle soit ici chaleureusement remerciée. C’est un véritable plaisir, dans ces conditions, de pouvoir travailler bénévolement et d’amener les étudiants à donner le meilleur d’eux-mêmes.

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Thisbé 2013-2014Le metteur en scène Graeme Watson (ci-contre, avec une cravate bleue) a accompli un travail remarquable, conduisant chacun, aussi bien des étudiants de deuxième année en études anglophones que des enseignants-chercheurs, d’anciens étudiants, des lecteurs, des amoureux de Shakespeare sans formation théâtrale spécifique, à développer au mieux son potentiel.

Programme LIVRET WT assemblé

Ahmed Aabkari n’a pu résisté au plaisir de nous concocter à nouveau une petite vidéo. Il aime le théâtre, il aime Shakespeare, il nous aime, et ça se sent! Merci de tout coeur . Aussi, pour ceux qui voudraient avoir un aperçu de notre spectacle en quelques minutes seulement:

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Enfin, l’équipe d’I-Média s’est jointe à nous pour filmer l’intégralité du spectacle et en proposer un montage, un travail de longue haleine qui mérite d’être salué et vivement remercié. Accrochez-vous, c’est dans la langue de Shakespeare: http://uptv.univ-poitiers.fr/program/the-winter-s-tale/video/4184/the-winter-s-tale-by-william-shakespeare/index.html

Quelques photos autour du spectacle: 

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RENDEZ-VOUS

L’AN PROCHAIN    

                                    

POUR

UNE NOUVELLE ADAPTATION…

Post Trailer Now Available – « What fools these mortals be! »

Représentation A Midsummer Night's Dream 2013 081Vous n’avez pas pu assister à la représentation de A Midsummer Night’s Dream, mis en scène par Graeme Watson, dans le cadre de Campus en Festival et vous le regrettez?

Ahmed Aabkari a pensé à vous et a concocté une brève présentation et un petit montage de son cru entre scène et coulisses: A Midsummer Night’s Dream. Excellent! En moins de 4 minutes, c’est comme si vous y étiez.

Tous les membres de l’Association Thisbé lui expriment leur profonde reconnaissance et le remercient chaleureusement.

« What fools these mortals be! » Adaptation de la célèbre comédie de Shakespeare à la MDE

A Midsummer Night’s Dream ou les tribulations comiques du désir. Les amateurs étudiants et enseignants de l’Université de Poitiers s’y risquent!

La jeune Association THISBÉ (THéâtre Improvisation Spectacle élisaBéthains Et après) présente une adaptation scénique libre et moderne, loin des attentes conventionnelles, de A Midsummer Night’s Dream, célèbre comédie de Shakespeare où l’on rit de l’inconstance de l’amour et des revirements du désir. Le spectacle, en langue anglaise, est dirigé par Graeme Watson (Maison des Langues) et compte pour acteurs amateurs aussi bien des étudiants et anciens étudiants que des enseignants-chercheurs et lecteurs du Département d’Etudes Anglophones (UFR de Lettres & Langues) de l’Université de Poitiers (voir ci-dessous).

Représentation UNIQUE dans le cadre de CAMPUS EN FESTIVAL: samedi 23 mars 2013 à 21h, salle de spectacle de la Maison Des Etudiants. Entrée libre. Nous vous attendons nombreux.

En savoir plus sur l’intrigue de A Midsummer Night’s Dream?

La jeune Hermia est amoureuse de Lysander, qui l’aime en retour, mais son père, Egeus, a d’autres plans : il veut qu’elle épouse Demetrius. Hermia résiste à son père qui, pour faire entendre raison à sa fille, en appelle à l’autorité du duc d’Athènes, Theseus. Theseus, qui s’apprête à épouser la reine des Amazones, Hippolyta, donne quelques jours de réflexion à Hermia pour se soumettre à la volonté de son père. Hermia et Lysander fuient alors les règles contraignantes de la cité d’Athènes et se réfugient dans la forêt. Or, ils sont suivis par Demetrius, amoureux d’Hermia, lui-même suivi par Helena qui lui voue un amour aveugle. Par ailleurs, plusieurs artisans d’Athènes projettent de mettre en scène, pour célébrer les noces à venir de Theseus et d’Hippolyta, la tragédie de Pyramus and Thisby. Afin de pouvoir répéter à leur aise, loin des quolibets des acteurs professionnels, ils décident de se retrouver en secret dans les bois.

La nuit tombée, les fées règnent sur la forêt. Or leur reine Titania n’entend pas se soumettre aux caprices de son roi Oberon et lui céder son petit page. Oberon, à l’aide de son fidèle Puck, aussi malicieux que maladroit, décide alors de lui jouer un bon tour qui lui servira de leçon…

La forêt labyrinthique va favoriser les rencontres les plus improbables entre les quatre jeunes amoureux, les artisans-acteurs et le roi et la reine des fées, d’autant qu’il y pousse une petite fleur très particulière appelée « love-in- idleness ». Qu’a-t-elle de si particulier? Il suffit de presser quelques gouttes de son suc sur des paupières endormies pour qu’au réveil le coup de foudre avec le premier être aperçu soit instantané. Ainsi les couples vont-ils se faire et se défaire dans un enchevêtrement comique, nous invitant à réfléchir sur les fluctuations du désir et la réversibilité des situations. A l’aube du quatre-centième anniversaire de la mort de Shakespeare, cette comédie n’a pas pris une seule ride: « What fools these mortals be! » est toujours d’actualité.

 

Le blog shakespearien d’Edouard Lekston est arrivé!

Copyright: Edouard Lekston

Il y a de nombreuses années déjà que l’illustrateur français Edouard Lekston lit et relit Shakespeare, s’imprégnant de la riche polyphonie discursive de ses pièces historiques et de ses tragédies, méditant ses métaphores poétiques tout autant que truculentes, pour en proposer une interprétation picturale subtile, originale et sans cesse renouvelée.

http://lekston-shakespeare.blogspot.fr

Enfin, Edouard Lekston crée un blog exclusivement consacré à ses travaux shakespeariens, nous invitant ainsi à un aperçu clair et stimulant de ses créations majeures: depuis son Richard II (Le Basculement) jusqu’à son très récent Harry & Jack (interprétation graphique de la première partie d’Henry IV), sans oublier son incontournable RIII: Family Gathering qui revisite la pièce historique la plus sanglante de Shakespeare: Richard III. Ses travaux antérieurs sur MacbethLe Roi Lear et Hamlet sont également accessibles.

Si Edouard Lekston ne s’est pas, jusqu’à présent, penché sur les comédies ou tragi-comédies shakespeariennes (et l’on peut se prendre à rêver que Le Songe d’une nuit d’été ou La Tempête inspirent prochainement ses crayons), précisons que l’humour n’est pas l’un des moindres de ses traits. Aussi découvrons-nous, sur son nouveau blog, son très bel autoportrait en bateleur chatoyant.

En 2016, des manifestations internationales se multiplieront un peu partout dans le monde pour commémorer le quadricentenaire de la mort de Shakespeare. De sa mort? disons plutôt de son excellente santé! Le dramaturge est toujours parmi nous à travers son analyse si juste de l’âme humaine dont il a su sonder jusqu’aux profondeurs les plus redoutables. En témoignent les nombreuses adaptations contemporaines qui continuent de voir le jour, qu’elles soient, essentiellement, théâtrales ou cinématographiques. Dans le domaine graphique, l’oeuvre d’Edouard Lekston n’a pas sa pareille. Il est urgent de faire connaître, auprès du public, cette oeuvre qui comprend si subtilement et renouvelle avec tant d’inventivité et de justesse le théâtre de Shakespeare. Urgent de la faire connaître et reconnaître auprès d’un éditeur. Car, étonnamment, cette oeuvre attend toujours son éditeur.

La foule et le théâtre

 

 

« La foule », par Olivier Suire Verley, 1998

Les vendredi 8 et 9 février 2013 auront lieu, à la MSHS et à l’UFR de Lettres & Langues de l’université de Poitiers, deux journées d’études consacrées à « Présence et force de la multitude: comment représenter les mouvements de foule au théâtre » – coorganisation: Pascale Drouet et Françoise Dubor, membres du laboratoire de recherche FORELL B1 (dir. M. Briand) & B2 (dir. P. Née). Entrée libre.

PROGRAMME

VENDREDI 8 FEVRIER (Salle Mélusine, MSHS)

Matinée 

9h45-10h : accueil des participants (café/thé etc.)

10h-10h45 : « La foule comme personnage collectif dans le théâtre de Shakespeare », Delphine Lemonnier-Texier (Université de Rennes 2)

10h45-11h30 : « Scènes de foule sans ‘foule’ dans le Coriolan de Shakespeare », Catherine Lisak (Université de Bordeaux 3)

11h30-12h15 : « Foules en temps de conflit : Gémier et ses représentations shakespeariennes », Isabelle Schwartz-Gastine (Université de Caen)

Après-midi

14h30-15h15 : « Contrainte et autonomie. La multitude dans les créations de Mihai Maniutiu et de l’association ColletivA », Mattia Scarpulla (Faculté de Théâtre et de Télévision, Université Babes-Bolyai, Cluj-Napoca, Roumanie / Agence Universitaire de la Francophonie)

15h15-16h : « ‘Apparaissons, tenons debout’ : Mettre en scène la foule en révolte : Nous les vagues de Mariette Navarro mis en scène par Patrice Douchet », Sylvain Diaz (E.N.S.A.T.T. et E.N.S. de Lyon)

16h-17h : Entretien de Leila Adham (Université de Poitiers) avec Matthieu Roy (metteur en scène) et Mariette Navarro (auteur)

SAMEDI 9 FEVRIER (Salle des Actes, UFR Lettres & Langues)

9h-9h45 : « ‘Ce ne sera l’avis de la cité Thébaine’ : Rhétorique et résistance dans le théâtre de Robert Garnier », Anna Rosensweig (University of Minnesota)

9h45-10h30 : « La foule au Théâtre Libre d’André Antoine (1887-1894) : marée sournoise ou théâtre vivant ? », Simona Montini (Université de Paris III)

Pause café/thé

11h-11h45 : « La représentation des anonymes dans la foule des Communards chez Brecht et Adamov », Nathalie Cau (Université de Paris Ouest Nanterre)

11h45-12h30 : « Les masses dans le théâtre d’Einar Schleef : figures chorales, figures historiques ? », Jitka Pelechova (Université de Paris Ouest Nanterre)

12h45-13h : clôture des journées

Le Digamma

Le dernier ouvrage d’Yves Bonnefoy vient de paraître: Le Digamma, Paris, Editions Galilée, coll. « Lignes Fictives », 2012.

Le poète se penche notamment sur d’originales mises en scène de Hamlet et d’Othello qui interrogent la présence de Dieu et disent la prédilection du poète pour les figures féminines de Shakespeare, les personnages d’Ophélie et de Desdémone.

En voici l’incipit:

« Les répétitions avaient à peu près bien commencé. Mais vite des événements incompréhensibles se produisirent. D’abord le metteur en scène éprouva un grand désir inquiet d’élargir la scène. L’espace habituel ne lui suffisait plus. Des le second jour des rencontres il voulut faire tomber une paroi qui restait d’un décor ancien sur le plateau, et dans son impatience prit un marteau, se jeta sur ces planches peintes, mais c’était solide, elles résistaient, il dut renoncer, dans une crise de larmes.

On s’étonna, mais le même désir d’accroissement de l’espace scénique gagnait les comédiens. Ils aimaient rester assez loin les uns des autres. On eût dit qu’ils voulaient laisser vide le centre du plateau ».

1350 Shakespeariens à Boston !

À Boston (Massachusetts), du 5 au 7 avril 2012 s’est tenu le 40ème Congrès International de la Shakespeare Association of America (SAA).

Un événement au programme dense et à l’esprit fédérateur qui a rassemblé non moins de 1350 universitaires spécialistes de la Renaissance anglaise, dits « early modernists », membres de la SAA.

 Le Westin Copley Place, présentant de nombreuses salles de conférence et de séminaire, a été choisi pour accueillir cette rencontre d’une ampleur non égalée : « plenary presentations », « presentations », « seminars » et « workshop » se sont déroulés suivant un rythme soutenu pendant trois jours. Parmi les « presentations », on peut mentionner : « Shakespeare and the ‘Penalty of Adam’ », « Affective Masculinities in Shakespeare’s History Plays », « Estranging Shakespeare : Ethics, Authorship, Philology ». Parmi les « seminars » : « No Respect : Re-theorizing Comic Theory for Shakespeare », « Oceanic Shakespeares », « Shakespeare and Philosophy », « Women as Creators and Consumers of Early Modern Plays », « Literature and Theater as Skeptical Labs ». De quoi ouvrir de nouvelles perspectives. Shakespeare a-t-il jamais susciter autant d’enthousiasme et de réflexion critique ?

        The Westin Copley Place, Boston

Dans cette remarquable organisation, favorisant échanges scientifiques de tous horizons, ont été incluses des offres culturelles : « Tour of rare books and manuscripts at Houghton Library », « Book exhibits », « Concert : The Music of Shakespeare’s Plays », « Film screening and post-screening discussion : Henry IV », « The Dance ». Les organisateurs ont également ménagé des moments propices à ce que les anglo-saxons appellent « socializing » (« Opening Reception », « Annual Luncheon », « Mimosa Toast », « Cash bar ») et qui, lors de ces rencontres, ont toute leur importance car c’est là qu’on peut y rencontrer, en toute simplicité, des chercheurs de grande renommée comme Marjorie Garber (Havard University), Jean E. Howard (Columbia University), Peter Holland (University of Notre Dame) ou Stephen Greenblatt (General Editor of Norton Shakespeare).

Quelle magnifique machine ! Organisation impeccable témoignant à la fois d’indéniables qualités de gestion et d’un grand professionnalisme. Et nous avons tout le loisir d’en profiter car le travail pour participer à un séminaire se fait généralement en amont. C’était notamment le cas pour le séminaire proposé par Pamela Allen Brown (University of Connecticut) et Kent Cartwright (University of Maryland) – « No Respect : Re-theorizing Comic Theory for Shakespeare ». Les 14 communications ont été remises deux mois à l’avance, afin que chacun puisse en prendre connaissance, puis regroupées selon affinités avec des échanges questions/réponses entre petits groupes. Ainsi, les deux heures de séminaire ont pu donner lieu à un échange vivant, à un débat exigeant mené par Adam Zucher (University of Massachusetts) et William C. Carroll (Boston University) permettant de pousser plus avant la réflexion. J’y avais, pour ma part, proposé une réflexion autour de la théorie du rire à partir de La Tempête et du Conte d’hiver (introduction ci-dessous) :

LAUGHTER IN THE WINTER’S TALE AND THE TEMPEST,

AN ATTEMPT AT RE-THEORIZATION

Pascale Drouet (University of Poitiers, France)

            “Comedy is notoriously resistant to theorization,” David Galbraith notes, before adding that “Shakespeare’s comedies in particular resist theoretical and generic pigeonholing” (Galbraith 2002, 3). Why is that?

            Universal themes, archetypal structures and federating interpretations might more easily be drawn from Shakespearean tragedies, since suffering, degradation, loss and death tend to transcend cultural and social differences to focus on mankind’s never-ending struggle with its dark side and mortal essence. Conversely, comedies seem to favor a centrifugal perspective: what triggers laughter can hardly be dissociated from class, culture and education, as well as topicality. Is it possible to make “a systematic statement of rules and principles”[1] about something as unexpected and ephemerally sparkling as a comet or shooting star, that is, laughter? For Henri Bergson, the purpose of comedy should be to present types belonging to our everyday life and, as such, easy to identify (Bergson 2010 [1940], 114, 125). Still, if typologies aim at encompassing a variety of types presented according to a paradigmatic pattern, they may stray from theorizing attempts; what is needed is explanation, not juxtaposition. Yet, David Macey observes, “Despite the wide agreement as to the need for theory, there is no real consensus as to its content or even meaning” (Macey 2001 [2000], 379). Thinkers like Sigmund Freud, Henri Bergson, Hélène Cixous, Michael Edwards and Daniel Sibony may each have their own notions of what theorizing means and how to achieve it.[2] Cixous raises the interesting question of who theorizes and from whose point of view; she warns her readership against dominant ideology, against what she calls “the philosophical-theoretical domination” (Cixous 2010, 50-51). According to her, laughter is multifarious, subversive and cannot–and should not–be contained (Cixous 2010, 27). Sibony implicitly agrees with her when he writes that the idea of universal laughter is illusory because the world is furrowed by differences and can in no way be leveled (Sibony 2010, 202). This is probably why his latest book is entitled Les Sens du rire et de l’humour (The Meanings of Laughter and Humour), with a significant emphasis on plurality.

            The Winter’s Tale and The Tempest were comedies to the editors of the first Folio of 1623. Today, their respective episodes presenting the encounter between Autolycus and the shepherds and the encounter between Trinculo, Stephano and Caliban remain hilarious – at least to me. Departing from Baudelaire (for whom laughter is fiendish and hubristic because it comes from the idea of one’s own superiority) and Bergson (according to whom laughter is a means to castigate the comic character and remind him of the social norms to be respected),[3] I would like to see, in this paper, how Sibony’s recent analysis can illuminate the respective, comic episodes from The Winter’s Tale and The Tempest–and probably more comic episodes from other comedies by Shakespeare, too. To do so, laughter will, first, be considered as the collision between two opposite frameworks or levels of being, thought and expression, as in the playful interstice favoring games of hide-and-seek and role playing. Then, the focus will be on how hilarious discrepancies paradoxically create connection and help move away from strictness to spontaneity, from stereotypes and prejudices to critical questioning, from narcissism to otherness. Finally, laughter will be interpreted as a sign of jubilation–rather than mockery. It will be seen as the spontaneous production coming from our inmost energy and vitality. –Sibony’s analysis will converge with those of Edwards and Bakhtin on this point.


[1] Oxford English Dictionary (Second Edition 1989; online version December 2011), “theory, n1”, 3.

[2] Translations in English from Bergson’s, Cixous’, Edwards’ and Sibony’s respective works will be mine. To my knowledge, Edwards and Sibony have not been translated into English yet.

[3] See Charles Baudelaire, De l’essence du rire, 1855,1857, 1868, (Paris: Editions Sillage, 2008), 16. See Henri Bergson, Le rire. Essai sur la signification du comique, 1900, (Paris: PUF, [1940] 2010), 9.

Trois universités françaises seulement étaient représentées : l’université de Bordeaux (en la personne de Catherine Lisak), l’université de Caen (en la personne d’Isabelle Schwartz-Gastine) et l’université de Poitiers. Il est vrai que le coût de ce Congrès est plus que certain : billets de train et d’avion, inscription préalable nécessaire à la SAA (« membership fees »), inscription au Congrès, hôtel et repas (l’inscription au Congrès n’inclut que « opening drinks » et « luncheon ») – sans compter que tout est excessivement cher à Boston. C’est pourtant la garantie d’une visibilité internationale et la possibilité de se faire connaître pour participer à des projets internationaux. On ne peut que souhaiter que les laboratoires de recherche et l’université de Poitiers s’impliquent davantage dans leur participation financière à de tels événements (le financement actuel, et annuel, n’a couvert que le transport) – d’autant que la question du « rayonnement international » était au centre de la récente campagne présidentielle.

 Le Congrès 2013 de la SAA, sous la nouvelle présidence de Dympna C. Callaghan (Syracuse University) se déroulera à Toronto. Espérons que l’université de Poitiers continue d’y être représentée.

Le TAP nous accueille pour « Shakespeare et la nouvelle scène »

Jeudi 16 mars 2012. Le TAP nous accueille pour la journée d’études consacrée à « Shakespeare et la nouvelle scène », conjointement organisée par les branches B1 et B2 du Laboratoire de Recherche FORELL (FOrmes et REprésentations en Littérature et Linguistique). Quelques mots et bribes synthétiques sur cette journée conviviale et riche d’échange entre enseignants-chercheurs, étudiants et metteurs en scène.

Accueil chaleureux de Corinne Delaval qui nous conduit au Plateau B où va se dérouler notre journée. A ma demande, Corinne Delaval est heureuse de préciser:

« Le plateau B est ainsi nommé en hommage à Jean-Marc Bordier, ancien adjoint à la culture sous l’ère Jacques Santrot, à qui la culture poitevine doit beaucoup. C’est l’une des 3 salles de répétition du TAP, c’est la plus grande  avec ses 220 m2. Elle ouvre sur un patio et est entourée de loges. Elle est la seule équipée d’un gradin, et peut accueillir un public de 100 personnes pour des spectacles nécessitant une certaine intimité donc. Son traitement acoustique rappelle celui de l’auditorium en simplifié. Ici peuvent se répéter toutes les formes artistiques grâce aux panneaux muraux en bois qui s’orientent selon le son voulu. Cette année, le TAP y a programmé différents spectacles : magie, concerts, danse et performance et, tout dernièrement, le Chantier Macbeth, création théâtrale en partenariat avec l’Université (master dramaturgie et mise en scène) et le Conservatoire (département art dramatique). Cet espace permet également d’y accueillir des ateliers de pratiques artistiques (atelier « jeu et écriture de plateau » avec la Cie « Les chiens de Navarre »), des rencontres artistique (la leçon Shakespeare avec Matthieu Roy et David Bobee) ou encore des journées d’études de l’Université ».

En introduction, Leila Adham (maître de conférences à l’Université de Poitiers) pose les questions essentielles auxquelles nous allons tous tenter d’apporter une réponse, du moins une partie de réponse, aujourd’hui. Extraits:

« Quel Shakespeare hante la scène contemporaine ? En quoi Shakespeare nous regarde-t-il encore ? Comment expliquer sa survivance ? N’est-ce pas son œuvre déformée que nous contemplons et n’est-ce pas cette déformation, cette forme de transgression, que nous venons voir? Il nous appartient de redécouvrir Shakespeare depuis la nouvelle scène ».

Puis, Florence March (maître de conférence HDR à l’Université d’Avignon) nous parle de la présence de Shakespeare en Avignon de 2004 à 2011 (le Festival d’Avignon s’est ouvert en 1947 avec le Richard II de Shakespeare). Extraits:

« Pourquoi l’omniprésence de Shakespeare sur la scène contemporaine ? Depuis 25 ans, on constate une explosion des adaptations de pièces de Shakespeare sur la scène européenne. Au Festival d’Avignon, Shakespeare est une donnée récurrente de la programmation (il est monté par Colas, Ostermeier, Macaigne…). Le lecteur du 20ème a tellement l’habitude de considérer Shakespeare comme un classique qu’il n’a plus conscience que son théâtre est ancré dans la culture populaire. On assiste à une appropriation collective de son théâtre, car on trouve chez lui des échos de nos peurs et la force de les dépasser. Notre période de crise a engagé le renouveau du théâtre humaniste. Et les textes de Shakespeare offrent une très grande plasticité, une « adaptogénie » à des contextes différentes. Shakespeare est très présent, mais pas de la même manière: il y a, aujourd’hui, une désacralisation, ou du moins une renégociation, du mythe shakespearien. Revisiter les textes de Shakespeare revient à les exhumer. Les artistes contemporains jouent de Shakespeare plutôt que du Shakespeare. On n’est plus dans la dialectique de la fidélité et de la trahison, mais dans un rapport de proximité, de dialogue, de démarche dialogique. La culture de l’emprunt existait déjà à la Renaissance anglaise. Il y avait plusieurs versions d’un même texte, un dynamisme intertextuel, pas de forme de fixité. Les textes étaient pluriels et en perpétuel devenir. Aujourd’hui, la traduction d’un texte est comme une recréation: il y a un rapport de dialogue avec l’œuvre source. Dans l’adaptation que David Bobee fait de la traduction de Pascal Colin, il donne à voir la traduction à l’œuvre, il joue sur l’effet d’étrangeté. On monte du Shakespeare pour parler à travers lui: il est un vecteur, pas une fin en soi. Que fait on de l’héritage culturel du 16ème. Le théâtre de Shakespeare n’est pas muséal, c’est un théâtre du questionnement. Comme le disait Peter Brook, il faudrait oublier Shakespeare pour mieux le trouver. Il faut résister à la tentative de la commémoration et inventer des stratégies obliques de négociation ».

Jitka Pelechova (docteur à l’Université de Paris Ouest Nanterre) nous présente, avec extraits filmiques à l’appui, le Hamlet d’Ostermeier monté à Avignon en 2008. Extraits.

« Ostermeier s’inscrit dans une logique de réalisme. Il étudie des comportements sociaux et nous donne à voir un théâtre sociologique. Il fait constamment le lien entre le texte et ce que ce texte peut vouloir dire aujourd’hui. Sa marque de fabrique, quasi systématique, c’est l’actualisation. Il utilise le découpage cinématographique; il parodie l’esthétique de certaines séries télévisées, de la télé réalité, des clips vidéo. Il utilise aussi des projections. Il recourt à l’élément musical qui gère le spectacle dans son ensemble. Lui-même est musicien. Dans son Hamlet, par exemple, on entend une parodie de la chanson de Carla Bruni par Gertrude, « Ma cam ». Sa cam, c’est Claudius. Ostermeir tient à réactiver le cordon ombilical entre le théâtre et la réalité actuelle. D’où le terme d’actualisation. »

Françoise Dubor (maître de conférences à l’Université de Poitiers) étudie, quant à elle, l’influence d’Artaud sur la mise en scène de Macaigne dans son adaptation d’Hamlet: Au moins j’aurai laissé un beau cadavre (Avignon 2011). Extraits.

« Au moins j’aurai laissé un beau cadavre est aussi une adaptation libre de Shakespeare. En annonçant qu’il s’est librement inspiré de Shakespeare, Macaigne s’affranchit de la dette contractée envers ses prédécesseurs. Il retravaille la notion de héros. On peut se poser la question de savoir si Macaigne est un héritier d’Artaud. Artaud, on le sait, est pour un théâtre qui nous réveille, qui ravive l’action immédiate et violente, qui ravive l’instabilité du temps. Il s’agit, pour lui, de rompre l’assujettissement au texte. Pour Artaud, le théâtre, c’est la vie, et cette vie il veut la rendre au théâtre. Or les idées d’Artaud entrent en résonance avec ce que fait Macaigne. Macaigne accepte les improvisations et les partitions verbales hautement instables. Son public assiste à un état du travail et non à une forme close. Il s’agit d’éviter la répétition sclérosante et de mettre tout le monde sur le qui vive. Macaigne se demande et nous demande : qu’est ce que la victimisation? qu’est que la culpabilité ? Quand il met en scène, il travaille sur son propre chaos, comme Artaud. Il recourt à des débordements qui se traduisent par une licence verbale et physique (beaucoup de violence et de corps nus dans ses mises en scène). Il s’agit bien pour lui aussi de ‘briser le langage pour toucher la vie’ ».

Pour ma part, je fais le lien entre mise en scène et dramaturgie poétique et tente d’analyser la persistance d’Hamlet dans les poèmes récents d’Yves Bonnefoy, notamment dans Bête effrayée, Première ébauche d’une mise en scène d’Hamlet, Hamlet en montagne et L’heure présente (2011). Je me penche sur la mise en scène d’Hamlet en montagne telle que la conçoit Yves Bonnefoy, avec ce double vœu qui est alors le sien de « se conformer aux exigences du texte » et de « comprendre le texte », et je m’interroge sur le choix de ces lieux peu hospitaliers, sur le rôle actif du spectateur, sur la démultiplication des acteurs et sur la présence obsédante d’Ophélie. Je tâche ensuite de faire entrer cette mise en scène en résonance avec l’ensemble du recueil, L’heure présente, pour montrer qu’Hamlet, son père et Ophélie acquièrent alors un relief particulier qui nourrit la dramaturgie poétique d’Yves Bonnefoy et vont à la rencontre de sujets qui lui sont chers : le refus de l’assujettissement, la main qui se tend (ou pas), la compréhension profonde par l’effleurement, par la caresse. Je finis avec le dernier paragraphe d’Hamlet en montagne, avec l’évocation de « cette écharpe vaguement rouge » que porte étonnamment le spectre du vieil Hamlet, et j’aborde la question de la filiation qui traverse à la fois la tragédie d’Hamlet et les poèmes d’Yves Bonnefoy.

L’après-midi laisse place à une table ronde à laquelle sont conviés les metteurs en scène Matthieu Roy et David Bobee. La retranscription de cette table ronde fait l’objet d’un autre « billet ».

L’Hamlet de Bobee, ou l’émerveillement

Jeudi 15 mars 2012. Je me rends au TAP pour « découvrir » Hamlet mis en scène par David Bobee. « Découvrir », parce que j’aime me rendre au théâtre sans préjugés, sans rien savoir à l’avance, comme en terre vierge. Pourtant, je ne peux m’empêcher de me méfier légèrement, ayant en mémoire la mise en scène de Claire Lasne, également présentée au TAP il y a deux ou trois ans, et qui m’avait exaspérée de démagogie, de spectaculaire gratuit, de contresens. Depuis le magnifique Hamlet de Peter Brook au Théâtre des Bouffes du Nord, j’attends une nouvelle mise en scène digne de ce nom, digne de Shakespeare.

Le spectacle (car c’est bien plus que du théâtre au sens traditionnel du terme) de David Bobee est une révélation, un émerveillement : plus qu’une compréhension fine du texte ici servi par une traduction percutante de Pascal Colin (Hamlet à Ophélie : « Tire-toi dans un couvent ! »), c’en est aussi une interprétation esthétique qui transpose à merveille, dans des matériaux plastiques et des effets de miroir, le rythme et la fluidité des pentamètres iambiques  de Shakespeare.

Le ravage qui commence à s’opérer dans l’âme d’Hamlet après sa rencontre avec le spectre est extériorisé et esthétisé par le numéro d’acrobate de Pierre Cartonnet sur sa barre verticale : il tente de s’y hisser, se renverse, glisse, manque de s’écraser au sol, repart, s’immobilise dans les airs… à contre-courant de ce royaume pourri qu’est devenu le Danemark. Quelle idée géniale que d’avoir choisi  Pierre Cartonnet pour incarner un jeune Hamlet, physiquement en décalage avec la façon qu’a le monde mondain de se mouvoir !

Disons-le d’emblée, ce moment n’est pas une réussite isolée dans la mise en scène : la chorégraphie accompagne cette dernière sans discontinuer, pour notre plus grand plaisir. Instants magiques que nous offre aussi le magnifique danseur DeLaVallet Bidiefono N’Kouba.

Cette expression corporelle de toute beauté est soulignée par des effets de lumière que les reflets de l’eau démultiplient et prolongent jusque sur les murs et le plafond de la salle où se trouvent les spectateurs. C’est subjuguant ! D’une beauté à se laisser aller à ses émotions, à laisser remonter l’enfoui en nous, à pleurer intérieurement, comme face à un état de grâce. C’est si rare.

La scène où Ophélie, remarquable Abigaïl Green, sombre dans la folie est d’une acuité déchirante. David Bobee nous donne à voir son esprit en partance, par le biais de projections et de sons étranges qui rappellent, à mon sens, la fin énigmatique de 2001, L’Odyssé de l’espace de Kubrick. Ophélie échevelée, attirée déjà par l’élément liquide avec lequel elle joue et fait corps, inverse les lettres de son prénom, en trouble les reflets : tout se déstructure dans une poésie et une justesse presque insoutenables. Ses chants mêlent l’anglais au français, ses paroles se démultiplient et créent des échos qui semblent se perdre dans un puits sans fond. Déjà, elle se noie dans sa parole. Son chaos se réverbère. Sa folie, son lâcher-prise, son errance psychique, David Bobee nous la donne à voir, oui, sans aucun doute, mais il fait mieux : il nous la fait ressentir dans notre propre chair.

Il nous fait rire aussi. D’un rire profond, populaire, presque rabelaisien. La scène du fossoyeur avec Malone Jude Bayimissa est extraordinaire : la mort est tournée en dérision avec une jubilation peu commune ; la sépulture aussi. Qu’importe que l’on ne puisse faire son deuil, au fond ? Vivons sans les morts, semble-t-il nous dire ; rions de la mort, comme à l’époque de Shakespeare. Le fossoyeur, à la fois psalmodieur lancinant et basketteur morbide, convoque le sacré et s’en moque en même temps. Ce fossoyeur est un magnifique s’en-fout-la-mort ! Ça fait un bien fou ! On regrette tout de même qu’il retrouve Polonius à la morgue : un excellent Polonius, tout en finesse et en drôlerie. Thierry Mettetal apporte beaucoup à ce personnage ; il lui confère un goût de la mise en scène jubilatoire et une humanité propre.

Dans un entretien donné au TAP, David Bobee confie : « C’est un pari cinglé! À 32 ans, monter un spectacle avec 14 acteurs, c’est provoquer la réalité économique du milieu culturel ! Mais c’était mon envie d’offrir aux spectateurs un vrai grand moment de théâtre populaire, exigeant, qui distrait et fait rêver. Pour ça il me fallait une distribution assez importante et assez diversifiée, c’est-à-dire qui ressemble au monde d’aujourd’hui, avec des gens de natures, de couleurs, d’origines, de langues différentes. Je travaille toujours comme ça » (TAP, n°23/mars 12).

Surtout, qu’il ne change rien, qu’il continue à travailler comme ça et à nous offrir ce « vrai grand moment de théâtre populaire ». On se réjouit d’ores et déjà de découvrir son Roméo et Juliette à venir. A ne manquer sous aucun prétexte.

Mes remerciements chaleureux à David Bobee et à son photographe Stéphane Tasse pour le partage de ces magnifiques photos.

POUR EN SAVOIR PLUS :

♥ Site du TAP: http://www.tap-poitiers.com/index.php?view=article&id=1355&option=com_content&Itemid=17

♥ Article dans La Nouvelle République: http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Loisirs/Theatre-danse/n/Contenus/Articles/2012/03/13/Hamlet-revigore-sur-la-scene-du-TAP

♥ Site de la Compagnie Rictus http://www.rictus-davidbobee.net/

♥ Compte rendu à venir : http://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=520

Falstaff Strikes Back!

L’illustrateur Edouard Lekston s’intéresse à Shakespeare depuis longtemps. Après plusieurs travaux graphiques consacrés à Hamlet, Lear, Macbeth, Richard II et Richard III, le voici qui s’attaque à Henry IV, c’est-à-dire à un morceau de choix: Falstaff. Enrobé à souhait et malicieux comme jamais, le célèbre chevalier  se relève une fois encore du champ de bataille de Shrewsbury, pour notre plus grand plaisir. Mise en bouche de cette création originale toujours en cours de réalisation et intitulée « Harry & Jack »: brouillons, esquisses, dessins préparatoires (2011).

I. L’ARMURE DE FALSTAFF: ARCIMBOLDO REVISITE

Edouard Lekston:

« L’armure de Falstaff est une fantaisie inspirée par le texte mais qui m’est propre. C’est en rapport avec l’annonce de la bataille contre Hotspur et les rebelles: j’ai imaginé que, suite à la scène 3 de l’acte III, Oldcastle/Falstaff s’aperçoit qu’il n’a pas ou plus d’armure digne d’un chevalier.

Connaissant le personnage, on peut s’imaginer qu’il l’a mise en jeu aux dés ou au cartes lors d’une nuit trop arrosée, ou encore qu’il a dû la vendre au premier venu pour une modique somme, afin de couvrir une dette ou de satisfaire un vice coûteux. Il aurait donc subtilisé des ustensiles de cuisine de Madame Vitement l’hôtesse et aurait demandé à un mauvais forgeron de lui assembler l’ensemble pour en faire une armure. Tout cela donne une double page qui présente, d’une part, les ustensiles de cuisine qui constituent cette étrange armure et, d’autre part, cette armure portée par le personnage. Entre les 2 pages, les nomenclatures sont inversées: les ustensiles de cuisines ont les noms de pièces d’armure et les pièces d’armures ont celles des ustensiles de cuisines.

Cette double-page rappelle, plus encore, la perte du titre de noblesse de Falstaff. »

II. LA RUSE DE RENARD A LA BATAILLE DE SHREWSBURY

Henri IV, Part 1 (Acte IV, scène 4): « Copyright Oldcastle ». Après la bataille de Shrewsbury, Falstaff fait le mort et disserte sur celle-ci comme une falsification de la vie, et compare ainsi les morts à des contrefaçons.

« Il y a la joie de tromper la « mort », et le rire de la tromperie. On se redresse, on a trompé la routine, la logique raisonnable, la « loi »; on a trompé tous ceux qui nous croyaient perdus; et nous-mêmes qui étions dans cette croyance – d’être mangés par le conformisme, le fonctionnement, épuisés par la répétition… On a trompé notre « perte », sans être dupe.  » (Daniel Sibony, Les sens du rire et de l’humour)

III. LES BOTTES DE SEPT LIEUES

Edouard Lekston:

« Ici (Acte IV, scène 2), encore un des énormes mensonges de Falstaff au Prince Jean qui l’attend pour la seconde bataille de la pièce: Falstaff raconte au prince qu’il a parcouru, en courant pour ne pas être en retard, 180 lieux, autrement dit qu’il aurait fait presque 3000 km !

Dans cette situation, et vu la distance, Falstaff est alors montré comme un géant, comme un pseudo-Gargantua. »