La démondialisation

Arnaud Montebourg, dans le cadre des primaires du parti socialiste, s’est fait le chantre de la démondialisation. Ce positionnement
politique est plutôt bien réparti sur l’échiquier politique, de Jean-Luc Mélanchon à Marine Le Pen, en passant par Arnaud Montebourg, donc, Nicolas Dupont-Aignan et j’en passe. En 2007, les deux
finalistes (Sarkozy et Royal) avaient tenu des propos plutôt anti-mondialistes (Ségolène Royal : il faut « taxer les entreprises qui délocalisent les emplois et taxer leurs produits
lorsqu’elles les réimportent » ; Nicolas Sarkozy : il faut trouver « Un chemin équilibré entre protection et protectionnisme »). Idem aux Etats-Unis avec Obama (le
protectionnisme serait « un mal nécessaire », propos repris par Christine Lagarde).

De manière générale, les sondages d’opinion le démontrent à l’envie : la mondialisation fait peur aux citoyens, les politiques ont
stratégiquement intérêt à « caresser les citoyens dans le sens de leur peur » (formule reprise de François Héran, le Temps des
immigrés
, Seuil-La République des Idées), ils adoptent donc de manière préférentielle des positionnements plutôt frileux, voir très anti, vis-à-vis de la mondialisation.

Récemment, Frédéric Lordon s’est énervé contre les attaques virulentes faites aux partisans de la démondialisation (voir ici). Son argumentation : ce n’est pas parce que la démondialisation est au programme du FN
qu’on ne peut pas réfléchir à cette notion, qu’elle n’est pas digne de débat. Si l’on s’interdit d’en parler, tout débat risque d’être impossible, car potentiellement récupérable par le FN. Je
suis totalement d’accord avec ce positionnement : on ne peut pas critiquer les partisans de la démondialisation sous ce prétexte. Il convient plutôt d’argumenter, d’avancer des éléments de
preuve sur les avantages/coûts d’une telle stratégie, puis d’en tirer les conséquences en termes d’action publique.

Dans cette perspective, je vous propose de développer deux idées pour alimenter le débat. La première est assez connue. La deuxième
résulte de considérations plus récentes.

1. Les économistes sont de mauvais pédagogues

Quand on leur parle de mondialisation, la plupart des économistes expliqueront que c’est un jeu gagnant-gagnant, un « win-win
game » in english. Ce qui a valu a Greg Mankiw de se faire traiter de « Alice au pays des Merveilles » par un sénateur démocrate. Il
faut dire que l’expression est particulièrement maladroite : quand les économistes disent que la mondialisation est un jeu gagnant-gagnant, ils ne veulent pas dire qu’il n’y a pas de
perdants. Car il y a des perdants en fait…

Ca vous semble paradoxal ? Ben non… J’illustre de manière (j’espère) pédagogique. Intéressons-nous au cas de deux pays A et B. Ce
qu’enseigne l’économie, c’est que si ces deux pays s’insèrent dans la mondialisation, ils vont réaliser des gains nets
positifs :

A : Gains – Pertes > 0

B : Gains – Pertes > 0

D’un point de vue macro-économique, donc, les deux réalisent des gains. Mais ces gains nets correspondent à la différence entre des
gains et des pertes. Les perdants sont d’une part des entreprises qui se trouvent évincées du marché par la concurrence étrangère et d’autre part les salariés qui perdent leur emploi suite à la
disparation ou à la réduction de la production de ces entreprises. Il convient donc de distinguer ce qui se passe à l’échelle macro-économique et ce qui se passe au niveau d’une entreprise (quand
une entreprise ferme, les salariés souffrent) ou d’un territoire.

Si l’on considère que, globalement, les pays gagnent à la mondialisation, la question est déplacée : il ne s’agit plus d’accuser
l’autre (le pays étranger) de nos maux, mais de s’interroger sur notre capacité à « dédommager » les perdants : comment faire en sorte que les personnes essuyant les pertes (les
personnes peu qualifiées pour l’essentiel) parviennent à retrouver rapidement un emploi ? Il ne s’agit donc plus de prôner une politique de protectionnisme commercial, mais une politique de
protection sociale, qui passe, notamment, par des politiques de formation des personnes les moins qualifiées (quand je dis cela, je ne dis pas que l’avenir de tous les jeunes français passe par
l’obtention d’un diplôme d’école d’ingénieur, d’un Master ou d’un doctorat : il y a de nombreux besoins non couverts dans des entreprises industrielles qui sont à la recherche de diplômés de
CAP/BEP/Bac pro dans des filières de formation désertées, pour des raisons bien connues mais difficiles à combattre). Ainsi qu’une politique industrielle (avec un volet essentiel en termes
d’innovation) pour travailler à la spécialisation de l’économie française.

En clair : arrêtons d’externaliser la faute (le méchant chinois, polonais, indien, etc.), prônons plutôt un travail
d’introspection (où sont les défaillances dans nos politiques publiques).

(Précision importante, en passant : les propos ci-dessus ne visent pas à prôner un libre-échangisme effréné. Nous sommes dans un
système économique plutôt favorable aux échanges de biens, à la mobilité du capital et du travail. Je dis bien plutôt favorable, car il existe tout un ensemble de règles qui freinent ces
circulations (notamment du travail). Ce que je veux dire, c’est que l’enjeu essentiel n’est pas de modifier radicalement et rapidement cet ensemble de règles cadrant les relations
internationales, mais de s’interroger sur l’ensemble de règles internes qui cadrent les comportements en termes de formation des personnes et d’innovation des entreprises).

2. Taxer les pays étrangers, c’est, pour beaucoup, taxer les entreprises françaises

Deuxième idée essentielle, plus récemment mise en évidence : les discours sur la mondialisation sont développés en considérant, à
la base, que nous sommes dans une espèce de confrontation entre pays. Nous regardons donc ce qu’exporte la France, ce qu’elle importe, on se réjouit dans le premier cas, on se désespère dans le
deuxième cas.

On procède de même pour l’ensemble des pays, ce qui laisse dire à beaucoup que l’industrie n’a plus d’avenir dans les pays développés,
que la Chine, notamment, est devenue l’atelier du monde, que la désindustrialisation des pays développés est en marche. Beaucoup de choses à dire sur ce sujet, voir ce billet par exemple, qui montre que la baisse des effectifs industriels en France a beaucoup à voir
avec des mécanismes qui ont peu à voir avec la mondialisation. Mais il y a un autre élément important.

Cet élément a été avancé sur un cas simple, celui de la production de l’iPod. Si vous regardez les flux d’importation/exportation de ce
produit, vous constaterez assez vite que, pour l’essentiel, on observe des exportations de iPod de la Chine (principal producteur) vers les Etats-Unis (principal consommateur). Ce qui semble
valider la thèse de la désindustrialisation des pays développés au profit des pays à bas coût.

Sauf que : pour exporter un iPod, la Chine importe beaucoup de composants. D’Allemagne, du Japon, de Corée du Sud, etc. Ce que la
Chine récupère, ce sont donc les dollars qu’elle perçoit de ses importateurs d’Amérique du Nord, moins ce qu’elle reverse à ses fournisseurs. Quel est le bilan ? En gros, sur 100 perçus des
Etats-Unis, elle en reverse 97 à ses fournisseurs. La richesse récupérée en Chine est donc de 3%. La Chine n’est pas l’usine du monde, elle est l’assembleur du monde. Elle s’occupe, dans de
nombreux cas, de la dernière étape avant distribution des produits. En localisant toute la valeur créée à cette dernière étape (approche retenue dans les statistiques traditionnelles du commerce
mondial), on en arrive à une vision très erronée de la géographie de la création de richesse.

On trouve des exemples similaires pour la France : « l’entreprise Bonduelle exporte depuis la France des poêlées de légumes
surgelés. Il ne s’agit toutefois pas d’exportations entièrement françaises puisque les choux-fleurs peuvent venir de Pologne, les choux de Bruxelles, du Guatemala, etc. À la limite, Bonduelle
n’exporte depuis la France que des services de conception, de marketing et d’emballage. De même, l’entreprise Conserves de Provence transforme et conditionne du concentré de tomates chinoises
pour le revendre en Europe. À l’inverse, des flacons de parfum français font l’aller-retour entre la France et Shanghai pour être décorés d’un motif écossais. On ne peut pas dire pour autant que
la France importe des parfums de Chine. C’est pourtant ce que suggèrent les statistiques de commerce extérieur » (source ici, p. 130).

Ce mécanisme joue pour tous les pays. Il illustre les limites des statistiques sur les exportations et la nécessité de raisonner sur la
valeur ajoutée : que récupère-t-on dans le pays A une fois payés les fournisseurs des pays B, C, D, etc. ? Pour la Chine, en moyenne, c’est près de 50% de la valeur des exportations
chinoises qui vont à des fournisseurs étrangers en 2005. Pour la France, c’est près de 30%. Idem pour l’Allemagne. Le pompon va au Luxembourg, avec près de 60% (voir cette étude trouvée via ce billet).

Revenons, donc, à la proposition de « démondialiser » l’économie. Imaginons que, pour ce faire, on taxe de x% les produits
importés de l’étranger. Il faudrait déjà savoir si l’on taxe hors Europe ou en Europe aussi. Car la France importe des produits, à hauteur des 2/3, de l’Union Européenne. Imaginons que l’on taxe
tous les pays. Négligeons d’éventuelles mesures de rétorsion. Mécaniquement, ceci conduira, en moyenne, à accroître de (x/3)% le coût des produits français, via l’accroissement du prix des
produits intermédiaires importés.

Taxer les pays étrangers, c’est donc, aussi, et pour une part non négligeable, taxer les entreprises françaises. Je ne suis pas sûr
qu’il s’agisse de la plus grande urgence en termes de politique publique. Et j’euphémise…

14 commentaires sur “La démondialisation

  1. Cher Olivier Bouba-Olga, votre papier est comme à l’accoutumée particulièrement intéressant et pédagogique. Je recommande votre blog autour de moi.

    2 objections:

     

    Quid de la démondialisation dans sa dimension financière? Ne faut-il pas introduire quelques restrictions à la liberté des capitaux? Ne serait-ce pas là une forme de démondialisation autre
    que celle que vous battez en brèche dans ce papier.

    Sur la mondialisation disons commerciale que vous décrivez, en contrepartie des gains à l’échange qu’elle procure pour les consommateurs et les entreprises, n’est-elle as à l’origine d’un
    formidable dumping fiscal et social au sens large: concurrence fiscale entre les états, tentatives de nivellement par le bas des systèmes sociaux (retraites par exemple ou hyper-flexibilité
    des marchés du travail)?

  2. Concernant votre premier point (dont j’avais conscience depuis pas mal de temps), qu’est-ce que vous préconisez concrètement? Parce que ce premier point a des conséquences non négligeables dans
    l’organisation du pays: arrêtez moi si je me trompe, mais il me semble que les individus “gagnants” à la mondialisation sont plutôt dans les grandes villes, et les perdants plutôt dans les petites,
    particulièrement là où l’activité est traditionnellement concentrée autour d’une industrie un peu ancienne et de main d’œuvre. Lorsque cette industrie est détruite par délocalisation, il n’y a pas
    de moyens de subsistance autres que l’exil ou les minima sociaux, lesquels sont sous pression à cause des traités UE à tendance plutôt de droite. Une vie au RSA n’étant de toute façon pas un
    objectif en soi. Quant aux relocations ou implantations d’entreprises, elles se font d’abord en Rhône-Alpes et en IdF. Notre constitution interdit de différencier l’impôt (rupture d’égalité).
    Comment donc inciter ces entreprises à développer des sites dans des régions par ailleurs touchées par la démondialisation? A ce jour, qui y est arrivé? Quels services fournissent des infos aux
    politiques locaux pour choisir une niche intéressante (je pense à vos billets sur les bulles “renouvelables” ou “informatique”). Bref, pourquoi la géographie des destructions de la mondialisation
    reste la même que celle de la désindustrialisation des années 70? Pourquoi aucune région d’industrie ancienne ne semble trouver un second souffle?

  3. Merci pour votre réponse. 😉 Pouvons nous espérer des billets de blogs qui décrivent ces phénomènes? Personnellement, j’ai passé une bonne partie de ma vie dans des régions pas considérées comme
    très dynamiques (Auvergne/Limousin/Cotentin) et je suis preneur de vos explications.

  4. Sur le premier point de votre réponse, il me semble que lorsque l’on définit mondialisation, on intègre dans la définition plusieurs dimensions au nombre desquelles compte la libéralisation des
    marchés financiers au sens large.Dés lors, réintroduire d’une manière ou d’une autre une forme de contrôle des capitaux ou de taxe sur ces mouvements, n’est-ce pas peu ou prou démondialiser?
    (quelle que soit la faisabilité ou l’efficacité que l’on prête au demeurant à ce genre de mesure; j’observe juste au passage que l’union européenne, M.Baroso en tête considère dorénavant que les
    altermondialistes avaient raison il y a plus de 10 ans). F.Lordon préconisait déjà en 2010 de commencer par la démondialisation financière: http://www.monde-diplomatique.fr/2010/05/LORDON/19137

    Mais il est vrai, à ce que j’en sais (peu!) que l’on semble retenir une acception plutôt restrictive de démondialisation. L’association attac elle-même, qui défend la taxe tobin, s’est 
    récemment élevée contre la démondialisation http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/060611/la-demondialisation-un-concept-superficiel-et-s.
    La réponse de Lordon: (http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/LORDON/20843).

     

     

     

     

     

     

     

  5. Merci pour ce billet.

    Si vous faites effectivement preuve de pédagogie, je pense que celle-ci reste encore insuffisante car mal ciblée – au moins dans le cadre d’un débat politique. Après une licence d’économie et la
    fréquentation de plusieurs “vulgarisateurs” (Cohen, Krugman, les éconoclastes, vous-même), j’ai assez vite compris l’idée d’un échange “win-win” quand on tient compte des gains nets. Néanmoins,
    je me suis rendu compte que cette explication reste inaudible pour mes interlocuteurs de gauche (soit tendance mondialisation = paupérisation des classes populaires, soit tendance
    désindustrialisation = perte du poids économique de la France). A mon avis, cela est du au fait que les réponses (classiques) que j’apporte relève du voeu pieux : politique industrielle
    innovante, effort de formation, remise à plat du système de protection sociale pour un meilleur partage des bénéfices. 

    Auriez-vous des orientations bibliographiques qui donneraient de la consistance à ces solutions?

    Merci.

  6. A mon avis, le win win de la mondialisation ne passe pas car les gagnants sont une minorite (qui y gagne largement) alors que les perdants sont bien plus nombreux

    Par exemple, si vous etes dentiste, la mondialisation c est bien. Vous n etes pas en concurrence avec un dentiste chinois (trop loin et pas remboursé par la secu) et vous beneficiez de prix plus
    bas (pour vos protheses ou pour vos achat quotidiens). Par contre, les patients de ce meme dentiste vont soit se retrouver au chomage et voire leur salaire comprime pour cause de concurrence
    etrangere. Et ils sont bien plus nombreux

     

    Pour la taxe sur les entreprises (votre point 2), on peut voir ca differement: la societe aura interet a se fournir en france, meme si c est un peu plus cher hors taxe. Une autre approche serait
    de faire comme la TVA, qui n est pas une charge pour les societes seulement pour le client final

    De toute facon, le debat sur la demondialisation cache un mal plus profond: pourquoi la France est en perte de vitesse (il n y a qu a comparer nos performaces a celles de la RFA). Car meme si on
    contraint par une taxe les societes francaise a acheter francais, encore faudrait il qu elles puissent!

    Nos industries se font tailler des croupieres, et ce n est pas a cause des salaires trop eleves ou du niveau de l euro si on voit l exemple allemand (ou suisse, autrichien, hollandais)

  7. L’innovation concerne peu gens et se fait de plus en plus en Chine aussi.

    Je doute que le nombre d’emplois type CAP, bac pro et BEP non couverts soient si importants au regard du nombre total de chômeurs. Même en Allemagne où la filière apprentissage est très
    développée, le chômage reste important, plus que celui annoncé, ainsi que les temps partiels. D’autre part, si la mondialisation permet une baisse du prix de vente, elle entraine aussi une
    augmentation des coûts de redistribution sociale aux sans emplois des pays dévloppés. Un bilan devrait tenir compte de ces coûts sociaux qui correspondent à des prélèvements fiscaux.

     

  8. très interessant, comme d’habitude.

    Ceci di tla démondialisation selon Montebourg c’est érige des barrières protectionnistes qui n’ont cours qu’en vertu de certains paramètres sociaux et environnementaux. Ces barrières
    n’existeraient pas si la concurrence n’était pas déloyale, au sens non respect de l’environnement et dumping salarial

  9. Votre papier est fort intéressant, mais je ne suis pas convaincu par votre point final sur la taxation . Vous avez bien sûr raison de dire qu’en l’état actuel une taxe aux frontières pénaliserait
    beaucoup de nos entreprises. Et alors ? Ne faudrait-il pas le voir comme une incitation à revenir produire sur le territoire national ? Il faut bien corriger ces distorsions de prix, telles qu’il
    est plus intéressant aujourd’hui de faire fabriquer un produit en Chine, de le réimporter en France pour une opération d’emballage à très faible valeur-ajoutée puis de le ré-exporter en Chine !
    Il y a quelque chose de totalement absurde dans ces circuits et c’est à l’Etat de le corriger, soit en réajustant le coût du transport, soit en taxant.

     

  10. Reprenons vos propositions en examinant d’avantage les conséquences de la mondialisation sur l’emploi.

    Le win-win ne fonctionne plus, du fait des gains de productivité liés à la concentration accélérée des moyens de production. Les grands trusts internationaux deviennent de très puissants
    prédateurs, et ne laissent que peu de chances aux pépinières de nouvelles entreprises de se développer. Ils attaquent à distance et laissent derrière eux de vastes régions sans emplois.

    La démondialisation à mon sens repose sur une nécessité d’un rééquilibrage régional entre consommation et production (assurant l’emploi). Le but premier des taxes douanières est de pousser les
    entreprises à venir produire sur le marché qu’elles veulent conquérir.  Aussi au sein d’un même cadre fiscal et social, la concurrence redevient plus loyale.

    Le second objectif est de trouver des solutions pour que le progrès social ne soit plus un obstacle au développement économique. Lorsque les coûts de production sont 12 fois plus importants en
    France par rapport à la Chine, n’est il pas dérisoire de penser pouvoir compenser cela par la formation ?  Ce n’est pas faire preuve de sectarisme anti-chinois que de
    préférer restreindre la compétition lorsque les règles ne sont pas équitables.

    Il faut bien sur en matière de taxation le sens de la mesure.

  11. Le libéralisme sauce chinoise me fait doucement rigoler. Mon employeur allemand a produit en Chine, jusqu’au jour où l’usine chinoise a décidé de vendre elle même les produits.

    Du coup, la boite allemande est partie de Chine et produit au Vietnam, où elle est propriétaire de ses usines, impossible en Chine. Une vidéo où l’on voit mon patron avec A Merkel :

    http://www.youtube.com/watch?v=O5-NoQuWdpA

     

     

  12. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur l’article… 3 points pour aller vite. Vous dites: “comment faire en sorte que les
    personnes essuyant les pertes parviennent à retrouver rapidement un emploi ?
    ”  ceci en proposant une politique d’élévation des formations. Mais pour autant on ne peut
    raisonnablement espérer n’offrir que des emplois hautement qualifiés, ni que l’ensemble de la population active de nos pays atteignent des diplômes supérieurs. Vous aurez forcément une part
    importante de personnes non ou peu qualifiées: quels emplois on leur propose alors? Ou bien s’agit-il de leur fournir des palliatifs sociaux à vie puisqu’on aura délocalisé tous les emplois
    susceptibles de leur convenir.

    Vous dites encore: “Il ne s’agit donc plus de prôner une politique de protectionnisme commercial, mais une politique de protection
    sociale”
    : pensez-vous que les dirigeants économiques qui nous imposent leur vision et organisent la désindustrialisation du pays dans le but de faire davantage de profits accepteront de
    rendre ces profits en finançant de bon coeur les politiques sociales. Ces politiques il faudra bien alors les imposer…

    Vous décrivez par ailleurs la complexe intégration de la production internationale (les FMN sécrétent elles-mêmes les échanges
    commerciaux internationaux). Mais ne serait-il pas temps de prendre conscience des coûts sur l’environnement de ces multiples échanges croisés, coûts qui ne sont bien sûr pas intégrés dans les
    coûts de production et les prix de vente et sont assumés par les sociétés et par les générations futures – en terme d’effet de serre, dégradations du climat, pollutions multiples… Pour cette
    raison aussi, la relocalisation est une nécessité. Et là encore cela va à l’encontre des intérêts à court terme des grandes entreprises mondialisées.

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