Changement climatique : faut-il acheter local ?

Idée souvent entendue : pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut acheter ses produits localement, ce qui réduira le transport
des produits, et donc les émissions de gaz à effet de serre.

Une étude
américaine
, qui estime les émissions pendant le transport mais aussi pendant la phase de  production des biens, nuance
fortement ces préconisations : 83% des émissions se font pendant les phases de croissance et de production des biens, contre 11% qui viennent du transport dans son ensemble, et seulement 4% du
transport entre distributeur et acheteur (ce qui est la part sur laquelle le fait d’acheter localement a un impact).

Autre résultat de l’étude : tous les biens ne conduisent pas aux mêmes émissions. Les produits les plus néfastes sont la viande rouge et les produits laitiers. Dès lors, vous réduirez bien plus
votre empreinte carbone en mangeant moins de ces produits, et plus de poulet, de poisson et d’oeufs, qu’en achetant vos produits localement.

Vous me direz : certes, certes, mais acheter localement, ca fait quand même gagner un petit peu quelque chose… Ben non, pas toujours : dans cette présentation des résultats de l’étude précédente, on apprend qu’un britannique
soucieux de l’environnement a plus intérêt à acheter des tomates ou des laitues importées d’Espagne, que d’acheter celles produites sous serre au Royaume-Uni, dès lors qu’on prend en compte les
émissions pendant l’ensemble du cycle de vie des produits, et pas seulement pendant la phase finale de transport.

(via Marginal
Revolution
)

17 commentaires sur “Changement climatique : faut-il acheter local ?

  1. Sûr!! Acheter local ne suffit pas!Il faut acheter des produits de saison (les tomates française en ce moment viennent de serres surchauffées, cultivées hors sol avec plein d’engrais).Si possible des produits bio qui consomment moins d’intrants pétroliers.Pour la viande et le lait pareil, choisir élevage à l’herbe et non à l’ensilage de maïs et soja!!

  2. pourriez vous décaler plus nettement le lien “ajouter un commentaire” de celui “commentaire”j’arrête pas de les confondre, mais suis-je le seul?

  3. Et se torcher avec du papier-journal. Plus sérieusement, le bio est-il soutenable avec l’élévationdu niveau de vie d’une partie de la population mondiale, qui l’amène à manger comme nous? La productivité du bio permet-elle de nourrir tout le monde?

  4. @Tonio: le bio permet de très bon rendement, 60 à 80% ceux du conventionnel en mobilisant beaucoup plus de connaissances agronomiques. Mais le bio reste un choix idéologique et non pas de raison. Une agriculture qui suit les principe de la révolution doublement verte est aussi productive que le conventionnel et beaucoup moins polluante. Le bio doit rester en décallage du conventionnel car sinon il ne sera plus valorisable. Le bio ne serait plus un moyen de rentabiliser des exploitations qui ont des conditions difficiles (petite surface, montagne).

  5. Les premières phrases du billet d’Olivier B-O sont un peu trompeuses: l’étude ne porte pas sur tous “les produits” ou “les biens”, seulement sur l’alimentation.Les transports sont responsables de plus du quart des émissions de gaz à effet de serre…

  6. Merci Alexandre, c’est le genre de choses auxquelles je pensais. Le bio n’a pas la meilleure productivité, en particulier à effort constant. Par contre, on peut faire de l’agriculture moins polluante et de bonne qulité avec les mêmes rendements. Lepinard en est un bon exemple, ou le bio strict est rare mais les méthodes générales sont devenues considérablement plus propres…

  7. ben en fait , il y a un probleme dans cette étude, elle compare la polution absolue engendrée par les différents produits alimentaires, et non pas les polutions relatives: Viandes rouges et produits laitiers font presque 50% de la poluion car ce sont les produits les plus consommés. SI on augemente la consommation de poulet et autres, on change juste l’origine de la polution

  8. @anonyme: il fait au mieux 3kg de céréales et de protéagineux pour faire 1kg de viande de poulet ou de porc, 1.5kg pour kg de poisson (panga, carpe, talipia). Pour faire 1kg de viande rouge il faut des quantités considérable de fourrage, donc des surfaces qui auraient plus donner des céréales (dans la mesure où ces terres peuvent donner des céréales, ce qui n’est pas toujours le cas). On parle en générale de 8kg de céréales pour 1kg de viande rouge.

  9. Ca me parait un peu simpliste que de réduire l’intérêt à acheter local à la simple réduction de CO2 … l’exemple sur le stomates espagnoles est quelque peu déplacé lorsque l’on sait les conditions dans lesquelles elles sont produites ( terres imbibées de pesticides, sans eaux pluviales à cause des serres qui recouvrent des hectares de l’andalousie)… Il faut aussi comparer ce qui est comparable: on ne oeut comparer de sproduits bio aux autres (les autres sont effectivement moins chers à l’achat et pourtant plus chers par rapport à la valeur même du produit, d’autant plus que des couts ne sont pas compris dans ceux là comme les cout de dépollution) 

  10. Franchement, aller comparer des tomates cultivées sous serre avec des tomates importées, c’est une façon de biaiser le résultat. Une étude sérieuse mettrait en balance des fruits et légumes de saison achetés localement et une alimentation importée. C’est oublier aussi qu’acheter localemetn favorise une agriculture moins intensive.

  11. Tonio : une étude de la FAO montre que l’on pourrait faire manger l’ensemble de la planète bio sans trop de problèmes.Par contre, je ne saurais pas retrouver cette étude ni donner plus de précisions, mais je suis sûr qu’elle existe.

  12. M. Bouba-Olga.Le problème des produits non-locaux, c’est pas tant leur émission de GES mais plutôt leur coût énergétique. Avec une raréfaction des ressources pétrolières, il reste tout de même préférable d’acheter local, pour éviter d’avoir 1 litre de pétrole derrière chaque kilo de nourriture.Après vous oubliez de le dire : il faut acheter local, et surtout de saison, l’un sans l’autre n’a aucun sens. Après il faudrait manger beaucoup moins de viande. On garder une bonne santé et n’en manger que 4 fois par semaine (voire être végétarien), si tout le monde faisait ça non seulement on diminuerait l’émission de GES, mais on utiliserait nettement moins de terres (80% des céréales nourrissent l’élevage), et donc on atténuerait l’érosion des sols, on diminuerait le recours aux OGM, et il serait donc envisageable de généraliser le bio.

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