Les jeunes n’aiment pas les entreprises?

C’est une idée assez récurrente, les jeunes n’aiment pas l’entreprise, et c’est une
raison invoquée par Positive Entreprise
pour demander une réforme des programmes d’économie. J’avais indiqué ici qu’une enquête de l’Association Positive Entreprise elle-même montrait pourtant que 74% des
jeunes avaient une opinion positive de l’entreprise. Résultats convergents dans une enquête réalisée en 
juin 2006 par l’IPSOS et l’Association
Jeunesse et entreprises
, auprès d’un millier de jeunes de 16 à 26 ans, pour partie des jeunes actifs, pour partie des étudiants/lycéens (merci à Virginie pour l’info). Voici la diapo :

 



D’autres résultats intéressants dans cette enquête, et d’autres enquêtes intéressantes, sur le site de l’AJE.

 

11 commentaires sur “Les jeunes n’aiment pas les entreprises?

  1. Que penseriez-vous d’une lettre ouverte à Positive Entreprise, éventuellement relayée dans les médias (il me semble que vous avez quelques entrées chez Libé, et de toute façon une présence médiatique) pour leur expliquer à la face du monde qu’ils disent vraiment, vraiment n’importe quoi ?

  2. Est ce la bonne question ??? car en fait est ce que les entreprises aiment les jeunes. Le statut des stagiaires est souvent la preuve des abus permanents dans certains secteurs économique de l’usage que l’on fait des stagiaires. Certaines agences de communications Parisiennes, certaines chaines de TV, la quasi totalité des institutions locales “exploitent” abusivement un volant de plus en plus important de “stagiaires”. j’ai souvenir d’une anecdote amusante arrivée à un de mes étudiants stagiaire d’une Web Agency parisienne. Il a été envoyé en rendez vous client !!! et sur place il a rencontré !!! un autre stagiaire…

  3. Hallucinant !!!c’est le mot qui me vient en constatant l’interet, l’écoute et le crédit que peut avoir une telle association alors même que toute leur argumentation est fondée:- sur une mauvaise interprétation des résultats d’un ” sondage” ( j’y peut rien, les sondages, c’est pas mon truc)- sur une étude effectuée par leur soin sur les manuels scolaires de seconde dont je remet grandement en cause la scientificité plein de citations mais difficilement repérables) mais ils permettent quand même d’affirmer que leur “Constat (est) sévère mais néanmoins exact.” ouah ils sont trop forts !!!!!Pour ce qui est des propositions qui en découlent alors là c’est le pompon : j’en prend une qui me fait bondir” : introduire la notion de stage en entreprise pour les eleves et etudiants.”Je crois quand même que c’est LARGEMENT introduit, même si rien n’est parfait, en ce bas monde.que ce soit en troisieme avec le stage de decouverte ( certes de 3 jours mais quand même), l’apprentissage, l’aternance etc etc… d’autre part, ça fait quand meme un moment que les facs introduisent la possibilité de faire des stages en entreprises ( moi-même j’en ai fait 3 de 3 mois ou plus) que ce soit en UEP ou hors cursus. De plus les entreprises adorent les stagiaires, maind ‘oeuvre pas chère et qualifiée souvent. Mais justement, peut être qu’il est là le souci, si les entreprises, se résignaient à payer plus leurs stagiaires ( non parce que 390 par mois, ça paye tout juste le loyer hein) peut être que les étudiants, au lieu de faire des boulots en saisonniers, feraient des stages ….) mais ça c’est pas prêt d’arriver vu les dernieres disposition en la matière.Alors ça commence à bien faire, les boulets rouge tirés contre la série ES, très complète et qui je crois forme bien les etudiants à analyser les faits de façon rigoureuse.

  4. Ce que je trouve le plus amusant dans le graphique présenté ici, c’est que les étudiants/lycéens auraient une meilleure opinion de l’entreprise que les jeunes actifs (ce qui signifierait que l’entreprise on l’aime d’autant plus qu’on n’y a jamais mis les pieds).Ceci est évidemment une caricature puisque la somme très bonne + bonne est effectivement supérieure pour les étudiants, mais uniquement d’un point ce qui doit être très largement compris dans la fourchette d’erreur de ce type d’enquète.

  5. @ Emmeline : je voulais faire une petite synthèse efficace de mes diférents billets sur le sujet, juste un pb de manque de temps en ce moment, mais je pense y parvenir bientôt !@ Eric Leguay : de mémoire, dans l’enquête Positive Entreprise, les jeunes disent avoir une image positive de l’entreprise mais pensent que les entreprises ont une mauvaise image d’eux. Constat similaire sur une question approchante dans l’enquête citée ici.@ JaK : en fait, on a 4 points en moins sur “plutôt bonne”, 2 points en plus sur “plutôt mauvaise”, mais aussi 2 points en plus sur “très bonne”. Ecart sans doute non significatifs.

  6. la vision économique de nos élèves est souvant réduite aux seuls programmes de ES.Aucun cas n’est fait des programmes de STG (surtout depuis la réforme avec le management, le droit…), et des programmes de BTS (apparition du management en 2008 et toujours l’économie te le droit).

  7. Je suis tout à fait d’accord avec Sébastien. Je le répète souvent, car j’enseigne en BTS. L’approche que nous avons est beaucoup plus orientée sur l’entreprise, notamment grâce à l’approche juridique qui vient compléter la problématique microéconomique.

  8. Mes élèves de BEP ont également des cours en économie…Me semble que pour ceux qui ont une méfiance de l’entreprise, c’est avant tout en raison de leur vie personnelle ou professionnelle… et pas en raison des cours théoriques qu’on leur donne. N’empêche, pour ceux avec qui j’ai discuté de cela, j’ai plutôt l’impression qu’ils ont la “gniak” mais pas qu’ils soient siiii défiants, marxisto-révolutionnaires, ou ce genre de choses.Ces études portent sur les lycéens, mais c’est biaiser grandement la chose : et si on demandait à tous ceux qui bossent en entreprise dès le plus jeune âge, ou si on prenait des échantillons représentatifs des jeunes, quel que soit leurs statut actuel ?Vous aviez également déjà utiliser vos propres étudiants pour mener de petites études statistiques : pourquoi ne pas refaire la même chose à Poitiers…?Respectueusement,AJC

  9. Bonjour Olivier Boba-Olga,Cette question relative au fait que les jeunes ont une opinion positive ou négative de l’entreprise, question qui n’est pas vraiment pertinente, ne doit pas permettre d’éluder le débat sur certaines question fondamentales en ce qui concerne l’enseignement de l’économie au lycée. Je vais répondre en élargissant le champ de la discussion.Il me semble par exemple, que l’article d’Hélène Rey récemment publié dans Les Echos traduit le sentiment non-exprimé de nombreux chercheurs en économie comme l’indique Etienne Wasmer. Il mérite donc un débat. S’interroger et repenser l’enseignement combiné de la microéconomie et de la macroéconomie au lycée est un devoir pour les professeurs des sciences économiques et sociales en lycée. S’interroger et repenser l’enseignement des places respectives du marché et de l’Etat dans une économie moderne, au lycée, est également un devoir pour les professeurs de SES en lycée.Il en est encore de même sur la question de l’entreprise dans les programmes de SES, question en partie liée à celle des places respectives de l’Etat et du marché dans le fonctionnement des économies de marché, le débat est tout aussi difficile. Nonobstant, on en peut plus se contenter de répondre que nous faisons déjà tout convenablement et que les critiques qu’y portent sur ces aspects de nos programmes ne sont ni cohérentes, ni pertinentes. Je crois qu’il convient d’aborder la question avec sérieux et ouverture d’esprit avec nos contradicteurs et voir ce que nous pouvons changer. Non pas pour faire plaisir, mais tout simplement pour rendre mieux compte de cette réalité économique et sociale que nous devons présenter aux élèves.C’est bien dans cette optique, que j’organise, lundi 21 avril 2008, Salle Médicis, au Palais du Luxembourg un colloque intitulé « Quel enseignement de l’économie au Lycée ? », « Vertus et infortunes des sciences économiques et sociales ».Pour plus d’information, vous pouvez suivre le lien : Enseignement de l’Economie au Lycée: Programme du colloque du lundi 21 avril au Palais du Luxembourg. http://democratieetavenir.over-blog.com/Il y aura d’ailleurs la table ronde numéro 2 pour débattre de la question des places respectives du marché et de l’Etat dans une économie moderne et a table ronde numéro 3 pour débattre de la de l’entreprise dans les programmes de SES, lundi 21 avril 2008.J’ajoute, de surcroît, que l’enseignement de l’économie au lycée s’inscrit souvent dans le cadre de l’enseignement de SES qui combine de nombreuses disciplines distinctes pour l’enseignement universitaire (science économique, sociologie, science politique,…)  avec la volonté affirmée par les fondateurs d’en faire une seule. C’est en fait le principe historique de l’unicité des sciences sociales, caractéristique de l’Ecole des Annales et pilier intangible et indiscutable pour quelques collègues des SES réunis au sein de l’Apses, association des professeur de SES.Je suis professeur de SES en lycée, j’aime beaucoup ce que je fais, mais il me semble qu’on ne peut qu’admettre la grande prétention qui peut nous être opposé à vouloir parler d’autant de sujets en même temps à de si jeunes personnes.Malgré la volonté de rigueur, je ne crois pas que nous puissions atteindre la rigueur espérée. En tout cas, il me semble normal, en démocratie (dont nous enseignons les principes à nos élèves), d’accepter de discuter avec nos critiques de ce sujet e d’autres encore. Les critiques ne sont pas toujours agréables à entendre, pourtant, point de progrès sans acceptation des critiques.Je ne partage pas du tout le point de vue selon lequel, pour pouvoir légitimer notre enseignement inter-multidisciplinaire comme des économistes renommés et respectés, croisent les regards disciplinaires dans leurs travaux de chercheurs comme D.Cohen, JP.Fitoussi, P.Cahuc, P. Askenazy, E.Maurin,…, nous pouvons le faire aussi.Cela n’a rien à voir avec ce que nous faisons. Ces personnes sont des chercheurs de haut niveau et lorsqu’ils croisent les regards, ils le font sous la contrainte du respect des méthodes scientifiques disciplinaires. Cela nous ne pouvons absolument pas le faire. Cela ne veut pas dire que nous devons abandonner notre discipline, mai cela exige de s’interroger ouvertement et sans préjugés sur nos critiques afin de sortir par le haut des controverses. Le débat est une condition nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie.Sinon, Olivier Bouba-Olga, merci pour tes billets sur la défense des SES et ton implication dans le débat sur l’enseignement de l’économie au lycée…, débat en cours.David MoureyDémocratie, Economie et Sociétéhttp://democratieetavenir.over-blog.com/ 

  10. Amusant de de faire de telles statistiques. Qu’est ce que les sondés en question connaissent de l’entreprise puisque par définition ils n’y sont pas. De même que ceux qui commentent ces sondages ubuesques. Il serait plus intéressant de demander ce que pensent de l’entreprise ceux qui y sont. J’en fais partie d’ailleurs. Mais c’est sans doute moins porteur.

  11. @ fao : Comme la question est de savoir si les jeunes aiment  ou pas l’entreprise,  méthodologiquement ca ne me semble pas complètement stupide de leur demander à eux. Je sais pas ce que vous en pensez, vous qui êtes dans l’entreprise.

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