Darcos récidive…

Dans le
Figaro
,  Darcos appelle les lycéens à s’inscrire en section littéraire, pourquoi pas, mais en s’en prenant au passage  la filière ES, toujours sur la base de faux arguments
:

XAVIER DARCOS n’en démord pas : il faut dissuader les bataillons de lycéens qui s’engouffrent dans la filière économie et social aux débouchés
incertains
et revaloriser la filière littéraire. C’est à ce double objectif, entre autres, que répondra la réforme des lycées qu’il prépare pour 2008.

Plus loin :

Dans le collimateur du ministre : la section ES (économique et sociale), de plus en plus prisée par les lycéens. Il a de nouveau déploré le manque de
débouchés de cette filière, précisant qu’elle permet à très peu d’élèves de s’inscrire « dans les filières d’excellence ». La plupart des bacheliers ES s’engagent dans les
facultés de droit ou de sciences humaines, où
« nous avons les plus grandes difficultés à les intégrer ».

Le véritable problème est sans  doute celui là : “En quinze ans, la filière ES n’a cessé de concurrencer la section littéraire : les effectifs
de L ont baissé de 28 % quand ceux d’ES augmentaient de 18 %, et ceux de S de 4 %.”

Est-ce une raison pour raconter n’importe quoi ? Serait-il possible que les journalistes fassent leur boulot, en indiquant à leurs lecteurs que les déclarations du ministre sur les débouchés des
ES sont fausses (Cf. ce billet et celui-ci) ?

4 commentaires sur “Darcos récidive…

  1. Mais, cher OBO, vous ne pouvez faire fi de la psychologie du sarkozisme dont Darcos n’est qu’un pâle zélateur : cet irrépressible besoin de mettre en concurrence les ‘groupes’ de notre société. Chez ces gens là, la vie n’est qu’un immense combat permanent, la compétition entre les hommes leur tient lieu de vision du monde.C’est irrémédiable : dans ce gouvernement, on ne peut donner à Paul si on n’a pas retiré à Jacques.Donc, si la filière "L" baisse et qu’il faut la remonter, la solution est simple : prendre dans le mot de confiture d’à-côté. CQFD. Bienvenue au SΔrkΘhstan™.

  2. Ce qui me heurte surtout c’est l’expression "filière d’excellence". C’est quand même relativement méprisant de dire que certaines "filières" mènent à l’"excellence", sous-entendu les autres mènent à la médiocrité!Moi je pensais que ce n’était pas la filière qui créait l’excellence mais l’individu. Je pensais benoîtement que l’on pouvait exceller en tant que sociologue, plombier, architecte, économiste… ou pas! Cette façon de vouloir gentiment faire de l’ingénierie sociale me hérisse au plus haut point!A vrai dire, le seul métier où il est impossible d’exceller selon moi  est la politique… sauf à penser que ressasser des conneries sur un ton docte est effectivement une forme d’excellence!

  3. Wouhou ! Un autre fan d’Herbert poste sur ce blog ! (J’me sens moins seul…)"Ce qui me heurte surtout c’est l’expression "filière d’excellence". C’est quand même relativement méprisant de dire que certaines "filières" mènent à l’"excellence", sous-entendu les autres mènent à la médiocrité!"Le problème étant que si les autres ne mènent pas nécessairement à la médiocrité, structurellement, par les enseignements fournis et les prophéties auto-réalisatrices concernant la filière S, il existe une tendance à ce que les lycéens de S soient plus avantagés que ceux de L ou ES dans leurs cursus universitaires futurs.C’est dommage, oui. Mais c’est ainsi, jusqu’à présent en tout cas. Cela pourrait être changé via des réformes, mais en attendant, même si ça craint, c’est pourtant ce qu’il se passe à l’heure actuelle.L’individu a beau être important, ainsi que les multiples influences externes à l’établissement où il se trouve, son environnement, la charge de travail, les matières enseignées, ses professeurs, etc. joueront une bonne grosse partie de sa future réussite.Faut aussi penser à ces divisions débiles comme très graves sur la formation cognitive des lycéens, donc leur capacité à développer une bonne compréhension et une possibilité de création intellectuelle dans d’autres domaines.Amicalement,AJC

  4. On doit comprendre que la filière littéraire offre plus de débouchés que la filière ES ? Dans la mesure où un élève ayant un bac ES peut s’inscrire dans TOUTES les disciplines du supérieur auxquelles peut prétendre un bachelier littéraire et que la réciproque est FAUSSE, il me semblait que c’était le contraire… Bientôt il va nous expliquer qu’il faut dissuader les élèves de s’inscrire en classe scientifique car les débouches sont limités ! Allez lycéens inscrivez-vous tous en L, où on vous enseignera les disciplines d’avenir que vous pourrez valoriserer sur le marché du travail…Notre ministre serait-il fou ?

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