Les dirigeants d’entreprises sont-ils les mieux placés pour parler d’entreprise et d’économie?



Lorsqu’il s’agit de parler d’entreprise, les médias invitent souvent des chefs d’entreprises, à commencer par la "patronne des patrons", à savoir Laurence Parisot. Ce fut encore le cas lundi 6 février 2007 sur les ondes de France Inter. Non seulement on invite les responsables à s’exprimer sur l’entreprise, mais aussi, plus généralement, sur le fonctionnement du système économique et sur ce que devraient être les politiques économiques. A tel point que Laurence Parisot se propose de faire un exercice de pédagogie économique devant un aéropage de grands patrons, ou de commenter sur son blog les propositions de certains politiques (ici par exemple). A tel point, également, que certains responsables d’entreprise dénoncent la façon dont l’économie est enseignée dans les lycées, et se proposent de définir très précisément l’enseignement idéal
(Pierre Bilger, par exemple – voir ma réponse sur mon blog et nos échanges dans les commentaires de son billet).

D’où deux questions : les dirigeants d’entreprises sont-ils les mieux placés pour nous dire ce qu’est une bonne entreprise? Sont-ils également bien placés pour nous dire ce qu’est une bonne politique économique ou un bon enseignement d’économie? Quelques éléments de réflexion…

Les dirigeants d’entreprises sont-ils bien placés pour parler de l’entreprise?

Que les dirigeants soient interrogés pour parler d’entreprises, rien de choquant : ils sont à l’évidence bien placés pour pouvoir le faire. Le problème est que les médias ont tendance à réduire la figure éminement collective de l’entreprise à son seul dirigeant. Or, une entreprise est un collectif d’acteurs.

Concentrons-nous sur la figure dominante du capitalisme : les sociétés de capitaux (sociétés anonymes et sociétés anonymes à responsabilité limitée pour l’essentiel) qui assurent en France environ 80% de la création de richesses et d’emplois. Celles-ci se caractérisent par une dissociation entre les actionnaires, détenteurs du capital social de l’entreprise et les dirigeants, qui assurent au quotidien la gestion de l’entreprise. A minima, il n’y a donc pas qu’un collectif d’acteurs, mais deux : le collectif des actionnaires, d’une part, le collectif des dirigeants, d’autre part. Les objectifs de ces deux collectifs d’acteurs ne sont pas nécessairement les mêmes : des études réalisés dès les années 1960  (Williamson, 1963, "Managerial Discretion and Business Behavior", American Economic Rreview par exemple) montrent que si les actionnaires ont un objectif de profit, les dirigeants ont comme objectifs prioritaires i) l’obtention de hauts revenus, ii) un besoin de sécurité, iii)  un objectif de domination (statut, prestige, pouvoir) et iv) un objectif de compétences (le classement est hiérarchisé du plus au moins important). Et l’on sait, suite aux scandales Enron-Andersen, Parmalat, Worldcom, Vivendi, etc… que certains dirigeants, qui ont une meilleure information sur ce qui est fait dans l’entreprise, et qui disposent d’un pouvoir de décision délégué par les actionnaires, en profitent parfois pour atteindre leurs objectifs propres, ce qui conduit à léser les actionnaires.

Toute la question de la gouvernance d’entreprise, telle qu’elle s’exprime en tout cas dans les rapports nationaux et internationaux, et telle qu’elle est mise en oeuvre dans les pays (loi Sarbanes-Oxley aux Etats-Unis, loi de sécurité financière en France, …), a pour objet de faire en sorte que cette divergence d’objectifs ne lèse pas les intérêts des actionnaires, considérés comme les vrais propriétaires de l’entreprise. Si l’on en reste à cette vision qualifiée de shareholder de la gouvernance d’entreprise, il conviendrait d’interroger dans les médias les représentants de ces deux collectifs…

On se doit aussi d’élargir l’analyse de la gouvernance d’entreprise, en prenant acte du fait que d’autres acteurs sont parties prenantes de l’entreprise (on passe alors à une vision qualifiée de stakeholder de la gouvernance d’entreprise) : le collectif des salariés (autres que les dirigeants), d’abord et le collectif des clients-fournisseurs, ensuite  (voire l’ensemble des acteurs, potentiellement lésés par les externalités négatives que génèrent les entreprises ou au contraire bénéficiaires des externalités positives dont elles sont à l’orgine). On aboutit dès lors à une représentation plus complexe de l’entreprise, où quatre grands collectifs d’acteurs sont en interaction, les relations entre ces collectifs pouvant être qualifiées de rapports sociaux fondamentaux : rapport financier entre actionnaires et dirigeants, rapport salarial entre dirigeants et autres salariés, rapport marchand entre l’entreprise et ses clients-fournisseurs :

Selon ce schéma, l’entreprise est vue comme un système de coopération entre des acteurs porteurs de ressources, chacune des parties prenantes cospécialisant progressivement une partie de ses ressources lors du développement de l’activité. Qui, dès lors, doit parler de l’entreprise ? Qu’il s’agisse de parler d’un point particulier (rôle et place du salarié, du dirigeant, de l’actionnaire, etc…) ou qu’il s’agisse de parler de l’entreprise dans son ensemble, on se doit d’interroger, en toute logique, l’ensemble des parties prenantes.

Ajoutons que même un tel exercice (qu’on pourrait qualifier d’exercice de démocratie participative) n’est pas pleinement satisfaisant : on comprend bien que chacun des acteurs interrogés a une vision partielle et biaisée de l’entreprise, qu’il cherchera à défendre ses intérêts particuliers, au détriment, parfois, de l’intérêt général. Par exemple, demander à un dirigeant ce qu’il pense  de la légitimité du niveau de rémunération des dirigeants est quelque peu sujet à caution. Pour faire image (image politiquement incorrecte, je le concède, je vois d’ici les commentaires), faut-il attendre de Pétain une analyse objective du régime de Vichy?

Thesmar et Landier tiennent des propos approchants dans leur dernier ouvrage :

Comment comprendre (…) que de grands capitaines d’industrie, a priori bien placés pour nous informer sur le sujet, se plaignent de manière aussi récurrente de la tyrannie des marchés? Il serait en fait aussi absurde de s’en étonner que d’être surpris d’entendre un automobiliste récriminer contre les limites de vitesse ou des étudiants de se plaindre de la dureté, de l’inutilité ou de l’aléa des examens qu’on leur impose. (p. 21-22, souligné par moi).

D’où la nécessité d’interroger de manière complémentaire des experts, non partie prenante de l’entreprise. Je pense bien sûr à des économistes, gestionnaires, sociologues, historiens, juristes… spécialistes de la question. Curieusement, on les entends assez peu. Et lorsqu’on interroge un économiste, on se tourne plutôt vers des macro-économistes, rarement vers des spécialistes de l’économie de l’entreprise…

D’où la nécessité, également, que les politiques, porteurs théoriquement de l’intérêt général, se saisissent de la question, en proposant aux électeurs leur vision du monde et en son sein, compte tenu de l’importance des entreprises dans le processus de création de richesses et d’emplois, leur vision de l’entreprise. Dans cette perspective, on ne peut que déplorer la méconnaissance que la plupart des politiques ont de l’entité entreprise (méconnaissance particulièrement forte en France, ce que j’attribuerai notamment à un problème de formation économique quelque peu monolithique de nos élites).

Les dirigeants d’entreprises sont-ils bien placés pour parler d’économie?

Les dirigeants ne parlent pas seulement de l’entreprise, ils se risquent souvent à parler de l’économie en général. Là encore, que chacun participe au débat, rien de plus naturel. La mode est, on le sait, aux citoyens experts. Qu’une partie de la population, en l’occurrence les dirigeants, soit considérée comme plus légitime, et soit donc plus souvent interrogée qu’à son tour, sur ce que devrait être une bonne politique économique, cela me semble moins naturel. Bien sûr, là encore, leur responsabilité n’est que très partielle : elle résulte plutôt de la tendance des médias à s’en référer trop exclusivement à leur analyse, et à la tendance des politiques à déserter le terrain (Cf. par exemple cet article des Echos). Que les dirigeants occupent l’espace qu’on leur laisse est parfaitement rationnel.

On peut cependant parfois s’interroger sur la pertinence de leurs propos…  Focalisons-nous d’abord sur la leçon d’économie de Laurence Parisot. Elle commence par nous montrer que le taux de croissance de la France, par rapport à celui des Etats-Unis et du Royaume-Uni, était significativement supérieur pendant les années soixante-soixante dix, l’écart s’étant ensuite réduit, puis la relation s’étant inversée, sur les périodes plus récentes. Elle dresse donc un constat, mais un constat d’emblée biaisé : pourquoi comparer la France au Royaume-Uni et aux Etats-Unis? Pourquoi pas à l’Allemagne, au Japon, ou d’autres pays encore? Passons.

Deuxième temps, un graphique montrant la croissance du poids des prélèvements obligatoires dans l’économie française sur la même période. Pourquoi cet indicateur? On ne le saura pas. Laurence Parisot fait un lien implicite, qui visiblement n’a plus à être démontré, entre la "dégradation" (il y aurait beaucoup à en dire, mais là n’est pas le propos) des performances françaises et la montée de ces prélèvements. Exercice plutôt curieux, puisque n’importe quelle courbe d’allure croissante pourrait faire l’affaire. La montée de la part des travailleurs pauvres par exemple. Le nombre d’automobiles par habitant. L’évolution de l’activité solaire, pourquoi pas…

Plus loin elle récidive avec un exercice du même genre, en comparant le nombre d’heures travaillées de quelques pays. Elle montre notamment que ce nombre est supérieur en Suède, en insistant sur le fait que la Suède est prise comme modèle par les politiques. Mais là encore, pourquoi ces pays et pas d’autres? Si elle avait retenu le Danemark dans son échantillon (autre pays souvent pris en exemple, plus souvent que la Suède, peut-être), elle aurait constaté que le nombre d’heures travaillées y est inférieur à ce que l’on observe en France (cf. ce billet, deuxième tableau)… De plus : quelle lien peut-on faire entre le nombre d’heures travaillées et la croissance? Rien sur le sujet.

Des biais évidents de sélection, donc ; des tentatives très approximatives de corrélation sans aucune réflexion sur les liens de causalité, également : rien qui ressemble de près ou de loin à un exercice de pédagogie économique. A moins de considérer que la pédagogie consiste à montrer ce qu’il convient de ne pas faire…

On peut se dire que les dirigeants français ne sont peut-être pas de bons exemples. On peut alors s’en remettre au meilleur d’entre les meilleurs : Bill Gates. Celui-ci déclara lors d’une conférence à Hanoï "with the internet having connected the world together, someone’s opportunity is not determined by geography" (trouvé via Econoclaste). Proposition qui semble frappée du coin du bon sens… mais qui est largement démentie par tous les économistes s’intéressant à la géographie des activités (voir par exemple ce document (en), ou ce que j’avais dit, sur une thématique approchante, de l’effet TGV) : la géographie n’est pas morte avec l’internet, elle semble au contraire compter de plus en plus, mais sous des formes renouvelées…

Conclusion? Les dirigeants (certains d’entre eux, en tout cas, et pas les moins influents) sont parfois de mauvais économistes. Mais qu’ils se rassurent : la réciproque est au moins aussi vraie.

28 commentaires sur “Les dirigeants d’entreprises sont-ils les mieux placés pour parler d’entreprise et d’économie?

  1. Si je puis me permettre, je crains que vous fassiez 2 confusions : 1 – les chefs d’entreprise font en général une confusion sémantique : quand on parle d’économie, ils pensent que l’on parle des entreprises : or les profs, eux, parlent le plus souvent macro éco. Et comme la macro, c’est marxiste par définition 😉 ils expriment souvent une frustration qui les conduit à étendre leur domaine de compétence (heu : revendiquée !)Donc en gros, ils ne parlent jamais d’économie (au sens ou vous l’entendez : un truc triste et désespérement rationnel), ils continuent à parler d’eux mêmes –je veux dire : de LEUR entreprise !2 – le soupson dont souffrent de nombreux profs d’être assimilés à des crypto-marxo-machins (Bilger n’étant que le plus spectaculaire parmi ces naïfs) est parfaitement justifié, me smeble-t-il. les profs en question auront passé leur vie à rationnaliser pour échapper (?) à ce soupson. Ca donne des gens qui tentent de réduire au rationnel une "science" qui traite avant tout d’irrationnel ; je veux dire de passions humaines. D’ou le malentendu.juste un point de détail : votre petit crobard est atroce. on dirait que n’existent ni la société, ni ses règles, ni l’environnement global, ni, ni, ni… C’est votre inconscient qui vous fait dire que les parons n’y pensent pas ? ? ;-)(A part ça, j’adore les entrepreneurs –un peu moins les patrons)

  2. Marxiste la macro éco?c’est dans les cours de macro éco qu’on apprend a quoi sert l’OMC (quoique Marx soutenait une forme de mondialisation)On doit la macro éco a Keynes si je me souviens bien, hors Keynes n’est pas marxiste

  3. je me souviens d’un débat surréaliste entre "le baron" et un économiste à l’époque à l’époque du débat sur la mise en place des 35h. Je crois que c’est lors de cette émission que le baron avait sorti sa petite affiche dont tout le monde s’est moqué par la suite (il y démontrait qu’on ne pouvait pas faire les 35h en prenant l’exemple d’un garage parce qu’ils seraient obligés de fermer le samedi après-midi)ils avaient eu un échange assez amusant:le baron: "oh les économistes! on a jamais vu un économiste créer le moindre emploi!"l’économiste: "vous voulez qu’on parle des financiers qui licencient à tour de bras?"Je me demande bien qui c’était. A la suite de cet échange, à chaque fois que Seillière parlait, l’économiste se mettait à dire "pffffffff, mais c’est faux" puis on le vit tirer la langue et faire des "blblblblblblblbl" avec la langue pendant que Seillière parlait. Peut-être que ma mémoire a enjolivé tout ça, mais j’avais trouvé l’émission surréaliste… quelqu’un sait qui était l’économiste en question?

  4. "* Sur mon petit schéma : l’objet n’était pas de développer, mais au contraire de ce que vous dites, la société, les règles, l’environnement global sont présents : les rapports sociaux fondamentaux (rapports financier, salarial, marchand) sont des construits institutionnels, ils résultent des compromis entre acteurs (salariés, dirigeants, actionnaires, Etat, …), ils s’incarnent dans des règles formelles et informelles, etc."
    Reste à démontrer que les rapports sociaux fondamentaux sont financier, salarial et marchand: je crois que c’est ce genre de raisonnement qui n’envisage toute réalité que d’un point de vue économique, cette vision "économico-centrée" du monde, pour laquelle l’économie (à supposer que ça existe vraiment ailleurs que dans les livres) englobe toute l’activité et toute la réalité humaines, que mettait en cause Yves Duel.

  5. Duel : "la macro, c’est marxiste par définition". Ok, je fais suivre à Robert Lucas (pour n’en choisir qu’un). Il va adorer. A part ça, qui est vraiment le plus amusant, je suis au regret de vous dire que vous ne connaissez rien au travail des économistes. Ecrire que "les profs, eux, parlent le plus souvent macro éco"  montre que vos préjugés sont un modèle du genre. C’est d’autant plus succulent que vous publiez cela sur le blog d’OBO auteur du très bon "économie de l’entreprise".

  6. Ne croyez-vous pas que celui ou celle qui donne la parole au sujet d’économie ou d’entreprise a aussi son rôle à jouer dans la représentation qui va être donnée ? Quand un dirigeant d’entreprise  se fait interviewé par Brigitte Jeanperrin sur France Inter, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est certain de ne pas être trop bousculé. A contrario, lorsque des salariés sont interrogés par certains médias, et notamment sur des sujets conflictuels (grève, revendication,…), ils sont le plus souvent mis en question de manière accusatrice, tout étant fait pour qu’ils ne puissent pas correctement s’exprimer.J’en viens à ceci : la représentation de l’économie ou de l’entreprise me semble largement être subordonnée aux conditions dans lesquelles se déroulent les interviews ou reportages les concernant, et pas seulement à l’identité des personnes interrogées.

  7. Concentrons-nous sur la figure dominante du capitalisme : les sociétés de capitaux (sociétés anonymes et sociétés anonymes à responsabilité limitée pour l’essentiel) qui assurent en France environ 80% de la création de richesses et d’emplois.
    Je n’ai absolument aucune compétence en matière économique. Mais j’ai quelques interrogations.
    Tout d’abord il me semble que la société anonymes à responsabilité limité n’existe pas puisque par définition la société anonyme est à responsabilité limité (voire droit des société). Il me semble donc que vous souhaitez ici parler de SARL (société A responsablité limité).
    Cette notion est fondamentale puisque les propriétaires ne détiennent pas des actions mais des parts sociales se qui changent absolument tout dans leur approche de l’entreprise en question.
    Afin et cela suit l’observation qui précede, il me semble que l’emploi en france est principalement généré par les PME-PMI autrement dit par bon nombre de SARL qui ont à leur tête des hommes qui possèdent des parts sociales et qui par définition sont beaucoup plus proche des entrepreneurs que des financiers…..
    Hors j’ai pas pour impression que cette catégorie soit particulièrement médiatique et qu’elle a donc du mal à s’exprimer sur un sujet où me semble t il elle aurait beaucoup à dire!!!!
    Conclusion il me semble que votre billet est biaisé parce qu’il ne prend pas en compte le raisonnement de l’immense majorité des dirigeants d’entreprises.

  8. Mon billet ne vise donc pas, effectivement, l’ensemble des dirigeants, mais le sous-ensemble des dirigeants qui s’expriment das les médias et influent sur les visions du monde des journalistes et des politiques.
    N’y t il pas là quelque chose à approfondir? Puisque la vision des rapports économiques et sociaux en france est me semble t il baisé par des discours souvent corporatistes et non représentatif de l’ensemble de la société.
    Ceci n’a t il pas pour effet de tromper la population sur la réalité de ces rapports et ainsi d’obtenir de nos politiques un ensemble de décisions sans envergurent, coincés qu’ils sont par des extremes (gauche et droite) qui n’ont d’autres programme que des inepties économiques

  9. Article intéressant!Il me semble qu’il y a quelques années Paul Krugman avait écrit un article arrivant aux  mêmes conclusions: les patrons devraient plutot parler de ce qu’ils connaissent, et ne pas tenter de donner des conseils en matière d’économie…

  10. Une question pour vous…
    J’ai vu Mme Parisot hier soir (sur i-Télé), au cours d’un "Journal de l’Économie" où plusieurs personnes — que je ne nommerais pas — ont plus passé de temps à lui cirer les pompes qu’à relever l’incohérence de ses propos.
    Or, en plein milieu de cette discussion oute à la gloire du MEDEF, voilà Mme Parisot qui s’exclame : "Les entreprises françaises voient, depuis 5 ans, leurs profits diminuer, alors que les entreprises allemandes voient leurs profits augmenter !".
    Il va sans dire qu’elle s’est bien gardé de citer ses sources et que cette information a, dans la suite de l’émission, été acceptée comme argent comptant. Ce qui m’a pour le moins déplu, c’est que personne n’a relevé que, finalement, on venait de dire n’importe quoi sans proposer en même temps une source digne de foi.
    En lisant votre billet, je constate que vous avez d’autres exemples de désinformation de la part de Mme Parisot (comparaisons hasardeuses France/États-Unis, etc.) : pourriez-vous fournir une peite analyse de la profitabilité France/Allemagne ?

  11. @olivier : en fait je me suis mal exprimé. Bien entendu, je suis entierrement d’accord avec vous, il manque beaucoup d’expertises diverses dans le débat public et on entend à peut près tout et n’import quoi sans que cela ne soit contredit.
    tout le monde il est d’accord, de la même manière qu’il faut connaître les mathématiqeus pour faire de la physique, il faut avoir un minimum de culture en matière historique, juridique, antropologique, démographique….ect pour disserter convenablement d’économie.
    Cependant mon propos visait plutot un ressenti que j’avais eu lors de la lecture de votre billet. J’ai eu l’impression, et votre réponse me le confirme que vous estimer peu les compétences (économiques) de nos acteurs politiques, journalistes ou encore dirigeants.
    Or moi je n’y crois pas. Je restes entierrement persuadé qu’ils sont compétents mais qu’ils doivent satisfaire un auditoire afin de servir leur différentes ambitions individuelles.
    l’extrême gauche et l’extreme droite ont pour point commun d’avancer des propos economiques pour le moins suréalistes mais qui conviennent à une partie de la population toujours plus grandes car ils sont fondés sur le populisme.
    Ainsi je pense que nos chers acteurs sont obligés de composer avec ce phénomène. Qu’ils sont donc dans l’obligation de dire tout et son contraire et surtout pas grand choses afin de séduire cette frange de la population.
    en gros je ne crois pas en l’absence de compétences de nos acteurs mais plutot à une pollution de la démocratie par les extremes (auraient ils déjà gangnés?).
    PS : voilà je sais pas si je me suis fait comprendre. En tous cas bravo et merci pour votre blog passionnant!!!

  12. @ kip : à propos de l’incompétence économique des politiques.Le livre Le chômage, fatalité ou nécessité ? de Cahuc et Zylberberg (qu’il me pardonne si j’écorche son nom) en donne un petit exemple… Je vous propose de lire ce petit bouquin, bien écrit, pas cher (GF-Flammarion — poche) et extrêmement précis.En faisant voler en éclat certains préjugés qu’a le grand public sur la question du chômage (poids des délocalisations, flux sur le marché, efficacité de la protection juridique, coût du licenciement, etc.), ce bouquin ridiculise également les politiques qui n’hésitent pas à véhiculer ces stéréotypes (consciemment ou non — dans ce dernier cas, c’est du fait de leur incompétence).Bonne lecture 😉

  13. Bonsoir,Juste quelques petites notes sur votre article :En tant qu’entrepreneur, ou petit patron, je dénie à Mme Parisot le droit de parler en mon nom. Ce n’est pas la patronne des patrons, c’est bien là une imposture qui à fait son chemin et que l’on doit sûrement à quelques passeurs de plats sur LCI ou un quelconque autre média aux ordres…Faisant partie justement de ces « 80 % de créateurs de richesses », et fier de payer ses cotisations, je me sens d’autant plus à l’aise pour rejeter avec vigueur les discours poujadistes du MEDEF ou de la CGPME, qui à mon sens, au lieu de défendre les intérêts fondamentaux des entreprises, des PME, des TPE etc. poussent plutôt au suicide collectif de ceux qu’ils représentent. Permettez que je vous propose un autre regard ?De quoi les entreprises, les PME/TPE ont-elles besoin ?D’un environnement social stable.De réseau et d’infrastructures qui fonctionnent.D’approvisionnements stables en énergies.De personnels formés, qualifiés et qui savent que leurs gamins sont dans des structures d’accueil stables et sûres.D’un système de santé fiable et capable d’assumer les besoins des humains, qu’ils soient producteurs ou consommateurs.De clients responsables (qui ne confondent pas une merde à deux sous produite on ne sait où avec un produit ou service de qualité issu d’un savoir faire).De règles du jeu claires et équitables pour que la concurrence, si elle doit avoir lieu, soit « loyale ».De partenaires financiers (et pas des sangsues qui cherchent la rentabilité à court terme).Je continue où vous voyez le tableau ?Je ne sais pas vous, mais quand je vois les visions du MEDEF et de la CGPME :Promotion du dumping social organisé, captation de l’argent public (où va l’argent de l’état) par des entreprises familiales et des institutions financières rentières de l’état, dénigrement de la fonction publique (dont vous-même l’auteur vous faites sans doute involontairement l’écho cf point suivant), lobbying des transnationales et des think tanks aux ordres de l’UNICE auprès des parlementaires de l’UE, dégradation de l’environnement, privatisation des systèmes de santé, de l’énergie etc.Ben j’ai plutôt l’impression que ces deux mouvements (MEDEF et CGPME) nous demandent en cœur de joyeusement scier la branche sur laquelle on est assis. Très peu pour moi…Enfin, je m’insurge contre le fait de dire que les PME « assurent en France environ 80 % de la création de richesses et d’emplois. ».Les enseignants, les formateurs, les soignants, les gens qui posent et entretiennent les réseaux, les paysans, etc. ils produisent quoi ? Du vent ?La création de richesse va bien au-delà de ce que nous décrivent les plans médias de la CGPME. Ne vous faites pas s’il vous plaît, même dans vos critiques, les colporteurs de ces abus qui nourrissent le poujadisme.Ceci dit, merci pour votre article  😉

  14. "l’extrême gauche et l’extreme droite ont pour point commun d’avancer des propos economiques pour le moins suréalistes mais qui conviennent à une partie de la population toujours plus grandes car ils sont fondés sur le populisme.
    Ainsi je pense que nos chers acteurs sont obligés de composer avec ce phénomène. Qu’ils sont donc dans l’obligation de dire tout et son contraire et surtout pas grand choses afin de séduire cette frange de la population."
    C’est sans doute parce que les gens sont cons ! Ah le populisme, voilà une belle invention des gens intelligents qui savent et qui pensent à long terme pour les autres; vraiment c’est une notion formidable, je dirais qu’elle est à l’action politique ce que la chasse d’eau est à la cigarette du collégien: un moyen très efficace pour effacer toute trace de ses méfaits.
    Ou sinon on peut se poser des questions, et peut-être remettre en cause les politiques menées depuis les années 80. Il est vrai que ça aussi c’est du populisme…
     

  15. @vincent : excusez mon jugement de valeur mias j’ai cherché la définition du mot populisme dans wikipédia et la voici :
    Définition [modifier]
    Le populisme est un courant idéologique critiquant l’élite ou des petits groupes d’intérêt particulier de la société, qui trahiraient les intérêts de la plus grande partie de la population, et qu’il y aurait donc lieu de retirer l’appareil d’État des mains de cette élite égoïste voire criminelle pour le « mettre au service du peuple » tout entier. Afin de remédier à cette situation, le leader populiste propose des solutions simplistes, ignorant les réalités de la décision politique (notamment le fait qu’elles doivent être inscrites dans un agenda, qu’elles doivent tenir compte des avis parfois contradictoires de la société civile) comme la complexité des situations décrites. Ces solutions sont présentées comme applicables tout de suite et émanant d’une opinion publique présentée comme monolithique.
    Les populistes critiquent généralement les milieux d’argent ou une minorité quelconque (ethnique, politique, administrative etc.), censée avoir accaparé le pouvoir. Ils leur opposent une majorité postulée, qu’ils courtisent. S’ils accèdent au pouvoir, il peut leur arriver de supprimer les formes traditionnelles de la démocratie, au profit d’institutions autoritaires, présentées comme servant plus authentiquement "le peuple" et résolvant les conflits de la lutte des classes.
     
    Alors si l’extreme gauche et l’extreme droite ne repondent pas à cette définition veuillez accepter toutes mes excuses………..
     
    Mais sinon peut être ai je pas tout compris de se que vous voulez exprimer et un developpement de votre pensée me serait alors nécessaire………
    cordialement,
     

  16. Excellent article qui démonte admirablement le discours réactionnaire qui est contenu dans la définition du populisme que kip a débusqué sur wikipedia! 
    Quant à mon propos qui était peut-être un peu confus, il visait simplement à dénoncer cette manière avec laquelle certains utilisent l’accusation de populisme afin de disqualifier a priori les récriminations exprimées par la population au lieu de réfléchir aux causes de la crise politique qui aboutit à ce que l’extrême droite et l’extrême gauche finissent par rafler un quart des voix au premier tour d’une élection présidentielle. En l’occurrence on peut mettre en cause les politiques insanes d’ouverture à la concurrence sauvage (qui passe par le libre-échange à l’échelle planétaire et la libéralisation de l’économie en Europe) qui détruisent les statuts salariaux, abaissent les salaires et dégrade les conditions de travail, qui minent les solidarités et accentuent la compétition entre les individus, qui font le lit du cynisme et de l’esprit de prédation…Je constate, et M. Bouba-Olga ne fait pas exception à la règle, que les mêmes qui dénoncent les sensibilités populaires aux discours soi-disant populistes sont ceux qui, du haut de leurs privilèges dignes de l’Ancien Régime, défendent les politiques qui sont à l’origine de la montée des extrémismes de toutes sortes (politiques ou religieux); je constate que les braves gens qui s’offusquent du "repli national" ou du racisme sont ceux-là même qui enjoignent aux ouvriers de s’adapter à la concurrence chinoise, c’est-à-dire de renoncer à une vie décente…
    Le "populisme" est un instrument de domination du peuple en période de crise sociale (crise sociale qui, ne l’oublions pas, est la conséquence directe des choix politiques qui ont été délibérés depuis les années 80), un moyen de nier la réalité des souffrances de ceux qui subissent les politiques darwiniennes d’adaptation à de prétendues lois économiques ou à une mondialisation qui est censée être une "réalité" (comme disent les libéraux) que nous sommes invités à accepter en bloc et sans la moindre critique comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel à l’instar du climat. Le "populisme" est l’expédient qu’utilisent les classes dirigeantes pour masquer leur responsabilités écrasantes dans le désastre social et humain à quoi nous assistons partout sur la Terre et pour interdire toute remise en cause des réformes (des contre-réformes serait plus juste) menées au nom de la nécessité qu’il y a à s’adapter à une "réalité" qui est constituée par ces mêmes classes dirigeantes: le "populisme" ça permet de déligitimer a priori tout discours critique à l’encontre des dites réformes, ça permet d’imputer l’expression politique des frustrations populaires à une infériorité morale des couches populaires et non à une réponse à ce discours qui interdit toute alternative politique à coup de slogans imbéciles (genre "l’europe c’est notre avenir", comprendre que dire du mal de l’europe c’est être un arriéré, "la mondialisation est une réalité", comprendre que ceux qui en disent du mal sont des abrutis).
    Quand un premier ministre socialiste n’a rien d’autre à dire à des ouvriers (dont le seul crime est de n’être pas trop mal payés) qui sont licenciés par une entreprise qui aligne des profits historiiques que "l’Etat ne peut pas tout faire", il ne faut pas s’étonner que ces mêmes ouvriers aillent voir ailleurs; et quand les élites applaudissent à ce discours il ne faut pas s’étonner qu’ils en viennent à les conchier, elles et tout ce qu’elles défendent!
    Le populisme ça n’existe pas, ce qui existe c’est la violence d’un régime social et économique barbare défendu par la majeure partie des élites et la quasi-totalité des politiciens…

  17. @vincent : (si vous permettez que je vous appele par votre prenom sinon je corrigerais) je crois que tout le monde a sa propre définition du populisme et celle qui nous est proposé dans l’article est en effet très interressante.
    Concernant ma propre définition et donc mes propos précédents je vais l’illustrer au travers d’un exemple.
    Le pen nous dit en ce moment que la dette publique est dû à une politique d’immigration non maîtrisée. Il s’agit là pour moi d’une déclaration sans fondement (peut etre olivier pourra t il nous eclairer dessus) et qui flatte les bas sentiments d’une partie de la population. Pour moi il s’agit d’une déclaration populiste.
    Donc l’idee générale est qu’a chaque fois qu’une personne s’avance à faire des déclarations sans fondements, simplistes et irréaliste je qualifie cela de populisme. Après chacun est libre de définir se qui est avec ou sans fondement, simpliste ou irréaliste.
    Concernant l’article en question il nous apprend que c’est le populisme qui nait de la crise et non l’inverse. Très bien. Mais il me semble qu’il l’aggrave et qu’il nuit au débat démocratique. Ainsi par sa simplification à outrance des enjeux il ne permet pas d’aborder toutes les questions avec le serieux qu’elles méritent.
    Je vais prendre un autre exemple et toujours avec Le pen qui vous l’aurait compris represente pour moi l’archetype du populiste.
    Il y’a quelques éléctions de cela il avait un slogan de campagne : "3 millons de chomeurs en france et 3 millons d’etranger" je crois que c’était à peu près ça. Alors évidement comment voulez vous répondre à un tel slogan si vous n’avez pas un public averti et attentif à une démonstration complexe. C’est imparable puisque mathématique.
    Aujourd’hui il y a en france un électeur sur cinq qui vote pour Le pen, c’est bien qu’on a pas su apporter de contradiction à ce type de slogan. Et on n’en apportera pas puisque seule la formation démontre l’absurdité du propos.
    Et c’est précisement pour cela que je pense que les partis d’extremes quels qu’ils soient nuises à la démocratie parce qu’ils simplifient à outrance des situations complexes et qu’ainsi ils aggravent la crise.

  18. A propos de patron qui parle d’économie, je recommande la chaine LCI Toutes leurs émissions d’ « économie » ont généralement comme invité un patron. Et c’est bien souvent le frangin Beigbeider, patron de Poweo et ancien postulant à la présidence du MEDEF qui nous donne ses éclairages économiques. On peut le voir sur ITV également.
     

    Ce week end donc, Monsieur Beigbeider était chargé de commenter l’actualité de la semaine.
     

    Donc, il nous parle de la balance commerciale française et allemande. Hop, il ne se démonte pas, la faute est simple, c’est le manque de flexibilité qui pèse sur les patrons français, ils ne peuvent pas prendre de risque car ils ne peuvent pas débaucher. Discours classique. Bon why not, c’est une théorie comme une autre. Mais le journaliste (je ne connais pas le nom) ne le reprend pas en disant que l’Allemagne n’a pas un modèle libéral, que les salaires là bas y sont plus élevés qu’en France et que l’explication de Beigbeider est peut être un peu simpliste.
     

    Allez, c’est emballé …
     

    Dans votre billet, vous raillez les patrons qui ne sont peut être pas les mieux placés pour parler économie mais je trouve surtout que l’on a un certain nombre de journalistes économiques (Eric Revel, JM Sylvestre, Eric Israelevitch, Nicolas Bettou) dont l’incompétence, dans ce domaine fait froid dans le dos.
     

     

  19. A propos des de l\\\’assistanat, 65 milliards d\\\’euros pour les entreprises…  Certes, ça profite un peu à l\\\’emploi mais tout de même, le patronat ne crache pas sur l\\\’Etat quand l\\\’Etat lui accorde quelques subsides…

  20. Voici quelques éléments de réponse à vos remarques sur l’exercice de pédagogie économique de Laurence Parisot.
    On peut effectivement, comme vous le faites, discuter le choix de tel ou tel indicateur. Mais alors, il faut le faire sérieusement.
     
    1- . Pourquoi se comparer au Royaume Uni et aux Etats-Unis? Parce qu’on se compare en général aux meilleurs, non aux moins bons. La loi d’airain, en économie ouverte: non pas faire mieux qu’avant, mais faire mieux qu’ailleurs. La compétitivité/attractivité est le premier ressort de la croissance économique, donc du progrès de l’emploi et du pouvoir d’achat.
     
    2 -. S’il faut comparer la France avec l’Allemagne, allons y ! Avec 7points de plus de dépenses publiques  que nos voisins d’outre Rhin (54% contre 47%, soit près de 120 milliards d’euros de plus chaque année),  la France fait  moins bien en termes d’emploi, de RD, d’éducation, et ne fait pas mieux (ça se saurait!) en termes de sécurité, de justice, de santé, d’infrastructures… Sans parler des écarts de compétitivité (déficit commercial de -30 milliards en France et excédent de +160 milliards en Allemagne… Même écart si on considère les balances hors échanges bilatéraux, affectés par les différentiels de conjoncture entre les deux pays…)
     
    3- . S’agissant des heures travaillées, il est assez curieux de voir un économiste s’interroger sur la pertinence de de cet indicateur. La croissance, c’est en effet la combinaison de la productivité et du volume de travail. Dans les pays cités par Laurence Parisot, la croissance a été plus forte qu’en France lors des 10 dernières années. Ce qui n’est justement pas le cas du Danemark…
     
    Il ne faut pas s’étonner si notre niveau de vie (calculé en termes de PIB / tête) baisse relativement à celui de nos voisins, quand le volume de travail par habitant (et non par actif) est nettement plus faible: 610 heures en France, contre une moyenne de 690  heures pour l’Union à 15. Sans même parler des pays scandinaves et du Royaume-Uni (plus de 770 heures) et des Etats-Unis (860 heures). Comment ne pas voir que la création de richesse est, pour partie, proprotionnelle au temps consacré à cette création ?
     
    Si nous voulons que notre niveau de vie par habitant ne baisse pas par rapport à celui de nos voisins les plus performants, nous devrons d’ailleurs travailler plus qu’ailleurs, puisqu’on a une population qui croît plus vite que les autres.
     
    5- . S’agissant de la "géographie" : il est vrai qu’elle n’a pas disparu, et même qu’elle s’impose de plus en plus avec ses nouvelles contraintes. Les contraintes en question sont, très précisément, des contraintes d’attractivité : c’est tout l’enjeu des (dé)localisations… Ce qui nous renvoie au point 1: dans un contexte concurrentiel, faire mieux que les autres ! 
    Notre obsession devrait être la suivante: dans un monde en train de se restructurer autour de grands pôles géo-écononiques de spécialisation (Chine, Inde, Etats-Unis, Russie) quelle est la place de l’EUrope ? Quel est son potentiel de localisation d’activités porteuses ?
    C’est la seule question qui vaille aujourd’hui. La mondialisation actuelle met en jeu la capacité des Etats à attirer les investissements et les talents, ainsi que leur aptitude à se positionner dans le jeu mondial. Ce qui suppose anticipation, stratégie de développement et … fin de nos schizophrénies: 
    – on aime les entreprises, mais pas leur profit et encore moins les entrepreneurs ;
    – on accepte l’Europe, mais on revendique l’exception française ;
    – on attend tout du marché, mais on en refuse les ressorts.

  21. Assez d\\\’accord avec l\\\’ensemble du billet. L\\\’intérêt de l\\\’avis des chefs d\\\’entreprise, c\\\’est d\\\’être l\\\’avis des chefs d\\\’entreprise. Vous sous-estimez peut-être un peu cet intérêt en le schématisant: l\\\’entrepreneur (faudra m\\\’expliquer la différence avec le "patron", M. Duel) se trouve quand même à un carrefour de contraintes (vous le montrez bien) qui  lui confère un point de vue privilégié sur le mécanisme de production. Mais c\\\’est comme un chiffre, il ne dit jamais que ce qu\\\’il dit.En revanche, vous dites qu\\\’en France on donne la parole de façon disproportionnée aux chefs d\\\’enteprises: c\\\’est vrai par rapport à l\\\’ensemble des émissions consacrées à l\\\’économie; ça l\\\’est beaucoup moins dans l\\\’absolu, vu que l\\\’économie est largement absente du petit écran.Et la problème est effectivement le silence des autres acteurs sur la question. Je pense comme vous que, chez les politiques, l\\\’origine en est assez largement l\\\’ignorance. Les syndicalistes, eux, comprennent généralement bien l\\\’entreprise, mais ils n\\\’ont pas le droit d\\\’en avoir l\\\’air sous peine de perdre des adhérents. C\\\’est bien dommage. Reste les universitaires, qu\\\’on voit insuffisamment. Et quand ils débarquent, c\\\’est le clash avec les chefs d\\\’entreprise; les deux n\\\’ont pas l\\\’habitude de se fréquenter, ce qui tend à mettre leurs rapports sous le signe de l\\\’arrogance. Stéphane, sans vouloir vous vexer, vous cherchez à vous démarquer du Medef et de la CGPME en tenant peu ou prou leur discours. Je pense que vous voulez surtout vous démarquer de leur image telle que répercutée par certains médias en mal de "grand méchant".L\\\’exercice de "pédagogie" de Laurence Parisot est assez discutable. Mais il s\\\’agit de communication. Au moins les chiffres sont-ils justes, et les choix à mon avis défendables, en les assortissant d\\\’un long discours. Au bout du compte, dans tous les discours économiques de cette campagne, on tourne autour de la même question sans vraiment l\\\’aborder: l\\\’utilisation de la dépense publique. Sur le marché du travail, le patronat est dans son rôle quand il demande plus de flexibilité. Le droit du travail français bloque beaucoup et protège mal. Tous les candidats en ont conscience et proposent des solutions. Celle du Medef se veut une base de négo, pas un système; c\\\’est la différence avec un programme politique. @Noryungi: Parisot fait référence au fait que le taux de marge des entreprises françaises non financières est en baisse depuis 2003 (chiffres Insee) alors que celui de leurs homologues allemandes augmenteraient (en tout cas l\\\’année dernière, et là je ne sais pas d\\\’où viennent les chiffres; Eurostat je suppose, à voir). Le taux de marge (excédent brut d\\\’exploitation/VA brute) est considéré comme une mesure du profit (imparfaite). Le chiffre ne me paraît pas sans intérêt dans le débat. Désolant en effet que le journaliste ne s\\\’arrête pas dessus (pas sûr que Parisot puisse répondre très précisément), mais là c\\\’est le format de ces émissions qui veut ça

  22. Les dirigeants d\\\’entreprises sont-ils les mieux placés pour parler d\\\’économie et d\\\’entreprise ? Cette question étonne de prime abord, puis elle fait sourire parce qu\\\’au fond la réponse, quelle qu\\\’elle soit,  importe bien moins que les pseudo-argumentations , nécessaires à sa justification.Un premier niveau de lecture pourrait être celui du Malade Imaginaire, pas parce que l\\\’entreprise serait une maladie mais parce que le "discours" des experts souffre souvent du "complexe de Trissotin" : on reproche à l\\\’expert de parler latin (aujourd\\\’hui on dirait chinois), d\\\’enfiler la réthorique comme des perles, bref de parler sciences en croyant dans la seule magie du verbe. Le malade serait un objet passif et grotesque à qui le médecin refuse de parler de sa maladie sous prétexte qu\\\’il n\\\’a pas fait les études nécessaires et le médecin un bavard inactif et verbeux, précisément incapable de soigner parce qu\\\’il ne connait la maladie que dans les livres : autant dire que le public rigole. Le complexe de Trissotin n\\\’est pas neuf, il relève du registre de la farce.Un deuxième niveau de lecture pourrait être celui du Cocher de Poste, pas parce que la métaphore du voyage de poste sied tellement à l\\\’aventure entrepreneuriale mais parce que le "discours" des experts souffre souvent du "complexe de la Mouche du Coche": on reproche à l\\\’expert de vibrionner (on dirait aujourd\\\’hui plus d\\\’air!), de changer d\\\’avis sans raison ni rime, bref de croire que parler beaucoup c\\\’est beaucoup agir. Le cocher serait un acteur muet et absent à qui la mouche refuse de penser puisqu\\\’il ne parle pas et la mouche un insecte inutile et irritant qui pourrait se faire aussi grosse qu\\\’un boeuf si elle était une grenouille … : autant dire que le lecteur sourit. Le complexe de la mouche du Coche n\\\’est pas neuf, il relève du registre de la fable. Un troisième niveau de lecture pourrait être celui de César ( … Birotteau ), pas parce que l\\\’entrepreneur du XXIème siècle ressemble tellement au boutiquier de Balzac mais parce que le "discours" des patrons, petits ou grands, souffre souvent du "complexe du Bourgeois" : on reproche à l\\\’entrepreneur de compter plus que de penser et de ne pas penser plus loin que le bout de son comptoir, bref de croire que son cas est le mitan du marché. L\\\’entrepreneur serait un penseur disqualifié dont l\\\’expérience ne vaudrait pas tripette et dont la seule ambition serait de s\\\’acheter un statut social au travers de sa réussite commerçante au mépris de l\\\’intérêt des autres parties prenantes … : autant dire que le lecteur ricane. Le complexe du Bourgeois n\\\’est pas neuf ( plus ça devient vieux …), il relève du registre de la satire sociale.Eh oui, ces discours ne sont pas neufs ! Pire, ils relèvent de genre totalement étrangers à l\\\’économie. Alors ? Plutôt que de gratter régulièrement le complexe de l\\\’autre en rigolant, souriant ou ricanant, les différentes parties prenantes devraient essayer de se comprendre … et peut-être de se compléter en n\\\’hésitant plus à confronter leurs analyses. Que vaut l\\\’analyse d\\\’un brillant économiste si elle ne sort pas de son laboratoire, si sa réflexion ne s\\\’appuie pas sur un minimum d\\\’expérience ? Que vaut la décision d\\\’un brillant dirigeant si elle ne naît que d\\\’une intuition plus ou moins frelâtée ? Que valent l\\\’avis des autres parties prenantes (salariés, fournisseurs, clients, Etat …) s\\\’ils ne sont que le catalogues d\\\’intérêts étrangers à l\\\’entreprise ? L\\\’entreprise est un ectoplasme, une chimère. Le droit l\\\’invente comme personne de droit à défaut de lui donner une personnalité, le dirigeant l\\\’incarne à défaut de la représenter, l\\\’expert la conseille ou l\\\’analyse à défaut de la comprendre, le destin des autres acteurs la croise à défaut de s\\\’y intéresser. La gouvernance d\\\’entreprise ne peut-être que de la seule autorité du dirigeant, elle ne peut-être que de sa seule responsabilité. Même si comme toute production humaine, elle peut être critiquée par toutes les parties prenantes ou tous les parties … passantes. Aucun discours ne pourra jamais remplacer l\\\’action et les interactions, ni les enfermer, ni les censurer. En fait la gouvernance d\\\’entreprise qui est une prérogative de chef d\\\’entreprise ne peut-être son domaine réservé. En fait l\\\’économie d\\\’entreprise qui est un espace ouvert où vivent des acteurs contractuellement liés ne peut vivre sans régle et autorité. Le chef d\\\’entreprise est aussi qualifié que quiconque pour parler de l\\\’entreprise … pour en parler justement et même pour se tromper.

  23. @Olivier
     

    Ne vous en déplaise, Laurence Parisot s’est livrée à une analyse économique méthodologiquement biaisée, en effectuant des comparaisons avec quelques pays (biais de sélection) et en déduisant de quelques corrélations des relations de causalité (et encore n’y a-t-il pas à proprement parler d’exercice de corrélation, juste la juxtaposition de quelques données statistiques).
     

     

    Sur le premier biais de sélection, juste pour vous montrer sa portée. Vous répondez à la question « pourquoi se comparer au Royaume Uni et aux Etats-Unis? Parce qu’on se compare en général aux meilleurs, non aux moins bons. »
     

    On peut considérer que les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont de bons candidats pour des comparaisons, mais il y en a d’autres, a priori l’ensemble des pays développés. Réduire le choix à ces deux pays biaise l’analyse.  D’autre part, la croissance supérieure de la France sur les Etats-Unis dans les années 60-70 ne s’explique pas par un plus faible poids de l’Etat à l’époque, comme le laisse penser la démonstration, mais par le fait que la France (comme d’autres pays d’Europe occidentale) était dans une « ère du rattrapage » vis-à-vis du leader américain : l’imitation des produits, techniques et organisations US (période du fordisme) a permis de croître plus vite (cf. l’article de Guellec (aux dernières nouvelles économiste à l’OCDE) dans la revue Française d’économie de 1999 « à la recherche du tant perdu » ; ainsi que les travaux d’Abramovitz par exemple). Les pays d’Europe occidentale étant arrivés à la frontière ils doivent passer à une ère de l’innovation. Et là, il y a des choses à dire et à faire.
     

     

    Sur le deuxième problème, plus précisément la causalité supposée entre nombre d’heures travaillées par salarié par an et croissance. Je ne dis pas que l’indicateur n’est pas pertinent, mais qu’il n’est pas pertinent seul. Il faut immédiatement prendre en compte les différentiels de productivité. De la même façon que dire qu’un salarié chinois coûte 30 fois moins cher qu’un salarié français n’a pas de sens d’un point de vue économique : tout dépend de l’efficacité de l’heure travaillée (des écarts importants subsistent bien sûr après la prise en compte des différentiels de productivité, j’insiste ici sur les problèmes de méthode).
     

    De plus, et c’est essentiel : comme vous le soulignez vous-même, le problème est moins un problème de nombre d’heures travaillées par salarié que le volume de travail par habitant. Ce n’est plus la même histoire, puisqu’alors entre dans le débat les questions de l’entrée tardive, en France, sur le marché du travail et surtout la sortie précoce de ce même marché. En occultant ces éléments essentiels, on risque de prôner des politiques dont on s’apercevra dans quelques temps qu’elles sont innefficaces.
     

     

    Plus généralement, si on réfléchit un peu plus loin et de manière non naïve, il est évident que Laurence Parisot, en tant que responsable du Medef, a en tête des objectifs spécifiques de politique économique. Aucune objection à cela, c’est tout à fait légitime. Qu’elle dise se livrer à un exercice de pédagogie économique, en en appelant à la Science Economique, ça pose un vrai problème. En fait, si elle est un peu futée, ce dont je ne doute absolument pas, je suppose qu’elle est partie de ses conclusions pour bâtir à rebours le raisonnement permettant d’y arriver. Exercice aussi intellectuellement stimulant que déontologiquement condamnable, auquel on peut se livrer, si cela vous intéresse, avec la conclusion de votre choix. Par exemple : i) les problèmes de croissance sont dus à l’immigration, ii) les problèmes de croissance sont dus aux patrons voyous, iii) les problèmes de croissance sont dus aux délocalisations, etc, etc, … Je vous garantis pouvoir aligner quelques graphiques bien pensés pour démontrer tout cela en quelques diapositives…

  24. @ Olivier« La compétitivité/attractivité est le premier ressort de la croissance économique, donc du progrès de l’emploi et du pouvoir d’achat. »Cette phrase est très intéressante, on doit l’interpréter, par son côté péremptoire, de la façon suivante :C’EST la compétitivité/attractivité QUI est le premier ressort de la croissance économique DONC premier ressort du progrès de l’emploi DONC premier ressort du pouvoir d’achat.C’est un missile à plusieurs étages :A — La compétitivité est assimilée à l’attractivitéB — La compétitivité entraîne la croissance économique (laquelle ?)C — La croissance économique entraîne l’emploi.D — L’emploi entraîne le pouvoir d’achat.A : La compétitivité est assimilée à l’attractivitéJ’ai 100 000 euros à investir.Si je les investis dans l’entreprise de mon voisin producteur de cornichons, moins compétitive qu’une exploitation indienne, j’aurais un rendement moins important. Mais ai-je plus intérêt à avoir un rendement important, ou à avoir un tissu économique fonctionnel à côté de chez moi (pour maintenir mes activités, mes infrastructures, des salariés donc des consommateurs etc.) ?B : La compétitivité entraîne la croissance économiqueJ’investis mes 100 000 euros dans la grande distribution, plus compétitive que le marché du jeudi sur la place du village.Cette grande distribution, pour me rapporter plus, va faire fabriquer les cornichons en inde et les importer en masse.Il va y avoir croissance économique parce que le PIB va augmenter (n’est ce pas ?) avec les échanges commerciaux.L’augmentation du PIB est-elle un signe de croissance économique ?C : La croissance économique entraîne l’emploi.1 — Le volume du commerce de produits importés (en terme de PIB), vs2 — Le volume de production et d’échanges locaux (en terme de PIB)Sont-ils comparables pour « qualifier » le terme de croissance ?En d’autres termes :Si 1 l’emporte au détriment de 2, on peut parler de « croissance économique » en obtenant une curée au niveau de l’emploi.Donc une baisse du pouvoir d’achat de la majorité.On a pourtant eu un système de commerce/distribution attractif et compétitif, non ?D : L’emploi entraîne le pouvoir d’achat.Les caissier (e) s des grandes surfaces compétitives vont avoir des emplois d’autant plus précaires que la grande surface sera compétitive…La précarité de l’emploi et l’augmentation du nombre d’emplois précaires vont-ils entraîner une augmentation des achats ?Contrairement au ton sur lequel est exposée (et reprise par tous les médias « sérieux »), cette phrase, elle ne se suffit pas à elle même : c’est un sophisme (un raisonnement fallacieux si vous préférez).Bon, je sais, j’ai simplifié à outrance, mais finalement, pas plus que la phrase de départ.

  25. IMPORTANT : il est à noter, que copie de la présente, ainsi que de votre éventuelle réponse, seront adressées aux médias, seront accessible au public à partir d’un blog… Bien entendu je solliciterai le quotidien le PARISIEN en premier, afin qu’il publie le contenu de cet écrit, mais il ne sera pas le seul… Il y a toutefois une forme de presse, celle qui encense le patronat, valorise la politique de la droite, mais ne permet pas aux légitimes contestations de s’exprimer, que je ne contacterai pas (voir documents en annexe)…
     

     
     
                                                                       
     

     
     
                                                                                                                       …… le 01/02/07
     

     
     
                                                                                                         
     

     
     
    Jacky DEVAUX
    GSM: 06 21 20 04 11
     

     
     
    MAIL : jacky.devaux067@orange.fr
     

     
     
                   
     

     
     
                                                                                                           MEDEF
     

     
     
                                                                                                           55 av Bosquet
                                                                                                           75330 PARIS Cedex 07
     
     
     
    A l’attention de Madame Laurence PARISOT 
    Présidente du MEDEF
     

     
     
                    
    Madame,
     
     
     
    Dans le quotidien le PARISIEN du 22/01/07, suivant vos termes, vous entrez dans la mêlée de la présidentielle, ce qui de mon analyse, consiste à faire de la propagande pour le gentil patronat, pour la droite en général, et implicitement à appeler à voter pour son candidat…
     
     
     
    Que vous fassiez « patte blanche » dans un grand quotidien populaire comme le PARISIEN est assurément habile pour servir le dessein que je vous prête (je ne suis pas le seul !!!). En lisant le résumé des commentaires des lecteurs qui vous ont « auditionné », on peut en déduire que vous les avez séduit, peut être serez vous intéressé par l’avis d’un citoyen lecteur supplémentaire…   
     
     
     
    Avant de répondre aux arguments que vous avancez en réponse aux questions des lecteurs, je vous prie de prendre connaissance des documents joints…En particulier de la lettre datée 05/12/2006, envoyée à Monsieur Martin BOUYGUES, qui démontre, que le patronat (certains patrons, heureusement pas tous !!!) que vous présentez, et représentez, n’est pas le même que celui que les salariés subissent…
     
     
     
    Questions / commentaires de vos réponses :
     
     
     
    Question :
     

     
     
    De quel candidat vous sentez vous le plus proche ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse :
    Votre réponse manque de franchise, votre personnalité, vos déclarations antérieures,  cadrent mal avec ces pseudos patrons de gauche (à gauche pour le social, à droite pour le portefeuille !!!), il est facile de deviner pour qui vous chassez, il y a d’ailleurs des indices significatifs dans votre livre blanc.
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    On ne parle que du duo Ségo-Sarko. Et les autres ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse :
    Je partage totalement votre avis, rien ne dit que le champion que je pense que vous soutenez sera au second tour…Je suis un exemple des déçus de la droite gouvernementale, j’ai toujours voté pour cette droite, ce ne sera pas le cas cette fois ci…Il m’a fallu longtemps pour le comprendre, mais avoir des convictions, est un luxe que l’on ne peut se payer quand on a rien dans son assiette, pas assez pour vivre, nécessité fait loi, ce n’est pas une question de préférence mais d’intérêt minimum…Quand on est socialement petit ou moyen, on a rien à espérer de cette droite, l’argument de poids pour ce camp, l’insécurité, a fait long feu, hormis quelques coups médiatiques, ce gouvernement n’a pas été capable plus que le précédent, d’imposer la loi à certains populations marginales…
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    Est on riche avec 4000 € ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse :
    Vous ne savez pas fixer la barre de la richesse, certains s’en chargent, votre place dans le gratin des fortunes professionnelles a été fixée dernièrement au 276 ème rang…Vous reconnaissez que le pouvoir d’achat n’a pas augmenté ces dernières années, et vous avez l’aplomb de vous absoudre de cette responsabilité…Tout le monde sait pourquoi il en est ainsi, parce que les gros employeurs, gardent tout pour leurs actionnaires, pour leurs dirigeants, exploitent de plus en plus les salariés des classes basses et moyennes…
     
     
     
     
     
     
    Questions :
     

     
     
    – En attendant, faut il, selon vous, réformer l’ISF, le supprimer ou le durcir ?
    – Payez vous l’ISF ?
     
     
     
    Mes commentaires à vos réponses :
    Quand bon nombre de citoyens sont dans le dénuement, ont tout juste de quoi vivre ou survivre, faire une priorité d’une réforme de l’ISF, montre votre véritable nature…Vous qui déclarez ne payer qu’un petit ISF, bataillez ferme pour ne plus rien payer du tout, au motif que cet impôt fait fuir les investisseurs…Nous sommes quand même en droit de nous demander à quoi sert l’Europe, à part de servir de refuge à certains nantis de la République, pourquoi des pays comme la BELGIQUE  par exemple, ont-ils une fiscalité différente de la notre? A l’occasion de cette campagne présidentielle on apprend des choses, que cet impôt qui vous insupporte tant, n’est pas si contraignant que cela, si on en juge par les sommes minimes payées à ce titre par les vedettes de cette campagne présidentielle…  
     

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    Il y a eu des scandales sur la rémunération des grands patrons. Allez vous y mettre de l’ordre ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse :
    Cette paix sociale que vous mettez en avant, pour justifier qu’en matière de rémunération, les salariés ne sont pas si mal traités que cela, priez pour quelle dure…Votre comparaison entre les revenus des patrons et les multimillionnaires de certains sports, est intéressante…Ces privilégiés d’un point de vue financier, qui curieusement bénéficient des protections du Code du Travail, sont les seuls « travailleurs » à toucher intégralement  leurs « salaires », qu’ils travaillent (jouent !!!) mal ou qu’ils ne travaillent pas du tout (sur le banc !!!)…Il y a bien entendu des patrons très performant, qui font prospérer leurs groupes, qui méritent des émoluments conséquents…Toutefois ceux qui partent avec des malles de dollars, après une gestion calamiteuse, qui entraîne des restructuration, laissant sans emploi des pères de famille, ne manquent pas non plus…Sauf erreur de ma part les résultats du groupe PSA ont été catastrophiques, des suppressions d’emplois sont à craindre…Un commercial qui enregistrerait un tel recul sur son Chiffre d’Affaires, serait immédiatement renvoyé pour incompétence…La direction de PSA a certes été remaniée, mais pas de critiques fermes de la gestion (pourquoi TOYOTA progresse t’il alors que PSA s’écroule, ce n’est pas seulement la conjoncture ?), je serais curieux de connaître les indemnités qu’a perçu le prédécesseur de Monsieur STREIFF…On ne prête qu’aux riches dit on, il faut croire que dans votre camp on ne donne également qu’aux riches…Vous guerroyez pour obtenir un ISF adoucit pour vos amis, Monsieur de VILLEPIN, d’après ce que j’ai relevé dans les médias, a comme projet immédiat, d’obtenir quelques douceurs aux sportifs en fin de carrière, pour faciliter leurs reconversions…Les pauvres, avec ce qu’ils perçoivent en club, ce qu’ils touchent quand ils sont en équipe de FRANCE (comme ce sont nos impôts qui règlent cette note, nous serions en droit d’obtenir des comptes, mais pour cela, comme pour les centaines de millions d’euros donnés chaque année par l’état à vos entreprises, les choses ne sont pas claires et honnêtes comme vous dites, on ne sait rien…), les contrats de publicités faramineux, les emplois de consultants, les produits dérivés, etc, ils ne peuvent pas s’en sortir, leurs cas précaires, motivent plus ce gouvernement, que celui des intermittents du spectacle smicards…
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    Et vous combien gagnez vous ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse :
    Certes, comme beaucoup, je me contenterais bien de 240 000 euros de salaire annuel…Toutefois, puisque vous aimez la précision, allant jusqu’à indiquer que votre salaire mensuel est à multiplier par 12 (ce pourrait être par 13, par 14…), je me permets de m’étonner… Il est surprenant, qu’une personnalité de votre stature, ne soit pas dans moult comités de direction, ne perçoive pas des « jetons » par çi et par là…De même, vous êtes semble t’il propriétaire de la société OPTIMUM SA, société fort bien gérée, en plein épanouissement d’après les médias, il est étonnant que cette dernière ne vous rapporte pas de revenus…Les gens comme vous, pour le moins aisés, volontairement, ou parce qu’ils ont tellement, que quelques dizaines de milliers d’euros en plus passent inaperçus, ont l’habitude de minimiser leurs confortables rentrées pécuniaires …A n’en pas douter, la lectrice du PARISIEN, à l’origine de cette question, voulait connaître la somme de tous vos revenus professionnels (le lecteur du PARISIEN qui perçoit le SMIC, ne perçoit que le SMIC lui…).Dans le même ordre d’idées, quand la question a été posée à Monsieur SARKOZY, sur TF1, je suppose que l’intéressé, voulait connaître tous les revenus du candidat SARKOZY, au lieu de faire pleurer dans les chaumières, en arguant que 11 000 euros mensuel ce n’était pas volé, il aurait dû nous dévoiler le traitement (lui aussi pas volé !!!) perçu en tant que Président du Conseil Général des Hauts de SEINE, d’autres revenus éventuels…
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    Les bénéfices des entreprises du CAC 40 explosent, et dans le même temps les salaires stagnent. Comment voulez vous que les français croient encore dans les vertus du travail ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse :
    A vous entendre seuls les groupes du CAC 40 vont bien, en se documentant sur votre compte sur Internet, on constate que votre société OPTIMUM SA, échappe apparemment au marasme que vous dépeignez…Vous n’avez probablement pas tort en affirmant que la fiscalité et les charges inhérentes aux salaires sont trop élevés…Toutefois, me basant sur une longue expérience professionnelle, de longues années à apprécier les méthodes des employeurs, je suis convaincu que même si demain il n’y avait plus de charge sur les salaires, ceux-ci n’augmenteraient pas de façon significative, à moins que vous n’y soyez contraint par la loi…Vous prétendez que les entreprises n’ont pas la trésorerie pour augmenter les salaires, les fonds ne manquent pourtant jamais, quand il s’agit de donner des montagnes d’argent, à des dirigeants en partance, qu’ils laissent derrière eux un bilan positif ou la ruine.  
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    Pensez vous que les entreprises vont embaucher en 2007 ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse :
    On vous voit venir avec vos gros sabots, sans l’afficher clairement, vous faites campagne pour le camp libéral, qui si il est élu se souviendra de votre engagement, accédera à vos souhaits, vous fera des « cadeaux », et peut être, seulement peut être, après, bien après, il y aura une hypothétique embellie sur les embauches…
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    Cela suffira t’il pour redynamiser l’emploi ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse : 
    Si vos chefs d’entreprises, qui trouvent incroyable, que les emplois qu’ils proposent n’aient pas de succès, rémunéraient de manière attractive, au minimum convenablement, il y à fort à parier qu’il y aurait des candidats…
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    Et les 35 heures, voulez vous leur mort ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse : 
    On se demande bien pourquoi le patronat se plaint des effets pervers des 35 heures, alors qu’en fait c’est surtout aux employeurs que cette loi a profité…Ces dispositions ont permis aux employeurs de geler les revenus des salariés, dont les heures réelles de travail n’ont pas diminué pour atteindre 35 heures, les pressions  dans ce but n’ont pas manqué, au final le travail a été réalisé sans personnel supplémentaire, à moindre coût…La encore votre position me semble de la plus grande hypocrisie, si la diminution du temps de travail n’a pas créé d’emplois, c’est parce que les patrons ont manœuvré pour détourner la loi (sauf à croire que les salariés font de bonne grâce des heures supplémentaires gratos !!!), si les personnels ne faisaient que le nombre d’heures payées, l’embauche serait  mathématiquement nécessaire…  
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    Et le contrat de travail faut il aussi le revoir ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse : 
    Il faut distinguer le licenciement individuel, des licenciements de masse, qui relèvent le plus souvent des effets d’une mauvaise gestion, ou d’un « confort économique » qui vise à engraisser encore plus les actionnaires. En ce qui concerne les licenciements individuels, je suis bien placé pour savoir, c’est ce qui motive la véritable croisade dans laquelle je me suis engagé, qui me fait vous interpeller aujourd’hui, que les employeurs voyous, n’ont nul besoin de plus de souplesse pour licencier, le Code du Travail, ils s’en soucient comme d’une guigne…
     
     
     
     
     
     
    Questions :
     

     
     
    – Faut il supprimer la retraite à 60 ans et instaurer un système à la carte ?
    – Est-ce que cela signifie que je vais être obligé de travailler jusqu’à 70 ans parce que j’ai fais des études ?
     
     
     
    Mes commentaires à vos réponses : 
    Dans ce registre, vous dépassez me semble t’il vos prérogatives, pourquoi vous contenter de monter au créneau pour soutenir un candidat, vous auriez dû vous aussi y aller…C’est bien beau de vouloir que les gens travaillent au-delà de 60 ans, il ne suffit pas que vous affirmiez que désormais les entreprises ont des moyens pour maintenir les plus âgés au travail, la réalité est  toute autre, en particulier pour les seniors qui sont sans travail…Aujourd’hui il n’y a pas d’offres d’emplois pour eux, pour décrocher un job, ces derniers doivent non seulement être d’une détermination extrême, mais en plus accepter des conditions financières de juniors…
     
     
     
     
     
     
    Question :
     

     
     
    Et les régimes spéciaux de retraite ?
     
     
     
    Mon commentaire à votre réponse : 
    Bien entendu, comme la majorité des français qui n’en bénéficient pas, je trouve anormal que des gens qui ont déjà la garantie de l’emploi, partent à la retraite à 50 ans (plus ou moins), alors que l’on prépare les autres à travailler, jusqu’à 65, 70 ans, peut être jusqu’à ce que mort s’en suive…Monsieur SARKOZY, n’a évidemment pas tort, de mettre en avant, que le cheminot qui aujourd’hui conduit un TGV, n’exerce plus un travail aussi pénible, que son ancêtre qui chargeait de charbon la locomotive à vapeur, de sous entendre, que les avantages d’antan devraient être supprimés…Toutefois, Monsieur SARKOZY oublie en l’espèce quelque chose de fondamental, on ne peut pas demander aux gens ordinaires de renoncer à des avantages acquis, alors que les élites se « gavent » sur les deniers publics… La FRANCE en réalité n’est pas une démocratie, nous ne savons rien des innombrables prébendes, que les puissants, leurs amis, dont à n’en pas douter Madame PARISOT vous intégrez le cercle, profitent, le peu qui transpire est néanmoins suffisamment éloquent…Je ne suis pas cheminot, si tel était le cas, en entendant Monsieur SARKOZY, vouloir rogner mes avantages contractuels, je m’interrogerais sur la décence de cette intention…Où se trouve la légitimité d’un privilégié, qui poussé dans ses derniers retranchements, a reconnu avoir bénéficié d’un prêt important de 150 000 € sur les deniers publics à taux  zéro , pour demander au nom de la solidarité nationale, que des citoyens ordinaires, renoncent à des avantages, qui somme toute, ne représentent qu’une goutte d’eau dans la mer de la gabegie…A la vérité, la FRANCE n’est pas une démocratie, plutôt une monarchie, ou une royauté…La preuve, au moment ou la candidate Ségolène ROYAL généreusement, propose que les jeunes à leur majorité disposent d’un capital de 10 000 €, qui serait garanti par l’état, un autre candidat confesse que quand on est député on a droit à un prêt d’un montant 15 fois supérieur sans intérêt, effectivement il y a deux poids deux mesures…
     
     
     
    Conclusion :
     

     
     
    Sans complexe, sans fierté, contre nature, certain en appelle à JAURES et à BLUM, vous patronne des patrons, délaissant vos supports préférés (le FIGARO, etc.) vous venez vous « encanailler » au contact des prolétaires, personne n’est dupe sur le but recherché, donner provisoirement au renard l’apparence de la poule (définition appropriée empruntée à Monsieur François BAYROU)…Votre livre blanc, dont le contenu n’a pas eu beaucoup d’écho, alors que de mon point de vue, cet ouvrage de propagande, est un condensé de contrevérités et d’hypocrisie, qui méritent d’être dénoncées, est le fruit de votre réflexion dites vous…Pour ma part, j’ambitionne d’écrire     un livre noir de révélations, qui serait une autobiographie de plus de 25 ans de carrière dans les « marchés publics », au service de groupes, qui probablement sont des adhérents du MEDEF…Le titre pourrait être : « Ces patrons qui nous exploitent, pour le profit de qui nous enfreignons les lois, qui nous virent…». Je ne sais pas si certains ont des comptes au JAPON ou ailleurs, ce que je sais, c’est que la FRANCE est un pays où les magouilles, les cadeaux, la corruption ordinaire, dans les marchés d’état sont la règle…Si in fine, je me résous à prendre la plume en ce sens, je détiens à la disposition des bien-pensants, qui auraient au nom du respectable patronat l’intention de m’attaquer en diffamation, des preuves de cela …
     
     
     
    Je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes sentiments distingués.
     

     
     

     

     
     

     

     
     
                                                                                                      Jacky DEVAUX
     

     
     

     

     
     

     

     
     
    PS: Cette correspondance vous est adressée en courrier distingo, ce qui en cas de besoin, permettra d’attester, que cette dernière vous a bien été distribuée…
     

     
     

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