Science et religion : complément



bon, vu les commentaires au dernier billet, un petit complément.
* ok, l’étude a de nombreuses limites, je trouvais les résultats plutôt rigolos, mais bien sûr, on ne peut pas en tirer de relation de causalité. J’aurais dû préciser en gros, gras et souligné "corrélation n’est pas causalité", ça m’apprendra à vouloir faire des titres raccoleurs et un petit peu d’humour sans avertissement visible…
* si on avait accès aux stats de base, on pourrait aller plus loin dans l’analyse, mais on n’y a pas accès, et après un rapide tour d’horizon, je n’ai encore rien trouvé… Ce n’est pas une raison me direz vous, j’aurai pu avancer sur le contenu explicatif pour dire qu’a priori, je doute de l’existence d’une corrélation (HUMOUR je doute de l’existence de Dieu aussi, mais c’est une autre histoire… FIN HUMOUR). Je crois que deux enchaînements (qui demanderaient à être validés/invalidés) peuvent être formulés :

Une première hypothèse qui ressort de certains commentaires serait la suivante :
i) les personnes les moins formées ont des pratiques religieuses plus fréquentes
ii) les personnes les moins formées ont de moins bons scores en science
iii) d’où la corrélation négative « pratiques religieuses » – score en sciences, qui ne serait pas due directement aux pratiques, mais au niveau de formation.

Ceci laisse ouverte la question suivante : pourquoi les personnes les moins formées ont des pratiques moins fréquentes? C’est ce que certains supposent dans les commentaires, pas sûr que cet enchaînement donne une meilleure image de la pratique religieuse…

Autre hypothèse, à mon avis plus pertinente :
i) les personnes âgées ont des pratiques religieuses plus fréquentes
ii) les personnes âgées ont eu des formations moins poussées en science que les jeunes générations
iii) d’où la corrélation pratiques religieuses / score en science, qui serait liée à une baisse des pratiques religieuses (évolution culturelle affectant prioritairement les jeunes générations) et  à une hausse, dans le même temps,  du niveau d’éducation.

Les deux hypothèses peuvent être combinées, il faudrait évaluer le pouvoir explicatif de chacune.

On peut voir de petits éléments de preuve de la dernière hypothèse dans le fait que les plus mauvais scores sont obtenus par ceux qui i) ont arrété leurs études à 15 ans (sur-représentation plausible dans les veilles générations), ii) ont plus de 55 ans, iii) ont des pratiques religieuses très fréquentes (sur-représentation plausible dans les vieilles générations)

Sous cette dernière hypothèse, il n’y a plus de lien nécessairement de lien entre pratiques religieuses et niveau en science… HUMOUR vous pouvez retourner à la messe (ou autre pratique religieuse) tous les jours, voire plusieurs fois par jour! FIN HUMOUR

Tout ceci me rappelle un billet d’éconoclaste sur le lien entre l’allaitement le niveau de QI des enfants (corrélation positive significative), d’où les préconisations de certains médecins/pédiatres. Mais les études avaient oublié le lien entre QI des parents, penchant à alléter et QI des enfants : la corrélation de base masquait la corrélation QI des parents/QI des enfants.

HUMOUR En branchant les deux études, on doit pouvoir collecter de l’info pour montrer que les enfants ayant bénéficié de l’allaitement ont des pratiques religieuses moins fréquentes, les représentants des différentes religions auraient donc intérêt à prôner la généralisation du biberon… FIN HUMOUR

9 commentaires sur “Science et religion : complément

  1. Il est symptomatique de constater à quel point lorsque l’on porte un jugement, humoristique ou non, sur les pratiques religieuses, on en est contraint à ne plus pouvoir pratiquer de l’humour et à tirer des conclusions à la fois en rappelant que c’est de l’humour, ainsi qu’en modérant ses propos!
    pas facile la vie d’un économiste en réligion….o:-)))

  2. Ce que vous dites sur les personnes âgées est probablement également vrai pour les femmes : elles forment (tout du moins en France) la majorité des messalisantes (3/4 je crois) et sont en moyenne moins formées en science que les hommes. Après il faudrait aussi savoir à quel "niveau scolaire" de savoir se réfèrent les questions posées. On sait aussi qu’en France les filles réussissent mieux que les garçons jusqu’au lycée mais qu’elles s’engagent ensuite moins dans des voies scientifiques et plus dans des filières courtes.        

  3. Voilà un magnifique exemple de tout ce que l’on peut faire avec une mauvaise utilisation des statistiques.En tout cas, j’ai personnellement beaucoup apprécié l’humour des deux billets  🙂

  4. En meme temps, et pour revenir a la correlation de depart, je ne vois pas tres bien comment la pratique catholique du moins pourrait ne pas influencer les connaissances scientifiques. Car je crois bien que le pape JP2 a reconnu les resultats de Copernic il ya seulement quelques annees… Sans parler du fait que de la ou je vous ecris (Pologne), ils sont en train d interdire d’apprendre l’evolutionnisme biologique aux enfants… alors le religion bashing, ca ne me derange pas du tout! au contraire ca me permet de me calmer, de voir que les gens sont pas tous devenus fous.

  5. J’avais trouvé le papier très drôle ! Et même si la causalité n’avait pas été démontrée (c’est le principe des régression linéaires non ?) la corrélation était amusante (même si, également, d’autres variables explicatives entrent évidemment en jeu)… 
    Concernant le religion-bashing,  j’ai pas l’impression que ce soit tant à la mode que ça (mis à part contre l’Islam, j’entends) !

  6. oui drôle mais un peu daté pour les propositions
    les personnes agées ont en effet généralement une connaissance plus faible des sciences, mais par contre si elles ont une connaissance plus grande des religions (ou une formation) elles ont pour notre génération (60-70 ans) une plus grande distance avec les religions peut être pour cela même. Ce sont nos enfants et petits enfants qui la font ressortir des placards

  7. Remarquons aussi que participer à "Qui veut gagner des millions" rend plus ignorant qu’aller à la messe. Mais si, mais si c’est de la causalité :<)

  8. Les statistiques montrent qu’il y a une correlation forte le fait de ne pas sucrer son café et le surpoids. Il faut sucrer son café pour maigrir.

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