La professionnalisation de l’Université

En route pour Fribourg, j’ai pu lire et apprécier quelques articles du quotidien les Echos (édition du 24/10) au sujet du rapport de la commission Hetzel. Il y a de mon point de vue de très bonnes propositions, d’autres plus discutables, j’y reviendrai à l’occasion. Juste un petit billet d’humeur ici…

La commission Hetzel, créée au lendemain de la crise du CPE, a remis son rapport (mardi 24 octobre 2006) au gouvernement. Un objectif clé : donner à tous les étudiants les moyens de s’insérer correctement et durablement sur le marché de l’emploi. Car, nous dit-on, 11% des jeunes sont au chômage trois ans après leur sortie du système éducatif. Une raison essentielle avancée : la mauvaise professionnalisation de l’Université… Dans cette perspective, afin d’améliorer l’insertion des jeunes, la commission propose de doter chaque cursus de licence d’outils professionnalisant : anglais, informatique, préparation d’un CV.

Je trouve ces propositions très intéressantes : dans notre faculté, nous utilisons en effet des bouliers pour que les étudiants résolvent leurs problèmes de statistiques, comptabilité-gestion, macroéconomie, microéconomie, etc… Bien sûr, c’est assez intéressant d’un point de vue financier, car les bouliers s’usent peu. Mais les calculs prennent parfois pas mal de temps, si bien qu’un passage à l’informatique me semble nécessaire. Pour l’anglais aussi, c’est une bonne idée. On n’y avait encore jamais pensé. Les étudiants n’ont d’ailleurs pas de cours d’anglais, ils ne peuvent pas partir à l’étranger pour étudier les langues, on ne leur propose pas de passer le Toeic ou assimilé, etc. Rien… (Non, je rigole : on leur fait des cours d’anglais ; bon, mais c’est vrai on utilise la méthode globale, ne le répétez pas, surtout, on se ferait virés…).

La rédaction des CV me semble en revanche superflue, en tout cas à court terme : puisqu’on n’apprend rien d’utile à l’insertion professionnelle, je ne vois pas l’intérêt de rédiger des documents vierges. Ca ne fera qu’accroître le problème de la déforestation.

8 commentaires sur “La professionnalisation de l’Université

  1. c’est vrai que du point de vue de Science Eco poitiers, ces *nouvelles propositions* apparaissent comme une tentative d’enfoncer des portes ouvertes. J’ai bien envie d’en savoir plus sur cette commission, de lire ce qu’elle a déduit d’autre sur le sujet. Les Echos ont peut-être pris ce qui pouvait mieux passer dans ses colonnes ?

  2. Je n’ai pas lu le rapport, seulement eu des échos, mais force m’est de constater que l’enfoçage de protes ouvertes n’est pas inutile. Ainsi, l’année dernière, un enseignant dont j’assure des TDs a envoyé des documents aux élèves pendant la crise du CPE, afin de leur permettre de préparer l’après-grêve. Nous nous sommes alors rendus compte que près de la moitié des étudiants, pourtant en L2, n’avaient pas acvité leur adresse électronique fournie par l’université, ou ne la consultaient jamais.

  3. @ baillargeau : ca va venir!@leconomiste : oui, pour partie. Il y a des choses intéressantes quand même sur les problèmes d’orientation en iut/bts et des solutions plutôt adaptées me semble-t-il. j’essaierai d’en parler un peu un de ces jours…

  4. Il y a gros à parier que cette réforme voulue par un recteur et vantée par Villepin sera mise en oeuvre à moyens constants. Mieux vaut dans ce cas donc qu’elle ne créé pas de charges supplémentaires, sauf, bien entendu, pour les universités mal gérées où ces choses ne se faisaient pas, ce qui, il est vrai, ne les empêchait pas de recevoir leur quota d’estudiants.Mais il me semblait que l’enseignement de deux langues vivantes était obligatoire en premier cycle à l’université ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *