Débat sur BFM

BFM Radio organise un débat vendredi prochain de 10h à 11h auquel j’ai été convié.

Sujet : "Comment lutter contre les délocalisations?"


Le débat est animé par
Vincent Giret, directeur adjoint de la rédaction du Parisien-Aujourd’hui en France. Outre ma modeste personne, sont invités Lionel Fontagné, économiste et directeur du CEPII (qui a notamment co-rédigé le rapport Délocalisations, désindustrialisation avec Jean-Hervé Lorenzi publié en 2005 par la Documentation Française) et Jean-Louis Levet (voir notamment une contribution ici), économiste également, responsable du pôle politique industrielle du Centre d’analyse stratégique.

Reste à savoir ce que peut produire "l’enfermement" de trois économistes dans un studio de BFM sur un sujet aussi brûlant !

Bon, pour intéresser le billet, je propose à ceux qui le souhaitent de me dire en quelques mots (deux ou trois phrases, capacité de synthèse exigée!) ce qu’ils répondraient si d’aventures on leur posait la question? non pas que je manque d’argument, ce serait un comble, mais plutôt histoire de sonder ce que les esprits nécessairement brillants qui s’aventurent sur mon blog auraient à dire… Peut-être aurais-je le temps d’en dire un mot vendredi?

17 commentaires sur “Débat sur BFM

  1. entre autres moyens de lutte contre les délocalisations….en attirer en France et pour cela faire de la formation un facteur de production reconnu par sa qualité en France et à l’étranger. Exemple, Il y a sans doute beaucoup de raisons pour lesquelles ZTE (RPC) vient installer une antenne à Poitiers mais parmi celles-ci les contacts universitaires entre ZTE et l’Université de Poitiers comptent pour beaucoup.

  2. En arrêtant de se poser les mauvaises questions… Lutter contre les délocalisations sur les secteurs concernés et quasi-impossible ou du moins est très couteux en fonds publics pour simplement retarder l’inévitable !  Utilisons plutôt ces fonds pour reclasser les victimes des délocalisations et inciter de nouvelles activités dans les zones touchées par les délocalisations.
    Pour une fois en France, soyons offensifs et incitons les entreprises à investir en France plutôt qu’être défensifs en les empêchant de partir (et donc en les incitant à ne pas venir) !
    http://latribunepragmatique.hautetfort.com/archive/2006/05/15/plaidoyer-pour-les-delocalisations.html

  3. En arrêtant de se poser les mauvaises questions ! Il est irréaliste de penser pouvoir s’opposer au phénomène de délocalisation sur les secteurs actuellement concernés. Au mieux, nous pourrions simplement le retarder, à grand coup d’argent public. Mieux vaut utiliser ce dernier pour accompagner les victimes des délocalisations et créer les conditions favorables à l’investissement des entreprises en France, dans des domaines où nous pouvons être compétitifs.La meilleure défense, c’est l’attaque !  Ce proverbe semble bien avoir été oublié dans un pays où l’on lutte pour l’immobilisme !http://latribunepragmatique.hautetfort.com/archive/2006/05/15/plaidoyer-pour-les-delocalisations.html

  4. doit-on d’abord lutter contre tous les types de délocalisations!?
    Le fondement de la délocalisation me semble en outre primordial. L’entreprise est-elle bien portante ou non! et son secteur d’activité?
    bon débat.

  5. doit-on d’abord lutter contre tous les types de délocalisations!?
    Le fondement de la délocalisation me semble en outre primordial. L’entreprise est-elle bien portante ou non! et son secteur d’activité?
    bon débat.

  6. doit-on d’abord lutter contre tous les types de délocalisations!?
    Le fondement de la délocalisation me semble en outre primordial. L’entreprise est-elle bien portante ou non! et son secteur d’activité?
    bon débat.

  7. Effectivement la question est comme toujours orientée vers une thèse (en l’occurence la doxa, relayée par le gouvernement) qu’il convient de questionner.Mais la question de l’état de santé de l’entreprise n’est à mon sens pas le bon point d’entrée.Il faut donner aux entreprises le choix de leur implantation (la mobilité du capital est une victoire bien trop précieuse en attendant celle des salariés) mais favoriser une politique d’incitations en jouant sur les phénomènes de niches.Le processus est comme, la destruction créatrice shumpéterienne, un incessant aller et retour.

  8. la question est bien sûr déviante mais la réponse par la santé de l’entreprise constitue à mon sens une solution trop tardive. Une entreprise n’attend jamais d’être en cessation de paiement pour partir…la meilleure façon d’accompagner (et certainement pas de lutter contre) la liberté du capital : favoriser la liberté des salariés par la compétence adaptative !!

  9. Il est dur de répondre avec un seul point de vue… enfin bon… selon ce que l’on veut faire passer comme message général :La réponse qui fait passer pour un marxisto-keynesien enragé, qui fertilise ses champs avec du sang d’enfants sacrifiés la veille :Rétablir une certaine forme de protectionnisme dans certains secteurs afin de permettre aux entreprises de services et industrielles de se fortifier. Refuser une mondialisation et une libéralisation des échanges trop brutale, trop rapide. Remettre en cause le modèle libre-échangiste européen. Et à ceux qui demandent si on est contre l ‘UE, répondre que l’on est pour une UE possédant une idéologie forte, une politique commune… qui ne passe pas nécessairement pas par l’intermédiaire d’une doctrine économique.Reprendre le contrôle de notre économie au mépris des avertissements de l’OMC, du FMI, de l’UE… et faire disparaître la problématique des délocalisations par la même occasion.Faire passer le bien-être des citoyens avant "l’attractivité" Française. Les deux n’étant pas nécessairement compatible selon les politiques proposées…La réponse plus cool, moins violente :Axer sur le développement des pôles de haute-technologie, l’éducation, l’instruction, la haute productivité de nos salariés.Miser également sur une demande interne forte, en amenant une meilleure répartition des revenus.Afin d’améliorer l’intervention de l’Etat au niveau économique, définir dans quelles branches celui-ci serait plus efficace que le marché afin d’améliorer la situation. Réduire un peu les dépenses dans la défense afin de les amener en éducation et instruction.Continuer à développer nos infrastructures, mieux payer nos chercheurs…La réponse loufoque :Demander aux armées vénusiennes secrètes de nous fournir des technologies innovantes afin de concurrencer les Japonais et Américains.La version encore plus loufoque :Tenter de nous rendre plus attractifs par une baisse des salaires, une augmentation de la précarité du travailleur, des cadeaux encore plus gros aux entreprises embauchant,  et demander  aux Chinois et aux Slovènes de nous envoyer quelques  consultants afin de prendre exemple sur eux.(Tiens, d’ailleurs, je me pose la question : j’ai entendu que pour l’implantation d’une usine PSA dont vous aviez déjà parlé, le gouvernement Slovène avait fournit  à Peugeot des primes de 30 000€ par emploi créé… est-ce vrai ?Sachant que cela représente de 50 à 100 fois le salaire moyen des ouvriers Slovènes, 30 000€, on peut imaginer qu’on pourrait être tout autant compétitif avec de tels dons aux entreprises…)La réponse qui fâche :En quoi cela serait si mal, que des entreprises délocalisent ? Si on axait notre développement politique, économique et culturel sur d’autres postulats ?Est-ce que 1000 emplois créés par des PME-PMI non-côtées en Bourse ne sont pas plus profitables pour la nation que 1000 emplois créés par une grosse entreprise succeptible de délocaliser, qui refile une part importante de ses bénéfices à ses actionnaires, et qui malheureusement arbitre la distribution de son bénéfice non plus en pensant au long terme mais plutôt au bien-être au court-terme de ses proprios réels, les actionnaires ?Penser un peu au bien-être de la population en trouvant d’autres postulats que "moins les entreprises délocalisent, mieux c’est", ou "plus la croissance est forte, mieux c’est".AJC

  10. J’ai oublié un petit truc, pour ma "réponse plus cool" :Un meilleur système d’orientation des collègiens, lycéens, étudiants, avec une sorte de "baromètre" des filières prometteuses.Par exemple, bien signaler lors des choix pour telle ou telle université les débouchés possibles, le nombre de places disponibles dans la recherche, l’interêt ou non d’un tel diplôme sur le marché du travail, etc.L’existence d’un indice concret pour ces filières en rapport avec "les besoins de la nation", si l’on vulgarise à mort.Pour note, je suis contre un tel système à la base, pour des raisons politiques et idéologiques… mais bon… en restant dans le cadre exclusif du "combat" contre les délocalisations, ça serait pas mal d’orienter ainsi notre future "main-d’oeuvre qualifiée", nos futurs cadres, etc.AJC

  11. PS : (Désolé pour le flood !) …et rendre facilement disponibles ces informations, par l’envoi d’une lettre aux parents de collègiens, lycéens, par l’existence de panneaux spéciaux, par une politique d’information intensive à ce sujet.AJC

  12. plus stupide j’avais compris que la question portait su le résultat de votre confrontation dans un petit lieu et pour un temps donné : alors j’espère que ce sera une discussion courtoise et éclairante

  13. Je crois que cela amènerait un truc auto-contradictoire : "Les délocalisations ne sont pas un mal mais nous devrions lutter contre elles [suite de la réponse]…" En psycho je ne sais plus comment cela s’appelle (C’est grave, d’ailleurs, faudrait que je me repenche sur le sujet.), mais grosso-merdo, c’est comme affirmer, après la question "Dieu est-il bon ?" : "1. Dieu n’existe pas. 2. Et de toutes façons, il est mauvais." :oD Réfutation des postulats compris dans la question puis réponse à la question avec reprise des postulats que l’on vient juste de rejeter. Dans ce cas précis, si l’on utilise la réponse qui fâche, on rejette ce qui me semble être très mauvais d’un point de vue humain, mais qui pourrait être bon dans la "lutte contre les délocalisations" : une orientation des futurs ouvriers, cadres, etc plus importante. Parce qu’il ne faut pas croire que les étudiants actuels sont totalement ignorants de "l’inutilité économique" (Je simplifie à mort, mais bon…) de certains diplômes : néanmoins ils préfèrent tout de même étudier la sociologie, la philosophie, la psychologique, la théologie, l’histoire, la littérature, pour beaucoup, quittent à ramer par la suite. Pour des raisons humaines, et non économiques. Si on les pillone au sujet de leur futur travail dès le collège, lycée, il y aura influence indénable sur leurs choix futurs. Mais cela ne signifiera en rien leur futur bonheur ou une augmentation réelle de la culture ou du niveau intellectuel de la population. On a bâti l’école, le collège, le lycée, et les facultés non pas pour rendre notre population plus productive, mais pour l’élever humainement, philosophiquement, culturellement. Nous sommes -malheureusement- en train d’inverser nos priorités. Au nom de la "bonne santé de nos entreprises", de la "compétitivité de la nation", de la croissance et de notre lutte économique contre les autres pays qui sont entrés en concurrence avec nous. Cela me fait penser un peu à Paris au XXème siècle de Jules Vernes : un monde où l’économie et les sciences dures ont totalement supplanté la littérature, le latin,la poèsie, etc. Livre très beau, qui n’est pas paru du vivant de l’auteur : jugé trop fantaisiste. (Et pourtant le livre de science-fiction qui a le plus collé avec le futur qu’il décrit : J.V. parle de plusieurs inventions qui furent inventé par la suite…!) Nous avons actuellement le choix entre deux voies qui n’est pas nécessairement proposé par les politichiens de tous poils, qui ont déjà fait le leur : le tout-économique, une productivité accrue, l’idéologie diluée dans l’économie (Et non le contraire…), etc. Je suis fier d’être Français non pas lorsque je découvre nos performances économiques, mais lorsque je discute avec des citoyens de plusieurs milieux différents qui ont quasiment tous des avis politiques, philosophiques, idéologiques et spirituels réfléchis. Lorsque je constate que l’on enseigne la philosophie au lycée, ce qui n’est pas le cas de la Grande-Bretagne. Lorsque je compare l’accès aux études supérieures entre la France et les Etats-Unis. Lorsque je sais que je peux m’exprimer, réfléchir, lire et développer des idées qui me vaudraient la prison ou un dossier "spécial", en Chine ou dans d’autres pays du monde… "démocratiques" ou non. Voilà pourquoi j’ai rédigé plusieurs réponses, dont une "qui fâche"… ;o)Mon statut d’économiste de comptoir me permet ce genre de "fantasie"… j’imagine que dans quelques années je n’aurai plus la possibilité (Imaginons, hein…) de sortir de telles utopisteries, alors j’en profite ! :o) Désolé pour le commentaire-fleuve. :o) Je tape vite et me rends compte de la longueur de ce qui est tapé qu’après-coup…….. :oS AJC

  14. C’est de la triche, mais pour ma part, je viens de faire du Krugman-Piketty à mes étudiants (je suis moniteur chargé de TD). 1) Les délocalisations comptent pour un nombre négligeable de destructions d’emploi (permet de resservir au passage la distinction entre chômage et création-destruction, flux et stock);2) Même dans les cas considérés, la somme des gains à la délocalisation (prix plus faibles, profits plus élevés) est supérieure aux pertes. Ergo, les délocalisation ne posent pas un problème de désindustrialisation, mais un problème de redistribution. Bonne émission

  15. @AJC : faudra pas nous faire des copies aussi longues dans les années à venir, surtout si la consigne est "2 ou 3 phrases maximum, capacité de synthèse exigée"! Bon, mais c’est pas grave, je ne note pas (encore) les commentaires sur mon blog :))@ leconomiste : j’aime beaucoup la dernière formule, je la retiens!

  16. Héhé… si l’on prend individuellement les propositions, elles sont courtes, je suis désolé ! :o) Je me serai senti malhonnête intellectuellement parlant de ne pas faire plusieurs propositions. Dans quelques années, je pourrais peut-être commencer à parler de ce genre de choses sans partir dans plusieurs directions… mais là… Quant aux copies dans le cadre universitaire, impossible de ne pas être réducteur : pas le même cadre. De plus, la Ligue des Economistes de Comptoirs surveillent pas mal mes commentaires et articles, et je dois faire attention à cela. :oD "Bon, mais c’est pas grave, je ne note pas (encore) les commentaires sur mon blog :))" Il y a un passage qui me fait un peu peur, dans ce dernier commentaire… AJC

Répondre à George Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *