Dans le match UMP-PS sur “un jeune sur quatre est au chômage“, l’issue de la rencontre ne fait plus guère de doute : Vulgos m’informe ainsi que Valérie Pécresse, dans l’émission Mots Croisés de France 2, a affirmé que “25% des jeunes sont au chômage” ; Bridgetoun a relevé également l’erreur chez Jean-Louis Debré ce matin sur France Inter.
UMP 6 – PS 2, on dirait la coupe du monde de foot de 1954…
Vu l’enterrement du CPE, on peut penser que la fin du match est pour bientôt. Reste à savoir quelle idée reçue va supplanter la première. Je pense que l’idée #2 a de bonnes chances de s’imposer, mais il doit y avoir d’autres candidats… j’attends vos pronostics!
Marseille renfonce le clou sur le moins de 8% dans Le parisien de ce matin.
Sur le CPE, un trsè léger énervement :
http://carnetweb.info/yvesduel/index.php/2006/04/11/285-en-economie-peut-on-dire-n-importe-quoi-bin-oui-la-preuve-ches-charles-wyplosz
Toujours hier sur le plateau de Mots Croisés, on a eu droit aussi à l’idée reçue n°2. Mais là j’étais trop distrait pour dire qui l’a proférée, donc si d’autres ont regardé…
la prochaine idée reçue qui rend ses effets inefficaces depuis 30 ans est en train de s’appliquer en remplacement du CPE avec la loi "sur l’accès des jeunes à la vie active en entreprise" et sa mesure fétiche:
aide financière ou allègement de charges des entreprises = embauche !!!
à croire que depuis Raymond BARRE, 1er instigateur de ce type de mesure, le chomage n’a pas augmenté!
voir à ce sujet ma modeste contribution:
http://www.etiennefillol.org/blog/index.php?2006/04/11/83-de-la-responsabilite-sociale-de-lentreprise
Chez Ruquier ce soir c’était 30% de chomage chez les jeunes selon un député UMP (Yves Jégo)C’est plus un match de foot, c’est du basket 😛
je propose qe toute phrase prononcée à l’assemblée à l’occasion du vote de la petite loi, soit déclarée irrecevable pour les deux concours
si même Rénover Maintenant s’y met dans ses appels alors là cela devient triste…: http://www.renover-maintenant.org/article.php3?id_article=281
pour eux c’est 23%……
oui j’avais vu et ne voulais pas dénoncer
Le ton de vos messages est extrêmement prétentieux.
8% de chômeurs et non 22%. La belle affaire. Et vous raillez ceux qui se trompent en prétendant compter les buts.
Tout dépend de la manière dont vous définissez vos chiffres. Ce qui est sûr, c’est que les jeunes générations galérent pour trouver un emploi et pour construire leur vie. Et il n’est pas besoin de faire de statistique pour s’en convaincre. Il suffit de regarder autour de soi. C’est en tout cas ce que j’observe dans la génération de mes enfants et beaux enfants.
Je pense donc que votre statistique à 8% est biaisée, car plutôt que de s’inscrire au chômage (ce qui nuit à leur CV), les jeunes se débrouillent autrement, restent chez papa maman et s’inscrivent en FAC pour ne pas être chômeur. J’ai un étudiant qui ne trouvant pas de travail après son école d’ingénieur s’est inscrit en thèse avec moi, car j’avais une bourse pour le payer. Il m’a expliqué que la plupart des camarades de sa promo n’ont pas trouvé de travail comme lui. Cet étudiant fait donc une thèse en espérant devenir enseignant chercheur et fonctionnaire comme vous, et comme moi. Si l’enseignement est le seul débouché des études d’ingénieur, nous sommes mal.
Riez et continuez à expliquer que "tout va très bien madame la marquise", et qu’il n’y a pas de problème de chômage des jeunes. Vos calculs vous donnent raisons, mais chacun observe le contraire.
Au passage je note que vous avez écrit:
"Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problème, je dis qu’il faut cibler le bon problème, si l’on veut trouver les bonnes réponses… En vérité, le vrai problème concerne les personnes peu qualifié. C’est donc pour eux qu’il faut trouver des réponses adaptées, par pour les jeunes en général."
Mon étudiant et ses camarades avec leurs diplomes d’ingénieurs en poche étaient qualifiés. Les choses ne sont pas si simples.
Et j’ajoute qu’avec vos arguties de chiffres, vous réussi à embobiner Chèrèque.
"Le gouvernement avait mal posé le diagnostic de départ. Par exemple, sur le chiffre du chômage des moins de 26 ans, il est faux de dire que 22 % des jeunes sont au chômage. Rapporté à la classe d’âge des 16-25 ans, il est de 8 %, puisque l’écrasante majorité des jeunes poursuit des études, beaucoup plus que chez nos partenaires européens."
http://www.liberation.fr/page.php?Article=374291
L’important n’est pas le chiffre (8% ou de 22%), mais la réalité qui se cache derrière le chiffre. Comme vous devez le savoir, en 10 ans je crois, l’age de démarrage de la vie active a augmenté de deux ans (comme l’espérance de vie), because études +/- bidon parce que chomage. Je dis +/- bidon parce que le salaire de démarrage n’a pas augmenté (du moins je le suppose). Vous avez les chiffres, vous me corrigerez si je dis une connerie.
on aura tout eu, même celui qui conteste l’evidence….
par contre je n’avais pas eu l’info sur Chérèque…..il prend du coup largement la tête de ceux qui raisonnent un peu….
hip hip hip CFDT…..o:)))
"on aura tout eu, même celui qui conteste l’evidence…"
Eh oui. Ca ronronne un peu chez vous entre gens du même bord.
Mais puisque que vous êtes économiste, et que avez les vrais chiffres (c’est votre Job), donnez les donc, et tous. Plutôt que de donner le chiffre des jeunes inscrits à l ANPE donnez donc celui des jeunes qui travaillent, en France et à l’étranger, aujourd hui et il y a 10 ans. Et puisque les études sont plus longues chez nous, dites nous donc si cela se traduit par une augmentation du salaire d’embauche, et du salaire à 5 ans après l’embauche.
Et si, comme je le sent, les études ne sont faites que pour remplir un CV et éviter le chômage, cela doit se voir sur les chiffres. Par contre si ce rallongement des études observé durant les dernières années a été globalement utile (meilleure situation globale, meilleur salaire d’embauche et meilleur salaire à 5 ans parce que meilleure qualification), si donc tout ne va pas si mal dans notre beau pays comme vous semblez vouloir nous le faire croire, cela doit se voir dans les chiffres, dans tous les chiffres.
Allez y, au boulot, je suis tout ouie.
Je crois que Michel Gross exprime une certaine vérité. La situation de nos diplômés d’aujourd’hui n’est sans doute pas meilleure que celles de nos non qualifiés d’il y a 40 ans qui trouvaient un job relativement bien payé sans devoir passer par de longues études. Il y a là une perte sèche (années de travail et de salaire perdues + coût des études) qui n’est sans doute pas compensée au bout des études. Toutefois, cette inflation à la qualification semble avoir eu lieu dans tous les pays industrialisés. Et même si au bout ces diplômés s’en sortent avec des salaires de départ plus avantageux aux USA ou en GB (ce qui est à vérifier), cela semble se payer quelque part, par une situation plus difficile pour les non qualifiés.
Si ce raisonnement est correct (et a un sens), d’où provient la perte subie depuis 40 ans? A qui a bénéficié ce coût d’investissement supérieur nécessaire pour pouvoir trouver un emploi?
je ne crois pas qu’il y ait de perte depuis 40 ans : les pays développés se caractérisent par une évolution tendancielle des niveaux de vie, d’une part, des niveaux de formation, d’autre part. Certes, la répartition des revenus est inégale, certains diplômés ont du mal à trouver du travail, mais globalement, les formations de haut niveau permettent de trouver plus facilement du travail et de disposer de niveaux de rémunération plus importants (je le redis une fois encore : je ne dis pas que tout va bien dans le meilleur des mondes, mais qu’il faut cibler les bons problèmes).D’autre part, il ne faut pas être trop économiciste : l’élévation du niveau de formation répond aussi à une demande des individus en dehors de toute préoccupation en termes d’emploi. Poursuivre des études, c’est aussi s’ouvrir au monde, mieux comprendre le monde dans lequel on vit, etc.Enfin, sur les inégalités en termes de revenu, sachez qu’elles proviennent pour une grande part non pas des différences de salaires, mais des différences en termes de revenu du patrimoine : certains sont "mieux nés" que d’autres…
"mais globalement, les formations de haut niveau permettent de trouver plus facilement du travail et de disposer de niveaux de rémunération plus importants."
Pour ma part, je ne discute pas qu’un diplômé d’aujourd’hui trouve plus facilement du travail et dispose de niveaux de rémunération plus importants qu’un non diplômé d’aujourd’hui. Les chiffres que tu as donné sont là pour le démontrer. Je veux bien même accepter qu’un diplômé d’aujourd’hui vit mieux qu’un non qualifié de l’époque. Mais entre un diplômé d’aujourd’hui et un diplômé d’il y a 40 ans, est-ce si clair? Intuitivement, on ne peut s’empêcher de penser: en quoi le niveau de vie s’est-il élevé à qualification égale? Et peut-être ne faut-il pas seulement prendre en compte ici le niveau de vie absolu mais aussi le relatif? Je veux dire que même dans les hauts revenus, il y a eu un accroissement des inégalités entre par exemple un bac+5 et un bac+5 suivit d’un MBA aux USA. Cela n’aurait-il pas dû plutôt avoir l’effet inverse?
Si donc il y a eu inflation du niveau de qualification sans amélioration du revenu relatif, sans baisse des inégalités (entre qualifiés), l’état et l’étudiant ont payé l’investissement accru mais qui a bénéficié de cela?
PS: encore une fois, j’ai des gros doutes sur ce que j’avance comme questionnement, j’ai du mal à l’exprimer et je dis peut-être des absurdités. Mais Michel Gross au départ m’a semblé exprimer une intuition fort répandue qui n’est peut-être pas sans fondements (et qui expliquerait le malaise actuel?): on se sent inexplicablement floué après un bac+5, même si cela nous permet de trouver un boulot plus facilement que sans cette qualification…
Il est clair qu’il y a 20 ans une personne bac+3 faisait partie de l’élite, aujourd’hui c’est moins vrai, compte tenu de la démocratisation (d’autres diront massification) de l’enseignement supérieur. quelques remarques :* si globalement le diplôme protège, il est vrai que certains diplômés du supérieur se sentent mal soit parce qu’ils ne trouvent pas de travail, soit parce qu’ils sont victimes d’un déclassement. Ceci ne touche pas l’ensemble des filières, mais certaines filières plus que d’autres. Les réponses à apporter ne sont pas simples, à moins d’obliger les gens à s’inscrire dans les filières porteuses…* l’élévation du niveau de formation s’explique par le fait que la croissance économique se nourrit de l’innovation, et que l’innovation est de plus en plus intensive en connaissances pointues. Les jeunes sont donc tenus d’aller de plus en plus loin dans les études (pas tous bien sûr, il y a d’autres logiques à l’oeuvre), en contrepartie, ils ont un niveau de vie supérieur (retour sur investissement).
"Ceci ne touche pas l’ensemble des filières, mais certaines filières plus que d’autres. Les réponses à apporter ne sont pas simples, à moins d’obliger les gens à s’inscrire dans les filières porteuses…"
Sur ce point, avez-vous des comparaisons internationales? C’est peut-être une idée reçue mais on a souvent l’impression qu’un diplômé du supérieur s’en sort mieux dans les pays anglo-saxons, quelle que soit la filière (ou la réputation de l’école).
"l’élévation du niveau de formation s’explique par le fait que la croissance économique se nourrit de l’innovation, et que l’innovation est de plus en plus intensive en connaissances pointues."
A ce rythme, faudra un bac+15 dans un siècle… 🙂