La responsabilité envers la jeunesse, un enjeu de gouvernance pour le Groupe Vivendi.

Ce document présente Pascale Thumerelle, qui a animé la Conférence N°5 lors de la journée d’étude du 9 octobre 2014 « Enfants connectés, éduquer à l’ère numérique. Quelle responsabilité des citoyens, des pouvoirs publics et des médias vis-à-vis de l’enfant ? ».

PascaleActuellement directrice de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise chez Vivendi France, Pascale Thumerelle a débuté dans l’édition (Larousse et Flammarion), avant de travailler pour la Commission européenne et au ministère des Affaires étrangères, pour finir par rejoindre le groupe Vivendi en 2001. Pour elle, l’accès à la culture est primordial, puisque cette dernière représente un pilier essentiel du Développement Durable.

A l’occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement (décrétée par les Nations Unies), la Directrice de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise du groupe Vivendi a ainsi participé au lancement, le 21 mai 2012, du site Web Culture(s) avec Vivendi, un voyage dans la diversité culturelle1. Le site a pour but d’aider et d’inciter la jeunesse à s’intéresser à la culture, et s’axe autour de trois rubriques : « Inspirations d’artistes », « Métiers de la création » et « Dialogue interculturel ». Tant pour Pascale Thumerelle que pour Vivendi, la musique représente une part importante de la diversité culturelle, de par les nombreux genres musicaux et artistes présents dans cet univers.

Pascale Thumerelle se positionne également sur les droits de l’enfant. En effet, elle soutient le Safer Internet Day qui a pour but de « permettre aux jeunes Européens de s’épanouir dans un environnement numérique plus sûr ». Elle s’interroge à cette occasion sur le rôle d’Internet et sa capacité à favoriser « l’épanouissement harmonieux de leur personnalité ». Suite à ces questionnements, l’entreprise Vivendi se positionne de façon à protéger et accompagner les jeunes dans leurs usages d’internet.

Une des autres positions défendues par Pascale Thumerelle est l’ouverture des cultures ; elle dénonce pour cela des fléaux tels que le racisme, le sexisme, ou encore l’exclusion. Dans le but de lutter contre le sexisme, elle a publié un article sur les relations Hommes-Femmes sur internet, qui met en avant les répercussions que peuvent avoir internet sur la place des femmes. En effet, tout ne peut être contrôlé sur internet : des propos sexistes, discriminatoires, racistes… sont publiés chaque jour. Dans cet article elle insiste sur le fait que les enfants allant sur internet peuvent voir ces articles et les prendre au mot. Ainsi, internet peut avoir chez les jeunes ou les enfants des répercussions concernant l’image des femmes ou les relations hommes-femmes.

Institution

Le groupe Vivendi, créé en 1853, était lors de sa création appelé « Compagnie générale des eaux » et était spécialisé dans les services aux collectivités territoriales (eau, transport et environnement). En 1990, cette entreprise française a commencé à s’intéresser et à se tourner vers les nouvelles technologies, avant de se spécialiser en 2000 dans les télécommunications, le divertissement et la communication et de se renommer « Vivendi Universal».

Après avoir connu de grosses difficultés de 2002 à 2004, Vivendi Universal a renforcé ses positions en 2006 et a à nouveau changé de nom, pour choisir Vivendi. De nos jours, le groupe est classé deuxième groupe mondial de divertissement, derrière Walt Disney.

Vivendi regroupe plusieurs entreprises leaders dans les contenus et les médias. Tout d’abord, dans la télévision et le cinéma avec comme filiale le Groupe Canal + (numéro un français de la télévision payante). Egalement dans la musique avec Universal Music Group, mais aussi dans la téléphonie avec le groupe SFR (premier opérateur alternatif en France), ainsi que d’autres filiales telles que Digitick et See Tickets (billetterie) ou encore Wengo (conseil d’experts par téléphone).

Compte rendu de son intervention

Les intervenants de l’après-midi évoquaient le thème « Quelle responsabilité des citoyens, des pouvoirs publics et des médias vis-à-vis de l’enfant ? ». Parmi les intervenants de l’après-midi, Madame Pascale Thumerelle, Directrice de la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) du Groupe Vivendi, a traité de « La responsabilité envers la jeunesse, un enjeu de gouvernance pour le groupe Vivendi ».

Dans une première partie, Madame Thumerelle a rappelé la définition du Développement Durable : « c’est un mode de développement qui permet de répondre aux besoins des générations du présent ainsi que des générations du futur, qui se divise en trois piliers : la rentabilité économique, la cohésion sociale et le respect de l’environnement ». Elle a insisté sur le fait que le Développement Durable touche beaucoup de secteurs, alors que souvent la vision des personnes se réduit à associer ce dernier uniquement à l’écologie. Il faut donc ouvrir la définition et y inclure le pluralisme des contenus et l’accès aux médias, ce qui correspond à la démarche engagée par Vivendi.

En partenariat avec le Global Reporting Initiative2, le groupe Vivendi participe depuis 2009 à la création d’indicateurs visant à démontrer la responsabilité des sociétés, notamment dans les domaines de la culture, de l’éducation aux médias, ou encore de la protection des jeunes publics. Cet engagement permet également d’établir les performances économiques, environnementales, sociales et sociétales des organisations en se focalisant sur certains secteurs d’activité.

La participation du groupe Vivendi à l’élaboration de cette représentation de la société française est ainsi en accord avec les valeurs qu’il défend.

Pascale Thumerelle définit la RSE comme la réponse des entreprises pour contribuer à la vision du Développement Durable : il permet notamment aux jeunes générations de nourrir leur curiosité et de développer leur talent. Trois enjeux stratégiques RSE se dessinent pour le groupe, compte tenu de son impact sur la société : tout d’abord, la protection et l’accompagnement de la jeunesse, avec l’anticipation de l’impact des nouvelles technologies sur les enfants ; ensuite, la promotion de la diversité culturelle, qui passe par l’offre de contenus de qualité et variés et évite ainsi une « obésité intellectuelle3». Enfin, le partage des connaissances, impliquant un pluralisme des contenus et un accès facilité aux médias. Vivendi intègre donc la RSE dans la gouvernance et la stratégie du groupe, Pascale Thumerelle ajoute d’ailleurs que « on ne peut plus vivre en faisant de la RSE un prétexte, c’est maintenant au cœur des activités du groupe ».

A l’initiative de Madame Thumerelle, le groupe a lancé le site internet Culture(s) avec Vivendi, un voyage dans la diversité culturelle, qui regroupe plusieurs thématiques : les inspirations d’artistes et l’influence qu’ils exercent les uns sur les autres par l’évolution de leur maturité artistique, les métiers des industries culturelles et créatives, et le dialogue interculturel. La culture est donc nécessaire à la croissance et à la cohésion sociale et permet de promouvoir et faire connaître les différents médias. Par ailleurs, les montants investis dans les nouveaux talents sont nécessaires pour l’activité de l’entreprise et s’avèrent parfois rentables, si les artistes correspondent aux goûts du public.

Outre sa contribution deux années consécutives aux journées nationales des jeunes, le groupe Vivendi souhaite s’imposer davantage dans le secteur de la culture afin de comprendre l’impact qu’a cette dernière sur le cerveau des enfants. Le lancement en 2013 de Vivoice4, la webradio RSE de Vivendi, a également contribué à la participation culturelle du groupe grâce aux débats qui y sont proposés.

Pascale Thumerelle a conclu en disant que Vivendi avait « tous les atouts pour [s’] affirmer comme un leader européen, voire mondial, dans les contenus et les médias », et était classé numéro 3 du CAC405 sur les droits de l’enfant en octobre 2013.

D’après l’orientation qu’a prise la présentation de Pascale Thumerelle, nous n’avons pas pu poser les questions préétablies, mais une autre nous est naturellement apparue car le sujet avait été abordé sans être développé: « Quelles sont les actions du Groupe Vivendi par rapport aux inégalités hommes/femmes ? »

La réponse de Madame Thumerelle a été qu’afin de dénoncer les inégalités hommes/femmes dans le milieu artistique, Vivendi a mené une étude en partenariat avec le Laboratoire de l’Egalité ainsi que des partenaires du groupe. Cette étude sur « la place des femmes dans la musique et le cinéma en Europe » dénonce la sous-représentation des femmes dans ces domaines, du fait des stéréotypes encore présents dans l’esprit de certains réalisateurs, producteurs, et du public. Son but est d’ouvrir les esprits sur les stéréotypes, de solliciter les artistes (femmes et hommes) à défendre leurs droits, de sensibiliser les populations à cet enjeu de société. Concernant cette étude, elle annonce : «Nous souhaitons que cette initiative qui réunit le secteur privé, les artistes ainsi que les milieux associatifs et académiques, relaie une prise de conscience : celle des obstacles que peuvent rencontrer les femmes dans leur carrière artistique tels que la persistance de stéréotypes, une faible représentation à des postes de responsabilité ou dans les programmations artistiques, le manque de modèles féminins. »

En assistant à cette conférence, nous avons pu constater tout ce que Vivendi mettait en place concernant la culture, mais nous aurions cependant aimé que la thématique des enfants soit davantage développée par Madame Thumerelle.

Apport à notre formation

Durant notre formation au CEPE, nous sommes amenés à étudier la socialisation des enfants dans leur milieu quotidien. En effet, ils sont constamment entourés par de divers médias, ce qui peut parfois être un danger pour leur éducation.

La position du groupe Vivendi est de favoriser « l’accès au savoir, à combler le fossé numérique, à encourager l’expression des talents, la participation à la vie culturelle et à favoriser l’esprit d’ouverture. » (Publié en 2008 sur le site internet de Vivendi). Un enfant doit être guidé dans son processus d’apprentissage, et le groupe Vivendi nous a montré que la musique et l’art en général pouvaient contribuer à cette évolution. Il est important d’habituer l’enfant à s’ouvrir à de nouvelles cultures, tout en lui faisant prendre conscience de ses enjeux de citoyen.

En 2003, le groupe a déterminé trois enjeux stratégiques, à savoir la protection et l’accompagnement de la jeunesse dans ses usages numériques, la diversité culturelle dans la production de nos contenus et le partage de connaissances par l’accès à l’information et aux outils numériques ainsi que par la promotion du pluralisme des contenus. Tout ceci permet de socialiser au mieux l’enfant dans une démarche culturelle de cohésion sociale.

Compte rendu fait par Solène CADORET, Gaëlle CROGUENNEC, Cécile ZURETTI, étudiantes en M1 Marketing Plurimédia et Consommation.

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