COSSI 2012. Le numérique, un espace de conversation créateur d’incertitude

Daniel J Caron, archiviste et documentaliste du Canada, au COSSI 2012

Le COSSI 2012 s’est ouvert aujourd’hui, 19 juin, à Poitiers.

Les allocutions d’ouverture ont permis de situer ce colloque dans la dynamique internationale d’ensemble de l’IAE de Poitiers (Evelyne Lande, directeur de l’IAE), de rappeler l’attachement du Conseil Général de la Vienne – partenaire du colloque – à la recherche et à l’ICOMTEC dont René Monory avait impulsé la création (Henri Colin, vice-président du Conseil Général), de dire l’importance de ce colloque pour l’ICOMTEC, Pöle information-communication de l’IAE, qui en porte le projet depuis le mois de septembre (Christina Marcon, directeur de l’ICOMTEC) et de resituer cette 4e édition dans la lignée des éditions canadiennes précédentes (Monica Mallowan, professeure canadienne, fondatrice du COSSI).

Au fil des billets, voici une sélection des analyses présentées.

De la galaxie Gutemberg à l’infospère Google

La conférence d’honneur du colloque a été donnée par Daniel J. Caron, administrateur général, bibliothécaire et archiviste du Canada. Que dit Daniel Caron, dans le sillage de son ouvrage Web HT.0 Pour une société informée ? Un résumé en 9 points.

  1. Numériser et numérique ne doivent pas être confondus. Numériser massivement n’est pas synonyme de passer à l’ère du numérique.
  2. L’ère numérique conduit à un délaissement du système d’autorité descendant au profit d’une culture en réseau.
  3. Le numérique, c’est une nouvelle forme d’oralité ; de conversation.
  4. L’ère numérique n’est pas un bouleversement comparable à l’apparition de l’imprimerie mais à l’invention et la généralisation de l’écriture. L’écrit a permis la naissance de l’administration. Un changement aussi fort dans le système de l’écrit ne peut pas rester sans conséquences majeures sur nos modes de fonctionnement, entre autre d’administration.
  5. Pour passer d’un paradigme de l’écrit à un paradigme du numérique, il faut passer par une phase « d’anarchie épistémologique » (Paul Feyerabend)
  6. Trois axes de changement dynamique sont à considérer : les changements technologiques perturbateurs, la croissance exponentielle de l’information, les transformations sociales – ce dernier point étant sans doute le plus important.
  7. Il va falloir être capable de développer des systèmes de triage pour discerner ce qui est pertinent dans l’ensemble de ce qui est produit et mérite d’être archivé.
  8. Selon une étude récente menée au Canada, une large part de la production intellectuelle, y compris la poésie, n’est jamais imprimée, jamais enregistrée à la bibliothèque nationale, n’a pas de numéro ISSBN. Or c’est souvent une production de qualité… Comment ne pas perdre cette production ?
  9. Il va falloir adapter le vocabulaire de description des documents en tenant compte du vocabulaire social.
Rendez-vous au prochain billet.
Christian Marcon

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *