La toxicité de l’océan entrave mais impulse l’émergence de la vie complexe – 4 décembre 2015.

L’arsenic et la vie.

En examinant des roches océaniques anciennes datant de plus de deux milliards d’années une équipe internationale, avec la contribution de chercheurs de l’Institut de chimie des milieux et des matériaux de Poitiers (Université de Poitiers, CNRS), a révélé que la concentration de l’Arsenic a varié au cours des temps géologiques en relation avec les conditions environnementales liées aux glaciations et à la dynamique de l’oxygène. Pour les auteurs, le stress environnemental aurait signifié les prémices de l’adaptation et de l’émergence sur Terre de la vie complexe. Cette étude a été publiée récemment dans le magazine Nature Group Journal, Scientific Reports.

http://www.nature.com/articles/srep17789

Scientific Reports

L’évolution rapide de la vie complexe, il y a 2,1 milliards d’années aurait-elle eu un lien avec la toxicité de l’océan ?

Lire le communiqué de l’Université de Poitiers du 4/12/2015.

Lire le communiqué de presse du CNRS du 4/12/2015.

Une équipe internationale, à laquelle appartient le Pr A. El Albani du laboratoire IC2MP de l’Université de Poitiers-CNRS, a montré que les deux premières glaciations que notre planète a connues (2,45 et 0,9 milliards d’années) lors de son histoire ont eu un impact majeur sur le cycle biogéochimique de nombreux éléments dont l’Arsenic.

Il est admis que ce dernier est un poison spécialement nocif pour les organismes très primitifs. Se protéger fut une étape fondamentale de l’évolution précoce.

Il est ainsi essentiel de comprendre comment s’établirent les teneurs en Arsenic des eaux océaniques
dans le temps. Les archives sédimentaires étudiées lors de ces recherches révèlent qu’elles ont varié cycliquement selon l’alternance des périodes glaciaires et interglaciaires. Plus faibles pendant les glaciations, elles augmentaient significativement pendant les interglaciaires. De ce fait, les conditions de la vie marine se sont détériorées avec l’effondrement du taux d’oxygène dans l’atmosphère survenu après 2,1 milliards d’années, suite aux glaciations Huroniennes. Le même scénario s’est reproduit bien plus tard après les glaciations Cryogéniennes vers 635 millions d’années.

Les épisodes interglaciaires sont marqués par une altération et une érosion intense des continents qui apportent de grandes quantités d’Arsenic dans l’océan. La différence majeure avec l’épisode post-Huronien vient du fait que le taux d’oxygène a sensiblement augmenté dans le système atmosphère-océan. La vie dans les océans s’est donc complètement adaptée à ces nouvelles conditions en devenant plus résistante aux variations des cycles biogéochimiques de l’océan. C’est probablement ce qui expliquerait l’émergence de la vie complexe sur terre, ouvrant la voie à notre propre évolution.

Voir aussi les articles parus dans :
Mediapart 9 décembre 2015
La Nouvelle République du 9 décembre 2015
7 à Poitiers
Science Daily

Paleoenvironnements océanique pf

Contact

A. El Albani, Institut de Chimie des Milieux et des Matériaux de Poitiers IC2MP.
(Université de Poitiers, CNRS)
Bât B35 – TSA 51106
5 Rue Albert Turpain
86073 POITIERS CEDEX 9

Tel : +33 (0)5.49.45 39 26
courriel : abder.albani@univ-poitiers.fr