LA DECOUVERTE D’UN NOUVEL INDICATEUR DE L’OXYGENATION DE L’ATMOSPHERE ET LES CHANGEMENTS DE TENEURS EN NUTRIMENTS DANS LES OCEANS DE LA TERRE PRIMITIVE FAVORABLE AU DEVELOPPEMENT DE LA VIE COMPLEXE SUR TERRE
En étudiant des roches riches en matière organique déposées au fond des océans il y a 2,66 à 2,1 milliards d’années, une équipe internationale de chercheurs avec la contribution d’une équipe Poitevine représentée par A. El Albani, Professeur à l’Université de Poitiers-CNRS(1), a découvert que les variations des teneurs des isotopes du cuivre marquaient l’oxygénation de l’atmosphère et les changements de nutriments dans les océans qui se produisent entre 2,4 et 2,1 milliards d’années. Cette approche inédite a permis de révéler que ces changements environnementaux seraient annonciateurs de la mise en place de conditions favorables au développement de la vie complexe sur terre déjà à cette époque.
Reportage de France 3 Poitou-Charentes Avril 2016
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L’étude vient d’être publiée récemment dans les Bulletins de l’Académie Nationale des Sciences Américaine « Proceedings of the National Academy of Sciences, U.S.A. ». Elle met en évidence une variation graduelle de la composition isotopique du cuivre provenant de sédiments riches en matière organique commençant à 2,4 milliards d’années par des valeurs négatives jusqu’à devenir strictement positives à partir de 2,3. Les auteurs montrent que l’arrivée de l’oxygène dans l’atmosphère terrestre « Great Oxidation Event (GOE) » a perduré de 2,4 milliards d’années (où le niveau d’oxygène était quasi nul) jusqu’à atteindre presque le niveau actuel vers 2,3 milliards d’années. Fondamentalement, Ils pensent que les teneurs élevées en fer des océans primitifs ont joué un rôle clé dans la disponibilité des métaux en traces et en particulier le cuivre dont les teneurs augmentent à mesure que celles du fer diminuent jusqu’à 1000 fois après le « GOE ». Ces résultats confirment l’hypothèse selon laquelle l’utilisation biologique du cuivre est devenue prédominante après l’arrivée d’oxygène dans l’atmosphère et dans les océans de l’époque.
Le groupe de recherche affirme: «Nos résultats fournissent un élément clé et nouveau pour la reconstruction des conditions de disponibilité des nutriments nécessaires pour la vie dans les océans primitifs. Ces nutriments étaient considérablement réduits tant que les teneurs en fer étaient élevées ».
(1) UMR-CNRS IC2MP 7285 (Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers)
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A. El Albani – Université de Poitiers, Laboratoire CNRS,
UMR 7285 (IC2MP), UFR-SFA.
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Poitiers : les nouvelles découvertes du professeur El Albani