Conseil de lecture

Vous pouvez commencer par cette interview
de  José  Luis Duran
, patron de Carrefour, dans le JDD  du 25 novembre dernier.  Avec ces  petits extraits :

“C’est en nous donnant la possibilité de négocier avec les industriels que l’on peut agir sur les prix, comme nous le faisons pour nos produits à marques propres,
moins chères que les marques nationales.”

Plus loin :

“Je constate que nos marges nettes sont en moyenne de 3 % contre 10 % pour les industriels. Un rééquilibrage est nécessaire. A titre d’exemple, nos marges sont quasi
nulles sur les ventes de carburant.”


Ensuite, je vous conseille cet article de l’Expansion, intitulé
“Carrefour au centre d’une entente sur le prix des jouets de Noël”.

 

C’est une opération “promotionnelle” entre 2001 et 2004, intitulée “Carrefour rembourse 10 fois la différence”, qui a déclenché l’enquête sur les jouets, à la
demande du ministère de l’Economie. Cette opération incitait en fait les consommateurs à faire “gratuitement la police pour le compte” de Carrefour, souligne le Conseil, en leur faisant
miroiter un gain au cas où il trouverait moins cher chez un concurrent. Circonstance agravante, l’opération publicitaire “avait pour objectif de présenter l’enseigne comme ayant une politique
de prix agressive, alors qu’il s’agissait au contraire de faire contribuer les clients à “à l’alignement des prix des jouets sur le prix plus élevé de Carrefour”.

Concrètement, en effet, le n°1 français de la distribution cherchait à limiter au maximum les remboursements. Il a donc instauré « un système de remontée des
informations relatives aux demandes de remboursement et a systématiquement pris contact avec les fournisseurs concernés pour qu’ils règlent les problèmes de prix moins chers constatés chez ses
concurrents », explique le Conseil.

C’est quoi, déjà, le slogan de Carrefour? En tout cas, joli exemple pour un TD d’économie de l’entreprise…

5 commentaires sur “Conseil de lecture

  1. Je confirme en effet le magnifique sujet de TD… Pour le slogan, on pourrait autant reprendre celui de 1988 «Avec Carrefour, je positive» (surtout pour les jouets), que celui de 1999 je crois «Carrefour, parce qu’on se construit chaque jour». Actuellement, on pourrait remplacer avantageusement le slogan “la qualité pour tous” par “les prix pour moi” ! Le plus drôle c’est quand je repense à la personne de Carrefour qui m’a un jour dit que le logo présentait d’abord du rouge puis du bleu pour indiquer que l’enseigne ne reculait jamais et que le consommateur peut se saisir de la pointe bleue pour percer les prix…Bon, je file chez Carrefour pour mes achats (sourire). Joyeuses fêtes !

  2. Voici quelques infos glanees aupres d’un ex-cadre de Carrefour.

    Concernant le prix de l’essence, c’est vrai, Carrefour ne fait pas de marge. Ils perdent meme de l’argent si on compte les salaires des personnes chargees des stations. Raison ? L’essence est un produit d’appel. Probablement le seul produit dont les clients connaissent le prix au centime pres et comparent avec tous les concurrents (le seul ou la main invisible du marche fait son oeuver ?). Donc Carrefour veut les prix les plus bas pour l’essence, quitte a perdre un peu, pour attirer les clients vers le magasin.

    Par contre, si vous allez au rayon boulangeie, vous pourrez trouver les plus belles marges du magasin : 80 % !!

  3. Olivier, superbe blog ceci dit je suis surpris que tu ne propose pas d’autres blogs en lien pour préférer des liens vers tes billets sur d’autres sites=> il me semble que l’esprit du Web est de proposer une pensée originale mais aussi des liens vers d’autres pensées originales…

  4. En guise de conte de Noël: UNE PENSEE DE NIETZCHE offerte par Gilles Gripari à tous ceux qui croient les théories au lieu de chercher à comprendre avec leur bon-sens:”Les faibles, les esclaves, sont esclaves de leur propre faiblesse.Laquelle vient de ce que n’ayant ni la volonté ni le plaisir de vivre par et pour eux-mêmes, ils ont préféré -par haine de soi- ne pas être des «individus» et se diluer dans la promiscuité et le conformisme du brave bétail grégaire et du troupeau.Dans leur désir de se débarasser de leur sourd malaise et de leur sentiment de faiblesse, tous les malades tendent indistinctement à s’organiser en troupeau. Par nécessité naturelle, les forts ont tendance à se séparer autant que les faibles ont tendance à s’unir. Le fort, qui désire au plus profond de lui-même devenir son propre maître, se veut individu. Il refuse d’être un animal social et sacrificiel. C’est un esprit libre. Il marche sur ses voies propres et n’y rencontre personne. Il a son chemin à lui. Il vit en individu souverain, autonome et supra-moral. Il tire sa force du plaisir de son être propre. Il résiste aux hommes du troupeau qui tentent régulièrement de briser les individus autonomes, indépendants et sans préjugés. Je vois dans la tradition étatique et sociale un obstacle à l’individuation: mais si l’on souhaite des hommes ordinaires et égaux, c’est parce que les faibles redoutent l’individu fort et préfèrent un affaiblissement général à un développement dirigé vers l’individuel.Ce qui nous pousse donc vers le troupeau, c’est notre faiblesse. Devenons qui nous sommes. Des esprits libres. Des individus.Et lorsque vous serez -pleinement- vous-même, vous n’aurez plus de vide laissé par la trace de vos semblables.”

  5. Juste une remarque technique : 3% de marge c’est bien plus fort que 10% pour une entreprise industrielle. Ce qui compte ce n’est pas le ratio marge/CA, mais le ratio marge/(moyens financiers investis).En effet celle-ci mobilise du capital pour produire (qu’il faut rémunérer) , pour ses encours, ses matières premières, pour payer ses salariés, sa R&D, sa taxe professionnelle, etc et attendre que Carrefour et autres collègues la payent. . Au contraire Carefour recoit son argent tout de suite, n’investit que très peu (en se faisant payer ses linéaires par ses fournisseurs), paye ses fournisseurs à 90 jours, etc.Enfin il faut aussi considérer une part de variabilité et de risque, qui pèse en général bien plus sur l’industrie que sur Carrefour.

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