De beaux jours pour la monarchie

Sous un ciel gris plus que menaçant, le public massé le long de la Tamise lors du défilé fluvial du dimanche 3 juin pendant les fêtes consacrées aux soixante ans de règne de la reine Elizabeth.

Photo prise près du pont de Blackfriars à Londres au passage de la barge royale.

A titre de comparaison, la vue aérienne de la même scène, publié par le quotidien The Mirror le 4 juin 2012.

Les réjouissances pour le Jubilé de la Reine furent l’occasion non seulement de fêter la souveraine mais ont également donné lieu à une célébration autour d’individus connus et moins connus, auteurs d’exploits ou simples membres du public actifs dans différents types d’association et d’activité. Etre reconnu(e) par la Reine, par une médaille, un titre, une invitation à pique-niquer sur son gazon dans l’enceinte du palais de Buckingham ou à participer au défilé fluvial aux accents historiques et contemporains. L’une des références les plus répondues fut celle de la toile montrant la flotille et barge du maire de Londres peint en 1746 par Canaletto.

La barque Gloriana, cadeau royal d’une valeur de £1m du Lord Stirling, – cela ne s’invente pas – (président de la compagnie maritime P&O, annobli sur suggestion de Mme. Thatcher en 1990) a été construit en 2012 sur le modèle des barques d’il y a deux cent ans.

Le sentiment de fierté, les expressions de dévouement envers la reine du devoir, la bonhomie, les versions spontanées et a capella de l’hymne national à l’honneur du souverain, entendus tout au long de ces quatre jours, ont souligné la popularité de l’institution. La monarchie parlementaire comme forme de gouvernement démocratique est toujours d’actualité. La longue histoire de la monarchie britannique – longue parce que souvent rapiécée – et les traditions inventées récentes et moins récentes (r)assurent.

La présence du drapeau britannique, symbolisant l’union des Royaumes d’Angleterre et d’Ecosse, la principauté du pays de Galles et l’Irlande du Nord, sur les mâts, dans les rues, sur les bâtiments, sur les vêtements et le visage, témoignent d’un regain d’identification avec une identité commune. Certains se sont réjouis que le drapeau avait été ainsi repris à l’extrême-droite raciste qui en avait fait son emblème.

Les républicains eurent droit à leur propre manifestation anti-monarchiste près du siège de la municipalité de Londres lors du défilé fluvial, mais à 1,200 contre 1,200,000 à Londres et 6 millions de personnes participant aux festivités – feux de joie, déjeuners populaires – à travers le pays d’après le quotidien The Guardian, la monarchie a de beaux jours devant elle.