Manchester Town Hall, Mark Andrew, Creative Commons
L’opposition aux mesures sanitaires que le gouvernement à Westminster veut instaurer dans les villes anglaises les plus touchées par le regain d’incidence des cas de Covid remet sur le devant de la scène un changement dans la gouvernance au Royaume-Uni qui a été éclipsé par les pouvoirs accrus dévolus à l’Ecosse, le pays de Galles, l’Irlande du Nord. Ces trois pays ont chacun introduit des restrictions plus sévères que celles que le gouvernement de Boris Johnson a voulu imposer en Angleterre. Les maires, Andy Burnham, maire de Manchester, en tête, refusent que leurs villes soient assujettis à un confinement spécifique sans des mesures d’accompagnement économiques et sociales pour la population et les industries locales. Le profil des maires élus en Angleterre en sort grandi, leur manque de pouvoir réel paraît d’autant plus paradoxal.
« This pandemic has been the making of England’s elected mayors »,
Pour en savoir plus, voici les résumés de deux articles consacrés à cette question, peu en vue en 2015 et 2018 .

Métropoles anglaises : https://www.centreforcities.org
Depuis quinze ans au Royaume-Uni les électeurs ont été consultés par référendum sur des changements concernant la dévolution des pouvoirs exécutifs, la création d’un poste de maire de Londres (1997), l’élection des maires au suffrage direct (2002-2012) et, dernièrement, le système électoral (2012). Le poste de maire a une longue histoire au Royaume-Uni. La nouveauté est la manière dont ils sont élus et l’importance accrue de ce poste qui va de pair avec l’autorité qu’apporte le scrutin direct. Les débats sur les avantages et les inconvénients de l’élection directe des maires sont à analyser dans le contexte de la problématique de la nature de la démocratie et d’interrogations sur l’efficacité des institutions démocratique au Royaume-Uni. Les raisons qui expliquent le succès ou non des changements que représente cette nouvelle forme démocratique, en particulier l’échelle à laquelle la démocratie directe semble être opérative, sont nombreuses. (Susan Finding,: « Who governs Britain – Democracy in action? Directly Elected Mayors in England », Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain [En ligne], 14 | 2015.) En 2012, la ville de Bristol, aussi peuplé que la ville de Manchester, a élu son premier maire au suffrage direct. Pour ce poste, la ville a choisi non pas un membre des partis politiques traditionnels, mais un homme d’affaires, novice en politique, leader et unique membre de Bristol First, le parti ‘localiste’ qu’il a créé. La politique à l’échelle locale à Bristol a été modifié par l’introduction du scrutin direct pour les élections de maires. Le cas de Bristol est intéressant : cela augure-t-il une séparation du local et du national en politique et confirme-t-il la tendance dans les seize mairies où le maire est élu directement par les administrés? (Susan Finding, « Bristol fashion ? Leadership and local politics in England and the power of democratically-elected mayors : an epiphenomenon or a national trend ? », Observatoire de la société britannique [En ligne], 20 | 2018).