Quand la médecine se penche sur la littérature: peut-on vraiment mettre Shakespeare à toutes les sauces? Ou, pour reprendre le jargon embryologique, Shakespeare était-il totipotent à son insu?
Où l’on découvre, non sans surprise, que le roi Lear et que le roi Richard II étaient atteints tous deux de « presbyacousie »… Est-ce à dire qu’ils étaient dur de la feuille, ou, plus respectueusement, malentendants ?
Ne se contentaient-ils pas simplement de faire la sourde oreille aux propos de ceux qui n’abondaient pas dans leur sens, qui se refusaient à les flatter, qui recouraient à la parrêsia, ce courage du dire vrai et du parler franc?
Imagine-t-on quelque metteur en scène goguenard affublant ces grandes figures tragiques du théâtre de Shakespeare du cornet acoustique cher à Tryphon Tournesol?
Tissons des liens entre médecine et littérature, oui! Mais quant à ce qui relève de la presbyacousie, ne vaudrait-il pas mieux se tourner vers David Lodge (Deaf Sentence / La Vie en sourdine) que vers Shakespeare?