performances des études dans le domaine Lettres – Sciences Humaines (LSH) pour la génération d’étudiants sortis en 2004. J’ai extrait de ce document et de celui-ci les données 3 ans après la sortie des études pour le domaine LSH. Les indicateurs
de performance sont le taux de chômage, le salaire médian, le taux de cadres et de professions intermédiaires et le taux d’emploi à durée indéterminée.
taux de chômage (%) |
Salaire net médian (€) |
Taux de professions intermédiaires ou cadres (%) |
Taux d’emploi à durée indéterminée (%) |
|
DEUG | 12 | 1250 | 59 | 58 |
Licence | 13 | 1260 | 72 | 59 |
Bac+4 | 11 | 1500 | 79 | 66 |
Master Recherche | 8 | 1600 | 83 | 69 |
Master Pro | 6 | 1770 | 90 | 73 |
Doctorat | 11 | 2000 | 96 | 68 |
A partir de ces données, j’ai construit un graphique en prenant comme base 100 les scores des DEUG LSH. Petite difficulté pour le taux de chômage : on s’attend à ce qu’il diminue quand on monte
dans les diplômes, j’ai donc plutôt pris le complément à 1 du taux de chômage, pour que les courbes soient plus directement comparables (les courbes
doivent être croissantes pour tous les indicateurs si poursuivre ses études présente un intérêt).
Edit : mauvaise stratégie, qui écrase l’amélioration du taux de chômage. Il est préférable de prendre l’inverse du taux de chômage.
On obtient ceci :
Résultat : c’est du côté des salaires et du taux de professions intermédiaires ou cadres que l’effet étude est le plus visible. Côté chômage, évolution moins simple. On notera que faire un
doctorat plutôt que s’arrêter en Master n’est pas terrible en termes de taux de chômage ou de taux d’emploi à durée indéterminée…
Attention à l’interprétation des résultats : il s’agit du vaste domaine des Lettres et Sciences Humaines, il existe une forte hétérogénéité des performances selon les sous-domaines plus précis
(pas défavorable aux économistes je pense…).
Globalement, on voit donc que continuer ses études permet d’améliorer ses performances en termes d’insertion sur le marché du travail et de qualité des emplois occupés. Pourquoi? Car poursuivre
ses études permet :
* d’accumuler du capital humain (analyse à la Becker), qui permettra ensuite d’être plus productif, de trouver plus facilement un emploi, d’obtenir une meilleure rémunération,
* de se doter d’un signal (analyse à la Spence). Un Master Pro est par exemple un diplôme bien reconnu sur le marché du travail, détenir un tel diplôme est considéré par les employeur comme un
signal positif (c’est hélas moins vrai pour une thèse…)
* d’accumuler du capital social (analyse à la Granovetter). Pour obtenir un emploi, on passe assez souvent (1/3 des cas) par des relations sociales, l’enseignement supérieur est aussi un lieu
d’accumulaton de ces relations sociales (réseau des anciens étudiants, réseau des professionnels intervenants dans les formations, …). Ces réseaux sont assez peu développés dans les Licences,
beaucoup plus dans les Masters, notamment Pro.
Conseil aux étudiants à la recherche d’un Master : ne vous contentez pas de regarder l’intitulé du Master ou des enseignements dispensés (les plus récents seront souvent les plus sexys,
mais pas toujours les plus performants…), demandez aussi aux responsables du Master des stats sur les taux d’insertion, ainsi qu’un annuaire des anciens. S’ils ne disposent pas de telles
informations, c’est un mauvais signal (au sens de Spence). N’hésitez pas ensuite à contacter quelqu’uns de ces anciens pour qu’ils vous donnent leur sentiment sur la formation suivie et vous
fassent passer des infos sur leur activité actuelle.
La conclusion est qu’il vaut mieux avoir un master pro 🙂