6 commentaires sur “Délocalisations : les actionnaires coupables?

  1. Excellent article, clair et précis qui synthétise parfaitement ce que vous avez aussi admirablement énoncé dans vos précédents ouvrages.
    Un article qui mériterait d’être lu par tous les journalistes et les hommes politiques.

    Il me reste une question.
    Face “court-termisme” dont vous avez montré qu’il n’était pas si important, que doit on faire ? Rien en considérant que le marché va s’autoréguler en éliminant les “mauvaises décisions” et de toute façon considérer que son impact est faible.
    Ou imposer des lois au niveau national ou européen contre les effets pingouin avec tous les effets secondaires indésirables possibles ?
    Ou tenter de convaincre (qui ? comment ? ) pour éviter cet effet ?

  2. Merci beaucoup pour ce commentaire!Votre question : je dirai que, oui, le marché oriente certains choix et permet de mettre un peu d’ordre dans le système. Sinon, un des enjeux est sans doute de favoriser le développement d’autres modes de gouvernance dans l’entreprise avec prise en compte de l’intérêt de l’ensemble des acteurs concernés (on dit qu’on passe alors à une gouvernance stakeholder). Ceci passe notamment par une défense de la diversité des modes de gouvernance (familiale, coopérative, etc.). En creux, cela consiste donc à arrêter de croire en la supériorité d’un certain modèle de gouvernance.

  3. Excellent article. Mais je pense que le discours sur les délocalisations n’est pas seulement le fait des "altermondialistes" et autres poufendeurs de la dictature des marchés financiers. Il est également largement tenu par des dirigeants d’entreprises pour justifier une réduction (ou une modération) des salaires et des droits sociaux : et dans un contexte de chômage de masse, ça fait des dégâts : n’importe quel syndicaliste vous le dira !
    Dans votre conclusion vous avez raison d’appeler à la nuance sur les marchés financiers. Mais vous parlez des financiers qui investissent dans des entreprises : ce que des associations (comme Attac par exemple) critiquent et mettent en exergue aussi, c’est la finance spéculative (marchés des changes et des matières premières, produits financiers dérivés…) : la stratégie de certains "hedge funds" tirant de gros profits (ou subissant de grosses pertes) avec la spéculation inquiète aujourd’hui les plus hautes autorités monétaires (voir à ce sujet l’article du Monde diplomatique d’octobre 2006 : une économie d’apprentis sorciers, de Gabriel Kolko)

  4. Olivier: "En creux, cela consiste donc à arrêter de croire en la supériorité d’un certain modèle de gouvernance."S’ils se valent tous, pourquoi vouloir éviter qu’un seul modèle ne s’impose?

  5. @ vulgos : dire qu’un modèle n’est pas globalement supérieur aux autres ne signifie pas qu’ils se valent tous : je pense que certains sont supérieurs localement, c’est-à-dire dans certains secteurs, autour de certaines formes d’innovation, et lors de certaines phases du cycle de vie technologique des industries. Il y a encore peu de recherches sur ce thème, mon intuition étant qu’un lien fort existe entre mode de gouvernance et nature des innovations. Par exemple (c’est à creuser), bonne adaptation d’une gouvernance familiale lorsque l’innovation repose sur l’expérience longue (innovations incrémentales dans ce que certains appellent des régimes technologiques routiniers), bonne adaptation d’une gouvernance actionnariale lorsque les innovations sont plutôt radicales (régimes technologiques entrepreneuriaux).

  6. une preuve que les actionnaires sont coupables ?lisez directement ce blog : http://thermochateaugontier.over-blog.com/et face à cette politique de délocalisation où le cours de l’action vaut plus que l’emploi d’humains, je vous demande de faire connaître l’action de ces salariés face au groupe thermo fisher scientific et de faire connaître leur blog…merci et bonne continuation pour votre blog

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