Réponse : en espaçant les examens.
C’est ce qui ressort de cette étude sur données américaines de Ian Fillmore et Devin G. Pope, qui s’intéresse au lien entre fatigue cognitive et performance : les étudiants qui passent deux examens à 10 jours d’intervalle ont 8% de chance en plus de les valider que ceux qui les passent à une journée d’intervalle. Je garde cette idée en tête pour l’organisation des examens de fin d’année.
Résumé : In many education and work environments, economic agents must perform several mental tasks in a short period of time. As with physical fatigue, it is likely that cognitive fatigue can occur and affect performance if a series of mental tasks are scheduled close together. In this paper, we identify the impact of time between cognitive tasks on performance in a particular context: the taking of Advanced Placement (AP) exams by high-school students. We exploit the fact that AP exam dates change from year to year, so that students who take two subject exams in one year may have a different number of days between the exams than students who take the same two exams in a different year. We find strong evidence that a shorter amount of time between exams is associated with lower scores, particularly on the second exam. Our estimates suggest that students who take exams with 10 days of separation are 8% more likely to pass both exams than students who take the same two exams with only 1 day of separation.
À moins que ce que ne mesurent les examens, ce soit précisément la résistance à la fatigue cognitive, plus que la connaissance. La capacité à apprendre, quoi.
Je prendrai les résultats de cette étude avec prudence. Je n’ai malheureusement pas accès l’article, donc il est difficile de donner un avis détaillé. Il faudrait voir si d’autres articles convergent vers des résultats similaires. En attendant, deux bémols:
1. l’effet observé me semble faible (8%) et pourquoi 10 jours d’ailleurs, ce serait intéressant de voir si il y a un rapport entre temps passé sans exam et meilleur taux de réussite
2. l’étude ne met pas en place une expérience mais analyse des données, ce n’est pas une faute en soit mais c’est toujours plus simple d’avoir des corrélations sans réel causalité (dans cet article, les auteurs ont analysé le résultat d’étudiants à des examens suivant les années). Or de multiples variables peuvent intervenir, changement de professeur plus ou moins strict, exam plus ou moins difficile, niveau des élèves, proximité de soirées trop arrosées, etc.
1/ tu dois pouvoir accéder à l’article, qui est un document de travail du NBER auquel l’université de Poitiers est abonnée. Entre ton mail en bas de page, tu recevras un e-mail et tu pourras y accéder.
2/ les auteurs identifient une relation linéaire entre nombre de jours sans examen et réussite aux examens, ce qui est un des résultats surprenant disent-ils : passer de 1 à 3 jours sans exam “rapporte” la même chose que de passer de 8 à 10.
3/ un des intérêts du papier est que leur protocole d’analyse permet d’éviter pas mal de biais de sélection, leur travail relève de ce qu’on appelle en économie une “expérience naturelle”. Ça n’élimine pas tous les biais sans doute, mais un bon paquet.
bien noté! merci!