Qu’elle était verte ma région ! (épisode 2)

Résumé du premier
épisode
 : une première façon d’approcher le « phénomène » croissance verte est d’évaluer le poids dans les différentes régions de l’agriculture biologique dans
l’ensemble de l’agriculture. On constate alors des disparités plutôt fortes, qui peuvent cependant s’expliquer par des effets de structure, l’activité présente initialement pouvant être plus ou
moins favorable à la transition vers des produits bios.

La croissance verte ne se limite bien sûr pas à l’agriculture biologique. On doit donc mobiliser d’autres sources statistiques. Je
propose dans ce billet d’exploiter une source assez récente, que j’avais déjà mobilisé sur un autre
sujet, celui des relocalisations et délocalisations d’entreprises
 : la base Trendéo développée par l’Observatoire de l’Investissement.

Cette base s’appuie sur un recensement des opérations d’investissement et de désinvestissement réalisées en France, à partir de plus de
3000 sources. Les opérations relatives à la croissance verte sont repérées dans la base, ce qui permet ensuite de faire quelques calculs. Ce sont en fait 9 filières vertes qui sont suivies :
1. Le solaire, 2. L’éolien, 3. Le recyclage et la dépollution, 4. L’écoconstruction et les biomatériaux, 5. La valorisation de la biomasse par méthanisation, 6. L’utilisation du bois pour
chauffage, 7. Les biocarburants, 8. La géothermie et l’aérothermie (pompes à chaleur), 9. Le véhicule électrique.

L’Observatoire de l’investissement a lui-même trituré ses données, voici le diaporama présenté lors d’un colloque du CNER en novembre dernier (voir également cette page pour des compléments, suite aux remarques lors du colloque) :

 

J’ai retravaillé la base Trendéo pour me livrer à quelques calculs complémentaires. De la même façon que pour l’agriculture bio, j’ai
calculé un indice régional en rapportant la part régionale dans les emplois croissance verte à la part régionale dans l’ensemble des emplois recensés dans Trendéo. On obtient le graphique
suivant :


verttrendeo.jpg

Les régions les plus performantes sont l’Aquitaine, la Picardie, la Corse et la Bretagne. Poitou-Charentes, qui s’avérait sous
performante en matière d’agriculture bio (indice de 62), obtient un meilleur score (indice de 125).

On peut ensuite croiser les valeurs obtenues pour les deux indicateurs :

 

filières Trendéo<100

Filières Trendéo >100

bio<100

Nord-Pas-de-Calais

Haute-Normandie

Ile-de-France

Centre

Auvergne

Picardie

Champagne-Ardenne

Poitou-Charentes

Bourgogne

Lorraine

Limousin

Aquitaine

bio>100

Basse-Normandie

Midi-Pyrénées

Alsace

Pays de la Loire

Franche-Comté

Provence-Alpes-Côte d’Azur

Languedoc-Roussillon

Bretagne

Corse

Rhône-Alpes

 

Toutes les configurations sont représentées, signe d’une faible « corrélation » entre agriculture bio et filières vertes.
Performances faibles de la région capitale (indice de 23 ici, de 38 pour l’agriculture bio). Rhône-Alpes est performante sur les deux dimensions (indices de 184 et 170).

 

Suite au prochain épisode…

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