Petit voyage dans la capitale, hier, pour assurer une petite conférence dans ce très bel endroit. L’après-midi, j’ai pu assister à la conférence de Pierre-Yves Gomez, qui a discuté des problèmes de gouvernance d’entreprise. Avec notamment
un recadrage du problème pas inintéressant :
Il y a en France environ 4 millions d’entreprises. Sur ces 4 millions, une bonne partie sont des entreprises qui vendent des
produits au plus à 30 km de leur localisation (artisans, commerçants, etc.). Sur ces 4 millions, surtout, 800 environ sont cotées en bourse. Sur ces 800, la moitié ont un actionnaire principal,
souvent familial. Sur les 400 restant, 100 concentrent 95% des financements du marché, les autres se partageant les 5% restant. La dénonciation de la prise de pouvoir des entreprises par les
investisseurs institutionnels semble donc devoir être relativisée…
PY Gomez a poursuivi en indiquant que ceux qui demandent que des règles de gouvernance soient érigées et imposées aux entreprises
conduit les porteurs d’un tel message à être victime du syndrôme de Gulliver : on regarde le géant (Total par exemple) et on fait comme si toutes les entreprises étaient assimilables à ce géant.
Or, à l’évidence, ce n’est pas le cas. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas réfléchir à la question de la gouvernance des entreprises, mais plutôt qu’il convient de tenir compte de cette
diversité des entreprises.
Sur un sujet connexe, l’Insee vient de
définir une nouvelle catégorisation des entreprises afin de mieux prendre en compte le rôle des groupes. La définition retenue est la suivante (voir ici) :
Une entreprise est la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité
organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes.
Sur la base de cette définition et de trois critères (effectifs, chiffre d’affaires,
total de bilan), quatre catégories d’entreprises sont définies : micro-entreprises, PME non micro-entreprises, Entreprises de taille intermédiaire, Grandes entreprises.
Les grandes entreprises sont au nombre de 242. Elles pèsent moins de 1% du nombre
d’entreprises, mais 27% des salariés, 34% de la valeur ajoutée, 53% du chiffre d’affaires à l’export et 62% des dépenses intérieures de R&D des entreprises.
Il faut se poser la question des chances de développement des entreprises suivant la taille, l’accès au financement…
Il est toujours interessant de remettre ces chiffres en lumière. Et il serait judicieux que les politiques et les medias s’en saisissent un peu plus, d’autant plus qu’en dehors de certains
secteurs spécifiques (energie, industrie lourde etc.) le gigantisme n’a plus de sens … si ce n’est celui de rentrer dans une logique de gestion purement financière qui, au vu des recents
evènements, n’est plus vraiment dans l’air du temps.
Réflexions sur l’air du temps…
Rappelons cette règle économique de base : l’objectif premier d’une entreprise est de gagner de l’argent et donc de se développer…