d’Emilie Raynaud sur l’impact sur le niveau de vie de la prise en compte des revenus du patrimoine financier et du logement. On y apprend par exemple que le rapport interdécile du niveau de vie
D9/D1, c’est à dire le rapport entre le niveau de vie des 10% les plus riches (D9) et le niveau de vie des 10% les plus pauvres, qui est de 3,17 avec une mesure standard du niveau de vie, passe à
3,47 quand on intègre loyers imputés et revenus financiers.
Résumé :
En France, la mesure de référence des inégalités de revenus s’appuie sur une définition du niveau de vie qui prend uniquement en compte les ressources monétaires. Jusque dans un passé récent,
cette mesure appréhendait mal les revenus du patrimoine financier et ignorait la contribution du logement au niveau de vie des individus. La prise en compte « élargie » des revenus du patrimoine
dans la mesure des niveaux de vie modifie le paysage des inégalités en France. Qu’il s’agisse du patrimoine financier, dont la distribution au sein de la population est plus concentrée que celle
des revenus, ou de la propriété de la résidence principale, les compléments de ressources estimés accroissent la mesure des inégalités globales. Les inégalités de niveau de vie entre les
différentes catégories socioprofessionnelles et selon l’âge en sont également modifiées. Le niveau de vie moyen des personnes âgées est inférieur à la moyenne de la population avec la mesure
standard du niveau de vie. Compte tenu du fait que le patrimoine des seniors est supérieur à la moyenne, la prise en compte des revenus du patrimoine améliore leur niveau de vie relativement au
reste la population.
Référence : Baclet A., Raynaud E., 2008, “La prise en compte des revenus du patrimoine dans la mesure des inégalités”, Economie et Statistique, n°414, p. 31-52.