Nouvel exemple de relocalisation, de l’entreprise
Geneviève Lethu :
La marque Geneviève Lethu, spécialiste des arts de la table, fabrique de nouveau des couteaux, des torchons et des nappes
en France. La part de ses collections fabriquées en Asie est ainsi passée de 40 à 10%. Une “relocalisation” que de plus en plus d’entreprises françaises choisissent. En prenant en compte non
seulement la qualité des produits mais aussi des arguments purement économiques.
Des couteaux fabriqués à Thiers peuvent revenir 20% moins chers que les mêmes produits fabriqués en Asie. Dans les Vosges, le linge de maison est au même prix que celui tissé à l’autre bout de la
planète. Si la marque Geneviève Lethu, spécialiste des arts de la table, a décidé de fabriquer de nouveau des couteaux, des torchons et des nappes en France, et de baisser dans le même temps de
40 à 10% la part de ses collections fabriquées en Asie, c’est avant tout pour des raisons économiques. Ce qui explique que d’autres entreprises françaises s’engagent dans cette voie, celle de la
“relocalisation”.
En Asie, le prix de l’énergie et des matières premières a bondi au cours des derniers mois. Le transport jusqu’en Europe devient moins rentable, coût du pétrole oblige. Surtout, avec la
crise, les entreprises ont de moins en moins intérêt à avoir des stocks importants à financer pendant plusieurs mois.
La “relocalisation” permet aussi de contrôler au plus près la qualité des produits. C’est enfin pour ces entreprises une manière de retrouver l’étiquette “Made in France”. Un plus pour la
clientèle française mais aussi étrangère.
J’insiste une fois de plus : les délocalisations et les relocalisations ne pèsent pas autant qu’on l’imagine. Inutile
donc, sur la base de quelques exemples, de monter trop vite en généralité. Mais l’analyse de ces cas permet de montrer la complexité des choix de localisation des entreprises. Ceux-ci dépendent
des différentiels de coût du travail, de productivité, de qualité, de réactivité, des coûts de la coordination à distance, etc. De l’ensemble de ces éléments et de leur dynamique, parfois
difficiles à anticiper, d’où la révision de certains choix.
En écartant l’hypothèse selon laquelle les revenus des ouvriers français sont devenus comparables à ceux des ouvriers chinois, ça démontre surtout que les acheteurs de produits Geneviève Letheu 1) résident en France ou dans les pays limitrophes 2) achètent du Made in France.Puis-je faire remarquer qu’il y a peu de chances que le developpement chinois se traduisent pas une plus grande consommation en chine de fourchettes, couteaux et nappes, éléments constitutifs du mode de vie occidental, pour ne pas dire, européen ?
Intéressant… mais n’est-ce pas réservé aux produits haut de gamme? Qu’en est-il pour les secteurs de milieu de gamme, sur lesquel de nombreux produits français sont placés…Cordialement,JCG
@ JCG :Il ne me semble pas que geneviève lethu soit du haut de gamme, mais plutôt justement du milieu de gamme
Interrogeons-nous nous-même : sur quels produits est-on prêt à acheter chinois ? En réalité sur de moins en moins de produits.Il me semble qu’aujourd’hui, le made in China a acquit une très mauvaise réputation en France. A présent nous savons qu’à partir du moment où nous avons conscience que ces achats ne passeront pas l’année, acheter chinois est intéressant. Mais dépassez cette limite, et dans 90% des cas le produit chinois ne vaut plus rien.De plus, si acheter des produits venant de si loin peut avoir un sens économique, cela n’a aucun sens écologique. Non seulement parce que ces produits sont jetables, mais aussi à cause du coût énergétique de leur transport sur de si longues distances.
bonjour,
enfin une bonne nouvelle comme d’autres pays j’espere que d’autres entreprises francaises auront la meme demarche ,car de plus en plus de francais au regard du je m’en foutisme des produits chinois vers notre pays les exemples ne manquent pas :jouets,nourriture, produits electriques dangereux etc ..fera prochainement la difference entre la valeur des produits importés et la qualité de nos produits avec pour les francais une vraie démarche qualité déjà existante qui revalotisera nos produits francais dans le monde
Attention à ne pas laisser croire par vos exemples à sens unique que tout se relocalise en France. Le mouvement de fond reste la délocalisation, la baisse de la part de l’industrie dans le PIB (même en y ajoutant les services aux industries) le prouve.
C’est de ça dont il faudrait d’abord parler. Vous encouragez la négation du problème.
L’économie étant largement menée par la volonté, toute manifestation d’optimisme est bonne à prendre…surtout en ce moment.
Accenture vient de sortir un rapport qui va dans ce sens…celui d’une prise en compte de tous les éléments qui intervennent dans un choix de localisation…cela permet de sortir des effets de modes.
Les délocalisations sont sans doute modestes macroéconomiqement (au bémol de définitions extensives que l’on peut en donner) mais ils ont une forte charge symboliqe et surtout elles touchent très souvent des entreprises qui localement sont des éléments structurant d’un territoire.
@ Jean Christophe Gessler
Pas nécessairement haut de gamme; des Zara et H&M font tourner leurs produits tous les mois ces derniers temps (cela va peut-être se calmer) … avec deux mois de bâteau depuis la Chine, le modèle ne marche pas
La vraie question: de quoi se compose un prix de revient d’un produit: matières premières, amortissement des machines, heures de travail, transport, energie, marketing, “divers”. Ces paramètres varient das le temps (matières premières, couts du transport etc…)Or ces infos ne ne sont que trop rarement publiées et c’est plus facile de tout mettre sur le cout dutravail: par exemple Renault dit que le travail chez Dacia a le même poids que le cout du transport (10% environ). La simplification du propos peut être un piège.