problématiques en termes de développement économique sur Poitiers, Châtellerault et la zone du Futuroscope étaient nettement différenciées. Sur Châtellerault, le coeur du problème tient aux
transformations de l’industrie. J’ai montré à ce sujet, dans un deuxième billet, que la question était moins celle
de la disparition de l’industrie sur la zone que celles des transformations de l’industrie (recours croissant à l’intérim) et de la difficulté de faire émerger du tertiaire industriel.
Suite avec ce billet, qui se focalise sur Poitiers. Comme déjà mentionné,
certains candidats dénoncent l’absence d’une politique ambitieused’attractivité vis-à-vis des entreprises privées, à l’heure où la mondialisation met tous les territoires en concurrence. C’est oublier que le développement des territoires peut se faire hors
mondialisation, pour reprendre la formule de Davezies : il peut reposer sur une logique d’économie résidentielle, plus que sur une logique d’économie productive et, compte tenu des
caractéristiques de Poitiers, la première logique apparaît comme plus pertinente (même si les deux logiques sont plus complémentaires que substituables).
Pour avancer dans la réflexion, voici le résultat d’un petit travail, permettant d’évaluer l’impact économique local de deux institutions, la Communauté d’Agglomération de Poitiers et le CHU de
Poitiers (quelques chiffres également pour l’Université). Résumé introductif :
Cette note s’appuie sur les principaux résultats d’un travail de stage UEP mené par Rachel Bouchet, étudiante en Master « Aménagement du
Territoire et Développement Economique Local » de Poitiers, au sein du Service Recherche et Développement de la Communauté d’Agglomération de Poitiers, sous la direction de Dominique
Royoux (Directeur du Service R&D de la CAP et Professeur Associé à l’UFR SHA, département de Géographie) et d’Olivier Bouba-Olga (Maître de Conférences, UFR de Sciences Economiques de
Poitiers).Nous montrons que le CHU et la CAP génèrent, en 2006, 303 millions d’euros de revenus : 280,8 millions d’euros de salaires versés par les deux
institutions, 22,2 millions d’euros de salaires versés par les sous-traitants locaux. Une part importante de ces salaires est dépensée localement, ce qui conduit à verser de nouveaux salaires à
des personnes du territoire, qui seront eux-mêmes dépensés, et ainsi de suite. L’intégration de ces effets multiplicateurs permet d’estimer les richesses apportées par ces deux institutions au
territoire à près de 485 millions d’euros pour 2006. Quelques implications en termes de politique publique sont esquissées en conclusion.
Vous pouvez télécharger la note de recherche,
toute remarque est bienvenue.
Cette étude m’a l’air d’excellente qualité! Bravo Rachel!
Travail intéressant, mais à nuancer car ces établissements publics vivent aussi sur des prélèvements obligatoires, qu’il faut donc retrancher de l’impact économique local : ces dépenses pourraient aussi être faites autrement.Par exemple ceux qui en profitent des services du CHU (essentiellement les plus de 60 ans) ne sont pas ceux qui payent (les actifs) et qui en patissent dans leur consommation quotidienne : achat de maison, etc.De plus si on prolonge le raisonnement présenté, on pourrait en déduire que toute l’activité économique pourrait être générée par les impôts et prélèvements obligatoires, ce qui est manifestement faux … Donc il y a une faille !Enfin le développement économique local (cf autre billet) n’est pas la solution ultime tant que le territoire a besoin d’importer des biens qui ne sont pas produits localement : voitures, téléviseurs, PC, téléphones mobiles, énergie, etc … Quelle que soit l’échelle du territoire considérée, le problème de l’équilibre systémique, et donc des exportations existe.
@ LG , sur les différents points :* retrancher les impôts : oui et non, car une partie du financement des institutions provient de l’Etat central. Il y a injection de revenu par “l’extérieur”. En France, c’est un point essentiel qui permet d’assurer une faible hétérogénéité des niveaux de vie régionaux. Cf. Davezie sur ce point.* toute l’activité économique pourrait être générée par les impôts et prélèvements obligatoires, ce qui est manifestement faux … Donc il y a une faille !” : je ne vois pas pourquoi vous dites cela. Je dis simplement qu’il y a plusieurs logiques qui sous-tendent le développement des territoires : logique productive, logique résidentielle, logique redistributive* oui, il y a des flux de biens et services entre régions, aucune raison valable de vouloir l’égalité entre exportations et importations des régions
Tout d’abord merci de votre réponse argumentée. Pour le premier point : Si le financement vient de l’Etat central, (on peut discuter aussi la question de savoir si cet argent vient du ciel ), c’est que le CHU localement se conduit aussi comme exportateur de services de santé en drainant un territoire de malades bien au delà de la localité de Poitiers (ou du département). Sinon il est financé par les cotisations sociales du département et l’argent tourne en rond. Idem pour la CAP. Dans ce cas là on peut se poser la question, puisqu’il s’agit de prélèvements obligatoires, de savoir si cet argent n’aurait pas des moyens d’être mieux utilisé (on peut par exemple imaginer les mêmes services de santé ou services publics moins chers – à trouver commentJ, et le surplus de pouvoir d’achat injecté dans un autre circuit économique local plus performant ou pourvoyeur d’autres richesses – lequel ?). Le développement local ne peut pas se passer non plus de la question de la productivité. Il faut donc bien dans les 2 cas se poser la question du net d’impôts et prélèvements obligatoires. Sur le deuxième point, reprenons ce que démontre l’étude : toute activité économique génère des richesses, et sa présence affecte en cascade les autres activités par la distribution de salaires et sous-traitance, donc l’effet économique final est supérieur à l’effet apparent. Le raisonnement sur le CHU ou la CPA pourrait être aussi refait et le résultat amplificateur attribué à n’importe quelle activité économique locale. Que doit-on en conclure alors exactement ? Pour le troisième point, bien sûr que chaque région n’est pas forcée d’être exportatrice, mais si toutes les régions font le même raisonnement plus personne n’exporte, et là il y a un vrai problème pour le pays. C’est l’application d’un principe systémique simple d’équilibre entre flux entrants et sortants. A l’échelle des pays, on ne peut que constater que les pays exportateurs nets s’enrichissent rapidement (ex : Taiwan, Irlande, Corée, Chine, …).
Le prochain Mardi Nous Too aura lieu le Mardi 4 Mars à 19 heures au Love Money Café, 82 rue Carnot à Poitiers, et si James et Vianney ne se trompent pas, cela sera le 100ème mardinoustoo …!!Le 99 éme était consacré à ….Mr BOUBA OLGA !Il y a 9 ans, qui eut parié un franc que la version poitevine des “First Tuesday” existerait encore en 2008, alors que cet évènement quasi planétaire (toutes les grandes capitales mondiales avaient le leur), a disparu dès l’éclatement de la Bulle Internet ? Et comme quoi, il ne sert à rien de créer une association avec des membres, un bureau et des cotisations pour organiser un évènement qui dure…;>)Pour fêter ce numéro symbolique, nous n’avons pas voulu, comme en 2001, inviter les principaux candidats aux élections municipales de Poitiers : Jacques SANTROT – Jean-François MACAIRE d’une part et Elisabeth MORIN – Dominique HUMMEL d’autre part ;L’autre grande différence avec la compagne de 2001, c’est qu’aujourd’hui chaque candidat a un site web pour sa campagne, avec souvent une véritable équipe pour l’animer.Comme nous serons 5 jours avant le scrutin, nous avons eu l’idée de faire le bilan d’une campagne électorale sur la blogosphère politique locale en invitant tous les webmasters des candidats aux élections locales.Et pour mieux animer la soirée, nous avons souhaité la confier à deux journalistes professionnels de Poitiers, j’ai nommé Olivier BARBIN et Brigitte BARONNET (RADIO PULSAR + le magazine « BOUGE » )Bernard DECARROUX http://www.interpc.frAmusant de relire (ci dessous) l’annonce du retrouvé l’annonce du premier Mardi Nous Too qui a donc eu lieu le Mardi 16 mai 2000 !!!