Julien Villedieu, Délégué Général du Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV), est intervenu au CEPE le 15 octobre dernier pour présenter ce syndicat professionnel qu’il a rejoint en 2008 lors de sa création. Le syndicat représente les producteurs de jeux vidéo en France et a pour mission de défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics ou des médias. Le syndicat est notamment à l’origine de la création du crédit d’impôt pour le jeu vidéo, d’un fonds d’aides à la production, ou encore du référentiel des métiers du jeu vidéo. Il compte actuellement 200 adhérents, soit 90 % du poids économique du jeu vidéo en France.
La présentation avait pour but de nous informer sur le marché du jeu vidéo du point de vue des producteurs. En effet le jeu vidéo est souvent abordé sous l’angle des consommateurs mais rarement sous l’angle des industriels du secteur. Pour cela M. Villedieu a utilisé une partie du « baromètre du jeu vidéo » que le SNJV réalise avec l’IDATE de façon annuelle, qui présente différents indicateurs sur le marché comme le taux de croissance, le taux d’embauche ou encore la structure de financement des entreprises.
La présentation a été très riche en informations, notamment en termes de chiffres sur l’industrie, dont les principales sont les suivantes :
- 3 pôles du jeu vidéo en France : L’Ile de France, Le Languedoc-Roussillon et la région Rhône-Alpes
- Plus de 50% des entreprises ont moins de 5 ans
- Dématérialisation du marché, mais 40% du chiffre d’affaires total réalisé par le secteur provient du marché physique
- 650 nouveaux jeux ont été mis en production en 2015
- 80% des jeux génèrent entre 0 et 10 000$ par mois.
- 45% du chiffre d’affaires du secteur se fait à l’étranger
- 63% des embauches sont fait en CDI en 2015
- Des entreprises de petite taille avec une trésorerie très faible
- Le besoin en compétence marketing est très important dans toutes les petites et moyennes structures
Le marché du jeu vidéo en France est un marché hyper concurrentiel, qui souffre d’un problème majeur de financement. Les grosses entreprises comme Ubisoft, Arkane studios ou Quantic Dream ont des situations financières stables. Mais les petites structures, qui développent des jeux mobiles, avec peu de visibilité, souvent sur un modèle de freemium, ne parviennent pas à maintenir une situation financière viable. Le besoin en savoir-faire marketing de ces entreprises est donc très fort car elles ont besoin de compétences managériales et théoriques pour gérer des équipes de créatifs souvent réticents au marketing. La présentation s’est terminée ensuite par une séance d’échanges avec Julien Villedieu. Il nous a notamment conseillé de cibler pour nos stages de Master 1 ou bien nos recherches d’emplois, ces petites entreprises, afin d’acquérir une expérience pour pouvoir viser des structures de taille plus importantes par la suite.
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Article rédigé par Salvatore Vennettilli, étudiant en Master 1 « Marketing Plurimedia et Consommation ».