Consommateurs, si je vous dis récupération, à quoi pensez-vous ?

Recyclage, économies, non merci très peu pour moi me direz-vous… Et pourtant ! Cette pratique est très intéressante et à la portée de tous, comme ont pu le constater Frédérique Giraud et Benoit Ladouceur dans leur enquête[1] portant sur les usages des sites de dons. Pour être au plus près des utilisateurs et comprendre les pratiques et les motivations de ces derniers, ils se sont eux-mêmes inscrits sur trois sites : freecycle, donnons.org et recupe.net.

Leur réflexion met évidence les mécanismes sociaux qui sont à l’origine du don et qui permettent de dégager des caractéristiques propres à chaque profil d’utilisateur dans le but d’établir des catégories. Au premier abord on voit deux logiques se distinguer : les “consommateurs” (ceux qui sont sur ces sites pour faire des bonnes affaires et consommer davantage) et les “recycleurs” (qui utilisent les sites de dons pour lutter contre la surconsommation que leur impose la société et le gaspillage qu’elle occasionne). Puis on peut voir chacune d’elle se scinder en deux catégories : les “maximisateurs” et les “modérés” pour les “consommateurs”, ces individus se distinguent surtout par la fonction qu’il prête au don qui est celle de faire des l’économie. A contrario, les “recycleurs” qui regroupent les “récupérateurs” et les “militants” se décrivent comme étant des personnes qui luttent contre la société de consommation et trouvent dans le don un moyen de la contourner.

Le consommateur est de plus en plus conscient du gaspillage, il éprouve le besoin d’agir et le marketing l’a bien compris en lui laissant entrevoir qu’il peut être acteur de ce changement. Le marché de l’occasion avec des sites comme Amazon et Priceminister en est l’exemple parfait, car c’est la transposition du concept de la récupération à l’univers du marché avec l’apparition de la notion de prix. Le consommateur vend des produits qu’il n’utilise plus et le gain qu’il récolte en faisant cette opération lui donne bonne conscience et lui permet de dépenser autrement. Cette démarche citoyenne est une manœuvre de la part des entreprises dans le but à la fois de fidéliser par une action positive et éthique sa clientèle en mettant en avant la protection de l’environnement et le développement durable.

Mais qui ne rêve pas d’une société dans laquelle “consommer malin” serait la règle ? Tout le monde me direz-vous ! Alors pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui ?

Maintenant c’est à vous de jouer !

Article rédigé par Mathilde Lehmann, Eudiante en « Master 1 Marketing Plurimedia et Consommation ».

[1] “La récup’ : regards ethnographiques sur des pratiques diversifiées” de Frédérique Giraud et Benoit Ladouceur extrait de « Le consommateur malin face à la crise – Tome 2 : le consommateur stratège (dans la collection « Dossiers sciences humaines et sociales » dirigée par Isabelle Garabuan-Moussaoui) éd. L’Harmattan (2013)

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