
Oiseau de paradis émeraude, Œuvres complètes, Georges-Louis Leclerc de Buffon ; éd. Jean-Louis de Lanessan. Tome quatrième, Génération. Animaux, Paris : A. Le Vasseur, [1884-1885]
A l’occasion des « petites vitrines du livre ancien », dans le hall de la BU Droit-Lettres, bâtiment A2, le
Fonds ancien expose ses collections sur le thème des
oiseaux de paradis jusqu’au 29 avril, à travers des représentations et documents allant de la Renaissance jusqu’au XIXe siècle et le récit des légendes forgées par les explorateurs européens autour de ces oiseaux fabuleux.
On peut y voir des planches et descriptions de ces oiseaux par les scientifiques du XIXe siècle, dans les Œuvres complètes de Georges-Louis Leclerc de Buffon. Ces dernières sont à consulter également en version numérisée sur Gallica: on y retrouve l’article sur l’oiseau de paradis dans le tome 5 (1884-1886), ou la représentation d’un manucode.
Oiseau de paradis, ou paradisier, est le nom du langage courant utilisé pour désigner des passereaux de la famille des Paradisaeidae, des Cnemophilidae et des Meliphagidae, originaires de Nouvelle-Guinée, d‘Indonésie et d’Australie.
Le nom de l’un de ces oiseaux, le Paradisaea apoda (le paradisier grand-émeraude), qui signifie « sans pieds », est le vestige d’une croyance des navigateurs européens du XVIe siècle, qui pensaient que les paradisiers vivaient et se reproduisaient dans le ciel, les ayant vus pour la première fois naturalisés, sans pattes, auprès des autochtones qui s’en servaient comme parures. Georges Cuvier, dans le Dictionnaire des sciences naturelles (tome 37, éd: Strasbourg: F.G. Levrault, 1825), rapporte cette légende:
« Les premiers oiseaux de paradis qui ont été transportés des Terres australes, n’avoient plus de pieds, parce que les naturels de la Nouvelle-Guinée, et des îles voisines, où ils paroissent exister exclusivement, s’en faisoient des parures, et leur arrachoient pour cela les membres qui ne pouvoient que nuire à cet usage. (…)
Ces oiseaux se faisant peu voir aux périodes de l’incubation, on les a envoyés nicher au paradis terrestre et de là, sans doute, est venu le nom d’oiseaux du paradis, comme c’est d’après les vertus supposées par les devins et les prêtres du pays, qu’on leur a donné celui de manucode, qui signifie oiseau de Dieu chez les Indiens. »
Le Cornell Lab of Ornithology, de l’université Cornell à Ithaca dans l’Etat de New-York aux Etats-Unis, recense aujourd’hui 39 espèces de paradisiers, que l’on peut admirer sur leur site Bird-Of-Paradise Project. A travers de multiples vidéos, les scientifiques dressent un panorama complet de leurs couleurs chatoyantes, de leurs plumes extraordinaires, de leurs chants, et de leurs impressionnantes parades nuptiales.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IgYGCnrx6hw[/youtube]
A retrouver en BU Sciences, un livre entièrement consacré à ces beaux oiseaux:
et un documentaire retraçant la rencontre entre un photographe et l’espèce des paradisiers grand-émeraude sur les îles Aru en Indonésie:
- GARCIA, Miguel A., DEGEN, Loïc, Vanen : les plumes du paradis, VilbrekProd, 2008 (cote DVD 598 GAR).