Regarder et penser le travail autrement
La 8e édition du festival international Filmer le travail s’est achevée le 19 février dernier. Espace de réflexion et de débats citoyens sur l’évolution, les mutations et l’avenir du travail au travers de la production cinématographique actuelle, l’édition 2017 a mis l’accent sur cette question sociale déterminante, le travail est-il protecteur ? Car, construites à force de combats, les avancées sociales tels que les congés payés, la Sécurité sociale, la retraite, laissent à penser qu’il existe un droit du travail protecteur. Mais, si le travail peut être source d’émancipation, d’épanouissement personnel, de lien social, il peut aussi aliéner, déposséder, détruire.
Pleins feux !
Créé en 2009 par l‘Université de Poitiers, l’Espace Mendès-France et l’Association Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ARACT Poitou-Charentes), le festival s’est tout de suite inscrit dans une approche à la fois scientifique et artistique. Il se distingue désormais comme un rendez-vous incontournable où acteurs du monde du travail, chercheurs, professionnels de l’image et grand public se côtoient avec la même curiosité et l’envie de dynamiser et prendre part au débat public citoyen sur l’évolution du travail contemporain.
Demandez le programme !
Plusieurs temps forts rythment l’événement :
- une sélection internationale officielle d’une vingtaine de films, entre réel et fiction
- des concours grand public, dont celui du meilleur scénario et Filme ton travail !, des « pocket films » utilisant les nouveaux outils numériques, proposés par des amateurs et qui montrent, mettent en scène et analysent leur propre activité professionnelle
- des tables rondes, conférences, rencontres sur un thème donné
- un ensemble de manifestations sous forme d’expositions, d’hommages, de rétrospectives, de spectacles ou concerts… aux quatre coins de la cité
Aussi, tout au long de l’année, l’association Filmer le travail organise des projections-débats, rencontres ou conférences et effectue tout un travail de médiation auprès des publics scolaires.
Cette année, le festival a choisi de rendre hommage à Abbas Kiarostami et de proposer un focus sur le cinéma espagnol des années 30 à aujourd’hui. Si vous avez loupé les projections, vous pouvez emprunter ou visionner à l’espace vidéo de la Ruche, les films suivants :
- Las Hurdes (Terres sans pain) de Luis Buñuel
- El sol del membrillo (Le songe de la lumière) de Victor Erice
- En Construcción de José Luis Guerín
Pour continuer sur la thématique des conditions et du monde du travail, voici une sélection de quelques documentaires disponibles en DVD :
- Femmes précaires, Les prolos, 300 jours de colère de Marcel Trillat
- J’ai très mal au travail : cet obscur objet de haine et de désir de Jean-Michel Carré
- Femmes au charbon de Mathilde Mignon
- Ex-Moulinex, mon travail c’est capital de Marie-Pierre Bretas, Raphaël Girardot, Laurent Salters
- La mise à mort du travail : une série documentaire de Jean-Robert Viallet
- Les LIP : l’imagination au pouvoir de Christian Rouaud
- Prud’hommes de Stéphane Goël et Jenny Kéquiner (DVD disponible à la BU Droit-Eco-Gestion)
- LIP : puisqu’on vous dit que c’est possible de Chris Marker
Ainsi qu’une petite sélection de fictions :
- Les temps modernes de Charles Chaplin
- L’exercice de l’État de Pierre Schœller
- La loi du marché de Stéphane Brizé
- Fatima de Philippe Faucon
- De bon matin de Jean-Marc Moutout
- Riff raff de Kenneth Loach
- L’an 01 de Jacques Doillon, Jean Rouch, Alain Resnais
- La vie est à nous de Jean Renoir
La BD propose aussi une autre façon de questionner le travail et la condition des salariés, travailleurs, sans-emploi. Elle interroge volontiers le rapport entre le capital et le travail, l’épanouissement personnel… :
- Politique qualité de Sébastien Vassant
- La menuiserie : chronique d’une fermeture annoncée de Aurel
- Au cœur de Fukushima de Kazuto Tatsuta
- Un homme et mort, Les mauvaises gens : une histoire de militants, Les ignorants : récit d’une initiation croisée, Rural : chronique d’une collision politique de Etienne Davodeau
- Amour & intérim de Lewis Trondheim
- Le fric c’est capital de Tignous
Et, pour compléter ce billet, vous pouvez (re)lire sur ce même blog Le droit du travail en gesticulant.