ers 1454 fut mise au point la technique de l’impression typographique. À une époque où le livre, qu’il fût religieux ou profane, était devenu un objet courant, la demande de livres était forte. La xylographie, ou gravure sur bois, permettait depuis le XIVe siècle d’obtenir plusieurs exemplaires identiques d’un dessin. On pouvait se servir de cette technique pour copier du texte, mais elle n’était guère pratique car elle ne permettait pas les repentirs ou les modifications. Dans plusieurs villes d’Europe, Avignon, Mayence ou encore Harlem, des hommes essayaient donc de trouver un moyen qui permettrait de produire facilement des exemplaires identiques d’un même texte.
e fut Gutenberg, à Mayence, qui mit au point la technique la plus prometteuse. Le caractère innovant de son invention résidait dans ses caractères mobiles, de même taille et très solides, tandis que la presse, sans originalité, était probablement inspirée de celles des vignerons ou des papetiers. La fabrication du papier en Europe ne fut pas un préalable à l’invention de l’imprimerie, mais elle en facilita ensuite la diffusion : le papier, dont la technique de fabrication était bien maîtrisée à la fin du XVe siècle, était beaucoup moins cher que le parchemin, autre support de l’écriture qui pouvait lui aussi passer sous les presses typographiques.
e travail de fabrication du livre était avant tout manuel et artisanal, que ce soit pour le papier, la composition ou la reliure. Mais, à partir de la fin du XVIIIe siècle, et plus encore dans les années 1830, les techniques de production du papier, de la reliure, ainsi que les moyens de mettre en page le texte, s’industrialisèrent de plus en plus. De ce fait, on appelle ordinairement « livre ancien » tout imprimé fabriqué de manière artisanale entre l’invention de l’imprimerie et les années trente du XIXe siècle.
u 3 novembre au 20 décembre, dans le Hall de la BU Droit-Lettres et dans le Service du Livre ancien, une exposition présente, sous la forme d’un abécédaire, les différents termes qui permettent de décrire et d’analyser le livre ancien. Elle invite ainsi à découvrir les matériaux du livre ancien, les techniques employées pour les fabriquer et ses spécificités par rapport au livre contemporain. Le plus souvent en noir et blanc, sans couleur, les livres anciens étaient conçus dans des matériaux beaucoup plus robustes que la plupart de ceux employés aujourd’hui, mais ils ont subi les outrages du temps, ont pu être exposés à des intempéries ou être manipulés de manière maladroite par les lecteurs. Ils doivent de ce fait être particulièrement protégés aujourd’hui.
Dictionnaire encyclopédique du livre / sous la direction de Pascal Fouché, Daniel Péchoin, Philippe Schuwer ; et la responsabilité scientifique de Pascal Fouché, Jean-Dominique Mellot, Alain Nave… [et al.].- [Paris] : Éd. du Cercle de la Librairie, 2005-2011 (Tome 1, Tome 2, Tome 3, Tome 4)
Christian Galantaris. Manuel de bibliophilie.– Paris : Éd. des Cendres, 1997
Olivier Maupin. Identifiez et conservez vos papiers anciens : manuel de reconnaissance du papier et de l’estampe.– Paris : Dessain et Tolra, 2006