Jamais tant qu’au XVIe siècle, la Bible, un livre en apparence immuable, n’a subi d’aussi profonds changements : ceux-ci affectèrent tout à la fois la mise en page du document et le texte lui-même.
Les humanistes cherchèrent à rendre plus conforme aux règles du latin classique la Vulgate, traduction latine de la Bible proposée par saint Jérôme au IVe siècle puis utilisée et recopiée durant tout le Moyen Âge. Suite à la chute de Constantinople de 1453 et à la fuite vers l’Occident de lettrés qui emportèrent avec eux de nombreux livres, les humanistes purent comparer la Vulgate avec les langues bibliques d’origine : ils proposèrent alors des versions latines de la Bible plus proches de ses sources hébraïques et grecques.
Grâce à la Réforme, plus attachée à l’Écriture qu’à la Tradition, le texte de la Bible, nu, sans gloses, fut valorisé par rapport aux sacrements et de nombreuses éditions furent publiées dans d’autres langues que le latin. Il existait déjà au Moyen Âge des versions de la Bible en langue courante, mais les commentaires étaient mêlés au texte lui-même, qu’on ne pouvait isoler.
La diffusion de l’imprimerie conduisit les imprimeurs à se détacher du modèle de mise en page que constituait le manuscrit. Comme dans les autres livres publiés à cette époque, la présentation des Bibles devint plus aérée. Les illustrations, qui jusque là permettaient de repérer un passage dans le texte, perdirent cette fonction, mais elles continuèrent à servir de support à la réflexion et à la prière ; désormais, elles eurent souvent une fonction documentaire également.
Une exposition consacrée à ce sujet, « Une Bible renouvelée à la Renaissance : le travail de l’imprimerie, des humanistes et de la Réforme », est proposée par le Service du livre ancien dans la BU Droit-lettres jusqu’au 19 octobre 2013.
Une visite guidée aura lieu le 18 octobre. Informations sur le site du SCD.