2 Crise politique : le parlement, le Roi, la religion (1688)

2 Crise politique : le parlement, le Roi, la religion (Exposition virtuelle « La glorieuse révolution d’Angleterre 1688 » dans le Fonds Dubois)

(Les côtes d’ouvrages FD et autres sont les références du Fonds Dubois).

Le 17e siècle fut celle d’une crise politique quasi permanente entre la monarchie et le parlement  Jacques 1er (qui succéda à Elizabeth 1er en 1603, grand-père de Jacques II, puis son père, Charles 1er, tentèrent de s’imposer, mais les parlementaires finirent par prendre les armes et à exécuter le roi. Son héritier, Charles II, de retour au pouvoir en 1660 après la chute du Protectorat des Cromwell – père et fils –, n’a pas renoncé aux ambitions absolutistes de ses aïeuls. En vingt-huit ans, il n’a accepté de convoquer le parlement que quatre fois, tenta de renforcer l’exécutif et de se passer des financements accordés par le Parlement. Le commerce et les revenues des douanes suffisaient à peine, et le roi a dû quémander des subsides à son cousin Louis XIV, beau-frère de sa sœur – Madame, dont Bossuet prononça l’oraison funèbre (1669). En retour la Hollande devait être partagée -inégalement- entre les deux pouvoirs et Charles se convertirait au catholicisme. D’autres appels de fonds suivirent tout au long des années 1670. Louis XIV ne pouvait se réjouir de tenir l’Angleterre à l’écart de ses ambitions continentales et de se féliciter de l’état agité de l’Angleterre qui, divisée, la rendait peu apte à peser sur les relations internationales. (Arnaud de POMPONNE, Mémoires du marquis de Pomponne… Paris, Huet, 1868, cité par Clark 1956, p.548).

Sans héritier légitime (le duc de Monmouth, fils illégitime, était candidat), Charles II légua le trône à son frère Jacques. Mary (née en 1662) et Anne, filles de Jacques, Duc d’York, et de sa première femme, Anne Hyde, furent élevées dans la religion anglicane et ce malgré la conversion de leur père au catholicisme vers 1668. Suite à la mort de sa première femme en 1671, Jacques se remaria en 1673 avec Marie de Modène. Charles II eût voulu fiancer sa nièce au Dauphin, pour sceller l’alliance française, mais l’opposition à un mariage catholique fut trop importante. Elle fut donc fiancée au prince Guillaume d’Orange, gouverneur aux Provinces-Unis des Pays Bas, protestant (dont la mère était une sœur de Charles et Jacques), chose qu’accepta son père catholique, pensant que sa popularité à lui, héritier du trône anglais, auprès de ses sujets protestants, en serait améliorée.

Selon les ouvrages soutenant la Révolution publié peu après, Jacques II avait agi de façon peu précautionneuse en dévoilant au grand jour son catholicisme. [FD 374] Il s’enfuit le 18 décembre 1688. Le parlement ne siégeant pas – le dernier parlement sous Charles II, à Oxford en 1681 n’avait siégé qu’une semaine, et Jacques II avait dissout le seul de son règne en juillet 1687  – il fallut en appeler au Prince d’Orange, neveu et gendre du roi, pour assurer la protection du royaume. [FD 1193] Malgré les efforts du secrétaire du Roi à l’Amirauté Samuel PEPYS (1633-1703), l’escadre de Guillaume put accoster dans le Devon. La Convention de 1689 se réunit sous la protection du Prince pour offrir le trône au couple royal.

Le contexte politique est présent dans les ouvrages économiques, où les auteurs traitant des impôts, de la monnaie, ou du commerce, font référence aux événements et au régime politique. [FD 2402] [FD 1044] [FD 2402] ou encore dans la juxtaposition dans les oeuves complètes de Locke de traités politiques et économiques. [Jm 31-2]

À l’époque de la publication d’un grand nombre des ouvrages de cette période dans la collection du Fonds Dubois – autour de 1696 – le parti Whig triomphant était néanmoins sujet à des divisions internes : entre les anciens du parti Whig, propriétaires terriens, et la Junte Whig,  administration efficace zélée de cinq aristocrates élus parlementaires en 1689 : John Somers, Charles Montagu (comte de Halifax), Thomas Wharton, Edward Russell (comte d’Orford) et le conte de Sunderland. Les termes ‘Whig’ et ‘Tory’, d’abord des insultes – ‘rustres’ écossais et ‘brigands’ en irlandais -, entrent dans le registre politique pour désigner les défenseurs et les détracteurs de tout ce suivit la ‘Glorieuse Révolution’. [FD 2386].