Vient de paraître: La Pícara (script pour un one-woman show)

Pavel Drábek et Josh Overton, La Pícara: The Incredible History of the Lieutenant Nun / La Pícara ou l’incroyable histoire de la nonne-lieutenant, édition bilingue, préface Steve Mentz, traduction Pascale Drouet, Toulouse, PUM, 2022, 157 p.

« On pourrait passer des années entières à demander aux gens tout ce qu’ils ont fait dans leur vie et à peine effleurer l’épiderme de leur identité. À moins qu’ils ne soient l’ennui même. Et nous n’avons qu’une heure. Quel dommage que je sois si intéressante ! »

Inspirée des événements véridiques de la vie de Catalina de Erauso – une nonne basque qui, au XVIIe siècle, s’échappa de son couvent et, se faisant passer pour un homme, combattit dans des batailles, joua à des jeux d’argent et conquit des cœurs sur deux continents – cette pièce de théâtre pour une seule actrice conjugue talents de poète, de musicien, de marionnettiste et de duelliste afin de faire revivre cette légende de l’art de la filouterie. Une guerre, deux mariages, trois meurtres, un grand nombre de navires coulés, des pesos par milliers, et un âne unique doté d’un drôle de nom. Les aventures truculentes de Catalina demeurent aussi passionnantes aujourd’hui qu’elles l’étaient il y quatre cents ans.

https://pum.univ-tlse2.fr/~La-Picara-the-Incredible-History~.html

Vient de paraître

David Greig, Îles lointaines / Outlying Islands, traduction et introduction de P. Drouet, préface de Christophe Barbraud et Fabrice Genevois, Toulouse, Presses Universitaires du Midi, coll. « Nouvelles Scènes / anglais » (dir. N. Rivère de Carles), 2019, 221p. ISBN: 978-2-8107-0644-0.

Les mois d’été qui précèdent la seconde guerre mondiale. Deux jeunes naturalistes sont envoyés sur une île lointaine de l’océan Atlantique Nord pour y faire une recension minutieuse de la faune. Ils seront ainsi les premiers à répertorier les nombreux oiseaux migrateurs qui y nidifient – mouettes tridactyles, cormorans huppés, océanites à queue fourchue, fous de Bassan. Ils sont donc tout à leur joie d’ornithologue. Or, c’est avec rudesse qu’ils sont « accueillis » par le bailleur de l’île (et sa nièce) qui, après quelques verres, laisse échapper une information qui va changer la donne : le ministère n’a aucun intérêt pour la faune ni pour la flore, il veut faire de l’île un laboratoire pour tester une arme bactériologique.

Avec ce huis-clos haletant à quatre personnages (trois hommes, une femme), David Greig nous offre une nouvelle fois la preuve de son talent à créer des atmosphères (ici, insulaire) et à maintenir une tension dramatique dont les retournements sont inattendus. Il nous emporte avec lui sur cette île lointaine pour nous dépayser certes, mais aussi pour nous faire part de sa réflexion sur l’homme soustrait à la société, ramené à une forme de vie primitive, et pour nous sensibiliser à l’éthique environnementale.

Pour se procurer la piècehttp://pum.univ-tlse2.fr/~Outlying-Islands-Iles-lointaines~.html

ARTE en avant-première: « Des théâtres et des hommes »

Sur ARTE, Nadja Dumouchel et Philipp Mayrhofer présentent en avant-première (accessible jusqu’au 24 décembre 2018) le documentaire en 5 épisodes: « Art Stories: l’âme des monuments ». L’épisode « Des théâtres et des hommes » (52 minutes) nous transporte dans la Grèce antique jusqu’au Palais des Festival de Bayreuth, en passant par l’incontournable théâtre de Shakespeare, le « Globe Theatre », à Londres. Il nous invite à nous interroger sur ce que ces différentes architectures théâtrales nous disent des civilisations qui les construisent et des hommes qui les fréquentèrent.

Des théâtres et des hommes

 

 

Dunsinane de Greig, ou Lady Macbeth ressuscitée

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La pièce Dunsinane est désormais accessible en français, dans une édition bilingue, avec une introduction de William C. Carroll (Boston University), dans la collection « Nouvelles Scènes » (PUM) dirigée par Nathalie Rivère de Carles.

En 2010, le dramaturge écossais David Greig écrit Dunsinane, une pièce qui se situe dans la tradition des sequels shakespeariens et prolonge, comme son nom invite à le penser, la célèbre tragédie jacobéenne de 1606. Lorsque William Shakespeare porte Macbeth à la scène, le roi Jacques VI d’Écosse est assis sur le trône anglais depuis trois ans, sous le nom de Jacques Ier d’Angleterre. Il n’est alors guère étonnant que la « pièce écossaise » s’achève sur l’alliance fructueuse de l’Angleterre et de l’Écosse pour vaincre la tyrannie, ici dans sa dimension universelle, et restaurer la paix : « the time is free » / « Voici le temps d’être libre » (trad. Y. Bonnefoy), s’écrit Macduff après la mort de Macbeth et avant que Malcolm n’annonce, sous forme d’invite, son couronnement à venir à Scone. Ainsi s’achève la tragédie shakespearienne. Or, dans Dunsinane, le couronnement n’arrive jamais et pour cause : Lady Macbeth, prénommée Gruach, n’est pas morte dans l’accès de folie que l’on croyait. Elle a même un fils, Lulach, et elle revendique le trône pour elle et lui, contre Malcolm. Se pose alors la délicate question de la succession.

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Macbeth en 15 minutes

Affiche LekstonLa pièce écossaise adaptée en langue originale, ça peut effrayer, surtout quand on ne comprend pas grand chose à la langue de Shakespeare. Heureusement, notre fidèle Ahmed vous a, à nouveau, concocté un petit montage de son cru: ça dure moins de 15 minutes et c’est inventif et jubilatoire! Mais on a quand même l’impression d’avoir la mort aux trousses…

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Thomas Jolly revient avec Richard III

1433584892Il n’aura pas échappé à ceux qui ont vu dernièrement  l’intégralité des cycles d’Henry VI présentés au TAP que Thomas Jolly caresse l’idée de monter la suite et de nous montrer jusqu’où Gloucester est prêt à aller pour pouvoir s’asseoir sur le trône d’Angleterre… L’ingéniosité des lettres pivotantes et l’amorce du célèbre monologue qui ouvre Richard III, « Now is the winter of our discontent », nous le laissent clairement entendre. Mais combien de temps les spectateurs devront-ils patienter avant de voir Thomas Jolly remonter sur scène dans le rôle principal?

Pour son Congrès annuel, abordant cette année la question de la « Jeunesse(s) de Shakespeare » (19-21 mars 2015, Fondation Deutsch de la Meurthe), la Société Française Shakespeare (SFS), désormais présidée par la dynamique Sarah Hatchuel, a eu l’excellente idée d’inviter Thomas Jolly pour une table ronde autour de son époustouflant Henry VI – servi par la belle traduction de Line Cottegnies. Un pur bonheur! Le jeune metteur en scène a confié à l’assemblée enthousiaste: « Richard III est un rêve d’enfant. Je veux le jouer avant de mourir. Comme Roméo et Hamlet ».

Nul ne sait encore si son Richard III sera programmé au TAP, mais pour ceux qui sont impatients, deux dates à retenir d’ores et déjà: on pourra se précipiter, pour voir la création en avant-première, le 2 octobre 2015 au TNB à Rennes, et récidiver en janvier 2016 au théâtre de l’Odéon à Paris.

Pour ceux qui n’auraient pas pu voir les deux cycles d’Henry VI, deux comptes rendus sont disponibles dans L’Oeil du spectateur (Cahiers Shakespeare en devenir):

http://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=775

http://shakespeare.edel.univ-poitiers.fr/index.php?id=774

Thisbé is back: Macbeth à la MDE de Poitiers

Affiche Lekston

Copyright: Édouard Lekston

Macbeth, ce tyran régicide que Shakespeare a rendu célèbre, a troqué sa lande écossaise contre un night club : c’est là que se déroule l’action de la nouvelle adaptation scénique que nous proposent Jennifer Johnson et Andy McKeown.

Qui dit night club dit musique et chorégraphie, et voici que le texte shakespearien s’enrichit d’intermèdes dansés pour notre plus grand plaisir. Naturellement, c’est sombre, très sombre. Avec Hamlet et Richard III, c’est l’une des pièces les plus sanglantes du répertoire shakespearien. On y prémédite, on y assassine de sang froid, on recommence jusqu’à s’enfoncer dans le crime irrémédiablement.

La lucidité du dramaturge nous donne clairement à voir les mécanismes psychiques qui sont à l’œuvre chez Macbeth et Lady Macbeth, leur faille et leur folie.

L’Association Thisbé (THéâtre Improvisation Spectacle élisaBéthain Et après) présentera, dans le cadre de Campus en Festival 2015 (http://campusenfestival.fr), une adaptation libre du Macbeth de Shakespeare, dans une mise en scène de Jennifer Johnson et d’Andy McKeown. Vous y retrouvez des étudiants, d’anciens étudiants désormais enseignants, des lectrices, des enseignants-chercheurs venus des Départements d’Études Anglophones, de Droit et de Médecine-Pharmacie.

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Vendredi 20 mars 2015 à 20h30

Maison des Étudiants, salle de spectacle, entrée libre (http://www.univ-poitiers.fr/universite/maison-des-etudiants-659011.kjsp)

VENEZ NOMBREUX ! (Et surtout, passez chercher votre billet la veille à la MDE, sans quoi vous risquez de ne plus avoir de place le jour même).

Vient de paraître: nouvelle pièce de Barker en traduction

Couverture de Je me suis vueI SAW MYSELF, pièce du dramaturge britannique Howard Barker écrite en 2008, vient de paraître en traduction française sous le titre Je me suis vue. De quoi s’agit-il?

Dans l’Europe du XIIIe siècle, une suzeraine, Sleev, et ses servantes sont à l’œuvre sur une tapisserie. Mais Sleev n’est pas Pénélope attendant sagement le retour d’un Ulysse, qui d’ailleurs, en son cas, mourra à la guerre. Ne repoussant pas les avances de ses prétendants, elle les sollicite sans réserve ni pudeur. D’une intelligence vive et d’un caractère affirmé, sa déloyauté maritale lui est l’occasion de s’interroger sur sa condition, comme sur celle d’Ève à l’égard d’Adam.

Aussi, d’une représentation traditionnelle censée louer le valeureux guerrier, la tapisserie en vient à raconter la vie dissolue de Sleev, sa découverte hors mariage de l’extase sexuelle. Sa trame tisse désormais les liens d’une vie, davantage que ceux des exploits héroïques ; à l’historiographie, vécue comme égarante et fallacieuse, elle substitue un tout autre motif, plus intime, plus sensuel aussi : celui d’une existence nue, livrée à elle-même autant qu’à elle seule, soustraite à l’Histoire.

Image troublante, voire choquante, de l’âme humaine, sa réalisation devient pour Sleev l’occasion de se confronter à ce qu’elle est, de se voir sans fard, de descendre en elle, mais aussi de s’affirmer et finalement d’expier… à en perdre la vue. Entraînera-t-elle ses tapissières avec elle ? La guerre, qui n’en finit pas d’approcher, menacera-t-elle la postérité de l’œuvre d’art ? Et la tapisserie sera-t-elle finalement œuvre d’art ou simple tissu d’obscénités ? Tel est l’abîme de questions auquel cette pièce tragique en trois actes de Barker nous confronte.

Le texte original a paru dans Howard Barker, Plays Four (I Saw Myself. The Dying of Today. Found in the Ground. The Road, the House, the Road), London, Oberon Books, [2008] 2011. La traduction en français (2014) est disponible aux Éditions Théâtrales: http://www.editionstheatrales.fr/livres/innocence-je-me-suis-vue-1191.html

Pièce d’Howard Barker: Lecture publique au Conservatoire de Poitiers

Invitation Lecture publique

L’argument de la pièce:

Dans l’Europe du XIIIe siècle, une suzeraine, Sleev, et ses servantes sont à l’œuvre sur une tapisserie. Mais Sleev n’est pas Pénélope attendant sagement le retour d’un Ulysse, qui d’ailleurs, en son cas, mourra à la guerre. Ne repoussant pas les avances de ses prétendants, elle les sollicite sans réserve ni pudeur. D’une intelligence vive et d’un caractère affirmé, sa déloyauté maritale lui est l’occasion de s’interroger sur sa condition, comme sur celle d’Ève à l’égard d’Adam.

Aussi, d’une représentation traditionnelle censée louer le valeureux guerrier, la tapisserie en vient à raconter la vie dissolue de Sleev, sa découverte hors mariage de l’extase sexuelle. Sa trame tisse désormais les liens d’une vie, davantage que ceux des exploits héroïques ; à l’historiographie, vécue comme égarante et fallacieuse, elle substitue un tout autre motif, plus intime, plus sensuel aussi : celui d’une existence nue, livrée à elle-même autant qu’à elle seule, soustraite à l’Histoire.

Image troublante, voire choquante, de l’âme humaine, sa réalisation devient pour Sleev l’occasion de se confronter à ce qu’elle est, de se voir sans fard, de descendre en elle, mais aussi de s’affirmer et finalement d’expier… à en perdre la vue. Entraînera-t-elle ses tapissières avec elle ? La guerre, qui n’en finit pas d’approcher, menacera-t-elle la postérité de l’œuvre d’art ? Et la tapisserie sera-t-elle finalement œuvre d’art ou simple tissu d’obscénités ? Tel est l’abîme de questions auquel cette pièce tragique en trois actes de Barker nous confronte.

Les lectrices et lecteurs:

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