Vient de paraître: La Pícara (script pour un one-woman show)

Pavel Drábek et Josh Overton, La Pícara: The Incredible History of the Lieutenant Nun / La Pícara ou l’incroyable histoire de la nonne-lieutenant, édition bilingue, préface Steve Mentz, traduction Pascale Drouet, Toulouse, PUM, 2022, 157 p.

« On pourrait passer des années entières à demander aux gens tout ce qu’ils ont fait dans leur vie et à peine effleurer l’épiderme de leur identité. À moins qu’ils ne soient l’ennui même. Et nous n’avons qu’une heure. Quel dommage que je sois si intéressante ! »

Inspirée des événements véridiques de la vie de Catalina de Erauso – une nonne basque qui, au XVIIe siècle, s’échappa de son couvent et, se faisant passer pour un homme, combattit dans des batailles, joua à des jeux d’argent et conquit des cœurs sur deux continents – cette pièce de théâtre pour une seule actrice conjugue talents de poète, de musicien, de marionnettiste et de duelliste afin de faire revivre cette légende de l’art de la filouterie. Une guerre, deux mariages, trois meurtres, un grand nombre de navires coulés, des pesos par milliers, et un âne unique doté d’un drôle de nom. Les aventures truculentes de Catalina demeurent aussi passionnantes aujourd’hui qu’elles l’étaient il y quatre cents ans.

https://pum.univ-tlse2.fr/~La-Picara-the-Incredible-History~.html

L’Art de l’arnaque (1591): imminent…

La traduction française du pamphlet que Robert Greene publie en 1591 contre les petits escrocs, annotée et accompagnée d’une introduction, est à paraître en juillet chez Classiques Garnier

Robert Greene, L’Art de l’arnaque, découvertes considérables / A Notble Discovery of Cozenage (1591), traduction et édition critique de Pascale Drouet, Paris, Classiques Garnier, 2022.

ISBN broché:978-2-406-13042-0 — 22 €

ISBN relié:978-2-406-13043-7 — 62 €

 

Table des matières et bon de commande ci-dessous:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vient de paraître: Shakespeare and the Denial of Territory

 

Pascale Drouet, Shakespeare and the Denial of Territory: Banishment, Abuse of Power and Strategies of Resistance, Manchester, Manchester University Press, 2021. ISBN: 978-1-5261-4406-5.

This book analyses three Shakespearean plays that particularly deal with abusive forms of banishment: King Richard II, Coriolanus and King Lear. These plays present with particular clarity the mechanism of the banishment proclamation and its consequences, that is, the dynamic of exclusion and its repercussions. Those repercussions may entail breaking the ban to come back illegally and seek revenge, devising strategies of deviation, such as disguise and change of identity, or resorting to mental subterfuges as a means of refuge; they may also lead to entropy – exhaustion, letting go or heartbreak. Each in its own way, they invite us to reflect upon the complex articulation between banishment and abuse of power, upon the strategies of resistance and displacement employed to shun or endure the painful experience of ‘deterritorialisation’; they put into play the dialectics of allegiance and disobedience, of fearlessly speaking and silencing, of endurance and exhaustion; they question both the legitimacy of power and the limits of human resistance.

This study mainly, but not exclusively, draws on French scholars in Shakespearean studies and also on contemporary French historians, theorists, anthropologists, psychoanalysts, essayists and philosophers, who can help us read Shakespeare’s plays in our time. It thus takes into account some of the works of Roland Barthes, Michel Foucault, Gilles Deleuze and Felix Guattari, Gaston Bachelard, Marcel Detienne and Jean-Pierre Vernant, Boris Cyrulnik and Emmanuel Housset. The hope is that their respective intellectual approaches will shed specific kinds of light on Shakespeare’s plays and initiate a fruitful dialogue with Anglo-Saxon criticism.

Pour commander: https://manchesteruniversitypress.co.uk/9781526144065/

 

Vient de paraître

Alberto Manguel, La Perle d’Estrémadure: une histoire de l’île de Ré, traduit de l’espagnol (Argentine) par P. Drouet, avec les photographies de Thierry Girard, Atlantique & L’Escampette, coll. « Dépaysement », 2021, 128 p. ISBN 978-2-35608-113-1.

Les images de Thierry Girard en attestent : l’océan est là. Il nous regarde, il nous fait face. Il nous laisse penser que l’île est un refuge, un havre pour le repos et l’oubli. Mais c’est un refuge incertain, éphémère, d’où sans doute il faudra repartir, pour un voyage dans le temps comme dans l’espace. Quel est donc cet animal sur la grève ? Qui suppose-t-il et qu’on ne voit pas ? Et quelle est donc cette perle, apparemment égarée sur un tel rivage, loin de ses origines ? Pour le savoir, pour dénouer l’énigme à plusieurs tiroirs, il faut suivre Alberto Manguel dans cet étrange itinéraire qui mène, croit-on, de l’île de Ré à l’Estrémadure, du nouvel an 2020 à la guerre d’Espagne… Un conte, en somme, avec ses sortilèges – et ses violences.

Et Antioche, dans tout cela ? Disparition, réapparition, expiation… Oui, Antioche pourrait bien être la clef de ce jeu de piste, d’une arène à l’autre, un jeu de piste en quête de soi-même, pour se retrouver après s’être perdu. Quand Antioche réapparaîtra, alors sous l’eau Ré s’enfoncera, dit un proverbe local.

« L’histoire de La Perle d’Estrémadure est un exemple limpide de ce paradoxe. Nous savons qu’il y eut un passé – la guerre d’Espagne avec ses centaines de milliers de morts, la jeunesse du grand-père Palmiro avec ses matinées et ses après-midi semblables, la somnolente île de Ré (en poitevin, île de Rét) des années trente et ses mythologies en noir et blanc – et qu’il y eut (appelons-la ainsi) une représentation de ce passé. Pour la mener à bien, le décor a été planté dans le tout petit village d’Antioche et dans la ville peuplée de Badajoz, ainsi que dans cette zone insulaire de la côte du sud-ouest de la France que les géographes appellent l’archipel charentais.

Il y eut sans doute d’autres décors et d’autres personnages, mais ce qu’ils disent est sans importance. Ce qui importe, c’est l’histoire elle-même, non ses gloses, l’histoire comme une sorte d’emblème de ce qui arrive quand un homme ment et qu’un pays accepte ce mensonge, qu’il s’agisse d’un homme quasiment anonyme ou d’une figure politique starifiée. Il arrive alors que la mémoire devienne mémoire de quelque chose de vrai incarné dans quelque chose de faux, d’une fable imposée comme réalité quotidienne et valable. Dans ce cas, la seule certitude, c’est le mensonge. C’est lui qui impose ses règles. »

 

Vient de paraître: Dante et Shakespeare

Battesti, Isabelle & Drouet, Pascale (dir.), Dante et Shakespeare: Cosmologie, politique, poétique, Paris, Classiques Garnier, 2020, 351p. ISBN: 978-2-406-10125-3

Dante est sans doute à la littérature italienne ce que Shakespeare est à la littérature anglaise. Ils sont, par la profondeur et la densité de leur œuvre, deux monuments de la littérature européenne dont ils dépassent les frontières. Comme l’écrivait T.S. Eliot en 1929 : « Dante and Shakespeare divide the modern world between them; there is no third » (« Dante et Shakespeare se partagent le monde moderne. Ils n’ont pas d’équivalent »). S’il est possible de contester ce jugement, il n’en reste pas moins que ces deux auteurs ont, chacun à leur façon, porté au plus haut la littérature et l’esprit de leur temps. On peut, certes, se demander si les écrits de Dante ont eu une influence plus ou moins directe, par la médiation de Pétrarque, sur ceux de Shakespeare. Toutefois  il s’agira surtout dans ce colloque de faire se rencontrer, par-delà les siècles, la réflexion et l’esthétique à l’œuvre dans leurs créations respectives, de les faire thématiquement entrer en résonance.

À travers des entreprises littéraires dont le genre et la visée diffèrent, Dante et Shakespeare construisent deux visions de la réalité dont le présent ouvrage souhaite interroger la cohérence, les articulations possibles, les points de rencontre de rupture. L’un et l’autre représentent des femmes et des hommes en action, produisent un répertoire des situations et comportements humains. Chez Dante ce répertoire des types psycho-éthiques fait système et est constituant du projet de la Divine Comédie, lequel inscrit l’agir humain dans une cosmographie et dans la structure même du poème. Dans le théâtre de Shakespeare, de la pluralité des situations d’existence et de l’absence même d’un dispositif unique émergent des constantes anthropologiques.

Si leur œuvre a toujours une telle force de nos jours, y compris dans l’imaginaire collectif, c’est que tout ou presque y est abordé : une théorie du cosmos et de la connaissance, une représentation de l’organisation sociale et du pouvoir, une poétique et un art de la narration. Cet ouvrage invite donc à une approche comparée de ces deux œuvres essentiellement selon trois axes : cosmologique (une méditation sur le divin et l’ordre naturel), politique (une réflexion sur la société humaine et la constitution du politique) et poétique (une réflexion sur l’art de l’écriture). Il accueille également des contributions qui questionnent la « fonction » Dante et Shakespeare dans les arts, les littératures et l’imaginaire collectif, et s’interrogent sur le statut canonique de ces deux auteurs, sur leur actualité/inactualité  qui les situe à la fois en arrière et en avant de toute entreprise fictionnelle.

https://classiques-garnier.com/dante-et-shakespeare-cosmologie-politique-poetique.html

 

Philastre: à présent disponible en version papier

Francis Beaumont et John Fletcher, Philatre, ou l’amour ensanglanté, introduction, traduction et notes de P. Drouet, Tours, Publications CESR, « Traductions introuvables » (Scène européenne), 2020, 151 p.

Lorsque Francis Beaumont et John Fletcher portent Philastre, ou l’amour ensanglanté (Philaster, or, Love Lies a-Bleeding) à la scène en 1610, leur pièce collaborative rencontre un succès immédiat. Il y a plusieurs raisons à cela. Les deux dramaturges reprennent les genres anciens de la pastorale et de la romance pour créer un genre théâtral hybride, celui de la tragicomédie à la fois romantique et satirique. Ils font dialoguer leur tragicomédie avec un corpus théâtral que le public connaît bien, celui de leur contemporain William Shakespeare. Riche d’intertextualité littéraire, Philastre fait aussi écho aux questions sociopolitiques et éthiques de son temps (mœurs de la Cour, sentiment anticatholique, doctrine du droit divin).

Ce succès ne serait sans doute pas démenti de nos jours, car certains sujets abordés par cette tragicomédie jacobéenne sont toujours d’actualité : la question de l’usurpation politique, les problèmes de succession, la peur d’une mainmise étrangère, la frontière ténue qui sépare l’autoritarisme de la tyrannie, les débordements populaires qui s’ensuivent. Francis Beaumont et John Fletcher nous invitent également à nous interroger sur des problématiques atemporelles : équilibre entre sphère publique et sphère privée, oscillation entre tentation de vengeance et appel du lâcher-prise, recherche du contrôle des passions et de la maîtrise de soi. Et c’est ce qui confère à leur pièce une qualité universelle.

https://pufr-editions.fr/produit/philastre-ou-lamour-ensanglante-philaster-or-love-lies-a-bleeding-1610-de-francis-beaumont-john-fletcher/

Vient de paraître: théâtre et peinture

 

Howard Barker, Marcella de Ulloa, ou la Dernière Toile de Vélasquez, trad. Pascale Drouet, Montreuil, Éditions Théâtrales, 2020, p. 45-106.

L’Espagne du Siècle d’Or, château de l’Alcazar. Évoluent à la cour de Philippe IV les personnages des Méninesde Vélasquez. Mais tout ne tourne plus autour de la ravissante Infante. Barker crée un personnage central qui est le sien, celui que le tableau dans le tableau n’a jamais révélé : Marcella de Ulloa, une femme de lettres, admirable érudite, à l’orée de sa soixante-dixième année, qui exerce à la cour une fascination certaine par son intelligence et sa beauté, toutes deux remarquables. Ne cessent de converger tour à tour vers elle, et de se confier à elle, chacun des membres de la famille royale – l’Infante, la jeune reine Mariana, le roi d’Espagne – mais aussi la naine Tandy et Joe, le libertin avec qui elle a une étrange liaison. Seul Vélasquez fait exception : il n’apprécie pas Marcella et garde ses distances… jusqu’au jour où Philippe IV le met au défi de faire le portrait de l’érudite, un portrait qui n’est autre qu’un nu. « Au terme de sa vie », comme il se plait à le répéter, le peintre se trouve contraint d’explorer un paysage inconnu, celui du corps d’une femme mûre. Or ce corps l’inspire, et son talent de peintre est tel qu’il pourrait bien modifier radicalement le canon de la beauté. Mais qui sera véritablement en mesure d’en supporter l’intimité ?

La pièce de Barker nous confronte au mystère et à la violence du désir – qu’un homme jeune peut avoir pour une femme plus âgée dont le corps magnifique porte néanmoins la marque du temps –, aux enjeux de représentation, aux jeux de domination, aux débordements douloureux, aux efforts de sublimation qu’il entraîne, questionnant notre rapport aux conventions sociales, à notre propre vérité et à notre finitude.

Pour acheter à l’éditeur: https://www.editionstheatrales.fr/livres/loth-et-son-dieu-marcella-de-ulloa-ou-la-derniere-toile-de-velasquez-1559.html

 

Vient de paraître: Philastre, ou l’amour ensanglanté

Francis Beaumont et John Fletcher, Philatre, ou l’amour ensanglanté, introduction, traduction et notes de P. Drouet, Tours, Publications CESR, « Traductions introuvables » (Scène européenne), 2020, 151 p.

Lorsque Francis Beaumont et John Fletcher portent Philastre, ou l’amour ensanglanté (Philaster, or, Love Lies a-Bleeding) à la scène en 1610, leur pièce collaborative rencontre un succès immédiat. Il y a plusieurs raisons à cela. Les deux dramaturges reprennent les genres anciens de la pastorale et de la romance pour créer un genre théâtral hybride, celui de la tragicomédie à la fois romantique et satirique. Ils font dialoguer leur tragicomédie avec un corpus théâtral que le public connaît bien, celui de leur contemporain William Shakespeare. Riche d’intertextualité littéraire, Philastre fait aussi écho aux questions sociopolitiques et éthiques de son temps (mœurs de la Cour, sentiment anticatholique, doctrine du droit divin).

Ce succès ne serait sans doute pas démenti de nos jours, car certains sujets abordés par cette tragicomédie jacobéenne sont toujours d’actualité : la question de l’usurpation politique, les problèmes de succession, la peur d’une mainmise étrangère, la frontière ténue qui sépare l’autoritarisme de la tyrannie, les débordements populaires qui s’ensuivent. Francis Beaumont et John Fletcher nous invitent également à nous interroger sur des problématiques atemporelles : équilibre entre sphère publique et sphère privée, oscillation entre tentation de vengeance et appel du lâcher-prise, recherche du contrôle des passions et de la maîtrise de soi. Et c’est ce qui confère à leur pièce une qualité universelle.

Accessible en ligne:

Vient de paraître

David Greig, Îles lointaines / Outlying Islands, traduction et introduction de P. Drouet, préface de Christophe Barbraud et Fabrice Genevois, Toulouse, Presses Universitaires du Midi, coll. « Nouvelles Scènes / anglais » (dir. N. Rivère de Carles), 2019, 221p. ISBN: 978-2-8107-0644-0.

Les mois d’été qui précèdent la seconde guerre mondiale. Deux jeunes naturalistes sont envoyés sur une île lointaine de l’océan Atlantique Nord pour y faire une recension minutieuse de la faune. Ils seront ainsi les premiers à répertorier les nombreux oiseaux migrateurs qui y nidifient – mouettes tridactyles, cormorans huppés, océanites à queue fourchue, fous de Bassan. Ils sont donc tout à leur joie d’ornithologue. Or, c’est avec rudesse qu’ils sont « accueillis » par le bailleur de l’île (et sa nièce) qui, après quelques verres, laisse échapper une information qui va changer la donne : le ministère n’a aucun intérêt pour la faune ni pour la flore, il veut faire de l’île un laboratoire pour tester une arme bactériologique.

Avec ce huis-clos haletant à quatre personnages (trois hommes, une femme), David Greig nous offre une nouvelle fois la preuve de son talent à créer des atmosphères (ici, insulaire) et à maintenir une tension dramatique dont les retournements sont inattendus. Il nous emporte avec lui sur cette île lointaine pour nous dépayser certes, mais aussi pour nous faire part de sa réflexion sur l’homme soustrait à la société, ramené à une forme de vie primitive, et pour nous sensibiliser à l’éthique environnementale.

Pour se procurer la piècehttp://pum.univ-tlse2.fr/~Outlying-Islands-Iles-lointaines~.html