L’AERES et le Ministère se réveillent

* l’AERES décide de ne plus accorder
de note globale aux laboratoires
 : « Principale évolution : la note globale d’une unité de recherche (ou d’une équipe de recherche) est remplacée par une appréciation textuelle
courte bâtie sur les notes multicritères. »

Les non initiés se demanderont sans doute quelle est l’importance d’une telle évolution, les initiés sûrement pas. Toute personne
normalement constituée ne peut que considérer ce système de note globale comme absurde.

Le problème est que la plupart des personnes normalement constituées répondent aux incitations : si on leur dit que tout dépend
d’une note globale, ils feront tout pour obtenir la “bonne” note globale. En prenant le cas échéant des décisions
absurdes
.

* Le Ministère vient d’annoncer officiellement le report à une date non encore déterminée de la campagne d’évaluation des enseignants –
chercheurs. Evaluer, individuellement, sur la base d’un dossier, de manière centralisée, l’ensemble des enseignants-chercheurs des Universités françaises… Staline, réveille-toi, ils sont devenus
fous (musique).

5 commentaires sur “L’AERES et le Ministère se réveillent

  1. « Evaluer, individuellement, sur la base d’un dossier, de manière centralisée, l’ensemble des
    enseignants-chercheurs des Universités françaises »

    Est-ce vraiment si absurde ? C’est ce qui se fait pour la qualification CNU, et qui ne semble pas choquer
    grand’monde.

  2. Si l’AERES supprime la note globale, je me demande comment le Ministère calculera les moyens financiers alloués aux universités pour la recherche : le modèle SYMPA 2 d’allocation des moyens est
    largement fondé sur la note globale des unités évaluées… Belle pagaille en perspective, selon les vagues d’évaluation…

  3. J’ai du mal à comprendre cette attitude de l’AERES. Va-t-elle continuer à noter les établissements et les formations ? Pourquoi se revirement soudain ? Je dois bien avouer que je comprends pas la
    réticences de nombreux collègues à l’évaluation externe. D’abord, cela a commencé avec le classement des revues (qu’il vienne du CNRS ou de l’AERES). Que nous apprennent ces classements : L’AER
    et Econometrica sont de meilleures revues que la Tadjikistan Review of Economics … Franchement, ca etonne qui ? Ensuite, nous sommes déjà évalués de tous bords : par nos pairs pour les publis,
    par nos pairs et les institutions pour les réponses aux appels d’offre, par nos pairs pour être membre d’une UMR, pour une promotion (CNU), par les étudiants pour les cours, … j’arrête là la
    liste mais je peux la rendre très longue en réfléchissant 5 minutes ! Finalement, l’AERES c’était l’assurance d’avoir une évaluation sur des critère objectifs qui ne soit pas le seule fait des
    syndiqués des CNU. C’était aussi l’occasion d’un bilan et d’une réflexion stratégique au sein des UMR les moins prestigieuses … Pour ma part, je regrette que l’AERES ne continue pas dans sa
    stratégie.

  4. Pourtant, dans les grilles d’évaluation pour la qualification, il est bien spécifié que celle-ci accorde un poids égal à l’activité d’enseignement ainsi qu’aux activités administratives du
    postulant. 

  5. Je n’y crois pas une seconde, on m’a bien décrit comment cela fonctionne. Sauf que ce critère sert à exclure certains dossiers, irréprochables en termes de recherche mais qui n’ont clairement
    aucune motivation pour l’enseignement.

    Mon argument est que si on estime que cette évaluation est méthodologiquement (et pas seulement pratiquement) infaisable, alors il faut songer à réformer profondément la qualification.

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