La Loïe Fuller

La Loïe Fuller / Roger Marx.- Evreux : C. Hérissey, 1904 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 9448)

La Loïe Fuller / Roger Marx.- Evreux : C. Hérissey, 1904 (Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, 9448)

Venez découvrir la Loïe Fuller ! Cet ouvrage publié en 1904 est exposé pendant tout le mois de décembre à la BU Michel Foucault. Une présentation (Petite pause méridienne) est proposée le mercredi 20 décembre à 12h (entrée libre sur inscription : FondsAncien@univ-poitiers.fr ou 05 49 45 32 91).

Un ouvrage de bibliophilie au Fonds ancien

Le Fonds ancien conserve avant tout des documents antérieurs à 1821, mais on y trouve aussi quelques ouvrages de bibliophilie, comme La Loïe Fuller (1904). Cet album consacré à la danseuse américaine du même nom (1862-1928) lui rend hommage. Il contient dix-neuf « gypsotypies », des gravures imprimées en couleur et en relief (dont une à pleine page), qui évoquent la chorégraphie qu’elle produisit pour la première fois en 1892 à New York, la Danse serpentine.

Pour cet ouvrage fut utilisé pour la première fois le caractère italique dessiné par Georges Aurio, puis créé et fondu par les père et fils Peignot. Seuls 130 exemplaires, numérotés, sur vélin, furent tirés.

La gypsographie

Le talentueux sculpteur et céramiste  Pierre Roche (1855-1922), alias Fernand Massignon, élève de Rodin, qualifiait d’« estampes modelées » les illustrations de cet ouvrage.

A partir de 1892, il modela sur un moule de plâtre des estampes, qu’il colorait ensuite. Puis il inventa la « gypsographie », en plaçant directement sur le moule la couleur ; de cette façon, le papier, humide, prenait à la fois la forme et la couleur. Pour augmenter les tirages, il remplaça le plâtre par du métal et utilisa ce procédé pour la première fois pour La Loïe Fuller.

Chaque page n’était imprimée que d’un côté de feuillets doubles, qui étaient ensuite collés entre eux. De cette manière, l’empreinte des gravures n’apparaissait que sur un des deux côtés.

La Danse serpentine et lumineuse

Danseuse autodidacte, l’Américaine Mary Louise Fuller, dite Loïe Fuller (1862-1928), fut à la fois actrice et décoratrice de théâtre, costumière, chorégraphe, éclairagiste et cinéaste. Elle fit également des recherches sur la lumière. Elle eut une forte influence sur la danse et le spectacle vivant.

Pour la Danse serpentine, un spectacle qui fut de nombreuses fois monté dans le monde entier, en particulier aux Folies bergères, étaient projetées sur le costume ample de la danseuse des lumières de différentes couleurs. Loïe Fuller faisait tournoyer les manches de sa robe au moyen de longues tiges qu’elle tenait au bout de ses bras. La soie était en partie transparente, ce qui contribuait à donner à la danse son côté séduisant et mystérieux. Elle déposa des brevets pour les illusions d’optique, les costumes, etc., de ce spectacle.

Cette scénographie innovante frappa beaucoup ses contemporains, en particulier les publicitaires et les artistes de la génération symboliste, peintres, sculpteurs, écrivains, illustrateurs, stylistes. Toulouse-Lautrec, qu’elle côtoyait (elle connaissait aussi Auguste Rodin, Jules Chéret, Pierre et Marie Curie, etc.), en fit un tableau, ainsi que des dessins et des lithographies. C’est également cette danse qui apparaît sur le premier film en couleur de l’histoire du cinéma, réalisé par Thomas Edison en 1896.

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