En faisant la comparaison entre le Journal et l’Histoire on se pose une première question, celle-là de la disposition de l’information. Si bien est très évident dans le journal, l’histoire desserve quelque commentaire. Burney même, en citant des autres auteurs d’histoires de la musique qu’il avait consultées, dit (A General History of Music, Preface, p.14)
“I may respect the learning, and admire the industry and abilities of some of these writers, yet I saw the wants of English musical readers through such a different medium, that I have seldom imitated their arrangements.”
Le lecteur pourra observer que Burney organise l’information sur l’état présent de la musique à son Histoire selon le pays ou cité et d’une manière thématique et chronologique: la première section, la plus longue, est dédiée aux compositeurs nationales, en donnant des cordonnées biographiques, information et critiques sur ses œuvres, la réception du publique, ses commentateurs,… ainsi comme aux compositeurs étrangers qui ont fait une partie de sa trajectoire professionnelle dans ce pays. Une relation des faits musicaux les plus importants ou polémiques y est combinée par ordre chronologique. Ensuite l’autour énumère les interprètes les plus connus classifiés par instrument et, finalement, une relation des principaux traités produits à ce pays.
“[…] many readers […] expect […] a well digested treatise […] whilst others, […] will be seeking for mere amusement in the narrative. I wish […] to fully satisfy either party; but a history is neither a body of laws, nor a novel. I have blended together theory and practice, facts and explanations, incidents, causes, consequences, conjectures, and confessions of ignorance, just as the subject produced them. […]
If the titles of my chapters […] too general and miscellaneous […] sections […] too few; if method […] in the distribution […] seem wanting; the whole is, perhaps, the more likely to be read for these deficiences; for a history, of which the contents are symmetrically digested, separated by chapters, and sub-divided into sections, may be easily consulted, but is no more likely to be read throughout, than a dictionary.”
(A General History of Music, Preface, p.18)
À propos du ton et langage de l’auteur, si bien ils ne sont pas autant fleuris que quand il fait des critiques aux concerts à son Journal, son Histoire est quand-même très personnelle, avec mention de ses opinions et faits anecdotiques, et information détaillée et technique pour justifier ça qu’il opine. De toute façon, l’extrait suivant (A General History of Music, Preface, ps. 18-19) est toute une déclaration de principes sur la question :
“[…] though mixing biographical anecdotes, in order to engage attention, may by some be condemned, as below the dignity of science, yet I would rather be pronounced trivial than tiresome; for Music being, at best, but an amusement, its history merits not, in reading, the labour of intense application, which should be reserved for more grave and Important concerns.”