Commentaire au langage de Burney

Un des aspects le plus surprenant, intéressant et, pourquoi ne pas le dire, amusant de la lecture du Journal et l’Histoire de Burney est le langage utilisé. Pour les lecteurs d’aujourd’hui, habitués au ton neutre de la science, à la recherche de l’objectivité dans l’histoire et à l’essai de justifier l’art selon des critères objectifs, le ton de l’auteur, qui qualifie des concerts, interprètes, compositeurs et théoriciens avec le vocabulaire le plus connotatif et subjectif imaginable, comprenant un grand éventail d’approbation et de critiques, constitue une nouveauté.

Par ailleurs, nous pouvons légitimement nous poser la question ’autorité de ce critique écrivain, qui était Burney pour donner son opinion comme il va faire, par exemple, sur la musique française dans sa totalité ? Quelle partie de son évaluation correspondait aux critères techniques ? Quelle à son goût personnel ? Quelle portée et quels effets ont eu ses écrits ?

Donner réponse à toutes ces questions implique une recherche qui surpasse l’intention de ce blog-ci, bien que les articles dans cette section établiront une comparaison entre le matériel ramassé au journal et ça qui deviendra après son Histoire avec l’espoir de jeter un peu de lumière sur la question.

Pour finir cette introduction, quelques mots de l’éditeur Frank Mercer à la version de 1935 d’A General History of Music (p. 5), qui contextualisent un peu le particulier langage de Burney

“In preparing this edition of Burney’s “General History of Music” my aim has been to make the work more valuable to the general reader; that is, the class of reader for whom the “History” was intended. I have not attempted to bring it “up to date” in the sense of any tampering with the text, or softening or altering the opinions held by the author.

Too many critics praise or censure Burney’s work (and, indeed, all Histories) in accordance with the treatment, sympathetic or otherwise, meted out to their own particular period. Burney’s History is not a period History, it is a General History, and it is an intensely personal one. I do not intend to embark upon a defence of Burney’s opinions; they were his own, and they cannot be dismissed lightly; but I must draw attention to one thing that is frequently overlooked by many, and that is the necessity of appreciating the 18th century meaning of words such as barbarous and licentious, etc. The age of Burney was an age of frank speaking, and one must not ignore this fact when reading works of that period. Burney often uses words which have, since his day, received a more special meaning, and if this is kept in mind many of his so-called  » savage and harsh structures  » will not appear unfair.”

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