Archives de catégorie : La cathédrale saint louis de Carthage (Tunisie)

Les vitraux de la cathédrale Saint-Louis: une œuvre d’ Edouard Dideron

La cathédrale propose 284 vitraux, réalisés par Edouard Didron, fils adoptifs de Napoléon III, sur des dessins de l’architecte Pougnet. L’iconographie des vitraux présente des motifs arabisants, très colorés donnant à la lumière qui filtre à l’intérieur de la cathédrale des tons de bleu, de jaune ou de vert. Le vitrail de la nef centrale représente Saint-Augustin et Saint-Louis, les deux patrons de la cathédrale.

L’iconographie des vitraux reflète bien l’évolution du contexte religieux, en France, au XIXe siècle qui s’ouvre à des procédés nouveaux comme l’impression des motifs répétitifs sur les verres de bordures ou de fonds.

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un exemple de vitraux, cathédrale Saint-Louis Carthage

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Grande coupole croise du transept, cathédrale Saint-Louis Carthage

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Dome en bleu et arabesque,  cathédrale Saint-Louis Carthage

Carthage: l’histoire d’un amphithéâtre, d’un musée et d’une cathédrale

L e site historique Carthage est l’un des sites les plus visités en Tunisie. Il représente à la fois l’histoire, le mythe et la légende. Ce qui est à noter c’est que la région s’est imposé pendant des siècles un vaste empire qui couvre toute la méditerranée. Elle a connu à ses temps une grande prospérité qui s’est traduite dans plusieurs domaines tels que l’architecture: à la fin du IVe siècle, Carthage comprenait un amphithéâtre, un théâtre, des thermes, des édifices religieux, douze basilique chrétiennes et elle était desservie par un imposant aqueduc qui s’établit sur des kilomètres. « En 439, la cité perdit son prestige et fut conquise par les vandales, puis les byzantins pour passer définitivement entre les mains des arabes en 698″[1]. Les premiers récits littéraires, témoignant de l’ancienne ville antique,  ont été évoqués bien avant, dés le haut moyen âge. Lors de la disparition du roi Louis IX, mort de la peste dans les environs, la région devienne plus connu par le monde chrétien. Sinon, il faut attendre jusqu’à le début du XIXe siècle pour remette l’histoire prestigieuse de la cité de Carthage avec la conquête de l’Algérie. Face à l’engouement pour l’antiquité, certains représentants de l’Europe sont venus s’installer dans la régence Tunis, pour faire pratiquer des fouilles et dont le but de constituer leurs collections privées ou alimenter des fonds des musées. A partir de 1953, la cité Carthage devienne protéger par un parc national et incluse dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. Aujourd’hui, la cité est formée d’un musée, un accropolium (ancien cathédrale) et un amphithéâtre.

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Vue de l’emprise urbaine sur Carthage

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Vue sur l’urbanisation de l’environnement du site

1.      La richesse du musée Carthage (ancien musée Lavigerie)

Fondé en 1875,  Le musée Carthage dans les locaux du séminaire des pères bancs, expose des pièces trouvées sur le site archéologique, à la suite de divers fouies: mosaïques, statues, fragments d’architecture, stèles funéraires, bijoux dont la majorité date de l’époque punique. Les salles occupées, accueillaient autrefois, les religieux français qui les premiers commencèrent les fouilles archéologiques sur le site Carthage. l’idée de créer un musée à la régence de Tunis, fut commencée, en 1841, quant François Bourgade (1806-1864), s’installe à Tunis en tant que missionnaire apostolique et aumônier de la chapelle Saint-Louis. Ce monument  a été élevé à la mémoire du roi Saint-Louis de la France, par l’architecte Charles Jourdain entre 1840 et 1841 jusqu’à sa destruction en 1950.

 »  A ses moments de loisir, il fouillait le sol de Carthage et jetait les bases du premier musée tunisien dans l’enceinte de sa chapelle »[2]. Après le départ de Bourgade en 1858, Le cardinal Lavigerie, archevêque d’Alger, envoie son successeur Alfred Louis Delattre (1850-1932) pour poursuivre les travaux de fouilles, dont les collections le noyau des collections du futur musée Saint-Louis. Cet engouement pour les ruines de l’antiquité, consacré à Carthage, va accompagner Delattre jusqu’à sa mort en 1932. Ses pièces sont complétées par une exposition dans le jardin externe, ou se sont réunies des traces des vestiges archéologiques: des colonnes, des restes des statues et des stèles puniques. Non loin, on trouve les sites de fouilles avec le port punique, des villas romaines et des basiliques paléochrétiennes.

Suite à la signature du « modus vivendi » de 1964, entre le Vatican et la Tunisie, l’église catholique romaine cède définitivement le musée ainsi que le site qui l’entoure à l’état tunisien qui en prend possession dés juillet 1964 et lui donne son nom actuel « musée Carthage ». Par la suite, il a fait l’objet des travaux de restructuration dans les années 1990, afin d’accueillir les nouvelles découvertes effectuées sur le site archéologiques, dans le cadre de la campagne internationale de l’Unesco des années 1972-1995.

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Façade du musée national Carthage

2.      Le théâtre romain

Le théâtre, située dans la périphérie ouest de la cité antique, a été conçu, à l’époque romaine, un colisée pour recevoir les jeux de cirques, des combats qui opposaient des hommes et des bêtes. Détruit au cours du Ve siècle, il a été partiellement restauré et réutilisé à la fin du XIXe siècle, avec l’instauration des institutions françaises, en Tunisie. Paul Gauckler (1866-1911), inspecteur chef du service du services des antiquités et des arts, le décrit, lors de sa découverte en 1900-1901 par lui-même :  » le théâtre romain que l’on croyait détruit et qui existe au contraire tout entier sous 8 mètres de terre, à 150 mètres au sud de l’Odéon (…). L’édifice comportait quatre galeries concentriques superposées, reliées par des escaliers voutés et surmontés d’un portique et pourtour, à colonnades ornées d’acrotères avec têtes d’acteurs masqués »[3].

Depuis les années 60, et après une série de travaux de restauration, ce théâtre accueille tous les étés le festival international de Carthage ou se produisent les plus grandes vedettes de la chanson, les troupes théâtrales ainsi que les troupes folkloriques nationales et internationales.

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Représentation théâtrale au théâtre romain de Carthage au début de XXe siècle

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Vue générale du théâtre romain de Carthage

3.      La cathédrale saint louis



[1] GHARBI Neila, « Carthage, belle et éternelle », La presse: culture, octobre 2012.

[2] BACHA Myriam, Patrimoine et monuments en Tunisie: 1881-1920, Presses universitaire de Rennes, 2013,

p 36.

[3] GAUCKLER Paul, « Découverte du théâtre romain de Carthage », compte rendu des séances de l’académie des inscriptions et belles lettres, volume 48, année 1904, p 399.

L’orgue de la cathédrale Saint-Louis de Carthage

L’orgue est présenté sous forme d’un buffet réduit à une sobre façade constituée de trois rangées de tuyaux trône, sur une des tribunes latérales de l’édifice. Cet instrument ne fut pas construit pour occuper la cathédrale ce qui nous mène à s’interroger sur la disparition de l’ancien orgue construit par Mutin-Cavaillé-Coll (1861-1931), un facteur d’orgue français. Celui-ci était, à l’âge de 14 ans,  l’élève d’Aristide Cavaillé-Coll, qui lui confiait par la suite à Joseph Koening, l’un des harmonistes de la maison, employé au grand orgue de l’abbaye aux hommes à Caen. A l’exposition de 1900 à paris, Charles Mutin construit un grand orgue pour le conservatoire de Moscou, de 50 jeux. Auguste Convers, un facteur d’orgue et son successeur, le décrit en 1935 par ces mots. « Cavaillé-Coll était médiocre musicien et nullement exécutant, il était donc peut apte à se défendre contre les influences des maitres de son époque. Ses premiers instruments, notamment Saint-Denis, composés librement par lui étaient forts brillants, alors que par la suite sous l’empire des idées de Franck et de Widor ils ont été élagués de tous les jeux de mutations qui étaient inutiles pour l’exécution des pièces de ces deux compositeurs »[1].  

Le buffet d’orgue que l’on voit aujourd’hui, dans la cathédrale Saint-Louis de Carthage, provient peut être du reste d’un autre lieu de culte qui se serait séparé de son orgue au moment de la cession de nombreuses églises à l’état tunisien vers 1964-1965.

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Ancienne cathédrale de Carthage: buffet décoratif (vide), placé sur une tribune latérale

Joseph Pougnet (1829-1892), architecte de la cathédrale de Carthage

       I.            Origine et formation    

Joseph Pougnet, connu aussi par l’abbé Redon, est né le 6 mars 1829, à Avignon. Il a fait ses études primaires à l’école des frères de la Doctrine chrétienne de la rue des Ortolans. Entre 1838 et 1843, il étudie au petit séminaire d’Avignon, établi dans le petit palais. De 1843 à 1847, il quitte Avignon pour poursuivre des études à Aix. Le 18 juin 1859, à l’âge de trente ans, il sera ordonné prêtre. Lors d’ordination, il construit déjà depuis trois ans et a deux chantiers en cours. Il est donc architecte avant que d’être un prêtre.  

Dans le domaine de l’architecture, l’originalité de son parcours a bien commencé, grâce au vicaire général d’Avignon Mer Jean-Baptiste Martin qui lui fait connaissance à l’abbé Redon, lors d’une visite de notre Dame de Doms. Ce dernier a bien apprécié le savoir architectural de Pougnet. En 1856-1857, il lui demande son avis sur les plans, tracer par l’entrepreneur Ponge, de la reconstruction de la chapelle des sœurs de Saint-Charles d’Avignon, endommagé par l’inondation de 1856. Pougnet a proposé une série de modifications, puis un nouveau plan que l’entrepreneur même l’approuva. Dé lors, Pougnet va rencontrer plusieurs architectes tel que Violet le Duc, à Avignon et que ce dernier l’avait jugé très fort.

 

Pougnet est il un autodidacte ?

 

L’abbé Pougnet a-t-il suivi une formation théorique ou pratique dans le domaine d’architecture? Selon l’abbé Redon, « Mer  Pougnet eut l’attrait et le courage d’apprendre tout seul l’art de construire et d’orner des édifices sacrés« . Joseph pougnet pouvait bien s’intituler architecte sans avoir un diplôme d’architecture. A cette époque la profession n’est fortement liée à des exigences de diplômes, puisqu’ il était crée en 1867 à l’école de beaux arts de Paris, et qu’il ne deviendra nécessaire qu’à prés la guerre d e1914-1918, bien après  la mort de Pougnet. 

 

     II.Un architecte marseillais aux nombreuses commandes (1862-1881) :

 

Pougnet va s’installer à Marseille dés 1862, suite à la demande de l’abbé Vidal qui lui aurait demandé, sur le conseil du vicaire général Martin, de reprendre le chantier de la reconstruction de son église, dont l’architecte-entrepreneur Reybaud s’est retiré. Ce chantier est situé au cœur de la ville. Il construit, aussi, l’église Sainte- Trophime de la Cabucelle qui fut bénite le 9 février 1879.

Marseille présente, à ce temps, un champ pour les architectes dont ils approuvent leurs compétences dans des réalisations néogothiques. Elle est la troisième ville de France par sa population et une des plus dynamiques à ces temps. Elle est devenue la ville pionnier en France au terme de l’esthétique romano-byzantine d’essence méditerranéenne. Outre le néogothique, on trouve aussi, le néoroman qui n’est pas absent de la ville: les églises de Sainte-Marguerite (1850-185), Sainte-Anne (1859), Saint-Pierre (1859-1861).

 Les années 1860 marquent pour Pougnet « la période la plus laborieuse et la plus féconde de sa vie« . Sa création architecturale est conçu, pour lui une façon personnelle de servir dieu et son église. A la différence des autres architectes, il ne construit que des édifices de cultes ou des bâtiments destinés à abriter des membres du clergé ou des religieux, presbytères ou couvents. Il ne voulait pas construire des maisons, des usines et des magasins. Il doit cependant  affronter la concurrence des autres architectes locaux et en particuliers des architectes diocésains qui semblent forte pour les commandes publiques.      

  III.   Séjours Hors de la France et dernières années (1881-1892) :

 

Joseph pougnet va passer  hors de la France, l’essentiel de la décennie 1880. Il réalise en Afrique du nord deux de ses œuvres majors: la Basilique Saint -Augustin d’Hippone et la Cathédral Saint louis de Carthage (aujourd’hui centre culturel Acropolium). Il réalise aussi la maison mère des pères blancs à Maison-Carré, pour le cardinal Lavigerie. 

 

Les premiers voyages de J. Pougnet en Afrique du Nord

 

En janvier 1868, Joseph pougnet va accompagner le père Edmond Boulbon, à Alger. Au cours de ce voyage, J. Pougnet s’occupa des autels de l’église provisoire Notre Dame d’Afrique. Il trace, aussi, les plans d’agrandissement de la maison ou étaient hébergés les pères de prémontré, avant de retourner à Marseille ou il rencontre par la suite le cardinale Lavigerie. Ce dernier,  devenu archevêque d’Alger et de Carthage en 1867, va lui confier par la suite,  la majorité des projets de constructions en Afrique du Nord. En 1873, Pougnet va effectuer  un second voyage en Algérie à la demande de Mgr. Lavigerie pour construire à Maison-Carrée, à douze Kilomètre de d’Alger, le cloitre et l’église de la maison des mères des pères Blancs. Il dessine aussi, les stalles de la chapelle, et les jardins. Il s »agit du seul cas ou le projet fut signalé  par l’architecte même. 

 

En 1881, Pougnet quitte la France pour l’Algérie, dans le but de tracer à Hippone (Annaba) les plans de la basilique Saint-Augustin et d’un petit séminaire. « La première pierre est posée le 9 octobre 1881, mais la consécration n’aura lieu que le 29 mars 1899, après la mort de Pougnet ».

 

Le premier souci, qui a confronté Pougnet, était comment réaliser sur un site de hauteur assez important, un édifice religieux qui doit être à la fois identifié comme une église catholique et adapté à l’architecture locale. Ses monuments caractéristiques de l’art islamique étaient pour la majorité, plus au proche d’orient, en Egypte, au Maroc qu’en Algérie. Or l’architecte n’avait jamais voyagés dans ses régions, non plus que d’autres qui conservaient des monuments byzantins. Pour cela, Pougnet va s’inspirer d’une information livresque ainsi que des travaux de architectes qui construisent des édifices romano-byzantins à Marseille.

 

Au cours de ce même séjour, Pougnet va faire une visite pour le site de Byrsa à Carthage, en Tunisie, ou Mgr Lavigerie ambitionne déjà d’édifier une basilique qui va devenir par la suite la Cathédrale de Saint-Louis de Carthage.

 

Séjours et travaux au proche d’orient

 

En 1881, Lavigerie semble avoir proposé à Pougnet d’aller à Jérusalem pur approprier l’église Sainte-Anne. Mais pougnet, ne pouvait pas à cette date quitter l’Algérie ou il traçait les plans de la cathédrale Saint-Louis de Carthage. C’est en 1883, que pougnet pourra aller à Terre Sainte pour dessiner le Ciborium de cette église et qui sera exécuté par la suite par le sculpteur-marbrier Jules Cantini (1826-1916) de Marseille et inauguré en 1897, après la mort de Pougnet. Il y trace aussi, les plans d’un hospice d’un presbytère et d’une église, pour les Arméniens catholiques. Tout au long de ce voyage, Pougnet n’a cessé d’observer l’architecture, la liturgie et l’ethnologie de la région.

 

  IV.   Pougnet, un créateur complet

En matière d’art religieux, Pougnet intervient, non seulement dans l’architecture du Bâti, mais aussi dans l’iconographie peinte et sculptée, les cartons des vitraux. Il a aussi laissé des études des chants religieux.

Pouget et le mobilier de l’église

Outre les projets de constructions, on lui observe aussi des réalisations qui relèvent d’arts décoratifs. Il travaille dans la mesure de l’unité d’ensemble et de création globale. L’abbé Redon l’a observé: « Il ne se contentait pas d’élever de beaux édifices sacrés dans le style du XIIIe siècle: aimant passionnément la beauté de la maison de Dieu, il voulait l’orner de statues, de peintures, de verrières, y dresser de superbes autels et s’occuper de tout ce qui concerne son ornementation et son ameublement ». Aussi, il intervient directement dans le mobilier, les décors peints et sculptés des églises et les vitraux ainsi que dans le choix des thèmes iconographiques. Dans l’église de Frigolet et celle de Saint-Vincent-de-Paul, il conçoit à la fois l’architecture et leurs mobiliers. Mais, dans certains cas, on lui commande seulement un projet d’autel, de chaire, de confessionnal de buffet d’orgues.

    V.   Quelques œuvres de Joseph Pougnet :

 

·         La chapelle des sœurs de Saint-Charles d’Avignon, construite en 1856-1857 et détruite en 1980 pour accueillir un lycée professionnel.

·         La chapelle des sœurs de Saint-François d’Avignon, construite en 1857.

·         La chapelle des sœurs du Bon-Pasteur d’Avignon, construite en 1866-1868 et détruite en 1988 pour construire à la place des petites maisons pour accueillir des personnes âgés.

·         L’église abbatiale de Saint-Michel de Frigolet

·         L’église de Saint-Vincent-de -Paul-les Réformes (1855-1888).

·         La cathédrale de Carthage (1884-1890).

·         La basilique d’Hippone (1881-1899).

 

Conversion de la cathédrale Saint Louis de Carthage

A partir de 1953, la cathédrale de saint louis fait partie du Parc national Carthage, protégé, par les institutions françaises, remettant sa grandeur historique, pendant des siècles, dans toute la méditerranée. Ces institutions, préoccupées de la direction de l’instruction publique, s’est imposés, à la fois, dans le domaine d’architecture et d’archéologie. En 1964, suite aux accords conclue entre l’état tunisien et le Vatican, la cathédrale a été désacralisée, et pris par l’état tunisien. En 1979, le Parc national, est inclut dans la liste du patrimoine mondiale de l’humanité de l’Unesco.

En 1992, dans le cadre du projet présidentiel d’aménagement et de mise en valeur du parc national de Carthage, une convention de concession, a été signé entre le ministère de la culture et une entreprise privée de tourisme culturel. En contre partie de sa restauration et sa revalorisation, l’entreprise assure son exploitation culturelle et touristique. « Les investisseurs qui sont des institutions financières et une agence de voyage importante, en l’occurrence Carthage Tours, ont été convaincus que le progrès et le développement économique et social passe par l’aménagement et le développement d’une politique culturelle active »

Dans ce contexte, l’ancienne cathédrale de Saint-Louis a changé leur vocation, d’un lieu de culte et prend le nom d’un Acropolium qui accueille plusieurs événements artistique (design, mode, musique, danse…). L’ouverture du chœur et sa hauteur importante, s’adaptent bien à tous type d’exposition. En effet, la mémoire du lieu a été conservée, en gardant la même typologie spatiale de la cathédrale. A chaque événement artistique, La répartition spatiale de l’intérieur a été mise d’une manière temporaire, avec des techniques de constructions modulables, comme des balustrades et des paravents.

En conclusion, La cathédrale de Saint-Louis, dépasse un simple monument religieux, édifié à la période du protectorat français, elle est à la fois, un lieu ou l’histoire de Carthage, la tradition liturgique et l’art actuel se mêlent.

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Diaporama Cathédrale Saint-Louis de Carthage

Construction

L’architecture de l’édifice est de style byzanto-mauresque, en forme de croix du grec.  La façade est décoré par une rosace sculpté, encadré à chaque coté de deux tours carrées. Quatre contres-fort créent des lignes verticales et qui divisent la façade en trois travers et dont le travers central est la plus large, arbitrant le portail principal. Cinq arcade aveugle, e plein cintre rythment le rez de chaussé. La croisée du transept est surmontée d’une grande coupole  flanquée de huit clochetons. Pougnet, écrit: » employer sur la façade flanquée de deux tous, une série d’arcs brisés outre passé, des baies à remplage étoilés et au couronnement de merlons évocateurs ».  

A l’intérieur, sur les cotés de la nef et du transept et au fond du chœur, existe une galerie à l’étage, à laquelle on accède par des escaliers à la jointure de la nef et du transept. Ses deux niveaux sont constitués par une arcature outrepassée qui repose sur des colonnes de marbre à chapiteaux dorés. Les plafonds à caissons, fabriqués à partir de bois venus de l’Europe, sont ornés d’arabesques et de motifs floraux sculptés, peints de diverses couleurs ou dorés. Les pendentifs de la coupole portent des peintures murales représentant les quatre évangélistes. L’ensemble des vitraux a été réalisé par l’atelier parisien de Didron sur des dessins de Pougnet. Le maitre-autel est réalisée après la mort de Pougnet, par l’architecte Gaudet. La statue de marbre de Notre-Dame de Carthage, par Figlia est aujourd’hui dans la cathédrale de Tunis.       

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Historique

La cathédrale de saint louis est une ancienne cathédrale catholique, construite en 1884, sur le site archéologique Carthage. Il est à l’origine un lieu de mémoire du roi Louis IX qui a connu ses derniers jours à Tunis, lors de la 8e Croisade. Le consul général de France, Mathieu de Lesseps, demande au souverain Hussein Bey, régnant à cette époque, la permission de construire une chapelle sur le site antique Carthage. « Louange à Dieu l’Unique, auquel retournent toutes les choses! Nous cédons à perpétuité à sa Majesté le roi de France un emplacement dans la Malka (royaume),  suffisant pour élever un monument religieux en l’honneur du roi Louis IX à l’endroit ou ce prince est mort. Nous nous engageons à respecter et à faire respecter ce monument par le roi de France à la mémoire d’un de ses plus aïeux. Salut de la part du serviteur de Dieu, Hussein-Pacha-Bey. Que le Très-Haut lui soit favorable! Amen » . C’est par ses mots, que le souverain Hussein bey autorise la construction d’une chapelle. Le choix de l’emplacement  a été finalement, émis, sur la Coline de Byrsa, au centre de l’acropole punique. Non loin de cette chapelle, la cathédrale saint- louis fut édifié, par la suite, selon les plans de l’abbé Joseph Pougnet. En 1884, Pougnet s’est retourné en Tunisie, pour tracer les plans de la cathédrale Saint-Louis de Carthage. Le 11 mai 1884, le cardinal Lavigerie bénit la première pierre qui provient de la basilique de Damous-el-Karita, la plus importante basilique de l’Afrique chrétienne. La construction exige des sommes considérables que le père Charmetant, un des premiers pères blancs, va quêter en France prés des familles nobles. A cause de ses manques de ressources, le Cardinal Lavigerie allait obligeait Pougnet à réduire la longueur de la nef et la hauteur des tours de la façade et des coupoles. Ce qui modifie les proportions de la façade extérieure. « Elle sera solennellement consacrée le 15 mai 1890 par le cardinal Lavigerie qui y a fait établir son caveau mortuaire, ou il sera inhumé en novembre 1892« .

Ancienne chapelle Saint-Louis 1888.

Ancienne chapelle Saint-Louis 1888.

ME1519cathédrale saint- Louis en 1899
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Bâtiments occupant le sommet de Byrsa en 1900: de droite à gauche la cathédrale, le séminaire des pères blancs et la saint-chapelle