C’est Monseigneur Cantel, sixième évêque d’Oran de 1899 à 1910, qui entreprend de faire bâtir une nouvelle cathédrale à Oran. Effectivement il trouve à son arrivée une ville abritant près de 80 000 Européens, et la cathédrale Saint-Louis, située à l’extrémité occidentale de la ville ancienne, ne peut plus répondre aux besoins de la population européenne qui s’installe dans les vastes quartiers de la ville nouvelle qui s’édifient à l’est de la vieille ville.
En effet, lorsque la province d’Oran devint diocèse détaché d’Alger en 1866 (il en fut de même pour la province de Constantine), l’église paroissiale St Louis en devint la première cathédrale, située sur les hauteurs dans l’ancienne ville hispano-arabe. Au fur et à mesure que la ville s’étendait vers l’est, la construction d’une nouvelle cathédrale s’imposait.
Un très bel emplacement réservé dès 1875 par l’administration des Domaines est affecté par décret du 11 septembre 1899 à un édifice de culte catholique, mais le gouvernement stipule qu’il ne contribuera pas à son édification, et oblige, s’agissant d’une cathédrale, à accepter les plans de l’architecte en chef des Monuments Historiques pour l’Algérie.
carte représentant l’emplacement de
la cathédrale du sacré cœur par rapport à la ville d’Oran
carte représentant l’emplacement de
la cathédrale du sacré cœur par rapport aux grands équipements
Le projet de l’architecte Albert BALLU ne fait guère l’unanimité chez les connaisseurs et chez les fidèles, mais cela ne décourage pas l’évêque qui lance une campagne de conférences à travers la France, la Belgique et la Hollande afin de recueillir les fonds nécessaires. L’oranie aussi donne beaucoup. L’évêque lui-même, décédé en 1910, lègue toute sa fortune pour l’achèvement du chantier.